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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 11:16
La photo du jour

"Top départ d’une journée qui s’annonce riche en émotions.

Nom de code de la mission : « Champomy, Champomy, Champomy …

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Published by Régis IGLESIAS - dans Livre d'or
15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 17:25
"Le Supplément" du 15 Février

"Il était une fois... Georgette Lemaire.

 Il était une fois, Léone et Paul Kibleur !

Deux êtres que tout opposait, qui n'auraient jamais dû se rencontrer et qui, par la seule force de leur amour, ont su construire à deux un destin, une famille, une union sacrée et indestructible.

 Dire que mes parents étaient fous amoureux l'un de l'autre est un euphémisme !

 

 Tout commence dans un petit café parisien. Nous sommes pendant la seconde guerre mondiale et mon père est un peu la coqueluche du quartier le chéri de ces dames.

 

 Beau parleur, pour ne pas dire hâbleur, ce très bel homme remporte un vif succès auprès de la gent féminine. Dans les ruelles de Ménilmontant, il est même surnommé l'Américain, car il a les poches toujours remplies. Il se débrouille. Il est devenu le roi du marché noir, le spécialiste de la savonnette vendu sous le manteau. Il a alors trente ans.

 Place Gambetta, mes parents vont se rencontrer et ne plus se quitter. 

 

 C'est ainsi que moi, Georgette Kibleur, vois le jour le 15 février 1943, Verseau ascendant Gémeaux. Moi je dirais plutôt guerrière ascendant malheur.

 

 Au cours de l'hiver 1943, mon père n'avait de cesse de répéter à Léone : "tâche de me faire une fille !". Lorsque je suis née, il était tellement heureux et fier de sa fille qu'il voulut partager ce bonheur avec ses amis. C'est donc toute son équipe de football qui débarque à la maternité de la clinique rue Pelleport.

 

 Métamorphosé par l'amour de Léone, transformé par ma naissance, mon père devient un autre homme. D'ailleurs dans le quartier, le voisinage le dit souvent : "s'il n'avait pas connu sa femme, Paul aurait fini sous les ponts."

 

 Et moi, sur les trottoirs de Ménilmontant, je mets mes pas dans ceux d'Edith Piaf et Maurice Chevalier.

Cette époque me paraît si lointaine et pourtant, c'est comme si c'était hier ! Je me revois à l'école de la rue de la Bidassoa, assise tout au fond de la classe, à côté du radiateur, car j'ai toujours froid.

 

Soyons clair : j'ai horreur de l'école. A part la pause du lait avec le petit gâteau sec. Gloire au président Coty qui avait instauré ce rituel gratuitement dans les écoles.

 

 Le dimanche, on mange chez mes grands-parents où à l'issue de chaque déjeuner, grand-mère Louise nous donne de l'argent pour aller au cinéma. C'est l'époque où je suis folle amoureuse de Victor Mature, au point de tapisser un pan entier du mur de ma chambre avec ses photos.

 

 Le reste ? On peut dire que j'ai commencé tôt. Je sais comment faire pour que les garçons me remarquent et me désirent. Ma mère me confectionne de jolies robes et, tandis que je fantasme sur les bustiers de Brigitte Bardot, je rêve déjà de porter comme elle des talons aiguilles vertigineux.

 

"Remarquez-moi, aimez-moi, trouvez-moi belle", c'est mon leitmotiv de l'époque.

 

Dans un grand cri d'amour, j'a besoin de plaire et de séduire. j'aime qu'on se retourne sur mon passage. Loin dans l'ombre, je suis déjà à la recherche de la lumière.

 

 Et pourtant, je ne suis pas exactement comme toutes les filles de mon âge. Je fuis les surprises-parties et leurs danses imbéciles, préférant me faire embrasser dans l'obscurité des ruelles du quartier.

 

 Voilà où j'en suis de ma folle adolescence lorsque ma vie va prendre un tournant décisif.

 

Ce jour-là, je traîne avec ma bande de copains. Assis sur un banc, ils attendent leur nouveau chef de bande, que je ne connais pas et qui doit descendre du bus d'une minute à l'autre. Ils veulent me le présenter.

 

 Le bus arrive et mon regard est tout de suite attiré par une silhouette masculine. "Putain, ce qu'il est beau ce gars-là", voilà ce que je me dis tout de suite. Un électrochoc !

 

 Un vrai coup de foudre en direct. Et - miracle ! - c'est bien le nouveau chef de la bande. A cet instant-là, plus rien ne compte pour moi, j'ai le regard aspiré par ce beau jeune homme brun et je tombe amoureuse en un instant.

Mieux : j'ai soudain la douce impression de voir mon futur en regardant Daniel pour la première fois.

 

 Daniel Lemaire, c'est son nom et je ne me lasse pas de le répéter.

Ça y est, je l'ai trouvé mon Victor Mature.

 

 L'affaire se conclut rapidement : au cinéma, je ne vois rien du film, trop occupé à flirter. Je suis folle de lui !

Je le suis partout, tout le temps et on s'embrasse comme des fous ! 

 

 J'ai un homme dans ma vie et pas n'importe lequel : mon homme !

 

On fait ça partout et tout le temps, au fond des salles de cinéma. Dès que la lumière s'éteint et que le générique défile, on se fait notre propre cinéma et, à défaut de septième art, nous sommes au septième ciel.

 

 Mes parents ne voient pas d'un très bon oeil cette hsitoire qui me dévore. Les punitions et les interdictions pleuvent. Maman me fait vivre un véritable enfer et fait tout pou m'empêcher de voir Daniel et quand je tombe enceinte et que je fais une fausse couche, c'est le drame !

 

 Seulement voilà, mon "godelureau" comme le prénomme ma mère, j'y tiens. On a beau me dire que ce fils de concierge n'est pas assez bien pour moi, il pourrait être clodo dans la rue que cela ne m'empêcherait pas de me donner à lui nuit et jour.

 C'est bien simple, pour moi, c'est l'homme idéal.

Chaque dimanche, il m'emmène passer la journée au château de Versailles. On pique-nique dans le parc, sur une jolie nappe à carreaux, posée à même le sol.

 Les moments les plus forts de mon existence. Sous le soleil de Versailles, je suis sa reine.

Sur un arbre, il grave nos deux prénoms dans un coeur...

 

 

 Lorsque je lui demande de choisir entre ses réunions du parti communiste et moi, il me répond sans hésiter : "Toi bien sûr !"

 Je m'empresse donc de déchirer sa carte du parti et d'aller l'enterrer dans le square du Père-Lachaise...

 Ils peuvent tous parler, médire, critiquer, désapprouver, on s'en fout. Les Roméo et Juliette de Ménilmontant vous saluent bien...

 

 Pour Daniel, je suis prête à toutes les folies, toutes les audaces. quand mes parents m'interdisent de sortir, je suis capable de passer par la fenêtre et de rester coincée au-dessus de la gouttière, dans l'unique but de le rejoindre.

 

 Entre nous, c'est physique, presque animal. Je l'ai dans la peau : son parfum, ses baisers, tout me va, sa violence comme sa douceur. C'est l'amour fou, l'amour passion.

 

 Mais Daniel est jaloux. Terriblement jaloux, au point de me mener la vie dure. Il faut dire que parfois, je lui donne de bonnes raisons de voir rouge !

 

 Un autre homme  - qui s'appelle aussi Daniel ! - fait également irruption dans ma vie : lui aussi s'appelle Daniel et son père possède un garage à Montbéliard. Je lui tape dans l'oeil dès notre première rencontre et il me fait une cour assidue à grand renfort de cadeaux : pyjamas en soie, bijoux en nacre, rien n'est trop beau pour me conquérir.

 

 Je le présente à mes parents : le jour prévu, il arrive à la maison avec une bonne bouteille de calva artisanal. Cela suffira pour que mon père l'accepte illico presto au sein de la famille.

 Très vite, ce nouveau daniel se met à aprler fiançailles. Puis me promet un mariage en grande pompe, une fois qu'il aura effectué son service militaire. 

 A ce moment-là, entre les deux Daniel, mon coeur balance vraiment.

 

 Le premier est un vrai macho qui me fait fondre avec ses mauvaises manières. Un vrai mauvais garçon qui me fait frissonner de plaisir et de désir. Le second est beaucoup plus raffiné et me couvre de cadeaux. dans ses yeux, je sens, je sais que je lui plais.

 

 Commence alors pour moi un petit jeu malsain où je me faufile, dans la même journée, d'une couche à l'autre, sans jamais trouver le courage d'en choisir un. jusqu'au jour où le père du garagiste me fait suivre : prise sur le fait, la rupture est consommée... à mon grand soulagement ! Car finalement, c'est bien Lemaire, l'homme de ma vie.

 

 Cette fois, j'arrête mes conneries. Daniel semble d'accord pour un mariage avant l'armée. je lui dis : "Je veux un enfant de toi !"

 Et c'est ainsi que dans le cabanon attenant à la loge de sa mère, Yvonne, nous concevons Pascal, notre premier fils...

 

 Mes parents ont compris. Ce mec je l'ai dans la peau et rien ni personne ne me feront changer d'avis. Ils cèdent et Yvonne accepte le mariage.

 Désormais, appelez-moi Lemaire, madame Georgette Lemaire !

 

 Puis Daniel part à l'armée. Et là, las, il me manque à en crever et je lui écris une lettre par jour. Dès lors, tous les subterfuges sont bons pour nous retrouver d'une manière ou d'une autre.

 

 Parfois, c'est lui qui vient lors de fausses permissions. D'autres fois, c'est moi qui prend la micheline pour courir me jeter dans ses bras.

 En 63, il est enfin de retour du service militaire. On a alors deux enfants Pascal et Yvan. A l'abri dans nos 12 m2, nous coulons des jours idylliques !

L'appart ? Pas de téléphone, pas de frigo, rien, mais la télé en noir et blanc avec Nounours et le Petit Train.

 Attention ! Pas question de faire pleurer dans les chaumières ou sortir les violons et les mouchoirs. Car cette période de ma vie fait partie des plus heureuses.

 C'est dur mais quand on a que l'amou

 

 Le reste ? Une chose est sûre, il ne m'a pas épousé pour mes talents de cuisinière. Mais bien pour autre chose !

Entre nous, d'ailleurs, c'est toujours aussi physique, électrique. Un regard, un simple frôlement d'épaule et nos deux coeurs, nos deux corps s'embrasent sans jamais s'éteindre vraiment.

 

 A la maison, mes deux garnements se déchaînent. Se prenant en permanence pour Thierry la fronde dans un 12 m2... Imaginez le spectacle !

C'était le temps de l'innocence et surtout de l'insouciance ! Je suis une petite fille qui a voulu grandir trop vite par amour pour un homme. mais quel homme !

 

 Le jour de sa paye, c'est toujours le même rituel ! Daniel m'emmène au Monoprix, et ensemble nous dévalisons les rayons de lingerie fine. En revanche, pas question de m'offrir ne serait-ce qu'un grain de muguet ! 

 A la place, il préfère m'achetez un allume gaz, le gadget de l'école.

 

Il n'hésite pas non plus à m'acheter une jolie paire de chaussures ou des porte-jarretelles. Des cadeaux bien plus intéressants et utiles pour la jeune coquette que je suis toujours.

 

 Bien sûr, il y a des enguelades qui sont parfois terribles. Chez les Lemaire, on a le sang chaud ! Daniel est jaloux et j'adore ça, au point de jouer un peu trop les allumeuses.

 

 Plusieurs fois, nos disputent dans la rue se terminent violemment. Nos réconciliations sur l'oreiller n'en sont que meilleures...

 Tous deux, nous aimons rentrer dans le feu de l'action, laissant de côté les préliminaires, pour un acte sauvagement délicieux. Lui comme moi, nous savons aller à l'essentiel. Il sait exactement ce que j'aime et quoi faire pour me le donner.

 

 J'ai beaucoup de chance, je le reconnais, d'avoir trouvé l'homme de ma vie du premier coup. 

Aujourd'hui, le temps a passé et Daniel n'est plus dans ma vie depuis longtemps, mais lorsque je repense à mes quatorze ans, c'est son sourire que je revois. Ma jeunesse, c'est lui ! Mon passé ne s'inscrit qu'avec lui. Mon enfance ce termine avec lui.

 Daniel, je ne m'en suis jamais remise.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 12:24
"Le Supplément" du 14 Février

"La femme est supérieure à l'homme dans tous les domaines.

Darry Cowl est formel. On l'écoute religieusement :

 

Je prends un exemple au hasard, la beauté. J'en possède la preuve formelle avec ma femme qui est de sexe féminin et qui a toujours été plus belle que moi.

 

"Attends un peu mon petit bonhomme ! m'interrompt Rolande. Si par malheur, un tramway ivre me renversait et me sectionnait les jambes, ton amour pour moi en serait-il diminué ?

 

- Pas du tout ! Tu diminuerais de hauteur mais mon amour pour toi grandirait." Tout cela pour dire que nous avons passé notre première nuit d'amour à San-Remo en Italie. Ma liaison avec Béatrice Altariba touchait à son crépuscule.

Et les sourires de Rolande m'ensoleillaient.

 

Elle craque parce que je lui dit que je possède un véritable torse d'athlète entretenu à la force des haltères.

 Elle me répond qu'on a tous l'âge de nos haltères.

 C'est qu'elle est amusante ! Tout est parti de là.

 

 Maintenant, s'il me fallait dresser le bilan de mon existence, je dirais que le plus beau moment de ma vie est d'avoir connu mon père et d'avoir pu apprécier le grand bonhomme qu'il était. Le moment le plus moche a été celui de sa disparition. Le moment le plus incroyable celui où j'ai appris la supercherie de Louise. Et le moment le plus triste, quand j'ai décidé de ne plus chercher à savoir qui était ma vraie mère. J'aurai beaucoup aimé embrasser ma vraie mère. C'est comme un rêve.

 

L'autre beau moment de ma vie est d'avoir rencontré la femme idéale, toujours près de moi, quarante-cinq ans plus tard !

 

 Depuis plus de 45 ans, je suis dingue d'elle. Toujours je me suis moqué de savoir d'où elle venait, quel était son passé, et je ne sais quoi encore. C'était elle que je voulais pour la vie.

 

 Mais revenons à ma femme, la cible de la dernière chance ou la chance de la dernière cible. Ma vie d’artiste est décidément truffée de propositions insolites.

 

Aujourd’hui encore, alors que tout le monde sait que je suis devenu un saint, je reçois une proposition surprenante qui me fait cogiter. J'hésite. Serais-je devenu coincé avec l’âge ? Me voyant me perdre en futiles interrogations, Rolande me dit sobrement  :

 

"Darry, mon petit ami, si tu fais ça , je te méprise et je te quitte."

Ça, jamais ! Je n’y survivrais pas ! J’aime  tellement ma femme, que, la nuit, je rêve à elle.

 

Je ne veux pas qu’elle me quitte ! Si vous saviez la trouille que je ressens chaque fois qu’elle enfourche sa Vespa. Elle jure de me téléphoner aussitôt parvenue à destination. Mais voila-t-il pas que les esprits soucieux me soufflent, goguenards : "Mon pauvre Darry, te voilà rassuré parce que ta femme vient de t’appeler de chez son amant !"

 

 A ceux-là, je réponds avec une certaine philosophie tibétaine : "M... !"

 

Une fois je lui ai fait la gueule, elle m’avait fait un sale coup. Du coup, je ne lui ai pas adressé la parole pendant deux heures et dix-huit minutes.

 

 

Pour finir, j'aimerai qu'un jour un journaliste me demande : "M'sieur Darry Cowl, quels sont vos projets après votre mort ?

 

Alors là, attention ! Si un jour quelqu'un me pose cette vacherie d excellente question percutante, je répondrai :

 

"Dans l'au-delà immédiat, je compte pratiquer la traversée du pôle Nord en traîneau, tiré par un ours blanc à jeun, ayant devant lui des biches, elles-mêmes encordées à un ULM, piloté par des lapins angoras."

 Voilà, c'est fini."

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
9 février 2022 3 09 /02 /février /2022 16:08
"Le Supplément" du 9 Février

"C’est si loin tout ça, je n’ai pas de mémoire", a-t-il l’habitude d’affirmer.  

 

 Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. 

Le monde bascule. A l’entrée de la gare de l’Est, Pierre serre dans ses bras ses parents et ses grands-parents et jure de venger leur honneur. Autour de lui, il entend les exclamations d’une population ivre d’espoir : "On les aura", "A Berlin"...

  On chante La Marseillaise et Le chant du départ.

 

 C’est au soir du 8 octobre qu’il apprendra la plus épouvantable des nouvelles : son frère Marcel vient d’être fauché par un obus Allemand.

 Il perdra toutes ses illusions sur l’espèce humaine malgré des décorations, quatre citations à l’ordre de la nation avant un retour dans un Paris dont il ne partage pas la liesse.

 

 La vie lui étant de plus en plus insupportable, il décide d’en finir, trouve le pistolet de son père, le braque sur son crâne et tire.

 A la place de la détonation apaisante qui mettra fin à ses douleurs,il entend un "clic" qui lui glace le sang sans lui faire toutefois le moindre mal. Quelque jours plus tôt, Salomon avait déchargé l’arme pour la nettoyer. Pris pour un autre, il sera ensuite arrêter et balancé au fond d’une cellule.

 Cette fois-ci, il ne peut pas aller plus bas, il est au fond du trou.

 

 Une nuit interminable commence où il dresse le bilan de sa jeune et misérable existence. Dans son esprit, les souvenirs amers se mêlent aux déceptions permanentes mais son moral remonte.

 

 Le spectacle de chansonniers auquel il a assisté jadis lui revient soudain en mémoire. Sur scène, il n’avait pas eu le trac bien au contraire, il ne s’était jamais senti aussi bien.

 

 A l’aube c’est un autre homme qui sort du poste de police. C’est décidé : désormais, il fera l’humour et plus jamais la guerre. Après les années folles, les années loufoque sont en train de commencer...

 

 Le studio de Radio-Cité, radio symbole de la liberté des ondes, Pierre connaît. Il a troussé le slogan de l’une des émissions vedettes de l’émission Le Music-Hall des jeunes. Des paroles que l’on entend; en guise de générique d’un programme patronné chaque semaine par les meubles Levitan :

 

Bien l’bonjour, Monsieur Levitan,

Vous avez des meubl’, vous avez des meubles,

Bien l’bonjour, Monsieur Levitan,

Vous avez des meubl’, garantis pour longtemps.

 

Les messages publicitaires sont une formidable trouvaille de radio-Cité. les auditeurs les aiment, surtout lorsque la musique est en connue de tout le monde puisqu’il s’agit d’une parodie d’un air du folklore étudiant :

 

Bien le bonjour Madame Bertrand

Vous avez des filles, vous avez des filles,

Bien le bonjour Madame Bertrand

Vous avez des filles qui ont ne nez trop grand ...

 

Au début de l’année 37 démarre le Club des LoufoquesUn moment exceptionnel qui se termine par le conseil traditionnellement donné par Pierre Dac avant le générique final : "Allez maintenant boire à ma santé un cocktail au savon noir et à l’acide sulfurique chez l’opticien du coin. Passez votre commande en vous recommandant du Club des Loufoques, l’artisan vous fera dix pour cent... Dix pour cent en plus, naturellement..."

L’une des plus grandes aventures de l’histoire des ondes.

 

 Sans oublier d’autres émission qui cartonnent comme La minute du bon sens et le Crochet radiophonique du populaire Saint-Granier, Sur le banc, un dialogue quotidien entre deux clochards qui s’appellent Jane Sourza et Raymond Souplex, et Les plus de quinze ans, émission destinée aux couples toujours heureux après quinze ans de mariage. Enfin, en début de soirée, la station propose La famille Duraton  qui aura un succès immédiat qui va se poursuivre pendant trente ans.

 

 Quelques mois plus tard, sur Radio 37, Féral, Lefèvre et Rieira inventent le Bar des vedettes, le premier talk show de l’histoire.En ce temps-là, le Poste Parisien est comme le dit le slogan "le poste français que le monde écoute".

 

 On y trouve la vie de Sacha Guitry racontée par l’auteur, ainsi que l’heure des amateurs présentée par Georges Briquet, Les amis de Mireille où la créatrice de Couchés dans le foin des invités, ainsi que La vie en société, une série de petites comédies animées par Jean Nohain, dit Jaboune. L’émission la plus populaire s’appelle Les Incollables : c’est l'ancêtre des grosses têtes .

 A la radio, il y en a désormais pour tous les goûts.

 

 Le roi des loufoques affolent les boussoles ; il oblige des centaines de milliers de lycéens à modifier leur horaire. Ils rentrent vite de l’école afin d’écouter La course au trésor à l’heure du déjeuner et le vendredi matin, ils partent un peu plus tôt de chez eux afin de se procurer L’Os à moelle avant de se rendre au Lycée.

 

 L’argent de poche constituant une denrée rare, on achète à tour de rôle un exemplaire par classe et on se communique discrètement les mots de passe, les gestes de  et l’injure de la semaine. Les jeunes exultent, ils ont enfin leur journal ! Jusqu’à maintenant, à l’exception de quelques illustrés comme Robinson, Hop ou Mickey, ils n’avaient rien à se mettre sous la dent.

 En quelques mois, la mode frise l’hystérie : l’Os devient un véritable mouvement populaire.

 

"Les rêves ont été créés pour qu’on ne s’ennuie pas pendant le sommeil."

 

"Ici Londres, 1231 ème jour de la lutte du peuple français pour sa libération... Les Français parlent aux Français... Ici Jacques Duchesnes... Dans un instant vous allez entendre Pierre Dac."

 

 Les innombrables auditeurs qui écoutent le programme français de la BBC n’en croient pas leurs oreilles.

 

Comme tous les soirs, après avoir tourné le bouton de leur poste tout en cherchant une fréquence qui échappe au brouillages, ils ont entendu le générique composé des premiers motifs de la Cinquième Symphonie de Beethoven et du célèbre Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand, écrit par le dessinateur Jean Oberlé sur l’air de la Cucaracha et tombent sur le Roi des Loufoques qui est au micro.

  A l’autre bout des ondes, quelque part dans Paris occupé, une jeune femme blonde manque de s’évanouir.

"Il a réussi ! Mon Dieu comme il a du souffrir !" soupire-t-elle.

Elle s’appelle Raymonde Faure.

 

A Paris où elle est montée en 1930, on la connaît sous une autre identité, son nom de comédienne, Dynah Gervyl.

 Depuis 1934, elle est la compagne du roi des loufoques.

Dès leur première rencontre, Pierre est tombé amoureux d’elle.

Les approches effectuées avec sa timidité habituelle ne se sont guère révélées concluantes. Il n’ose pas lui avouer combien il l’a trouve belle.

 

 Et puis, s’il y parvenait, ça n’arrangerait rien, bien au contraire.

 

En effet, le 8 janvier 1929, il a épousé Marie-Thérèse Lopez, une Espagnole qui n’est pas vraiment à prendre avec des castagnettes.

 Les deux ex tourtereaux ne se parlent plus depuis le lendemain de leur mariage.

Les psychologues appellent cela une erreur de jeunesse.

En septembre 34, voici Pierre et Dynah à nouveau réunis à la Lune rousse où la complicité est totale entre les deux partenaires. Héla, elle s’achève lorsque le rideau est tombé.

 "Jamais je n’osera lui dire que je l’aime", se dit Pierre.

"S’il ne me dit rien, c’est que je ne lui plais pas", soupire Dynah. 

 

 Quelques jours avant Noël, Pierre n’y tient plus.

Il se décide à écrire à la belle la plus tendre et la plus sincère des déclarations d’amour. Dès réception de la lettre, elle se rend dans sa loge, et le billet doux encore dans sa main droite, elle répond "oui" avec un sourire épanoui.

 Surpris par cette extraordinaire nouvelle, l’heureux élu ne parvient à murmurer qu’un seul mot :

"Ah !"

 

 Leur liaison va se développer dans la clandestinité à l’insu d’une Marie-Thérèse dont le seul prénom terrifie le chansonnier.

 Un soir de 1937, elle le surprend en train diner avec Dinah dans une brasserie.

 

Elle l’a suivie dans Paris afin de le surprendre en flagrant délit !

Sa réaction est aussi violente qu’immédiate : elle brise toutes les assiettes et les verres qui lui tombent sous la main.

 Les maîtres d'hôtel parviennent à la maîtriser et lui demandent de se calmer ou de sortir.

 Elle choisit la seconde solution et claque la porte. 

 

Pierre qui n’a pas sourcillé depuis le début de la scène, demande que l’on mette les dégâts sur sa note et ajoute, à l’attention des autres convives : "Mesdames et messieurs, c’était une répétition générale. Demain, ce sera la première !"

 Fin de l’histoire.

 

Quelques semaines plus tard, la procédure de divorce étant officiellement engagée, Pierre s’installe avec Dynah dans un charmant appartement, au 49 de l’avenue Junot.

La suite ? La guerre. 

La capitulation puis l’affrontement sur les ondes où à partir des mélodies les plus populaires, Maurice Van Moppès trousse des couplets qui exaspèrent radio-Paris...

 

Sur l’air de J’ai du bon tabac, il fredonne gaiement :

Il n’y a plus d’tabac

Dans la France entière

Il n’y a plus d’tabac

Le Boch’ n’en manquent pas

 

 

 En écoutant ses émissions, Pierre dac n’a plus qu’un désir : trouver le moyen de gagner Londres et se mettre au service de cette équipe exceptionnelle. Il y arrivera. Un jour dans les Pyrénées, il sera au bord d’abandonner quand son ami lui glissera à l’oreille : "Penses à Dynah."

Il repartira de plus belle.

 

 A Londres, il passe à l’attaque et donne même des noms.

 "Darnand, Joseph. Obersturmfuhrer de Waffen SS. Modèle parfait du nazi accompli. N’a pas hésité à s’intégrer corps et âme aux armées d’occupation pour mieux servir l’Allemagne."

 "Pétain Philippe. Maréchal de France. Excellent serviteur de l’Allemagne. A couvert de son autorité et de son nom toutes les attaques contre l’honneur, la dignité et le patrimoine français."

 "Laval, Pierre, Gauleiter d’élite, s’est fait remarquer par son dévouement absolu et de tous les instants aux intérêts du Fûhrer."

 

 Au début du mois de mai 44, Jacques Duschene demande à Pierre de diriger ses flèches vers Philippe Henriot.

 Ce militant d’extrême droite qui a été un des premiers à prôner la collaboration. Il a effectué sur Radio-Paris des interventions hebdomadaires puis quotidiennes. Ses cibles favorites sont les juifs, les résistants et les francs-maçons. "Merci du cadeau", réplique le chansonnier qui demande un quart d ‘heure de réflexion.

 Le dilemme est presque cornélien. S’il échoue, il passe pour un imbécile mais s’il réussit, à tous les coups, on arrête sa femme...

 

 Trois minutes plus tard, il a pris sa décision : il accepte cette mission.

Parce que c’est son devoir...

 Dès le lendemain, il s’en prend directement à l’éditorialiste de Radio-Paris. Extrait :

 

"J’ai écouté le discours que M. Philippe Henriot vient de prononcer et où il touche du doigt le péril qui nous guette au moment où le bolchevisme plante partout son drapeau rouge. Si j’ai bien compris, voici comment - d’après M. Henriot - va se dérouler le processus des prochains évènements.

 

 L’armée rouge va envahir la France et l’occuper, par moitié d’abord, en établissant une ligne de démarcation ; en totalité par la suite. Pas d’objection, monsieur Henriot ? Nous sommes bien d’accord ? Rien de similaire à signaler en ce qui concerne les Allemands. Bon. Etc Etc...

 

La réplique d’Henriot est sanglante :

"Cet Isaac André était bien entendu prédisposé à fuir la France. Mais là où nous atteignons les cimes du comique, c’est quand il prend la défense de la France. Et s’il s’insurge contre les Allemands, ce n’est pas parce que ceux-ci occupent la France dont il se moque, c’est parce qu’ils ont décidé d’éliminer le parasite juif de l’Europe".

 

 La réponse de Pierre Dac est éblouissante, morceau choisi :

 

 "Monsieur Henriot, puisque vous avez si complaisamment cité les prénoms de mon père et de ma mère, laissez-moi vous signaler que vous en avez oublié un : celui de mon frère. Je vais vous dire où vous pouvez le trouver ; si d’aventure, vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse, entrez par la porte de la rue Froidevaux ; tournez à gauche dans l’allée et, à la 6ème rangée, arrêtez-vous devant la huitième ou la dixième tombe.

 C’est là que reposent les restes de ce qui fut un beau, brave et joyeux garçon, fauché par les obus allemands, le 8 octobre 1915, aux attaques de Champagne.

C’était mon frère.

Sur la simple pierre, sous ses noms, prénoms et le numéro de son régiment, on lit cette simple inscription :

 "Mort pour la France, à l’âge de vingt huit ans."

Voilà, monsieur Henriot, ce qui signifie pour moi, la France.

 Sur votre tombe, si toutefois vous en avez une, il y aura aussi une inscription ; elle sera ainsi libellée :

Philippe Henriot

"Mort pour Hitler

Fusillé par les Français..."

Bonne nuit, monsieur henriot. Et dormez bien. Si vous le pouvez..."

 

 Le chansonnier ne se croyait pas si bon prophète.

Le 28 juin, des résistants parviennent à abattre Philippe Henriot. 

 

 Le 22 août, à l’heure où la rumeur de la libération de Paris se propage, le chansonnier quitte Londres et, le 23 au matin, pose le pied sur les côtes d’Arromanches.

 Il affirmera alors : "J’aime les pays où, lorsque l’on sonne chez vous à 7 heures du matin, ce n’est que le laitier..."

 Il arrive devant chez lui, jette un coup d’oeil angoissé vers la fenêtre du quatrième étage.

 La concierge prononce alors les paroles toutes simples, mais qu’il n’oubliera jamais : "Ne vous en faites pas, elle est en face chez des amis, je vais la chercher..."

 Trois minutes plus tard, il l’aperçoit enfin, "non pas toujours aussi jolie, mais toujours aussi belle que le jour où je l’avais quittée", avouera-t-il ensuite.

Larmes de joie et étreintes passionnées : l’hebdomadaire France-Dimanche décrira plus tard ainsi, ces retrouvailles tant attendues :

 "Et comme il l’avait espéré, Pierre Dac a retrouvé sa femme sur le trottoir..."

 

 Au lendemain de la fin des hostilités, Radio-Luxembourg prend la relève de Radio-Cité et du Poste parisien. Louis Merlin, génie des ondes, programme à nouveau Le crocher radiophonique, Sur le banc et les Incollables, le triomphe est immédiat et c’est reparti comme en quarante.

 

 Rencontre ensuite avec Pierre Cour et Francis Blanche. Le premier est journaliste, le second est un fantaisiste qui promet. Il a  débuté à Paris à la veille de la débâcle, en disant des fables de sa composition dans un cabaret. Il a ensuite écrit quelques chansons avec Gérard Calvi et Charles Trenet. Il est également le jeune et heureux auteur de On chante dans mon quartier, indicatif de Ploum Ploum Tralala, l’émission de radio la plus populaire de France, crée juste après la Libération et diffusée chaque jour à 12 h 30 par la Radiodiffusion française.

 

Mais les lendemains déchantent, on a plus envie de chanter la défense élastique. Et les chansonniers ne sont plus à la mode. En une décennie, l’argent est passé des mains des bourgeois à celles des commerçants débrouillards, surnommés les BOF (Beurre oeuf Fromage) parce qu’ils se sont créé leur capital en vendant des produits de première nécessité, pendant des années de marché aussi noir que la situation de la France.

 

 Pierre va mal, il constate avec amertume que les notions de solidarité, voire de reconnaissance par ses amis intimes,  se trouvent déjà rangés dans l’armoire aux souvenirs. "J’ai tiré une leçon de cette expérience, avoue-t-il. Je sais maintenant que je peux totalement compter sur mes amis lorsque je n’ai absolument besoin de rien..."

Il rédige alors sa biographie :

 

"Pierre Dac : Né à l’âge de quatre ans et demi par 25° de latitude sud-ouest. Titulaire du permis de conduire les bennes basculantes. Membre d’honneur de l’Amicale des pèlerines roulées. Fils de ses oeuvres et père des siennes. Signe particulier : cicatrice consécutive à l’opération du bouton de col incarné.

 

Propos recueillis par son ami Jacques Plessis.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
28 janvier 2022 5 28 /01 /janvier /2022 19:32
La photo du jour

"Vous avez sous les yeux mon petit en train de dormir. Pour info : il dort depuis 24 h et quand il se réveille, il me dit : « Papa, j’ai mal partout. » Ce n’est pas une grippette, ni un petit rhume et ça ne touche pas que les personnes âgées.

Protégez-vous. Protégez vos enfants.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Livre d'or
23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 10:42
"Le supplément du 23 Janvier

"Alibert, le méridional des méridionaux …

 

Ce vauclusien fit ses premiers pas dans la chanson à Marseille et monta à Paris dès 1908 où il fit entendre son accent du Midi sous les cintres de Bobino. Il se lança dans un tour de chant sans grande originalité à la manière de son aîné, Polin. Puis, il imita Mayol.

 

Tout s'accéléra en 1928, quand son beau-père, Vincent Scotto lui donna une chanson, Mon Paris, qui lui permet de révéler un authentique talent et un charme indéniable.

 

« Ah! Qu’il était beau mon village,

Mon Paris, notre Paris

On n’y parlait qu’un seul langage,

Ça suffisait pour être compris!

Les amoureux n’allaient pas

Se cacher dans les cinémas,

Ayant certes beaucoup mieux que ça :

Y s’bécottaient sur un banc

Et les moineaux gentiment

Sur les branches en faisaient autant!

Ah! Qu’il était beau mon village,

Mon Paris, notre Paris!

 

Définitivement lancé, il fut demandé de partout. Ce qui lui permit de jouer dans l'opérette Elle est à nous, puis de poursuivre avec Au pays du soleil, Trois de la marine et Arènes joyeuses.

 

Désormais, il créa deux opérettes ou films par an. Un de la Canebière, en 1936, fut suivi de Les Gangsters du château d'If, de Titin des Martigues et Un soir à Marseille, en 1937, puis il joua Le Roi des galéjeurs,en 1938.

 

La suite ? Un petit cabanon, Vous avez l'éclat de la rose, Le Noël des petits santons

Adieu, Venise provençale, Quand on a ces yeux là …, Les Pescadous, Cane Cane Canebière, Le plaisir de la pêche, sans oublier …

 

« Près de la grève, souvenez-vous

Des voix de rêve chantaient pour nous

Minute brève du cher passé

Pas encor' effacé

Le plus beau

De tous les tangos du monde

C'est celui

Que j'ai dansé dans vos bras …

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
18 janvier 2022 2 18 /01 /janvier /2022 10:48
"Le Supplément" du 18 Janvier

"Un couple inséparable. 

Pierre et Yvonne.

Pierre était un acteur remarquable. Cet homme travailleur, intelligent, presque froid à force d'être rigoureux se transformait en un autre être fou d'amour et d'attention pour Yvonne Printemps. Où qu'il soit, il l'appelait toutes les demi-heures. "Je vais appeler Mourée", disait-il. Il s'inquiétait d'elle, mais, chaque fois, elle l'envoyait promener, et il raccrochait avec un vrai grand sourire, heureux comme un petit garçon ! 

Mais reprenons l'histoire au commencement du début : Avant de se faire voler la belle Yvonne, Sacha Guitry avait osé séduire Charlotte Lysès, la maîtresse de son père, Lucien. Ils tombèrent amoureux et se marièrent. Furieux, Lucien en voulut à son fils pendant treize ans et ne lui pardonna cette trahison que lorsque Sacha écrivit Mon père avait raison, pour lui exprimer toute son admiration, son affection et sa tendresse.

 Charlotte avait alors découvert aux Folies-Bergères une jeune fille blonde aux yeux bleus et au petit nez retroussé qui chantait, dansait et jouait la comédie. Sacha eut besoin d'une jeune comédienne pour sa nouvelle pièce et Charlotte lui rappela la demoiselle blonde qui triomphait alors dans une revue au Palais-Royal. Sacha alla l'applaudir, tomba instantanément amoureux d'elle et l'engagea sur-le-champ.

 Jean Cocteau me raconta que Charlotte inquiète de l'intérêt que portait Sacha à la jeune fille s'était confiée à lui :

"Sacha a parfois des faiblesses, mais là je crois que c'est sérieux...

- Et comment le savez-vous ?

- Et bien lui qui ne raffole pas des animaux, je sais qu'il descend trois fois par jour, et depuis une semaine, le bâtard d'Yvonne pour lui faire faire pipi sur le trottoir ! Il est amoureux, il n'y a pas de doute...

- Et quel est le nom de cette Yvonne ? Demanda Cocteau, amusé.

- "Printemps", répliqua Charlotte.

Cocteau lui sourit gentiment.

"Rassurez-vous, c'est une saison qui ne dure pas..."

 Yvonne Printemps partagea pendant dix ans la vie de Guitry. Et - ironie du sort ! - c'est lui qui engagea Pierre Fresnay pour jouer dans Franz Hals. Pierre tomba amoureux fou d'Yvonne et ils vécurent une liaison secrète et passionnée. Ils se retrouvaient chez Mme Karinska, la célèbre couturière et faisaient l'amour dans le salon d'essayage. C'est pour dire.

  

 Sacha qui était jaloux, faisait suivre Yvonne en tout lieu. Mais cela décourageait nullement nos tourtereaux ! Pierre grimpait sur l'arbre qui faisait face à la chambre où Yvonne était prisonnière, dans l'hôtel particulier de Sacha. Et là, sur sa branche, avec la braise de sa cigarette, il lui disait "Je t'aime" en morse !

  

 Le couple mythique était détruit. Tout Paris commenta l'évènement. La femme de Fresnay - la grande Berthe Bovy - fit dresser un constat d'adultère et obtint une énorme pensionCependant, elle refusa de divorcer pour empêcher "l'autre" de se marier. En fait, elle ouvrit un compte bancaire et versa intégralement le montant des pensions pour qu'il ait de quoi vivre le jour ou Yvonne le plaquerait. 

 Car, elle en était sûre, cette histoire ne durerait pas !

  

 Mais là aussi, ce fut une belle et longue histoire d'amour. Lorsque Pierre fut victime d'une congestion cérébrale qui lui sera fatale, Yvonne Printemps le veilla jour et nuit et finit par se laisser mourir après trois ans de chagrin. Elle demanda à son régisseur qu'il veille bien à ce que, le jour de sa mort, elle soit revêtue du tailleur noir de chez Lanvin qu'elle portait aux obsèques de Pierre. "Pour qu'il me reconnaisse en arrivant au Paradis !"

  

 Un jour j'ai croisé Yvonne chez la concierge du théâtre. Elle me serra sur son coeur, elle embaumait Heure bleue de Guerlain. Elle parla de Fresnay, avec passion et tendresse ; il était redevenu le capiston de La grande illusion. Soudain, elle m'attrapa le bras et, dans un souffle, elle murmura : "Hélène, j'ai tout eu dans ma vie, la beauté, la voix, la gloire, l'argent, Paris et les hommes les plus beaux à mes pieds. Mais je ne méritais pas ça ! Il y a des femmes qui peuvent pleurer, moi je ne peux pas. Je suis en colère !"

  

 Ma Mamie m'a dit qu'elle n'avait jamais entendu plus belle formule pour dire non à la mort. Elle m'a dit aussi, qu'avant de partir, Yvonne avait ajouté : "La seule chose qui me console, c'est que parfois, dans la nuit, Pierre vient dans mes rêves me faire l'amour..."

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 10:02
"Le Supplément" du 17 Janvier

"La grande Dalida …

 

Issue d'une famille italienne installée en Égypte, elle participe à des concours de beauté au début des années 1950 et tourne quelques films au Caire.

 

Résidant en France à partir de 1954, elle connaît son premier succès de chanteuse avec le titre Bambino en 1956. Se façonnant un répertoire regroupant plus de sept cents chansons interprétées en plusieurs langues, elle devient une grande figure de la chanson française et bénéficie d'une popularité dépassant la scène francophone.

 

Parmi ses chansons les plus connues, figurent Come prima, Les Gitans, Gondolier, Bambino …

 

"Et gratta, gratta sur le tuo mandolino

Mon petit bambino

Ta musique est plus jolie

Que tout le ciel de l’Italie

Et canta, canta de ta voix câline

Mon petit bambino

Tu peux chanter tant que tu veux

Elle ne te prend pas au sérieux …

 

Les Enfants du Pirée, Itsi bitsi petit bikini, La Danse de Zorba, Bonsoir mon amour, Le Temps des fleurs …

 

"C'était le temps des fleurs

On ignorait la peur

Les lendemains avaient un goût de miel

Ton bras prenait mon bras

Ta voix suivait ma voix

On était jeune et l'on croyait au ciel …

 

… Darla dirladada, Paroles... Paroles..., Gigi l'amoroso, Il venait d'avoir 18 ans, Salma Ya Salama, Laissez-moi danser et Mourir sur scène …

 

"Viens, mais ne viens pas quand je serai seule

Quand le rideau un jour tombera

Je veux qu'il tombe derrière moi

Viens, mais ne viens pas quand je serai seule

Moi qui ai tout choisi dans ma vie …

 

Je veux choisir ma mort aussiSouffrant d’une dépression — en raison notamment d'une succession de drames personnels —, elle se suicide quelques mois après avoir été l'actrice principale du film dramatique égyptien Le Sixième Jour. Sa vie privée et sa mort font d'elle une icône au destin tragique.

 

Le 4 mai 1987, pour annoncer la mort de la chanteuse, Le Républicain lorrain titre en une « Ciao ciao Dalida », en référence à sa chanson Ciao, ciao bambina. Plusieurs personnalités françaises, comme Sheila, Charles Aznavour, Brigitte Bardot, François Mitterrand, Jacques Chirac et Alain Delon, font part publiquement de leur tristesse.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
8 janvier 2022 6 08 /01 /janvier /2022 08:51
"Le Supplément" du 8 Janvier

"Georgius, l’amuseur public N°1.

 

Artiste touche-à-tout, auteur de nombreuses chansons à succès, il fut un véritable phénomène du music-hall pendant l’entre-deux-guerres.

 

C'est en 1912 qu'il entame véritablement sa carrière de chansonnier. Appelé au théâtre de la Gaîté-Montparnasse pour remplacer un chanteur comique, ses chansons plaisent tellement que le théâtre lui fait signer un contrat pour un an ; il y restera trois.

 

En 1923, il est l'un des chansonniers les plus connus de France. Ses apparitions et ses revues ont un franc succès : il se produit même une émeute à l'Alcazar de Marseille, car les locations ne peuvent satisfaire la demande. Sa chanson la plus connue à l'époque est La plus bath des javas, une parodie des javas à la mode.

 

"L'grand Julot et Nana,

Sur un air de Java,

S'connur'nt au bal musett’,

Sur un air de javette.

Ell' lui dit: "J'ai l'béguin « 

Sur un air de javin,

Il répondit: " Tant mieux « 

Sur un air déjà vieux.

Ah! Ah! Ah! Ah!

Ecoutez ça si c'est chouette!

Ah! Ah! Ah! Ah!

C'est la plus bath des javas.

 

1930 est une année faste pour lui : il sort La Route de Pen-Zac, dont il vendra plus de 160 000 disques, un record pour l'époque ! Les spectacles s'enchaînent, et tout le monde se presse pour le voir.

 

En 1936, nouveau succès, avec la chanson Au Lycée Papillon, qui bat aussi des records de vente. Suivent encore Ça c'est de la bagnole et On ne peut pas plaire à tout le monde.

 

« Pour promener Mimi,

Ma petite amie Mimi

Et son jeune frère Toto,

J'ai une auto.

Je lai payée trois cents balles

Chez Monsieur Annibal

Le marchand d’occasions

De la rue de Lyon.

Elle fait autant de bruit qu'un gros camion cinq tonnes

Les gens m'entendent venir, j'ai pas besoin de klaxon,

Mais je me pousse du faux col

Car ça... C'est de la bagnole

Ce n'est pas du tacot

J'ai une auto.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
5 janvier 2022 3 05 /01 /janvier /2022 10:39
"Le Supplément" du 5 Janvier

"Mistinguett, c’est tout un poème, l’histoire ahurissante d’une fille de rien qu’une énergie sans pareil hisse au sommet, une "propriété nationale" dira Colette.

 

 Elle vend ses petits bouquets devant le casino d’Enghien-les-Bains avant de tâter du caf’conc. Non pas qu’elle ait de la voix, du jeu de jambe ni même qu’elle soit belle.

 

 Elle n’a rien de cela mais bien davantage : le bagout, l’entrain, la folie, la fantaisie, la drôlerie...

 

  Sur les planches, elle apprend peu à peu à canaliser son énergie et à composer son personnage.

 

 Elle joue les comiques, les gigolettes et les épileptiques , ainsi que l’on nomme les artistes quelque peu remuants.

 

 Elle fait son bonhomme de chemin. Le public adore sa dégaine avec ses petites jupettes et ses socquettes.

 Jean Cocteau plus que quiconque ! Il n’a pas encore le sou mais économise pour voir son idole sur les planches et la fleurir de petits bouquets de violettes.

 

 Après le Moulin-Rouge dans La valse chaloupée, elle débarque aux Folies-Bergère en 1911, au bras de Maurice Chevalier. Il a quitté Fréhel pour ses beaux yeux : une idylle qui les liera dix ans.

 

 Le couple propose La Valse renversante. Il y a de quoi...

 

 Une danse plus proche de la roulade que de la chorégraphie ! Les deux, en pleine étreinte, doivent faire chavirer quelques meubles, se projeter sur un sofa avant de se rouler sur le tapis sans s’être déliés : de quoi s’aimer à la folie pendant une décennie !

 Et que n’aurait pas tenté la Miss pour libérer son homme fait prisonnier dans un camp allemand ? ...

 

Jusqu’à quérir l’aide du roi d’Espagne, l’un de ses plus fervents admirateurs !

 

 Leur folle romance est un chapelet de scènes et de provocations. Toujours prompte à jeter de l’huile sur le feu de leur amour et à aiguiser la jalousie de son homme, elle célèbre même à grand renfort de tambour son faux mariage avec Mayol, pourtant inverti notoire.

 

 La guerre achevée, s’ouvre une époque nouvelles, de folles années...

 

 Les chansons deviennent alors bien guillerettes, ainsi C’est une gamine charmante extrait de Phi-Phi, ou encore Dédé. L’Amérique fait alors rêver, son charleston, son fox-trot, son blues et son ragtime.

 

 C’est le temps du grand escalier bordé de nymphes à paillettes et à plumes et des "L’ai-je bien entendu ?" et guirlandes de gambettes gainées...

 

 Mistinguett entre dans la danse. Parée de ses trucs en plumes et d’une fortune colossale en bijoux, sans oublier ses maigrelettes gambettes que l’on dit assurées pour cinq cent mille francs, elle met le feu au Casino de Paris.

 

 Son nom brille en lettres de feu à l’affiche de En douce, de Ça c’est Paris... Ou encore de La java de Doudoune avec comme jeune premier Jean Gabin, de Paris qui jazz avec pour chanson vedette Mon homme. N’est-elle pas tordante lorsqu’elle entonne de sa voix maladroite :

 

"Il m’a vue nue ? Il m’a vu nue. Toute nue

Sans cache-truc, ni soutien-machins

J’en ai rougi jusqu’aux vaccins...

 

 Elle prête son image aux plus grands couturiers, à des parfums, à des automobiles symbolisant alors le luxe dans toute sa splendeur. Elle incarne si brillamment Paris que l’Amérique la réclame.

 Et notre Miss s’installe à Broadway et Mon homme, dont on murmure qu’elle s’adresse alors à Maurice Chevalier, transformé en My man y est un succès colossal.

 

 Mistinguett est alors une telle légende qu’elle se permet même de se mettre en scène dans un de ses refrains, C’est vrai.

 

"On dit que j’ai de grandes quenottes

Que je n’ai que trois notes

C’est vrai !

Mais j’s’rais pas Mistinguett

Si j’étais pas comme ça !

 

 Elle tire sa révérence à 81 ans. Et si l’on donne aujourd’hui l’âge de la Miss, il fut longtemps secret d’état.

 

 Celle-ci refusait en effet de le dévoiler, si bien que la chose ne manquait pas d’être tournée en dérision...

 

 Le chansonnier Marcel Achard en fera un texte hilarant : "On prend la date de naissance de la Miss, on soustrait le chiffre de lui-même et on brûle ensuite le papier sur lequel on a fait le calcul. Puis on additionne le nombre de lettres que la Miss a reçues pendant les douze derniers jours et on multiplie par le nombre de ses toilettes d’été, on retranche son dernier cachet, on ajoute le nombre de ses mariages vrais ou faux, on enlève trois mois par enfant, on retranche dix ans par galanterie..."

 

 Finalement, l'un dans l'autre, de Chevalier, ne restera plus que l'amitié.

 

 Et Mistinguett constate :

 

"Nous nous sommes revus... J'avais toujours de la peine. mais il existe des choses plus importantes que les choses sans remède, les revues succédaient au voyage et il fallait que je fasse ma vie."

 

... analyse :

"La présence de Chevalier ne m'a jamais apporté grand-chose. Mais son absence a dominé le reste de ma vie. peut-être est-ce ma faute s'il m'a quittée..."

 

... vise juste :

"Peut-être est-ce parce que je n'ai jamais pu oublier le garçon qui essayait son premier smoking en chaloupant sur le boulevard pour faire distingué, si gonflé de sa nouvelle importance, que l'on n'aurait pas pu glisser une feuille de papier à cigarette entre son fond de culotte et ses fesses.

 

... et enfin avoue :

 

"En ce qui me concerne, Maurice n'est jamais vraiment parti ni revenu. En amour, je me passe de géographie.

 

 Le souvenir de ce que fut notre amour me tient lieu, toute ma vie, d'état d'âme.

 

Grâce à lui les paroles les plus anodines prennent du paysage... En cachette, je songeais encore à lui... Maurice Chevalier, c'est un chapitre à part dans ma vie, sans grand rapport avec les dates, sans grand rapport même avec la vie que nous avons menée.

 

 Notre histoire n'est peut-être pas fini..."

 

La miss écrit ces lignes en 1954. Elle a soixante-dix-neuf ans. 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin