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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 15:26

journal"39 - 45.

 

 L'émouvant "Mon p'tit Kaki" chanté par Lucienne Boyer exprime sourdement l'incertitude d'un pays en apparence mobilisé.

 A l'abris de la ligne Maginot, on se moque des défenses allemandes "On ira pendre notre linge sur la ligne Siefried". "Ils ne gagneront pas" et "Ça fait d'excellent Français" prennent le relais. "Il travaille du pinceau", "It's a long way to Tipperary", "Bonjour Tommy" sont de la même veine.

 

 La peur est là. "Francine" par Fernandel fait allusion à la propagande du maître Ferdonnet à radio-Stuttgart. l'absence des mobilisés se fait de plus en plus sentir. "Dans un coin de mon pays", "Un petit mot de toi", "Revenir".

 Les restrictions commencent et les premières cartes d'alimentation apparaissent. Les avions ennemis menacent mais Maurice Chevalier affirme "Paris sera toujours Paris". Tandis que Jean Tranchant se fend d'un curieux "Chant du bonheur".

 

L'exode massif et la débâcle soudaine vont laissé la France sidérée.

 A Paris, Georgius s'adapte aux circonstances et commente les restrictions "Elle a un stock", "En vélo" sur le ton moqueur qui lui est familier. Entonné le matin dans les écoles par les maîtres comme les élèves, Maréchal nous voilà se veut l'hommage de toutes les générations de Français à celui qui leur a fait don de sa personne.

 

 A la radio, le rendez-vous hebdomadaire "Cette heure est à vous" destiné au public féminin cartonne. Dans l'émission de la BBC, "Les Français parlent aux Français", Maurice Van Moppès commence à chanter des refrains acerbes comme "Complaintes d'une occupée", on entendra ensuite fredonner l'air de "La Cucaracha".

"Radio-Paris ment,

Radio-Paris ment,

Radio-Paris est allemand".


Et Radio-Paris réplique sur l'air "Auprès de ma blonde" :

"Aux jardins d'Angleterre

Les bobards sont fleuris

Tous les meneurs du monde

Parlent à la BBC

Au gré de ces ondes,

Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,

Au gré de ces ondes,

Qu'il fait bon mentir."

La guerre des ondes va aller grandissant.

 

 Arletti fredonnera en 43 "Et puis après (je suis comme je suis)" dans "Les enfants du paradis".

 

 C'est la mode du swing. "Etes-vous swing ?" demande Guy Berry. Georges Pills relate "Elle était swing", Georgius brocarde une fois de plus la mode avec "Mon heure de swing".

 La France compte 1,8 millions de prisonniers. Les chansons sur le thème de la séparation douloureuse, de la solitude ou du serment de fidélité abondent. "Attends-moi mon amour", "Seule ce soir", "Tu pourrais être au bout du monde".

 La chanson aspire ensuite à l'évasion dans un passé idéalisé "Petite soeur angélique", "La légende du troubadour", "Robin des bois". Ou bien au rêve de pays devenus inaccessibles : "Si vous voulez savoir", "Querida", "Fiesta gaucho", "Sérénade indochinoise", "Cherche une guinguette".

 On attend et espère des jours meilleurs.

 

"Insensiblement", "Les fleurs sont des mots d'amour" prennent le relais. Suivi de "Rêver", "Tout en flânant", "Un souvenir", "Mon amant de saint-Jean", "Un peu d'amour, un peu d'espoir", "Marjolaine", "Douce France", et surtout le poignant "Que reste-t-il de nos amours ?" enregistré magnifiquement par Lucienne Boyer. Trenet signe "Si tu vas à Paris" qui sera chanté au-delà des frontières par nombre d'artistes exilés.

 

Jacques Pills dénonce le marché noir avec "Marché rose".

La relève des prisonniers inspire quelques chansons "Dans le chemin du retour", "Quand tu reverras ton village", "Pour fêter ton retour".

 Mais avec le STO, le ciel s'assombrit encore.


En 43, c'est le succès de "Compagnons, dormez-vous ?" tandis que les zazous déboulent. Irène de Trebert, Johnny Hess avec "Mettez-vous dans l'ambiance" et "Ils sont zazous".

 

Et enfin, la libération...

 

 Très écoutée par les Français, la radio suisse diffuse chaque semaine "La chanson de Renée Lebas". Cette dernière enregistre là-bas des succès français du moment ("Insensiblement", "On s'aimera quelques jours", "Seule ce soir" de même que des chansons de son répertoire "De l'autre côté d'la rue", "exil"). Elle chante un bouleversant "Ce soir je pense à mon pays".

 

 Radio-Londres, de plus en plus écouté, enchaîne avec "Ceux du maquis", "La défense élastique", "Complainte de fin d'année", arrive ensuite "La chant des partisans" avec une autre composition magnifique d'Anna marly "La complainte du partisan".

 

 Les mouvements de résistance s'amplifient. "Nazi, prends garde à toi !" en est le parfait exemple. "

 Ouf, on respire.

 

La libération de Paris entraîne une floraison de chansons : des tracts apparaissent, ainsi "Le rêve d'Hitler" sur l'air de "cadet rouselle". Les grands succès associés à cete euphorie sont "Fleurs de Paris", "Ma voiture contre une Jeep".

 

 Suivront "Paris Tour Eiffel" de Jacques Hélian, "Le rythme américain" de Lily Fayol, "La belle de Cadix" de Mariano, "C'est loin tout ça" et "Pigalle" de Georges Ulmer, "Luna Park" et "La grande cité" de Montand et "Ah le petit vin blanc"...

On chante dans les quartiers...

 

 Si Edith Piaf et Tino auront passé la guerre sans encombre, d'autres ont eu plus de mal comme Chevalier, Trenet, Marie Dubas et enfin d'autres beaucoup plus difficilement comme Leo Marjane, Fréhél ou Lys gauty.

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 12:18

Depeche"1950.

 

 "L'American way of life" fascine. Les films américains font salle comble. Dans "Gilda", Rita Haworth déshabille langoureusement son bras ganté.

 Ma Mamie succombe à la fascination de la machine à rêver  d'Holywood et collectionne les images de stars. Audrey Hepburn, James Dean, Marilyn Monroe... Jusqu'à Ingrid Bergman. Quand elle était jeune, Mamie cachait mal un coeur de midinette.

 

 En couverture du premier Télérama, Danielle Delorme fait la moue dans La cage aux filles de Maurice Cloche. La guerre est finie depuis cinq ans à peine. Mais est-ce vraiment l’après-guerre ?

 La Corée et l’Indochine sont à feu et à sang.

 Le rideau de fer est tombé sur l’Europe de l’Est. L’appel de Stockolm contre la guerre atomique est signé par Yves Montand, Simone Signoret et des milliers d’anonymes, dont un étudiant nommé Jacques Chirac.

 A la radio résonnent les accents rocailleux de Vincent Auriol. Le gouvernement adopte le Smig. On pleure Léon Blum et Nijinski. Maurice Herzog abandonne ses phalanges sur l’Annapurna. Hergé publie Objectif Lune, Ionesco, sa Cantatrice chauve.

 

 Tous les mois, la TSF assure la retransmission d’un spectacle de la Comédie française. Le dimanche, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault squattent l’antenne du programme parisien pour leur émission Laissez-nous rire. La radio permet aussi d’écouter Gilbert Bécaud sans risquer de prendre du mobilier sur le nez.

A l’Olympia qui vient d’ouvrir, des jeunes fans ont cassé des fauteuils pendant le concert du "fou chantant". Plus sereinement, Mouloudji émeut la France avec la chanson Petit coquelicot, tandis que Zizi Jeanmaire s’amuse avec son Truc en plumes.

 

 L’après-guerre est peuplée de guerres lointaines. Le déserteur de Boris Vian est interdit sur les ondes. C’est déjà la guerre en Algérie. Et bientôt, la chute de Dien Bien Phu en Indochine. L’invention du transistor marque la moitié de la décennie. Europe 1 vient de naître. Pierre Bellemare rajeunit les ondes. On va pouvoir écouter sans fil Dalida chanter Bombino.

 A force de tourner les pages, au fil du temps, la radio reflue peu à peu tandis que la télévision prend son essor. La télé a peut-être gagné le coeur des Français le 8 octobre 1958, quand les radios annoncent la mort du pape Pie XII, alors qu’il respire encore. La télé ne tombe pas dans le panneau et diffuse des images du Saint-Siège qui prouvent que le pape est vivant. "Pour la première fois, la télé a montré sa supériorité : les images "collent" davantage avec la réalité que les paroles dont on ne sait depuis longtemps qu’elles volent", conclue ma Mamie.

 

 Au tout début des années 50, les programmes télé sont si chétifs qu’ils tiennent dans une demi-page. La France compte moins de 4000 postes en ce début de la décennie. La famille accueille la petite lucarne avec bonheur mais l’engouement se nuance assez vite de circonspection. Avec la télé, constate Mamie, les membres d’une famille passent peut-être plus d’heures ensemble, mais ils cessent de former un groupe pour devenir un public.

 Georges de Caunes est le premier à rapporter un reportage du bout du monde. Ma Mamie applaudit. Peu à peu les programmes se garnissent de trésors : Lecture pour tous, Jean Nohain et Reine d’un jour, 36 chandelles

 

 Et puis patratas, la télévision change soudain de dimension quand elle diffuse son premier direct ! Le couronnement d’Elisabeth II lui donne un air de modernité inédit ! Le premier match de foot en direct, un Lille-Bordeaux, est retransmis en 1955, mais l’évènement sportif qui frappe les consciences, c’est l’accident des 24 Heures du Mans qui fauche des spectateurs...

 

 Et voilà que les jeux télé éclosent à leur tour : Gros lot avec Pierre Sabbagh ou Télé-match avec Pierre Bellemare. Claude Target présente le JT qui déroule les faits marquants de ces années-là. La mort de James Dean, l'apparition de la Dauphine, les mariages de Grace Kelly et Rainier de Monaco, de Marilyn Monroe avec l'écrivain Artur Miller, l'indépendance de la Tunisie et du Maroc.

 L'année 1956 est riche en évènements. Les chars russes entrent à Budapest, les troupes franco-britanniques occupent Suez. L'essence est rationnée. La télé, elle, se nourrit de tout et étend partout ses tentacules. Il lui faudra attendre dix ans pour que ses émetteurs couvrent l'hexagone. Mais les téléspectateurs ne sont pas en reste. Ils écoutent à la télévision le "bip bip" de Spoutnik, et le "Je vous ai compris" de De Gaulle aux Français d'Algérie.

 

 Cinq colonnes à la Une démarre en février 59, au même moment, le marché commun entre en vigueur, Orféo negro glisse sur toutes les ondes et le hula-hoop autour de toutes les tailles.

 On pleure Gérard Philippe et Boris Vian.

 Le cinéma français, de son côté, tourne en rond. Il lui manque l'âme du cinéma Italien comme dans La Stada. De son côté, le cinéma américain est regardé avec suspicion. On aime John Ford, sans plus. Bergman divise alors que Tati (Jour de fête), Gremillon (L'amour d'une femme) et Bresson (Le journal d'un curé de campagne) recueillent tous les suffrages. La nouvelle vague va bientôt tout emporter.

 

C'est les années 50, en ce temps-là, Mamie a vingt ans.

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 16:29

Depeche"Les Marocains.

 

 Ma Mamie a toujours aimé les Marocains. Toujours. A part au début...

 Elle m'a dit qu'"il y avait beaucoup de Marocains dans les mines et que quand il y avait le ramadan, ceux qui étaient du matin ne mangeaient rien. Ça ne les empêchait pas de travailler. Ils sont arrivés dans les années 70, c'était dur pour eux au départ, ils vivaient dans des baraques en tôle, c'étaient des misérables, puis ils n'avaient pas leurs femmes. Ils ont vécu dans la misère pendant longtemps, et ne se sont pas tout de suite acclimaté. Certains n'avaient jamais vu de vélo par exemple, ils montaient dessus et se cassaient la gueule ! On se méfiait d'eux. Leur intégration s'est faite facilement pourtant, mais ça n'a pas valu les Polonais. Pourtant on se méfiait aussi des Polonais !"

 Puis ils se sont intégrés, aidés malgré tout par les mineurs français et polonais. Au final, ils avaient plus de courage que les autres, même avec des difficultés d'intégration.

 Papi avait un ami marocain. Il s'appelait Badaï. Il l'avait invité chez lui à Ouarzazate. Ils fêtaient la Sainte-Barbe ensemble. Il ramenait des gâteaux, des boissons, pas d'alcool. Pendant cette fête, les Français descendaient beaucoup d'alcool au fond, ils le cachaient une semaine avant, ils buvaient beaucoup. Et après, les Marocains les remontaient !

 Badaï travaillait dans l'agriculture à Taroudant, il cultivait de l'orge, du maïs, des oranges.

 Il avait des moutons, des chèvres, il vendait aussi du lait et du miel.

 Un jour, il avait reçu une lettre qui disait : "Monsieur Badou, il faut venir à une réunion tel jour."

 Il y est allé et à rencontré le recruteur des mines. "Il y avait beaucoup de monde, c'était un coup de chance. Il ne prenait pas les vieux, pas les trop maigres, ils voulaient des jeunes en bonne santé. Ensuite, il fallait passer la visite médicale. Il a dit à certains d'entre nous : "Tu viens la semaine prochaine à Agadir passer la visite."

 Le médecin lui a dit : "Tu es trop jeune" mais le recruteur a ajouté "Donne-moi ta main, fais voir comment elle est", il a regardé et à dit : "Celui-là, il va arriver en France, il va travailler un an et bien grossir. Tu vas bien manger."

 Ensuite, ils se sont occupés de tout.

 Quand Badou est arrivé, il a demandé à Papi où était le couché du soleil levant pour faire la prière.

"On faisait la prière avec eux pour rigoler, ils savaient qu'on riait. Ça se passait bien. Ils chantaient toujours Téléphonez-moi chérie. J'en connaissais un qui, quand le travail ne marchait pas, il se retournait et montrait son cul au charbon !" 

 Le chef de taille râlait parce qu'ils quittaient le boulot un peu trop tôt. Du coup, il m'a dit : "Demain aucun sort avant l'heure, tu verras." Il avait accroché des oreilles de cochon bien en vue, dans le passage, alors ils ne sont pas passés ! 

 Un jour Mamie et Papi avaient été invités chez un chef de taille marocain à manger le tajine. Il mangeait avec les mains, sans alcool, mais pour eux il avait mis les couverts et une bouteille de vin !

 A la fin, Mon papi aussi aimait beaucoup les Marocains.

 "Les Marocains étaient très bons, comme les Polonais. En revanche, les Italiens, je n'ai jamais pu les encaisser ! Ils faisaient des coups en douce et ils draguaient nos femmes... Pendant six mois, je me suis occupé de tout un quartier de nuit, rien qu'avec des Marocains, je n'ai jamais eu à m'en plaindre. On s'amusait comme des fous. 

 Ce sont des gens très bien." 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 15:55

Naissance.jpg"Les enfants.

  

 A la libération, le général de Gaulle réclame "12 millions de beaux bébés". Mamie qui a toujours été très patriotique a décidé d'apporter sa contribution à l'élan national. Mamie raconte :

 "En 1946, la paix était revenue, mais les restrictions continuaient. Vers mon sixième mois de grossesse, un matin, je suis partie gaiement à la mairie chercher les tickets de supplément de beurre et de lait auxquels ma "situation intéressante" me donnait droit. Au huitième mois, j'allais réclamer mes tickets de laine de layette. La bénévole m'allongea quelques précieux J.K.2... qui allaient me permettre d'exercer mes talents de tricoteuse de brassières. Avec ça, j'ai pu avoir des écheveaux de laine... kaki !

 La laine kaki s'était beaucoup vendue pendant la guerre pour la confection des passe-montagne, de nos-chers-prisonniers, mais il faut croire que la guerre n'avait pas duré assez longtemps pour épuiser les stocks. J'ai refusé et j'ai rendu mes tickets en disant : "Je ne sais pas si j'aurai un garçon ou une fille. Je veux de la laine bleue, rose ou blanche, en tout cas je ne veux pas l'habiller déjà en soldat." Et sur cette belle réplique, je quittai la mairie". 

 Le second est arrivé en 1949. On dévalisait les marchands de chocolat, de montres, d'imperméables et de vêtements d'enfants. C'est drôle, j'avais oublié, mais en 1949, on était encore épatés par les oranges et les vêtements sans tickets".

 Et puis il ne faut pas oublier que pour les enfants, il faisait bon vivre. La vie sociale était riche et animée. Les enfants jouaient dans la rue, vu qu'il n'y avait pas de PlayStation à l'époque. Les parents organisaient des concours de javelot, de quilles, d'arbalète et se passionnaient pour la boxe, le cyclisme, le football et les pigeons voyageurs. Même si au quotidien, la sociabilité s'articulait autour des bistrots.

 La paix est revenue, le pays se reconstruit, l'industrie connaît le plein-emploi et les Français ont pris pied dans une ère de consommation nouvelle et positive, synonyme de vie meilleure. Ils envisagent l'avenir avec optimisme... et font des enfants, encouragés par la politique familiale du gouvernement : l'attribution d'allocations familiales soutient les foyers à partir du deuxième enfant.

 Les femmes présentent fièrement leur enfant au photographe. la contraception et l’avortement étant rigoureusement interdits, de nombreuses femmes se trouvent désemparées en cas de grossesse. C’est pour prévenir les drames de l’avortement illégal que se crée, en 1956, l’association La Maternité heureuse qui promeut le contrôle des naissances et réclame le droit à la contraception. En 1960, celle-ci devient le Mouvement français pour le planning familial.

 A la crèche, les mamans sont invitées à fêter Noël avec leurs enfants. Un goûter est préparé pour l’occasion : oranges, madeleines faites maison et chocolat chaud.

 Au début des années 50, la vie reste tournée autour de la famille. Il n'est pas surprenant de trouver trois générations dans la cuisine. Les enfants jouent à la marelle, au toboggan ou à la corde, aux osselets ou aux billes en terre. Leurs petites voitures, leurs petits coureurs cyclistes et leurs toupies sont en métal. A la maison, la mallette de bois contient un jeu de nain jaune, un autre de petits chevaux et un jeu de l'oie. Les fillettes ont une belle poupée qui a la taille d'un vrai baigneur. Signe de l'évolution de la société, la poupée Barbie fait ses premiers pas dans le monde des jouets en 1959.


 Mais la star des jouets d'enfants est la voiture à pédales. Elle est généralement rouge, de la couleur Ferrari qui fait merveille sur les circuits de course automobile. Construite en tôle, elle est quasiment incassable. Il faut au besoin la repeindre après des années d'utilisation pour lui rendre son éclat et faire le bonheur du petit dernier. Elle est aussi indémodable : les anciennes voitures à pédales sont aujourd'hui très recherchées par les collectionneurs.

 Vient ensuite le moment de la communion. Les jeunes filles, habillées comme de futures épouses, la tête couverte d'un voile blanc font leur "communion privée" ou leur "communion solennelle". Au cours de la messe, elles reçoivent l'hostie consacrée, vrai corps du Christ qui a pris l'apparence du pain. dans les années 50, on apprend religieusement aux communiants à ne pas toucher l'hostie consacrée avec leurs dents au risque de faire "saigner" le Christ. 

 Avant d’être mariée, ma Mamie m'a dit qu'elle avait six théories sur la façon d’élever les enfants ; et que maintenant, elle avait six enfants et aucune théorie.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 19:34

Scan 2"1955.


 L'attraction de l'année est la présentation à Paris, au mois d'octobre de la Citroën DS au salon de l'automobile.

Ma Mamie m'a dit que la DS était capable de rouler sur 3 roues. Elle était aérodynamique, dotée d'une suspension hydropneumatique, d'une assistance hydraulique de la direction, de l'embrayage et de la boîte de vitesse. 

 C'était une révolution !
 Détail : nos voisins espagnols l'ont baptisé El Tiburon.

 Le requin.

  Mais quel est ce géant des mers qui fait tant parler de lui sur terre ?

Jeudi 6 octobre 1955. 9 heures du matin. Les employés du grand Palais, à Paris tremblent légèrement. Autour d'eux la foule retient son souffle.

 Silence.

 Avec précaution, les hommes ôtent la bâche qui cache une voiture auréolée de beaucoup de mystère. Son nom de code est le VGD (véhicule de Grande diffusion). Il a déjà occasionné descentes de police et perquisitions auprès de certains journaux voulant divulguer le scoop de sa sortie.

 Lorsque les ouvriers eux-mêmes découvrent la voiture, c'est l'émeute. C'est à celui qui verra, montera le premier dans la Citroën. Son nom officiel est est dévoilé : la DS 19. le soir même 12000 commandes sont passées à 940 000 francs l'unité ! A la clôture du salon de l'automobile, les responsables enregistrent 80 000.

  A l'époque, ce chiffre correspond à 2 ans de production chez Citroën !

 De quoi en perdre les pédales...

  Comme l'avion Concorde ou le paquebot France, ce véhicule va devenir un emblème pour notre pays. Plusieurs facteurs y concourent. Après des décennies de traction avant noires, la DS affiche des formes aérodynamiques révolutionnaires comme dit Mamie mais il y a aussi des coloris inédits : champagne, jonquille, aubergine... Sa ligne surprenante est l'oeuvre d'un sculteur italien de renom, Flaminio Bertoni, qui d'un trait de crayon a transformé radicalement le design de l'automobile.


 Sa technologie bouleverse aussi les standards de l'époque et relègue tout d'un coup à l'obsolescence toutes ses concurrentes, la Renault Fregate, la Peugeot 403, la Simca Vedette...


 Le mythe DS s'amplifiera lors de l'attentat du petit clamart contre le général de Gaulle. Ce jour-là, le 22 août 1962, le cortège présidentiel vient de quitter l'Elysée pour se rendre à Villacoublay. il est pris à partie par trois hommes de l'OAS armée de pistolets-mitrailleurs. Malgré deux roues crevées et quatorze balles qui traversent l'habitacle, la DS parvient à échapper au commando.

 Le général de Gaulle ne jurera plus que par cette "déesse" qui lui a sauvé la vie, tout comme les réalisateurs qui lui offriront de nombreux rôles de cascadeuse. Rappellons-nous de la DS transformé en avion dans Fantômas, coupée en deux dans Le cerveau ou hachée menue dans les Tontons Flingueurs.

 En 1972, elle monte sur le podium de la Ronde hivernale de Chamonix, après avoir parcouru la quasi-totalité de la course sur trois roues !

 Un soir de confidence, ma Mamie m'a dit : "Tu sais, ce qui importe, ce n'est pas la voiture, ni le voyage, c'est celui avec lequel on voyage..."

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 23:31

Papi"Tenez bon, on est avec vous !

 

 La grève de 1948, c'était pour les salaires surtout. Ça a claqué comme ça ! Un jour la marmite a été bien chaude et les mineurs ont déclaré la grève. Au départ, on a pensé que ce serait une petite grève, mais personne n'a rien cédé. Alors ça a duré, mais pour rien. On a rien eu.

 

 Si un se prononçait contre la grève, on allait bombarder sa maison, on la barbouillait au goudron, on écrivait Vendu sur ses murs. Papi avait dit à Mamie : "Ca va durer longtemps, faut faire attention." Tout coûtait cher. Pendant deux mois, on a mangé des patates à l'eau et du hareng saur. 

 

 Pendant les grèves, des mineurs envoyaient leurs enfants ailleurs, chez des gens qui les prenaient en charge par solidarité, les mineurs, eux, faisaient des quêtes pour avoir un peu d'argent. Ils avaient même plus de charbon et allaient en chercher sur les rails ! Au fil des semaines, comme rien ne bougeait, les patrons ont envoyé l'armée, les CRS, les paras, les bérets rouges !

 Ils ont viré le piquet de grève, dans la journée, tout le monde était balayé ! En revanche, à Calonne, ils se sont bien battus, ils envoyaient des berlines sur les camions CRS, mais ils ont dû céder aussi.

 

A cours de l'été 1953, un important mouvement de grève amorcé aux PTT atteint l'ensemble des services publics, les entreprises nationalisées et quelques entreprises métallurgiques. Le mécontentement porte sur les effectifs et les salaires, amplifié par les nouveaux projets gouvernementaux d'économie budgétaire pour financer la guerre d'Indochine.

 Cette manifestation qui rassemble quatre millions de grévistes se prolonge pendant trois semaines au mois d'août. En pleine période de congé payé les transports sont paralysés, les vacanciers s'impatientent sur les quais de gare et le pays tourne au ralenti. Mais bon, comme disait Mamie : "Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur." Après trois semaines de grève, les décrets gouvernementaux sont enterrés.

 

 En avril 63, re-belote, les mineurs se mettront en grève durant 35 jours, manifestant leur inquiétude face à la récession. Cette grève sera le chant du cygne du mineur. Le délégué mineur qui traversait les corron avait sonné chez Mamie et avait dit : "Allez camarades, il faut assurer le piquet de grève !" Tout le monde faisait grève. Ceux qui essayaient de travailler avaient leurs carreaux cassés.   

 

 Ma Mamie m'a dit que c'était une grève totalement unitaire. "On avait un soutien total de la population et des pays étrangers. Aux vacances de Pâques, des milliers d'enfants de mineurs partaient en vacances dans des familles d'accueil. On recevait des colis de toute l'Europe, les commerçants nous faisaient crédit, l'évêque avait même prêché pour nous !"

 Quand Papi est monté à Nanterre, les gens lui ont offert des gâteaux, on lui a payé des coups. Il y avait même une usine de cigarettes Gauloises, les employés lui avait donné plein de cartouches, qu'ils avaient pris à l'usine pour lui et les autres grévistes. Il y avait marqué "AM" dessus, "allocation matériel" ! Les gens disaient tous : "Tenez bon, on est avec vous."

 

 "Le gouvernement disait qu'ils mentaient sur leurs salaires, alors on a fait une "opération fiche de paye" pour rétablir la vérité. Dans les rues, on chantait L'Internationale et aussi "Ohé, Ohé, Pompidou, Pompidou navigue sur nos sous... Pas d'sous, pas de carbon ! Pas d'sous, pas d'carbon !" On a eu des augmentations de salaires étalées et la quatrième semaine de congés payés.

 Du coup, toute les entreprises derrière ont embrayé, comme Renault et on les a soutenues. Par étapes successives, on a obtenu la réduction du temps de travail jusqu'à 40 heures. Et des mesures ont été prises pour retarder la récession, éviter des fermetures sauvages et limiter l'effet social. C'était le dernier grand combat corporatiste, on était tous ensembles, ingénieurs, agents de maîtrise, population. La France s'était arrêtée. Il y a eu une grande solidarité."

 

Rideau.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 13:52

lisette"Mme Durand venait de terminer ses courses.

Au comptoir du self de géant casino route de Millau, elle achète un bol de soupe, s'installe à une table, y pose son plateau et s'aperçoit qu'elle a oublié de prendre une cuillère.


Elle repart aussitôt en direction du comptoir. Revenant à sa place, elle trouve un noir installé devant le bol, trempant sa cuillère dans la soupe. "Quel sans gène, pense-t-elle ! Mais il n'a pas l'air méchant, ne le brusquons pas !" "Vous permettez ?" Lui dit-elle en tirant la soupe de son côté.

Son interlocuteur ne répond que par un large sourire. Elle commence à manger. Le noir retire un peu le bol vers lui et le laisse au milieu de la table. A son tour, il plonge sa cuillère et mange, mais avec tant d'amabilité dans le geste et le regard qu'elle le laisse faire, désarmée. Ils mangent à tour de rôle.

Mme Durand  est à ce moment-là décontenancée.


La soupe terminée, le noir se lève, lui fait signe de ne pas bouger, et revient avec une abondante portion de frites qu'il pose au milieu de la table. Il l'invite à se servir. Elle accepte et ils partagent les frites.

Puis il se lève pour prendre congé avec un grand salut de la tête et prononce son premier mot : "merci" !


Elle reste un moment pensive puis songe à s'en aller. Elle cherche son sac à main qu'elle a accroché au dossier de la chaise.

Plus de sac !

Alors elle comprends tout : ce noir n'est qu'un voleur ! Elle s'apprête à demander qu'on le poursuive, lorsque ses yeux tombent sur un bol de soupe intact et froid, posé sur une table voisine, devant la chaise où est accroché le sac.

Il manque juste une cuillère sur le plateau...

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 13:34

Depeche"La bagnole.

 

 C'est le rendez-vous masculin de l'année ! Le Salon de l'auto qui se déroule chaque année dans la capitale est l'occasion d'admirer les nouveautés imaginées par les constructeurs. La foule se presse autour des véhicules sous la verrière du Grand Palais. 

 La 4CV, conçue pendant la guerre, fait sa première apparition au Salon de l'auto de 1946. Avec ses formes bombées et son moteur placé à l'arrière, ses quatre places dans un engin qui a toutes les apparences d'un jouet, elle fait sensation.

 Un journaliste la décrit comme une "sorte de crapaud à quatre roues dont la tête est exactement semblable à la queue". Avec elle, le rêve automobile devient peu à peu à portée de bourse des foyers modestes. 

 La Dauphine est produite à parti de 56, c'est une voiture agréable et joliment finie, aux dimensions plus confortables que la 4CV qu'elle vient soutenir. Une jolie Dauphine bleu pâle est offerte à la reine de Grande-Bretagne Elisabeth II lors de sa visite à l'usine Reanault de Flins en 57 : elle a été équipée tout spécialement d'un volant à droite. 

 Quant à la 2CV, l'objectif est clair : "Faire une voiture pouvant transporter quatre personnes et 50 kilos de pommes de terre ou un tonnelet, à la vitesse maximale de 60 kilomètres-heure, pour une consommation de 3 litres au cent, un faible coût d'entretien et un prix de vente du tiers de la traction. Ce véhicule doit aussi pouvoir transporter à travers un champ labouré un panier d'oeufs sans les casser !"

 Le défi est lancé en 1937 par le président de Citroën et la 2CV est présentée aux Français en 1948 : elle est conçue pour eux et sera adoptée immédiatement. 

 La 203 est "la" voiture des années 50.

 Puissante, elle atteint jusqu'à 115 kilomètres-heure en vitesse de pointe. Côté couleur, le choix peut aller des sages gris ou beige, jusqu'au rouge groseille particulièrement osé pour l'époque. 

 Au Salon de l'auto de 1955, c'est la DS qui fait sensation.

 On en parle pas vu qu'on en a déjà parlé, c'était la voiture préférée de Mamie. 

 Le Citroën Type H est lancé en 47 et produit pendant... 24 ans ! Légendaire avec sa tôle ondulée et sa porte coulissante latérale, il se décline, après un passage chez le carrossier, en autant de versions que d'utilisateurs.

 Conçu pour transporter du matériel ou des hommes, c'est le véhicule des petits entrepreneurs, des commerçants et de la police, avec laquelle il connaît sa plus célèbre utilisation et son improbable surnom de "panier à salade". Les couples rêvent devant les modèles du salon de l'auto, et de laissent finalement séduire par les nouvelles possibilités de crédit mises au point par les constructeurs.

 Et puis, comme disait Mamie : "Un homme intelligent à pied va moins vite qu'un sot en voiture."  

 Dès le début du siècle, les voitures françaises sont équipées de plaques d'immatriculation noires avec des lettres blanches. Jusqu'en 1950, elles indiquent une série de chiffres suivie de deux lettres permettant d'identifier le département (par exemple DN pour le Cher ou HK pour l'Isère). Elles seront remplacées par le numéro des départements, ce qui les rend plus faciles à interpréter. 

 La vignette automobile est créée en 1956 par le gouvernement de Guy Mollet afin de garantir un revenu minimum aux personnes âgées de plus de 65 ans. Ce nouvel impôt, matérialisé par un petit macaron apposé sur le pare-brise du véhicule, taxe l'automobile considérée comme un produit de luxe. La première autoroute française est inaugurée en 1946 : 20 kilomètres seulement entre Saint-Cloud et Orgeval !

 L'Etat décide alors de mettre en place des péages pour développer le réseau autoroutier. Le projet de loi est adopté en 55 à plusieurs conditions : les péages doivent être installés à titre exceptionnel et temporaire ! 

 Mamie a souvent changé de voiture. Dès que la voiture devenait une occasion, elle filait au Salon de l'auto. Elle aimait dire : "On appelle voiture d'occasion une voiture dont toutes les pièces font du bruit sauf le klaxon."

 

 

Collection "Mamie est sortie"

Au cimetière - Mamie à Plougastel -  Mamie part en vacances - Mamie à la foire aux bestiaux - Mamie à la fête de la Rosière - Le bal du 14 juillet - Au camping - Mamie au camping - Au Tour de France - Mamie au Salon de l'auto -  Mamie part en colo - Mamie à la poste - Mamie va à l'école - Mamie pique-nique ! 

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 16:34

LLL"Des souris et des hommes.


 Ma Mamie m'a dit qu'elle a connu les chevaux qui travaillaient au fond de la mine et même qu'elle en a conduit quand elle était "meneu'd'bidet". Son premier cheval c'était Pita, c'était un gros, il faisait 800 kilos. Le matin, elle devait l'habiller. Pita, comme tous les chevaux du fond, savait compter. Il accepter de tirer jusqu'à douze berlines, mais pas une de plus ! Si Mamie en rajoutait une, il refusait d'avancer ! Tous avaient la même calculatrice dans la tête !

 Comme les hommes, les chevaux ds la mine sont inscrits au registre du personnel, sous des noms à rendre jaloux des chevaux de course, Bijou, Tonnerre, Chicot, l'Éclair... Comme les hommes, ils ont leur carnet d'embauche, avec matricule, signalement et observations diverses.


Ma Mamie m'a dit que jusqu'en 1936 ils ne remontaient pas les chevaux, ils mouraient au fond. Ensuite, les chevaux remontaient au jour une fois par an, aux congés payés. On ne les remontait pas plus parce que c'était très compliqué, et puis surtout parce qu'après être remontés, ils ne voulaient plus descendre ! Il y avait une écurie au fond. Le cheval était bien traité, il n'était pas brutalisé. Papi lui apportait des bouts de pain et même du tabac. Il chiquait et quand il avait fini sa chique, le tabac, il le donnait au cheval.

 

"On descendait aussi des souris au fond. Elles avaient leur rôle à jouer. Quelque-fois on voyait un groupe de souris se sauver, on se disait : "Qu'est-ce qui se passe ?", après on comprenait, elles nous prévenaient que quelque chose allait arriver. Elles avaient l'instinct du danger. Mais aussi parfois, quand on ouvrait notre casse-croûte, il ne rester plus que les croûtes, les souris avaient mangé toute la mie !"

 

"On faisait souvent des bons tours au copain. Une fois fini le briquet, on remettait les restes dans la musette, on l'accrochait et on repartait travailler. Nous, on venait ouvrir la musette d'un copain, et on mettait une souris dedans ! Une fois rentré, quand la femme ouvrait la musette du mari, la souris en sortait. La femme hurlait de peur, et nous les voisins on entendait si oui ou non la blague avait marché ! Une fois, on m'a fait le coup à moi et ta Mamie m'a puni. Elle ne m'a pas préparé le café et le briquet pendant une semaine.


 Le briquet, c'était une pause de vingt-cinq minutes. C'était le meilleur moment de la journée. Avec ta Mamie, j'étais gâté. Mon briquet, c'était des tartines et du saindoux et puis un fruit et un bidon de "coco", une sorte de poudre avec un goût de réglisse. Le saindoux, c'était meilleur parce que le beurre, il devenait rance au fond. Il y en avait qui étaient des petits fermiers, ils rapportaient des pâtés avec du pinard et ils partageaient. Quand on avait pas le temps de le prendre, on chiquait du roll.

 

 J'aimais bien le saindoux avec un peu de sel. C'était ta Mamie qui le faisait. Elle allait chez le boucher chercher le gras avec la peau, elle enlevait le cuir, elle enlevait des tout petits carrés, c'était des "graillons", elle les mettait à fondre dans une casserole, et quand ils étaient cuits, avant qu'ils brûlent, on les sortait et on les mangeait comme ça. La graisse qui avait fondu, c'était ça le saindoux. Elle en faisait tous les quinze jours. Le beurre coûtait plus cher. Mes tartines, c'était dans du pain boulot, on mettait du saindoux, pour graisser la gorge, contre la poussière de charbon.

 

Il fallait faire attention parce que des fois, quand on arrivait au casse-croûte, il n'y avait plus rien dans la musette, ils avaient tout mangé, les rats ! Alors on partageait entre collègues. C'était ça la mine"

 

 Rideau.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 14:49

lisette"Un paysan avec trois de ses ânes se rendait au marché pour vendre sa récolte.

 La ville était loin et il lui faudrait plusieurs jours pour l'atteindre. Le premier soir, il s'arrête pour bivouaquer non loin de la maison d'un vieil ermite. Au moment d'attacher son dernier âne, il s'apperçoit qu'il lui manque une corde.

 De peur que l'âne se fasse la male, il lui monte dessus après avoir solidement attaché les deux autres et prend la direction de la maison du vieil ermite.

 Arrivé, il demande au vieil homme s'il n'aurait pas une corde à lui donner. Le vieillard n'en avait pas. Cependant il s'adressa au paysan et lui dit : "Retourne à ton campement et comme chaque jour, fait le geste de passer une corde autour du cou de ton âne et n'oublies pas de feindre de l'attacher à un arbre."

 Perdu pour perdu, le paysan fit exactement ce que lui avait conseillé le vieil homme. Le lendemain dès qu'il fut réveillé, le premier regard du paysan fut pour son âne. Il était toujours là !

 Après avoir chargé les trois baudets, il décide de se mettre en route, mais là, il eut beau faire, tirer sur son âne, le pousser, rien n'y fit. L'âne refusait de bouger.
Désespéré, il retourne voir l'ermite et lui raconte sa mauvaise aventure. "As-tu pensé à enlever la corde ?" lui demanda-t-il. "Il n'y a pas de corde" répondit le paysan. "Pour toi non, mais pour l'âne..."

 Le paysan retourne au campement et d'un ample mouvement, il mime le geste de retirer la corde. L'âne commença alors à avancer...

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Published by Régis IGLESIAS - dans Ma Mamie m'a dit

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin