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30 septembre 2020 3 30 /09 /septembre /2020 13:23

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
28 décembre 2019 6 28 /12 /décembre /2019 02:05
28 novembre 2019

"Spéciale dédicace à Dario Seco, celui que les amateurs de boxe appellent "L'astre du désastre", "le danseur-massacreur" ou "Le conte de Monte KO".

 

Pour info "Magic Toursow" - un ami commun qui l'a cotoyé sur les parquets - l'appelle affectueusement : "TP" comme Tony Parker.
TP de Saint-Juerie.

Happy birthday."

 

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 23:21

vacances"Ceux qui rendent les gens heureux.

 

Avertissement : Un jour - en pleine nuit -, ma Mamie m'a raconté les histoires d'amour qui l'ont marqué au fer rouge. Extraits :

 

 Laura et Cyril ("Ce geste-là, d'une main qui se referme sur une autre main, m'a fait incroyablement mal. C'était résumer en une seconde tout ce que tu attends et que je n'ai pas su te donner...") ; Marina et Serguei ("Ils sont mari et femme dans la vie, si ils s'aiment autant dans la vie que sur la glace, Dieu qu'ils doivent être heureux...") ; Mireille et Emmanuel Berl ("Qu'est-ce que je fais sans lui ?")

  

Danièle Delorme et Yves Robert ("On est tous en danger de vie, à la merci d’une rencontre, imprévue, soudaine qui peut changer complètement le cours de votre destin".) ; Ava Gardner et Franck Sinatra ("Tant qu'il y aura des hommes") ; Diane et John ("Une seule danse") ; Katie et Charles et De Gaulle ("Nous nous aimerons dans l'éternité") ; Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg ("Un des moments les plus érotiques de ma vie")

 

 Maria et Aristote Onassis ("Je sais que ta mère t'a fait beaucoup souffrir Maria mais cette blessure t'a grandi, comme moi, sans cette souffrance tu ne serais pas la femme que tu es devenu, c'est à dire la femme que j'aime, que je veux pour moi...") 

 

 Véronique Sanson et Stephen ("Une histoire d'amour magnifique et déchirante.") ; Carla et Nicolas Sarkosy (Un ange passa. Etait-ce déjà Cupidon ?") ; Alessandra et Claude Lelouch ("Je dois beaucoup à la Belle histoire") ; Marie-Sophie et Claude Lelouch ("J'ai envie d'avoir des enfants avec elle) 

 

 Danielle et François Mitterrand (Unie pour le meilleur et pour le pire) ; Attention au fil ("Quand Mathilde et Manech ont fait l'amour la première fois, il s'est endormi la main posé sur son sein. Chaque fois que sa blessure l'élance, Manech sent le coeur de Mathilde battre dans sa paume et chaque pulsation la rapproche de lui.") 

 

 Whitney et Yannick Noah ("Ce jour-là, j'ai vraiment cru que le monde était pourri.") ; Anne-Laure et Jean-Baptiste (""Anne-Laure comment ?"Je réponds que je porte un nom breton et que s'il veut mon numéro de téléphone, il n'a qu'à se débrouiller.") ; Cécilia et Nicolas Sarkosy ("Depuis nos tourtereaux filent le parfait amour..." - article paru le 6/2/2007)

 

Martine et Christian ("A nous de vous préférer le train") ; Edwige et Olivier ("On va se marier et on aura cinq enfants !") ; Le temps de la passion ("Il me manquait. Il me manquait comme jamais personne ne m'avait manqué.") ; Ces amours-là ; Les retrosexuels ("Pas un amant, plus qu'un ami, il a marqué ma vie") 

 

Rideau.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 18:51

Paris flirt"L'histoire d'amour de Nelly et Hocine.

 

 "Cette histoire que je vais vous raconter là, je vous la livrerai en une seule traite parce qu'au fond c'est elle qui occupe le centre de ma vie. Ma Mémé, les vignes et mon mari, tout cela comptait mais on a parfois la chance de vivre l'exceptionnel, un raz-de-marée, et moi je l'ai vécu et cela m'a emporté.

 C'est une rencontre, bien sûr, un homme qui allait changer le cours de mon existence.

 A cette époque-là, ma vie m'ennuyait un peu. Un mari si tranquille, la famille, la terre... j'eus envie de m'aérer quelques jours et décidai de "monter" à Paris pour voir une amie. 

 Cet homme, je l'ai croisé à la gare. Il était en face de moi, immobile. Je suis resté pétrifiée. Comme une connaissance dans l'instantanéité. Hypnotisé par les yeux de cet homme, ses lèvres, ses vibrations qui émanaient de lui, je m'étonnais de l'extrême connaissance de cet étranger.

 Je savais...

 Je me laissais éclabousser par son soleil. C'était un homme du désert.

 Et j'ai subitement eu envie de ses mains sur moi. Pareille à un vent plombé de chaleur caressant ma peau.

 

 A l'instant où nous nous sommes croisés, nos peaux ont frémi, nos muscles ont frissonné. Ce fut un instant magique, suspendu dans le temps que nous nous sommes permis l'un et l'autre.

 Il faut une incroyable liberté pour s'accorder un moment pareil et une chance inouïe pour croiser quelqu'un qui ressente la même émotion. Puis, brusquement, un vertige s'empare de moi. Ce sirocco fou qui mugit dans ma tête se brise à ma lucidité, à la dureté du réel qui subitement m'interdit.

 J'ai baissé les yeux. Tout un carcan de bonne éducation, de comportements dictés, surtout à nous filles de province, fit virer la peau de mes joues au cramoisi et m'imposa l'arrêt de cet abandon intense. Et pourtant j'inspirai profondément et avançai dans sa direction tandis que lui fit de même vers moi.

 A sa hauteur, je tournai mon visage vers lui. Mes bras tremblaient et dans mes mains des ruisseaux de sueur dévalaient à présent sur la poignée de ma valise.

 J'ai senti son odeur, brute, d'épices et de miel. Elle m'envoûtait. Ma tête me tournait, emportée par l'envie et le danger mêlés.

 Oh ! la jouissance de la transgression, cette folle sensation de liberté que je n'ai jamais ressentie chez moi !

 On monte dans le taxi de cet étranger qui m'attire incroyablement et je trouve cela romanesque, extraordinaire.

 Mine de rien, je cherche son regard dans le rétroviseur. Il en profite pour planter ses yeux dans les miens. Moi, je prends une large inspiration, tente de me ressaisir.

 C'est une attirance prodigieuse et totalement inconnue qui me submerge. Je suis aspirée par l'incroyable appel de son épiderme, mais en même temps, j'ai hâte que cela se termine.

 Quel envoûtant paradoxe, à la fois avoir envie de se laisser tout à fait emporter par ce souffle de liberté et en même temps mesurer l'abysse qu'il peut représenter.

 N'être personne et tout pouvoir !!

 Dans cette capitale, j'étais perdue, anonyme et libre, libre !

 Quand on arrive chez mon amie, je lui demande : "Combien je vous dois ?

 Avec un sourire malicieux, qui lui soulève de manière extrêmement charmante le coin de sa bouche :

- Beaucoup...

 Puis baissant les yeux, amusé, et se redressant : "40 francs.

 Je les lui donne et il fait semblant de repartir vers son volant. Je me sens littéralement idiote, pétrifiée sur ce trottoir. Quand soudain, il se retourne vers moi, tend sa carte et me fixant alors intensément : 

- Vous pouvez m'appeler.

 Et je me surprends à lui dire :

- Quand ?

 Un sourire dévoile la blancheur de ses dents, carnassières.

- Demain.

- Vers 15 heures ?

- A demain.

 Et il démarre. Et moi, je me gratte la nuque comme sonnée. Plus que perplexe, est-ce que je mesure vraiment dans quoi je suis en train de m'embarquer ?

 

 Dès que j'ai vu mon amie, j'ai eu une envie furieuse le lui parler de cet homme, mais je craignais un peu sa réaction. Puis n'y tenant plus, je lui racontai cette rencontre.

- Alors là, mon petit sucre, ça s'appelle un coup de foudre. je connais ça. Si tu t'y abandonnes, tu connaîtras des instants délicieux au-delà de tout ce que tu peux imaginer mais la fin est rarement douce et toujours fin il y a.

 Et elle continua :

- Es-tu assez forte, ma colombe, pour affronter un ouragan de sentiments dont tu n'imagines pas l'intensité ? Ta vie jusqu'à présent a été protégée, tranquillement heureuse, et je crains que tu ne sois pas armée pour ce type de guerre. Parce que la passion, Nelly, c'est une guerre en soi. Tu vas y aller demain ?

- Je vais réfléchir, répondis-je. Mais dès que je l'avais quitté, cet après-midi, je savais au fond de moi que j'allais retrouver cet homme.

 Même si la tension avait été trop forte au point de vouloir m'en dégager, je crois que j'étais déjà en apprentissage du manque.

 

 Le lendemain, Hocine était là. J'avais découvert son nom sur la carte qu'il m'avait laissée. Je l'avais appelée comme il l'avait proposé. J'avais juste dit :

- C'est Nelly, rue du Cardinal-Lemoine, je...

- J'arrive.

Tout simplement. J'étais intriguée en découvrant une pareille audace mais attirée aussi.

 

Le temps de la passion : Première partie ; Deuxième partie

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 18:43

Radio47"L'histoire d'amour de Nelly et d'Hocine


 Un quart d'heure plus tard, il était là. Cette fois-ci, terriblement hardie, j'ouvris la portière avant du taxi de manière à m'installer à côté de lui. Et, immédiatement, à son contact, m'envahissait cette sorte de folie qui s'était emparée de moi la veille.

Nous roulions maintenant vers la banlieue. Il m'emmenait chez lui ou ailleurs et je laissais toute latitude à l'inconnu ! A sa merci, consentante voire instigatrice de ce voyage.

 Je ne me reconnaissais pas et je ne saurai vous dire combien cela me grisait !

Nous arrivâmes à Montreuil. Il poussa une porte d 'entrée qui grinça un peu. Je restai figée dans ce petit vestibule qui sentait un peu l'humidité, la terre, le moisi. Puis il fondit sur moi tel un rapace sur sa proie qui reste sans bouger, voluptueusement immobile.

 Ses galets anthracite dévorant ma peau, sa fabuleuse douceur plaquée contre moi m'emporte. Tout tourbillonne autour de moi, je n'ai aucune résistance.

 Je ne suis qu'une masse de désir insensé pour un homme inconnu. Il écarte mes vêtements et, dans la pénombre de ce couloir chanci, il m'envole.

 J'ai attendu trente ans pour connaître une extase aussi surprenante que merveilleuse.

 Nous nous laissons couler contre le mur et, assis par terre, nous ne pouvons encore desserrer notre étreinte. Dans cet endroit sordide, c'est de la poussière d'or qui ruisselle de nos chairs éblouies. Puis il déposa un baiser sur la sueur qui perlait à mon front et dit simplement avec une voix grave et extraordinairement suave : "Que la paix soit avec toi."

 

 La suite ? Chaque jour, à 15 heures, il est venu me prendre. Nous parlions peu dans l'enchantement de nos peaux qui s'étaient reconnues, choisies, offertes.

 J'appris seulement qu'il était originaire d'Algérie, qu'il vivait là, à Montreuil, avec des cousins, depuis peu de temps, qu'il avait trente ans et pas d'enfant. Mais je savais tout ce qui m'importait : que sa peau avait le goût de la canelle, que sa bouche sentait l'orange et que le nacre de ses dents m'enchantait.

 Chacune de nos rencontres était plus incandescente que la veille. J'étais emportée par une lame de fond sensuelle qui emportait tout, y compris mes questionnements.

 Cette découverte du bonheur charnel me faisait vivre intensément chaque seconde, de tout mon corps, de toute ma tête. pas une parcelle de ma peau, de mon âme qui n'irradiait une brillance de femme comblée.

 Seulement vendredi arriva.

 Il ne savait pas que je partais le lendemain et j'appréhendais déjà le manque. Avant que je n'ouvre la bouche, Hocine posa sa main sur ma bouche.

- Je sais, Nelly, et je veux pas que nous y pensions. Je veux profiter de chaque instant avec toi, prends ce qu'il y a à prendre, ne pense pas à après.

 Nous nous aimons à la folie, dans une quête insensée de plaisir, sans limites ni retenue, ce goût de fin d'histoire ajoutant, si cela eut été possible, de la flamme et du sel teintés de nostalgie à nos étreintes.

 tout mon être trouvait grâce à ses yeux, il ne me voyait aucun défaut et m'appelait "plus belle que le jour".

 Il m'a ramenée rue du Cardinal-Lemoine et m'a suivie du regard lorsque j'ai franchis le portail. Je me suis retournée une dernière fois et j'ai plongé dans ses yeux humides si pleins de tendresse, sans révolte que j'avais presque honte de la mienne.

 Mon amie m'attendait.

 Je restai pétrifiée sur le pas de la porte que je venais de refermer. Elle trouva les mots et je savais bien qu'elle avait raison malgré les larmes qui ne cessaient de couler.

- Tu as de la peine, ma colombe, et c'est normal. Tu as connu une semaine de passion et de feu mais ce n'est pas la réalité et tu le sais bien. Hocine t'a fait vibrer et tu crois qu'il est l'homme idéal mais ce sont les conditions de votre aventure qui te donnent cette sensation. Tu ne peux pas envisager une relation suivie avec lui, qui t'obligerait à quitter tout ce que tu aimes, tout ce que tu es...

 - Oui, oui, j'ai su, dès le début, que cette histoire était sans issue. mais je ne pensais pas que me séparer de lui me causerait autant de douleurs. Parce que, tu sais Naty, je ne me suis jamais sentie aussi vivante de toute ma vie, aussi heureuse non plus que lorsque j'étais dens ses bras. C'était, c'était... merveilleux.

 - Je te comprends, mais il faut que tu gardes là, bien au chaud, au fond de ton coeur, cette jolie histoire. Et qu'elle n'en sorte plus. Comme un beau souvenir. Garde-là comme un joyau mais n'y reviens pas, tu risquerais de te brûler et de trouver bien amer ce bel amour et cela t'évitera d'abîmer ton coeur. 

 Le lendemain Naty avait tenu à m'amener et avait choisi le métro pour m'éviter de passer devant la file de taxis. précaution non nécessaire parce que je savais qu'Hocine ne serait pas là. Nous nous étions dit adieu la veille dans l'intimité de nos peaux et de nos lèvres jointes.

 Le voyage de retour fut comme le ciel de Paris, morne et triste.

 Mon mari m'accueillit gentiment, me trouva le visage un peu fatigué mais ne perçut rien de mon trouble qui se transforma dans les jours suivirent mon retour en une légère indifférence, une sorte de distance à l'égard de mon mari qui ne se rendait compte de rien.

 Et finalement, notre lit devint encore plus morose ; cependant Daniel n'en dit mot.

 

 Ma vie reprit donc son cours tranquille mais... le ver était dans le fruit !

 Les mains, les yeux, les baisers d'Hocine m'obsédaient. Le manque m'éveillait souvent la nuit, recouvrant mon corps d'une sueur épaisse et glacée.

 Novembre arrivait et, depuis plus de deux mois, je n'avais eu aucune nouvelle d'Hocine. C'était notre contrat mais j'allais le transgresser...

 

 Prétextant les fêtes de Noël à venir, je déclarai à mon mari que je souhaitais monter à Paris pour faire mes emplettes.

 Il fut un peu surpris puis :

- Nous pourrons y aller tous les deux ?

- Mais je croyais que tu détestais la capitale ?

- Oui, mais avec toutes les illuminations, ça peut être rigolo.

 Je hurlai :

- Rigolo, rigolo ! mais moi ! J'y vais pas pour rigoler !

 Ma déception se traduisait par une exaspération qui me rendait quelque peu agressive.

 Cependant, je me repris :

- Tu sais, ce ne sera pas une aprtie de plaisir.

- J'ai l'impression que tu ne veux pas que je vienne avec toi.

- Mais c'est pas ça, mais euh... je ne voudrais pas que tu vois mes achats, je voulais te gâter pour Noël et si tu es là, il n'y aura plus de surprise.

 Je n'avais trouvé que ce faible argument dans mon affolement devant sa proposition saugrenue qui contrariait mes plans, mais Daniel, qui avait horreur des discussions, des explications - tout ça des trucs de fille qu'il disait -, sembla s'en contenter :

- Ah les femmes, ça a toujours de ces idées ! N'y va pas trop longtemps et ne nous ruine pas.

 Je lui posai un gros bisou sur la joue, soulagée qu'il se laissât si aisément convaincre.

 Seulement, je n'avais aucune envie d'appeler Naty. je n'aurai alors pas tout mon temps pour Hocine. or, c'était évidemment la seule personne que je désirais voir pendant ces deux jours.

 Je pris le risque. j'achetai mon billet sans prévenir personne. Je passai la semaine dans une exaltation contenue et néanmoins intense.

 

 A Paris, à la gare, je l'ai cherché partout sans le trouver.

 L'après-midi avançait.

 Puis la nuit.

 Tout à coup, devant la brasserie, j'aperçus uen voiture qui me semblait être celle d'Hocine. J'avais déjà eu plusieurs petites déceptions au cours de cet après-midi, mais là, il me semblait que... mais oui, c'était lui !

 Je me mis à courir vers lui, me pris le talon dans une grille d 'égout, me tordis la cheville. La berline avançait toujours. il fallait qu'il me voie. Agitant mes bras comme une forcenée avant de hurler au risque de passer pour une démente quand soudain un appel de phares.

 Hourra, il m'avait vu.

 Il abaissa la vitre.

- Nelly, Nelly...

 Il est très ému, je le vois, je le sais. Il me murmure :

- J'ai une course que je viens de charger, je la pose au plus vite, je suis là dans vingt minutes, ne bouge pas...

- A tout de suite.

 Bien sûr j'étais un peu dépitée qu'il ne se libère pas immédiatement mais je l'avais retrouvé et c'était surtout ça l'important.

 Je mettais à profit les vingt minutes pour me rendre dans une boutique acheter un pull pour Daniel et une paire de bretelles pour mon père, achats en trois minutes qui me permettraient de justifier mon voyage si besoin était.

 Enfin, je repartis vers la file de taxis devant la gare attendre mon homme.

 J'ai attendu une heure ! Puis, enfin, je m'engouffrai à l'avant de la voiture, légèrement de mauvaise humeur après autant d'attente :

- Au moins, personne ne pourra prendre ce taxi, il est déjà occupé ! lui lançai-je, un peu perfide.

 Il me répondit par un sourire qui balaya instantanément toute mon exaspération. Je retrouvais ses yeux noirs et doux comme le velours qui me caressaient à chaque battement de cils.

- Veux-tu que nous allions dîner ? me demanda Hocine.

- C'est de toi que j'ai faim lui répondis-je avec un sourire provocateur.

- D'accord, pareil pour moi.

 Nous roulâmes alors vers Montreuil, silencieux, énervés de bonheur et d'excitation.

 Puis, chez lui, sans bruit (il y avait ses cousins dans la pièce d'à côté) mais intensément, je me donne à lui et retrouve, émerveillée, le même plaisir qu'il y a trois mois, intact, puissant, parfait. Oh, ce feu voluptueux qui consume mon corps et embrase tout mon être.

 Outre sa beauté, sa douceur, Hocine possédait cette notion du temps qui permettait de savourer chaque instant sans se soucier de son terme. Il était d'un optimisme inébranlable, généreux, accueillant et d'une écoute extraordinaire. Je restais stupéfait qu'il me devinât si bien.

 A ses côtés, je me sentais forte et solide, femme, comme si en m'unissant à lui, je me retrouvais enfin et pour la première fois une et entière. Une étrange snesation d'être enfin réunie à moi-même.

- Mais comment on va faire Hocine, j'ai besoin de toi, moi !

- Nous serons les amants du hasard, on ne peut pas vivre ensemble, toi, tu es mariée, tu as ta maison, ta famille et moi, moi, ce serait trop dangereux de t'embarquer avec moi, j'ai pas le droit...

 Il ne m'en dit pas plus. Il me fit promettre de ne pas bouleverser ma vie pour lui.

- Je n'aimerai jamais que toi. Je sais que nous avons trouvé, l'un près de l'autre, une communion de nos coeurs et de nos peaux, et cela ne s'oubliera jamais. Je t'aimerai toujours et je sais que toi aussi, il faut que tu sois forte, ainsi nous pourrons concilier la vie de chacun et ce grand amour qui nous est arrivé. Je ne peux pas et je ne veux pas te proposer autre chose parce que je connais la souffrance quand une famille est détruite et je veux te protéger de cela.

- Amours clandestines, n'est-ce pas ?

- C'est ça ! 

- Mais comment te joindre, lorsque je t'ai écrit, tu ne m'as même aps répondu ?!

- Je ne suis pas marqué sur la boîte aux lettres. mais tu ne pourras me trouver aisément, tu m'as bien trouvé là.

 

 Dans ce wagon bondé de dimanche soir qui m'emportait loin de mon amant, je suis rentré chez moi, triste, seule mais déterminée.

 Il me manquait. Il me manquait comme jamais personne ne m'avait manqué.

 Cependant, parallèlement à cette douleur se construisait dans ma tête la certitude que je retrouverai Hocine, quoi qu'il pût se passer et que nous continuerions à nous aimer passionnément.

 Je voulais le croire mais...

 

 Noël se passa, en famille. J'étais physiquement près d'eux et perdue dans mes pensées, tellement absente.

 En février, je n'y tenais plus. je décidai de monter à paris et de me passer de l'accord de mon mari, dont, sincèrement, je n'avais cure.

 Dès lors, je ne vivais que pour ce lundi où j'allais retrouver mon amant. Je ne pouvais pas le prévenir mais ne m'avait-il pas assuré que je le trouverais toujours et qu'il faisait toujours un petit détour par la gared e Lyon.

 Je suis arrivé à Paris à 15 heures comme d'habitude. Je me suis précépitée vers la tête de taxi.

 Il n'était pas là.

 J'ai attendu, attendu mais il n'est jamais venu.

 Le lendemain, les heures se passèrent à scruter toutes les voitures qui s'approchait de la file de taxi. Hélas, elles portaient avec elles toujours la même petite déception.

 Oh, Hocine, Hocine, que se passe-t-il ? Tu m'avais dit que tu serais toujours là pour moi et je te cherche en vain.

 A midi, je décidai d'agir. Je filai vers Montreuil. La petite maison était désertée. Sur le palier, la porte avec son verrou explosé !

 Oh ! Seigneur, qu'a-t-il pu se passer ici ! Mon angoisse montait, me nouait la gorge et faisait sangloter mes mains. J'ouvris.

 L'appartement était vide. Et dévasté. Je cherche une tarce, un indice qui me eprmette de savoir où se trouve hocine, de comprendre ce qui s'est passé, mais rien.

De bonne heure le lendemain, je suis allé à la préfecture. il existait bien une liste pour les professionnels de taxi mais Hocine, hélas, lui, n'existait pas. j'atsi dans le flou le plus complet.

 Puis me revint un souvenir.

- En se rendant à Montreuil, nous étions passés devant une petite pizzeria où il m'avait répondu qu'il allait y manger et discuter avec des copains. Je me devais d'y aller.

 Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

 Un homme me dit alors toute la vérité après m'avoir entendu crier puis pleurer. je fus alors abasourdie par ce que je venais d'apprendre.

 Je comprenais alors que je ne le reverrais plus et cela m'était intolérable.  

 La vérité ? en fait, il faisait le taxi, mais il n'en avait pas le droit. Il n'avait pas la nationalité française donc il ne pouvait pas être taxiteur. Arrivé en France, sans papiers, il avait besoin de travailler malgré tout. il a trouvé une combine par un certain Nabil pour le compte de qui il conduisait le taxi. Nabil commençait un businness douteux avec de vieux taxis à la casse quand hocine s'est présenté, il lui a proposé d'en conduire un.

 Assez rapidement, Hocine s'est fait repérer et les taxiteurs parisiens l'ont non seulement dénoncé mais en plus l'ont suivi et un commando s'est chargé de tout démolir à Montreuil, lui y compris. Ensuite, la préfecture de police l'a fait arrêter et, sous la pression des taxiteurs furieux, il a été expulsé, ils l'ont mis sur le bateau pour Alger d'où il a rejoint son village. Vous savez tout.

 Je suis donc parti en Algérie pour le retrouver. J'en avais besoin, il me fallait le voir, le toucher, lui parler et savoir qu'il allait bien. Je savais que c'était risqué mais ma détermination était absolue.

 Le vendredi, j'ai pris mon avion. J'arrivai à Alger deux heures plus tard. Quelle ville magnifique ! Je me retrouvais ensuite dans un bus où deux chauffeurs se relayaient pour traverser le pays. J'étais à même le sol, au milieu des passagers, des poules dans les cages et des fatmas colorées et voilées.

 Enfin, j'arrivai.

 Timimoun, l'oasis rouge.

 Et je l'ai retrouvé.

 

 Ma joie était si vive que je l'ai mangé de baisers, de caresses. pendant plusieurs heures, nous nous enivrons de câlins et d'étreintes, oublieux de l'heure, de l'endroit, du danger.

 Après, il me parla. Ses yeux irradiaient de bonheur. Il me demanda de lui raconter mon "exploit". Puis il me proposa du thé, son visage s'assombrit. Je redescendait vers une réalité inquiétante.

- Ce pays court à la catastrophe. l'armée prend le pouvoir et tout est corrompu. Les politiques deviennent fous et j'ai eu le courage de dire que, quand les Français étaient là, c'était pas pire. Oh je m'en sortirai, il faut juste laisser passer un peu de temps.

 Les jours passaient. Je découvrais la famille d'Hocine, ses frères, sa mère, ses coutumes. Et j'aimais. d'abord cet homme, à la folie. Puis ce qui unit cette communauté très soudée, les uns dépendant des autres malgré les lames de violence extrême qui traversaient cette société. Même si la condition des femmes m'attristait.

 Un matin, notre couche était vide. je questionnai sa famille mais personne ne l'avait vu.

 Je le cherchais et commençais à m'inquiéter car il était toujours là à mon réveil d'habitude. Il disait qu'il adorait cet instant où je m'arrachais des bras de Morphée pour me jeter dans les siens.

 L'après-midi, après l'avoir cherchée en pure perte, j'étais épuisée, totalement affolée.

 Il est parti mais comment a-t-il pu me laisser là ? Ne rien me dire, moi qui ai traversé la Méditerranée pour le retrouver, m'abandonner !

 Je suis remontée péniblement vers la maison, triste, tellement fatiguée. En m'approchant, j'ai entendu des cris de femmes. mais pas de youyous qui annoncent la fête, non, des cris de douleur, des hurlements. Quand je suis arrivé, Lahla Salma a hurlé :

- Va-t-en, c'est à cause de toi.

- ?

 Ils l'ont tué parce qu'il aimait les Français à cause de toi.

 C'est le petit Mohamed, le neveu d'Hocine qui l'avait découvert, derrière la Palmeraie. Allongé dans une fosse de boue, sous une gerbe de branches et de roseaux, la gorge tranchée.

 la terre s'est ouverte sous mes pieds. je ne peux accepter ce drame. j'ai rassemblé mes quelques affaires et je suis partie vers le désert.

 Hébétée, hors de moi.

 J'ai foncé tout droit, je n'avais pas d'eau, je savais que je ne survivrais âs longtemps et c'est bien cela qui me faisait marcher. Quand je fus loin des hommes, loin de Timimoun, j'ai hurlé comme une bête pendant de longues heures.

 j'ai marché encore, jusqu'à m'effondrer.

 Le sable était doux à ma joue. Il emplissait ma bouche, mes narines, je suis partie.

 C'est une méharée qui m'a trouvée. Une chance sur un million et pourtant... Ce sont des touaregs, descendant de Tamanrasset, nomades et divins, qui m'ont soignée et ramenée à Ghardaîa. Puis Alger et Paris dans les alrmes et le brouillard.

 Mon amie m'a ramassée, comme elle disait : "à la petite cuillère". Depuis mon départ, elle était restée en contact avec mon mari. elle avait d'abord gagné du temps. espérant mon retour, elle lui avait raconté qu'elle m'avait envoyé quinze jours au Club Med pour me reposer...

 Il ne l'avait pas crue, avait cependant attendue.

 Je suis rentrée.

 L'accueil fut glacial.

 Cela m'arrangeait.

 Dans les jours qui suivirent, je me fis embaucher comme pigiste au Midi Libre.

 Le journal devint ma seule raison de vivre, puis quand je suis devenu assistante reporter, je n'ai plus cessé de voyager, prenant la maison comme port d'attache où j'accostais bien rarement.

 J'ai connu d'autres amours, d'autres histoires mais la flamme qu'Hocine a laissée, vacillante et bien vivante, au fond de mon coeur, reste unique.

 Flemme ou mélancolie.

 Il a été mes trente ans.

 Il fut mon grand amour, bien que je puisse m'interroger aujourd'hui à la manière d'Henri Jeanson dans Soixante-dix ans d'adolescence : "Il n'y a pas de grands amours. Il n'y a que des amants qui meurent jeunes, sans avoir eu le temps de rompre ! La mort leur fait une fausse réputation."

 

Le temps de la passion : Première partie ; Deuxième partie

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 00:00

idh9byiw"Le phénomène vient d'être couronné par Time Magazine.

 

 Sur cinq colonnes à la une, on lit : "FaceBlog a donné naissance aux rétrosexuels."

 Des fétichistes excités par des rétroviseurs ? Pas du tout. Des vieux de la veille qui déballent leurs fantasmes ? Non plus. Les rétrosexuels sont des néo-romantiques technos, des internautes qui badinent sur les réseaux sociaux.

 Leur devise : retour vers le futur. Ils utilisent le web pour retrouver leurs anciens amours.

Certains, comme Jérôme Moulinot, se voient recommencer leur vie avec une ex ; d'autres espèrent enfin conclure ; d'autres encore cherchent à avoir des nouvelles d'une personne aimée autrefois.

Bref, le rétrosexuel veut reprendre "contact" - et plus si affinités -, avec une relation du passé, platonique ou chaude-bouillante.

Avec Internet, c'est devenu plus facile. Lara Delmas a retrouvé Gérard Pelletier. Ah Gérard ! Un grand blagueur, un sacré danseur. "Je me suis mise à imaginer ce qu'il était devenu. J'y pensais de temps en temps, furtivement. Après des déboires sentimentaux, j'ai imaginé ce que serait ma vie avec lui. Je l'ai recontacté sur FaceBlog."

Depuis l'explosion des réseaux sociaux, on retrouve d'anciens béguins. Pas les plus récents. Ceux-là font trop souffrir, ou alors on n'est trop content de s'en être débarrassés.

 Non, il s'agit d'amours dormantes. "Ça n'a rien à voir avec les sites de rencontre, dit Eric Delmas, quinca. J'ai plusieurs ex-petites amies dans mes contacts. Je ne cherche pas forcément à les revoir mais à conserver un lien. C'est ma façon de matérialiser la place qu'elles ont dans mon coeur et ma tête."

 Les rétrosexuels sont souvent célibataires ou affectivement disponibles. La plupart ont plus de 30 ans, vu qu'avant on ouvre rarement le livre des souvenirs.

 Pas d'âge limite. Jeunes et anciens, tous ont la tentation de glisser dans de "vieux" chaussons.

 Sur des forums, on échange des anecdotes. Il y a celui qui se vante d'avoir recouché avec trois de ses ex-petites amis. Parce que dit-il, il est plus performant au lit aujourd'hui. Ricardo Letellier pour ne pas le citer.

 Ceux qui colportent l'histoire de Solange Benitez  la star des rétros. Cette Hollandaise a couché  avec son flirt de colo, vingt-deux ans après lui avoir roulé une pelle. Une brève rencontre qui les a marqué à jamais.

 Et puis, il y a la foule des curieux, les Secoïa, les Ferreira, les Toursalino. Ceux qui veulent surtout savoir à quoi ressemblait la grande blonde ou la petite brune qui les faisait craquer autrefois. "J'avais connu une Brésilienne lors d'un voyage linguistique en Angleterre, raconte Toursalino. J'avais vingt ans, on est sorti un mois ensemble. Elle était très, très bonne. Je l'ai cherché pour montrer à des amis ses fesses. Quand j'ai vu sa photo - récente -, le mythe s'est effondré."

On veut aussi savoir si elle est mariée, a des enfants, une grande maison, une auto ou un bateau. A-t-elle réussi ? Est-elle dépressive ? Et surtout, surtout : est-ce que je lui manque ?

 Car les vrais rétro cherchent à renouer. "Dans l'inconscient collectif, explique Sophie Dewilder, psychologue, les sentiments les plus vrais sont liés aux premières rencontres. C'est le mythe de l'amour unique, absolu, si souvent associé au premier véritable amour. L'objectif est de retrouver cette sensation-là."

 L'ex est en vogue, c'est un fait. Après le goût des autres, on a le goût des ex.

 Dans la vie, les rétrosexuels prennent leur destin en main : ils partent à la reconquête. Eux aussi ont des regrets. Et si ce flirt de lycée, cet ancien petit ami, cette ex-épouse était en fait le seul grand amour ? Et si on avait raté sa chance à l'époque en n'osant pas faire le pas ? Si seulement elle découvrait nos biceps (on était gringalet). Si elle m'entendait déclamer (on est devenu poète). Et quelle erreur de s'être enfui en hurlant : "Je te quittes parce que je t'aime trop !!! !"

N'ayons pas peur des mots et appelons un chat un chat, le rétrosexuel a changé, il est comme avant. Mais en mieux.

"Le problème, c'est qu'on est plus vieux, se désole Jean-Daniel Lescargoura, quadra, VRP dans le sud. Je voulais revoir Laurence, rencontrée à un bal des pompiers. Je l'ai contacté sur FaceBlog. Ça me stressait. Physiquement, elle n'a pas bougé. Moi, j'ai pris 20 kilos."

 A l'arrivée, un râteau.

"Pas à cause de mon physique. Recommencer c'est compliqué. Ça veut dire prendre la personne avec tout ce qui s'est passé dans sa vie depuis. J'ai une fille en bas âge, elle ne veut pas d'enfants. Elle aime la ville, je me suis installé à la campagne. On s'est retrouvé n'ayant plus les mêmes envies. On a bu un verre, un Jack Daniel. A la fin, elle m'a dit : à bientôt. On ne s'est plus revus."

Même quand une histoire redémarre, le retour de flamme n'est pas garanti.


 "Pas un amant, plus qu'un ami. Il a marqué ma vie."


 Osons, posons la question qui fâche : rétrosexualité, vice ou vertus ? Là, las, les savants de l'amour sont divisés.

 Pour le psychanalyste Robert Fuenza-Lorca, "le rétrosexuel est régressif. Le refus de tourner la page. On se relie sur ce que l'on connaît. Un parfait reflet du symptôme de la peur de l'inconnu. La démarche peut être ludique mais elle traduit surtout la régression et la fixation."

Caroline Bertignac en revanche n'y voit aucun refus d'évoluer. "C'est une manière d'avancer en y intégrant son vécu. Si on croit dans l'amour, on peut espérer une seconde chance. Je trouve plus inquiétant les gens qui effacent le passé."

Hélène, retraitée, a de la mémoire. Et une passion pour Truffaut. En 1991, le réalisateur narrait les retrouvailles passionnées dans "La femme d'à côté".

 Elle, elle a son "homme d'à côté". Sur internet. On l'écoute religieusement :

 "Pas un amant, plus qu'un ami. Il a marqué ma vie. Avec mon conjoint, on a des hauts et des bas. Qui peut dire : je suis totalement épanoui ? Je ne lui ai pas dit qu'un de mes ex est dans mes contacts. C'est un jardin secret. Peut-être une porte ouverte. Ce que je cherche ? Je ne sais pas. Sentir sa présence me suffit."

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 00:24

15a7dm5r"Avec le soleil pour témoin.

 

"C'est Jean Nohain insista un jour pour qu’on déjeune avec le grand manitou de Marianne. Je peux être odieuse, désagréable, je le sais. Mais jamais je ne le fus autant qu’en mâchonnant de turbot poché à l’oseille.

  Mon Prince fit alors son entrée dans ma vie. Lui qui savait tout, savait-il que dès cet instant, seule la mort nous séparerait ?

 Emmanuel Berl - qu’aussitôt et sans très bien savoir pourquoi, mais avec un agacement certain, je surnommai intérieurement "Théodore"-, me fit part du tollé de protestations que ses lecteurs avaient manifesté à propos d’un papier qui m’était consacré. Un tel remous, dans son journal, décida son directeur de venir entendre, lui-même, le petit phénomène.

Le café à peine avalé, je pris congé. jean Nohain me téléphona aussitôt après :

- Et bien, le déjeuner s’est bien passé !

- Pour vous peut-être ! Mais moi, dix minutes de plus avec un Théodore pareil et je devenais folle !

- Je le croyais.

Ô fontaine...

  L’incident clos, j’avais complètement oublié Emmanuel Berl, son journal et son déjeuner.

 Un soir, bien plus tard, Théodore me ramena.

 Je ne l’avais, encore, jamais regardé. Mes yeux se fixèrent d’abord sur ses mains : elles me fascinèrent. Elles se mouvaient, bougeaient, s’agitaient pour ponctuer, achever, terminer une phrase, une pensée, un souvenir. Le temps du retour se passa dans un conte de fées, celui des Trois citrons.

 Et l’histoire fabuleuse de ces Trois citrons me fut racontée par lui. ceux qui ont eu la chance d’écouter Théodore ne peuvent, ne pourront l’oublier. 

 Et ce conte... "Ils s’aimèrent, se marièrent et eurent... beaucoup de petits citrons !"

 Paris me sortit de mon rêve.

- Merci... et au revoir.

- A bientôt ?

- Peut-être...

Un soir, bien plus tard, alors qu’on venait de parler et qu’il s’était éclipsé, Blanche Montel me souffla à l’oreille :

- Il ne tient qu’à vous de devenir Madame Emmanuel Berl...

Elle a dû boire un peu trop de champagne, pensai-je.


 J’appris mon mariage à Lille... Pendant l’entracte du nouveau spectacle où je jouais deux sketchs avec Georges Milton.

 Ce soir-là, je me tortillais bêtement, de plus en plus mal à l’aise, quand commencèrent à pleuvoir sur ma tête d’étranges quolibets, du genre "Oh ! la vilaine cachottière ! Oh la petite sournoise ! On en apprend de belles dans les journaux !" Et Georges Milton de déployer, d’étaler sous mon nez la première page de Paris-Soir avec photo de Théodore et de moi, soulignée de cette légende en gros caractères : "Mireille épouse Emmanuel Berl".

 Après la stupéfaction, la colère ! Vite un téléphone ! Exiger de Paris-Soir un démenti immédiat ! Sous peine de préjudice grave, obtenir séance tenante de cet aliéné d’Emmanuel Berl, sur trois colonnes à la une dans Marianne des excuses pour fausse information !

 En rentrant de Paris, j’ai trouvé mes Parents peinés. Comment avais-je pu garder un tel secret ? Moi, j’étais effondrée ! Chagriner mon père me rendait Théodore encore plus haïssable. J’eus beau trépigner, jurer que je n’étais pour rien dans cette annonce matrimoniale, que cet Emmanuel Berl, je le connaissais à peine... "L’avais-je, seulement, rencontré cinq ou six fois ?"

- D’ailleurs, vous verrez, de main, ma désapprobation officielle !

 J’attendis, vainement, le rectificatif. Le lâche ne démentit rien !

 Huit jours après l’incident, il me fit parvenir dans la boutique de mes parents un ravissant petit bracelet en diamants de la largeur de mon poignet.

 Un mot : 

 "Votre sorcière, Madame Boot, ne vous a-t-elle pas conseillé de porter une chaîne ? Je sais aussi combien il est difficile au signe de la Balance de prendre une décision..."

 Pour éviter mes hésitations, il l’avait donc prise pour moi ! Le billet disait aussi qu’au cours de nos rares conversations, il avait remarqué l’importance que j’attachais à la lecture des journaux, ne mettant jamais en doute l’authenticité de leurs informations ! Que voyant, écris noir sur blanc, l’annonce de mon mariage, j’y croirais !

 Mes parents, perplexes, m’observaient. J’essayai, oh simplement "pour voir", le petit bracelet... qu’il était joli... exactement ce qui manquait à mon poignet... et puis, renverra ? Renverra pas ?

 Le 26 octobre 1937, au bras de Théodore, je sortis de la mairie du 1er arrondissement.

 Notre histoire commença mal. Théodore m’embarqua, m’enveloppa comme un colis et en route pour Valmont dans une maison de repos ! Dès notre arrivée, je l’entendis parler au médecin de la clinique :

- Pesez-là... Combien ? Trente-neuf kilos ? Mettez-m’en quatre de plus !

- Combien de jours m’accordez-vous ? dit le médecin.

- Dix ! dit Théodore.

 Que je plains les pauvres oies que l’on gave ! Pesée matin et soir, Théodore y veillait, j’avalais mes grammes à grands coups de purée de navet, soupes épaisses à l’orge perlé... J’étais révoltée ! Je voulais me sauver, divorcer ! Il restait impassible : "Je ne faisais pas encore le poids !" Tout le monde disait que notre union ne durerait pas six mois. je le pensais aussi.

 Quand Théodore me sortit de Valmont, j’étais joufflue, et lui content !

 Théodore ordonnança dans la foulée une cure de musées !

 Le retour au foyer s’avérait impraticable à cause de son petit studio où il n’y avait pas de place pour mon piano. Non, décidément, j’avais été folle de me lancer dans le mariage ! Et pour la vie, encore ! Il fallait mettre fin à cette aventure au plus tôt.

 Habilement, Théodore me proposa  un bail : trois, six, neuf.

- Mois ?

- Ans !

Ensemble... avec possibilité de dénoncer ou renouveler l’engagement suivant mon bon vouloir ! Question qui se posa quarante ans durant, à travers guerre, vents et marées...

 

 Si vous souhaitez en savoir plus...

Mireille et Emmanuel Berl

Théodore

"Qu'est-ce que je fais sans lui ?"

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 01:35

47u7u8qj"Avec le soleil pour témoin.

 

"Mon lion, signe de feu, s'éteignait. C'est à la Balance, signe d'air, qu'incombe le soin d'attiser, de souffler, d'insuffler, de puiser l'énergie, de chercher, de trouver, d'attraper, de ramasser la manivelle à broyer du noir, d'empoigner la torche qui renouvelle, ranime la flamme. L'étincelle ?

 Sur la fin, je me suis, journellement, débattue avec "Sa mort"...

 Ne me laisse pas vivre trop vieux, tu vois bien que je suis à moitié mort !

 Je hurlais  :

- Très bien ! Il me reste l’autre moitié !

Le distraire, le soustraire, être l’écran entre elle et lui.

  Savait-il, sentait-il, comprenait-il assez que gai, drôle, triste, las, je le voulais ? (je l’avais... je l’aimais...)

 Le savait-il ?

"Je reste pour toi", disait-il... Il savait.

 

 Théodore voyait-il ces branches de pommiers, ployées sous le poids des fruits ?

"Je ferai de la gelée de pommes... il aime."

 

 Vint l’heure de l’écoute d’une émission radiophonique qu’il avait enregistrée avec Mitterrand. Avant que ne s’engage le dialogue attendu entre ces deux hommes hors du commun, un présentateur lut une page éblouissante, écrite par un auteur inconnu de moi.

- Mais de qui est ce texte ? Je débordais d’enthousiasme. Tu connais l’auteur ? Je veux que tu me le présentes ! Je veux le voir, le rencontrer, le connaître !

 Si les yeux, les jambes de Théodore le trahissaient, ses bras étaient fermes et forts. Ils me serraient autant qu’il était heureux.

 Quelle chance ! Quelle joie !  peut-être les dernières que j’ai pu lui donner, par ignorance, pour n’avoir pas son livre A Venir !...

 

 Dès qu’il eut desserré son étreinte, j’eus froid. L’intensité de son regard me figea. Etait-ce moi qu’il regardait ? Les mots qu’il prononça résonnaient comme un glas. Qu’est-ce qu’il dit ?

- Je veux que tu me promettes de rechanter... je veux que tu me promettes de reprendre le Petit Conservatoire de la chanson...

 Vite... vite... il faut qu’il sache que je le ferai...

 

 Un jour, un zona ophtalmique me tomba dessus. Le docteur n’y alla pas par quatre chemins : «Faites-vous conduire à l'hôpital, tout de suite !

Théodore, n’écoutant que son courage, attrapa instantanément un sérieux tour de reins et commanda aussitôt, à l’Hôpital américain, une chambre à deux lits !

  

 Ce 2 août 1976, on saluait les 84 ans de Théodore. Il eut droit, de ma part, à une belle scène de jalousie.

Sincèrement furieuse, exaspérée par une souris qui le pourchassait de bonnes intentions ! Je sortis de mes gonds

- Tu en trouveras une nana comme moi, qui fait encore des scènes de jalousie à son Jules de 84 ans !

 Gênés, les élèves invités à la fête baissaient la tête. Théodore riait ! assez fier, quand même.

 C’était mon but...


 Le graveur m’avait demandé de choisir l’emplacement des caractères du nom de mon mari sur la pierre tombale. Son travail fini, satisfait, il me le montra. Je lus, désemparée :


 Emmanuel Berl

1892-1976

 

Près, tout près, il y avait une présence :

- Vous hésitez ? Vous en avez envie... Vous voulez faire graver "Théodore"... Faites-le, dit simplement Bernard Morlino, ce jeune inconditionnel de Théodore.

 Comment s’est-il trouvé là, à ce moment, c’est un miracle. Merci, Morlino, sans vous, je n’aurais jamais osé...

 

 Théodore m’avait si souvent dit : 

- Qu’est-ce que je ferais sans toi ?

 Qu’est-ce que je fais sans lui ?

 

Paris, 30 septembre 1981

 

Si vous souhaitez en savoir plus...

Mireille et Emmanuel Berl

Théodore

"Qu'est-ce que je fais sans lui ?"

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 01:11

alcxd59b"Avec le soleil pour témoin.

 

 Je continuais mes tournées. Théodore supportait mal mes tournées. La cuisinière me dit qu’il était triste et mangeait seul avec ennui.

- Un gigot entier, à midi ?

- Oui, madame.

- Une dinde, pour dîner ?

- Oui, madame, il n’en restait que la carcasse !

Mon Théodore grignotait, grignotait jusqu’aux os !

 

 Sollicité, admiré, écouté, il évoluait dans les milieux les plus éclectiques. Aussi à l’aise à la gauche de la reine de Roumanie qu’à droite de la poissonnière ! Il attachait autant d’importance à l’opinion de Malraux qu’à celle de Ricquet, son charcutier. Il déjeunait, une fois par semaine, au Ritz, avec Georges Mandel. Il s’arrêtait tous les jours pour prendre la "température" politique de son pharmacien.

 En nage, il remontait ses quatre étages :

- Avec qui parlais-tu ?

- Avec la caissière de chez Maxim’s. j’ai voulu lui faire comprendre qui est Hitler...

 Les ministres, un jour premier, le lendemain second (ils tombaient tout le temps) le rendaient fou !

- Que cela soit Daladier, Blum ou Flandin, ils ne sentent pas le danger ! me disait-il horrifié.

Herriot le rassurait plus.


 Théodore, fatigué, las, décida de consulter le professeur Jean Delaye. l’entretien dura plus de trois heures. Je guettais son retour, angoissée.

- Que t’a-t-il dit ?

- Je lui ai conseillé...

 Incorrigible Théodore !

 La délicatesse de Théodore, envers moi, le respect intellectuel que nous avions l’un pour l’autre étaient infinis. La réussite, le succès étaient partagés, l’échec de l’un ressenti douloureusement par les deux. L’un sut toujours apaiser le chagrin de l’autre.

 Ce jeu ne dura que quarante ans.

 Quand il me prenait dans ses bras, je tremblais comme peuplier sous le vent.

 Quand il m'énervait, je lui lançais : 

- Sortez Théodore, vous êtes encore plus bête que Léon Blum !

 

 Un jour que je lui posait une question idiote, sa bouche ferma la mienne... Il m'a cloué le bec !

 Une fois, sentir mes os craquer dans mes bras m'apaisa... De toute façon, si ce jour-là, il ne m'avait pas serré dans ses bras, je l'aurai battu !

 Si je ne l'ai pas étranglé, c'est que je ne suis pas de nature criminelle !

  Théodore aimait les chansons, les opérettes.

 Il vous fredonnait son Offenbach par coeur ; le Roi barbu qui s’avance, la lettre deMétella, l’air du Colonel de la grande Duchesse de Géroldstein et, avec la même aisance, il enchaînait sur Phi-Phi : C’est une gamine charmante... ou n’importe quelle chanson du répertoire de Maurice Chevalier (Elle avait de tout petits petons, Valentine), de Mistinguett (Mon homme) ou de Dranem, sur lequel il était incollable ! Il alla jusqu’à me chanter, sans en omettre un mot :

"Est-ce que je te demande

Si ta grand-mère fait du vélo ?

Si ta petite soeur est grande

Si ton petit frère à un stylo ?

 Intarissable mon Théodore ! Mais Dieu qu’il chantait mal ! Dans la vie faut pas s’en faire sur l’air de la Marseillaise... C’était dur !

 

 Assez d’eau (d’Evian) ! dis-je. pas un jour de plus sans bigorneau !

- Tu ne te sens pas bien ?

- Non, j’ai besoin d’Iode !

 Surpris, mais sans hésiter, Théodore m’emmena aussitôt à Dieppe ! Ses valises pleines de livres, de cahiers, ne le quittaient jamais.

 

 Ses yeux, de plus en plus souvent, s’obscurcissaient :

- Viens m’embrasser !

Il me serrait à me casser...

Quelle guerre ? Quelle paix ?

 

 Contrairement au magnétophone qui permet le retour en arrière en appuyant sur une petite cellule qui vous retrouve en un temps record la chronologie des évènements vécus, mon ordinateur dut se détraquer à partir de 37. Chaotique ma mémoire ? Alors, cela n’avait pas d’importance pour moi, j’avais celle de Théodore... Jusqu’au coma, il me dit :

- N’oublie pas, ma chérie...

 

De son cerveau, il pouvait extraire l’encyclopédie mais le distraire était de plus en plus difficile.

 Il y avait, heureusement, André Malraux. Leurs conversations étaient inépuisables. Je le voyais souvent, seul ou avec sa compagne Josette. Il était gentil avec moi. J’allais me faire plaindre et lui raconter mes désaccords conjugaux !

- Ce Théodore n’est plus supportable, je divorce !

- Bien sûr, mais réfléchissez tout de même : vous en prendrez un autre, qui aura d’autres défauts, et pas ses qualités !

  Merci Malraux.

  Laisser Théodore pour aller chanter à Bruxelles ne serait-ce que huit jours m’ennuyait. J’organisais, avant mon départ, une discrète surveillance.

Lundi : Marcelle apportera son jambon.

Mardi : Emmanuel Arago le fera dîner chez Marie-Louise, il y retrouvera Daladier.

Mercredi : May de Brissac, solide, sûre, sans faille, veillera au grain.

 Et ce jusqu’à la fin de la semaine.

 Théodore s’arrangea, néanmoins, pour attraper une bronchite et se tordre deux doigts !

A mon retour, il était surexcité. 2 août 39 : anniversaire de mon lion.

 La suite ? La guerre et l’incompréhension de Théodore pour ceux qui soutiennent l’Allemagne contre la Russie. Il retrouva Drieu la Rochelle pour qui il avait de la tendresse depuis leur jeunesse. Là, le ton monta, puis s’arrêta sec. Immobilité totale. Théodore ma lâcha si brusquement, que mon petit doigt craqua. J’en titubai. Théodore, le visage crispé, avait changé de couleur. Ses lèvres, maintenant, tremblaient. L’autre était vert, les points fermés.

Théodore pivota sur ses talons, Drieu de même. Dos à dos, os à os, leurs omoplates se frôlèrent. Un temps, interminable, comme s’ils comptaient leurs pas, lentement, chacun s’éloigna de l’autre.

J’eus peur.

 Allaient-ils se battre ? Serais-je témoin d'un duel ? Sans épée sans pistolet...

Feu !

 La monstrueuse hitlérophilie de Drieu La Rochelle venait de tuer leur amitié.

 Que j’étais contente d’être auprès de Théodore à cet instant. Il avait froid, était vidé de son sang. Je le réchauffai, l’embrassai, le berçai comme un enfant.

- Tu ne peux pas savoir le bien que tu me fais.

Combien de fois m’a-t-il dit et redit ces onze mots, les derniers qu’il put encore prononcer, à mon oreille, avant sa mort.

 Après je n’eus plus qu’un sourire. combien de fois avons-nous eu peur de nous disperser ? Combien y-a-t-il de feuilles sur un pommier ?

 

Et les années passèrent.

 Il fallut agrandir la bibliothèque. Des piles de livres arrivaient, en vrac : Upanishads, l’Abhidhar Makosa de Vasu Bandhu, d’innombrables volumes concernant la pensée Zen, Bouddha "Le" d’Oldenberg.

  Théodore était pris, de plus en plus captivé. Des Zuruki, en veux-tu en voilà, jonchaient le tapis, pour gagner mon lit je devais les enjamber. Théodore, devant la photo d’un yogi en posture de lotus,a ccroupi, réfléchissait... Il était inutile d’essayer d’entrer dans sa tête tant que celle-ci ne serait pas suffisamment nourrie, calmée et apaisée par sa nouvelle passion.

 Pauvre adorable Théodore ! Obligé ensuite de me chanter Une demoiselle sur une balançoire avant Yves Montand !

 Sa vengeance était terrible. Il instaurait aussitôt un vent de folie dans la maison. trouver immédiatement, coûte que coûte, le Zohar... Au moins douze volumes introuvables. les libraires étaient mis en alerte, sur les dents, avec mission de chercher à travers l’Europe les documents qui lui étaient indispensables. Talmud, cabale occupaient entièrement ses pensées. On trouva le Zohar et deux cabalistes. Durant des semaines, des mois, il n’était pas question d’attaquer, avec lui, un autre sujet de réflexion.

 

 Plus tard, malade, Théodore détestait, appréhendait les déplacements :

- Je ne veux pas être trimbalé !

Clandestinement, sans qu’il s’en aperçoive, j’organisai les voyages. Billets, passeports, valises, taxi à la porte en position de départ !

 Devant le fait accompli, il avait beau crier : "Ma femme est folle, ma femme est folle !", moi je savais qu’il était content.

 P-B (pense-bête) : emporter pastilles antivertige, à défaut flasque de whisky.

 Un souvenir : Malraux m’avait proposé une course à bicyclette entre Argentat et Saint-Chamand (6 km). Il s’était trop vanté de son savoir-grimper-les-côtes.

Je l’ai gagnée, haut le pied, avec une avance de sept minutes !

Mauvais joueur, il accusa son vélo.

 Théodore aimait Guitry. Il aimait aussi Malraux. Entre eux, c’était étonnant, chacun lisait dans la pensée de l’autre.  J’ai eu la chance, cette chance unique d’assister à leurs sempiternelles discussions.

 Elles pouvaient durer huit heures d’affilée. Moi, j’étais fascinée !

 Assise sur un tabouret, comme l’arbitre d’un championnat de ping-pong, je comptais les balles de mots qui fusaient et passaient, héla, bien au-dessus de ma petite tête. Chaque jour au filet, d’un revers, d’un smash, la raquette entre les dents renvoyait, en la faisant rebondir, le verbe.

 Mon cou oscillait de l’un à l’autre : j’en avais le tournis ! Céder ma place ? Quel pouvoir, quel or y serait parvenu ? Mes êtres d’exception parlaient debout, marchant de long en large, se frôlant, sans jamais se cogner. 

 Un souvenir tendre : Je m’étais carrément métamorphosée en autocollant, plaqué sur lui. J’avais peur. Je criais. Les rongeurs souris et les rats envahirent la maison. J’en était arrivé à fermer le salon à double tour, les rongeurs s’y promenant sur les tapisseries. Seule la tendresse de mon mari calmait ces crises de frayeur.

 La tête enfouie sous sa veste j’écoutais, en hoquetant, les mots apaisants qu’il savait murmurer à mon oreille.

  Théodore comme un poisson dans l’eau, nageait toutes nageoires dehors. Il descendait gaillardement puis, sans peur, mon champion remontait à la brasse la rue Montpensier. Epuisé, tiraillé par la faim, un dernier sprint le menait droit rue du Beaujolais dans sa cantine préférée. Là, avec dents ou sans dents. Pour me faire plaisir il portait quelquefois sa prothèse mais c’était infernal.

 Dès que j’avais le dos tourné, il s’en débarrassait n’importe où, chez n’importe qui ! Les gens, gênés, me rapportaient "un petit paquet que monsieur Emmanuel Berl a oublié", sur une banquette de voiture, dans un restaurant, dans un magasin.

 Cela n’avait d’ailleurs diminué en rien sa séduction, son élégance. Il n’avait qu’à parler et filles, femmes, lesbiennes, homosexuels ou autres l’écoutaient, épanouis.  

 

 Son seul luxe : son papier pour écrire. trop rêche, trop dur, trop lisse, trop blanc. Même chose pour les crayons. On finissait par aller les chercher en Suisse !

 Distrait ? Théodore l’était. Les pastilles pour calmer ou exciter, il en avalait à toute heure. Une nuit, je fus réveillée par une sonnerie intempestive. C’était à la porte d’entrée. Apeurée je cherche Théodore. Il n’était plus à mes côtés. Je hurlai :

- Qui est là ?

- Moi, dit sa voix.

 J’ouvre, ahurie par le spectacle surréaliste : Théodore debout, endormi, tout nu sur le palier, une cuisse de poulet froid à la bouche, sans me voir, se recouchait !

 Son oncle était si original que lui. N’avait-il pas fait ajouter sur son contrat de mariage une clause stipulant qu’en aucun cas, d’aucune façon, sous aucun prétexte, sa future épouse ne devrait "lui faire la gueule" si, par un hasard malencontreux, elle l’apercevait, où le surprenait, sortant d’un bordel. Après une légère hésitation la pauvre femme apposa sa signature sur cet étrange document.

 Pourquoi Théodore éprouva-t-il le besoin de me raconter cette anecdote ? Si j’étais capable de réfléchir, j’y penserais.

 Théodore ne croyait pas au hasard. Il m’expliquait, avec preuves à l’appui, que l’on  rencontre les gens que l’on veut, que l’on doit rencontrer. Comme un aimant, son intelligence attirait, pour les disséquer, les "cerveaux" avec lesquels il avait besoin de discuter de ses préoccupations du moment.

 Dans notre lit, on était nombreux : Tolstoï, sa guerre et sa paix, sur l’oreiller, Ghandi dans mes beaux draps, Mao sous l’édredon, un milliard de chinois. Et moi, et moi ?

 La suite ? C’est Sacha Guitry qui m’a mise sur les rails du conservatoire de la chanson. Perplexe, incrédule, je pensais à une plaisanterie. Il est fou ! Il rêve ! Délire ! Un conservatoire de la chanson ? Et puis quoi encore ! Rien que d’y penser, j’eus froid dans le dos. Assez !

Le troisième jour, une bande décidée de "lutins" avait pris l’affaire en main : "Il sera petit..."

 Théodore ne me disait rien. Lequel de nous deux influençait l’autre ? Je ne sais pas. Le choix de mes décisions professionnelles m’incombait entièrement. On n’en parlait pas avant. Pas plus que de ses préoccupations intellectuelles et littéraires. IL avait comme dans la comptine :

"Malraux est en haut qui fait des gâteaux

Cocteau est en bas qui fait du chocolat


  Quel livre avait-il en tête ? Pensait-il à Voltaire, Proust ou Pascal Jardin ?

- Au revoir, Théodore.

Et c’était toujours :

- Viens m’embrasser.

Et tout bas, plaintif, pour m’embêter :

- Tu vas me laisser seul, sans rien manger, mourir de faim...

J’en avais des crampes ! Ce coup-là, il me l’a fait pendant quarante ans. Et j’ai toujours marché. Le monstre !

 Un jour alors qu’il était cloué au lit, j’ai branché une télévision dans sa chambre.

Sceptique, courtois :

- Mets-la sur ton piano.

Je n’en fis rien. L’intruse le surprit, l’intrigua, l'intéressa. Thédore la regardait, l’étudiait, suivait ses programmes. Bon public, je le retrouvais sanglotant, seul, dans son lit ! Qui l’avait fait souffrir ? Irène Dunne dans Brève rencontre ! Hilare ? Qui l’avait fait rire ? Fernand Raynaud !

 Stupéfiant Théodore.

 Je me souviens que parfois on avait besoin de prendre le large. Une fois, j’avais, beaucoup, besoin des bras de Théodore. Nous avions l’un et l’autre, envie d’une bonne dose de phosphore.

On choisit Dieppe : Théodore pour les soles, moi pour les bigorneaux.

 Quand il me disait au téléphone : "Rentre vite !", je ne respirais plus.

Lui attaquait à la maison les Foucault, Barthes, Furet... Des noms nouveaux à mon oreille.

 Quel radar, quelle NASA, quel Dieu guidait, enrichissait son esprit ? Où prenait-il le temps de tout lire, de tant écrire, de voir Julien Cain, Mendès France, Jonas Salk, François Jacob, Jean Rostand.

 Politique, biologie, génétique, présent, passé, avenir, tout était passion.

 Il fut ensuite ami avec Georges Simenon. Ils s’écrivaient, se parlaient, et moi j’enjambais la collection complète des Maigret, Tolstoy, la Bible... toujours à portée de main.

 Avec mon équipe, nous faisons escale à Vienne, je dis à mon Théodore : "Je te rappellerai !"

Mais, il n’y eut pas de Vienne.

"Attachez vos ceintures, nous avons survolé les Carpates. A votre gauche, Prague... Tout le monde descend !"

 Vite, un téléphone !

- Allô ! Théodore ? Je suis en Tchécoslovaquie.

 Furieux, Théodore !

- Qu’est-ce que tu fous là-bas ? Rentre immédiatement !

 

 Trois mois plus tard, je me remariai... à la demande du nouveau maire qui découvrait que Théodore et moi avions convolé dans sa mairie trente ans auparavant. Il voulut recommencer.

- Théodore, veux-tu reconvoler avec moi ?

- Tout de suite.

 

Si vous souhaitez en savoir plus...

Mireille et Emmanuel Berl

Théodore

"Qu'est-ce que je fais sans lui ?"

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour
30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 16:45

9e270c57"Colmar...

 

 Revenue à Paris, j’appris que le succès de colombe donnerait lieu à une longue tournée. J’étais heureuse de retrouver Yves comme un collègue avec qui tout se passait bien, rien de plus.

 Je ne crois pas que Daniel et Rosy Varte ressentirent la moindre inquiétude de nous voir partir tous les deux pendant trois mois. Il n’y avait aucune raison.

 Mais voilà, la destinée nous attendait.

  Yves et moi au coin d’une rue. Plus précisément dans un charmant petit hôtel de la ville de Colmar.

 Ce soir-là, après le spectacle, dans un bal, Yves me fit danser toute la soirée et nous regagnâmes ensemble notre hôtel où chacun alla dormir sagement de son côté. Dans le silence de ma chambre, je m’assis sur mon lit, un peu songeuse, troublée, pas trop bien dans ma peau, pas trop bien dans mon coeur.

 Pas envie de lire, alors quoi ? Ecrire, oui écrire. Quoi et à qui ? Je cherchais un stylo dans mon sac, dans ma valise, dans mes poches. Rien. Un coup de téléphone à Yves :

- Tu as un stylo ?

- Oui, bien sûr.

- Je peux monter le chercher ?

- Te bile pas, je descends te le porter.

- T’es vraiment sympa !

- Et oui, tu ne savais pas que je suis un brave type ?


 Le brave type raccrocha et j’attrapai un bloc de papier à lettres en attendant d’avoir de quoi écrire. Quelques secondes plus tard, on frappait à ma porte :

- C’est Yves, je t’apporte un stylo. A qui veux-tu écrire à cette heure ?

- Je ne sais pas.

- Tu te moques de moi ou quoi ?

- Pas du tout. Je n’ai aucune envie de me moquer de toi.

- Ben, quoi alors ?

Alors... Il repartit de ma chambre au petit matin, sur la pointe des pieds. Je me souviens avoir regardé s’éloigner son manteau beige en pensant : "Aïe, aïe, aïe, qu’est-ce qu’on a fait ? C’est grave, très grave !"

 

 Le grand méchant loup était venu me voir et même si j’étais le chaperon rouge le plus heureux, le plus amoureux du monde, je savais bien que ce conte de fées n’enchanterait pas notre entourage.

 

 Aussi éblouis que fautifs, nous étions complètement affolés :

- Qu’est-ce qu’on a fait ? disais-je à Yves.

- On est fous, on est fous.

C’est tout ce qu’il parvenait à articuler.

Nous tentions de trouver des parades :

- Je ne quitterai jamais Daniel, c’est le père de mon enfant je ne briserai pas notre couple, avançais-je.

Lui renchérissait 

- Je ne peux pas quitter Rosy, je ne peux pas.

Et je le comprenais. Nous avions commis un péché, certes, mais nous n’allions pas sombrer corps et âme. 

 

 Le mois qui suivit fut ponctué de larmes et de soupirs. Nous n’osions plus nous parler. On s’évitait le plus possible sauf quand nous étions sur scène, enlacés. Situation surréaliste, inextricable. Il fallait trancher. En rentrant à Paris, nous décidâmes de ne plus nous revoir, ni même nous appeler.

 Notre séparation fut un calvaire, son absence une souffrance de chaque instant, mais je me retins de téléphoner, d’écrire. De son côté, Yves resta silencieux. Un mois, deux mois passèrent, nous tenions bon. Mais le destin n’en fait qu’à sa tête, tout le monde le sait.

 Le directeur du théâtre de l’Atelier André Barsacq venait d’essuyer un échec avec une pièce nous supplia, Yves et moi, de reprendre Colombe le temps qu’un autre spectacle prenne la relève. Comment refuser ce service à un homme si adorable ? Nous signâmes - en tremblant - évidemment et ce fut une reprise au goût de paradis et d’enfer.

 Sur scène, nous avions un mal fou à desserrer nos étreintes. Et dans l’ombre des coulisses, nous courrions nous jeter l’un contre l’autre, lui grave, moi en larmes.

 Le spectacle terminé, la comédie se poursuivait dans les loges : on se quittait sans un regard, l’air de rien, devant les autres qui n’étaient pas dupes. Notre attirance n’échappait à personne.


 Yves disait qu’"on est tous en danger de vie, à la merci d’une rencontre, imprévue, soudaine qui peut changer complètement le cours de votre destin".

C’est ce qui nous arriva. Notre amour fut plus fort que tout, plus fort que nous, une tornade qui balaya nos bonnes résolutions. Nous ne pouvions plus lutter.

 Yves n’avais toujours rien dit à Rosy. Il devait alors jouer le rôle de Cassius de Jean Renoir. Je n’oublierai jamais le coup de fil qu’Yves me passa un beau matin :

- Je dois partir à Arles répéter dans les arènes. Si je peux, je passe te chercher et ce sera pour toute la vie !

Ce si je peux m’obséda toute la journée. Il fallait comprendre "si j’en ai le courage, la force, l’amour". Mon visage fut inondé de larmes en quelques secondes et je commençai à attendre auprès d’une petite valise que j’avais bouclée en un tour de main. De mon côté, je prévins Daniel.

- Si je pars cette nuit, ce sera pour toujours.

C’était un peu théâtral quand j’y repense.

 

 Toute la journée, je restai prostrée dans un fauteuil, me repassant en boucle Lieutenant Kijé de Prokofiev qu’Yves et moi aimions tant écouter ensemble. Quand arrivait le finale, je remettais le disque au début.

 Que la musique s’arrête, je ne pouvais pas le supporter. Je me sentais mal, j’avais l’impression qu’il tenait ma vie entre ses mains. Il aimait tant Rosy, elle tenait tant à lui. Jamais il ne la quitterait. Je guettais quand même le moindre bruit à m’en faire exploser les tympans. la journée s’écoula, puis la soirée.


 Tout d’un coup, vers deux heures du matin, j’entendis un bruit de moteur se rapprocher et une voiture s’arrêter devant la grille de la maison. Mon coeur faillit éclater. J’attrapai mon balluchon, traversai le jardin comme une folle et courus jusqu’à la voiture. En larmes, je m’assis à côté d’Yves et nous nous regardâmes un long moment sans dire un mot. Puis il ralluma le moteur et nous partîmes. 

Les premiers temps furent très perturbés : bourrelés de remords et de culpabilité, nous n’arrivions ni à nous parler, ni à nous toucher. Yves et moi apprenions à marcher ensemble. Puis petit à petit nous avons pu nous sourire et nous nous sommes envolés.

 Un envol vers une maison qui se remplirait petit à petit. Chaque meuble, chaque tableau, chaque pièce de la maison aurait bientôt son histoire, notre empreinte.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin