Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 17:48

journal"A l'ombre des jeunes filles en fleurs.

 

- On va bientôt partir en vacances...

 

 Les vacances, c'était d'abord Jeanne Barroyer. Elle est présente au carrefour de mon enfance et de mon adolescence comme une déesse qui m'aimait et que j'aimais. Ai-je, sans le vouloir, magnifié Nane parce que cela me faisait de plus beaux souvenirs ? Où est la vérité ? 

 

Les "souvenirs sont cors de chasse dont meurt le bruit parmi le vent", disait Apollinaire. Ils me ramènent à Marseille. Là, j'étais chez mon grand-père, c'est à dire chez mon Dieu. Il était toujours occupé ; dans la cave où il avait installé son atelier, et dans la ville où, coiffé de son chapeau et sa canne à la main, il semblait avoir rendez-vous avec des souvenirs et des fidélités maritimes.

 

 La première fois Jeanne avait serré mon bras très fort et, enjôleuse, avait dit tous les mots propres à ma faire chavirer. Elle savait sans doute mon innocence totale et dans la nuit propice me faisait accéder à un territoire inconnu. Cette année-là, j'ai quitté Marseille avec trop d'images dans la tête, des échanges de sourires ou de regards, une main tiède attardée dans la mienne, et, en retrouvant Paris, j'eus une brusque impression d'absence.

 

 A Paris donc où Spada (qu'on avait surnommé ainsi parce qu'il ressemblait à un bandit Corse qui traqué, cerné, avait fini - me semble-t-il, par être abattu par les gendarmes dans la maquis) ne se séparait jamais de son livre, l'emportant même dans la grande cour, tantôt serré sous son bras, tantôt grand ouvert, et qu'il lisait en déambulant. Ce livre, c'était A l'ombre des jeunes filles en fleur.

 

 Aucun de nous ne l'avait lu, mais le titre faisait palpiter nos narines de jeunes mâles. Il nous avait tiré l'oeil et allumé les sens. Un mot avait fait florès l'hiver précédent, prononcé par notre volubile professeur d'espagnol et après le cours, nous nous sommes précipités sur nos dictionnaires et nous avons appris que nous avions une libido. On ne le savait pas. Parce qu'à l'exception de quelques redoublants plus âgés ou de petits dégourdis plus précocement pervers dont notre Porthos, autrement dit Durand René, nous étions encore des séraphins.

 

 Pour en savoir plus, le seul recours c'était les livres. Sur le plan de l'émoi amoureux, j'ai le souvenir de Ramuntcho de Pierre Lotti, et d'une scène très précise. Puis, il y a eu Toi et Moi de Paul Géraldy. Une suite d'attentions délicieuses et fades, de ressouviens-t'en à l'eau de rose, avec cette recommandation : "le souvenir est un poète, n'en faites pas un historien." Pour ensuite très vite chantonner : "Si tu m'aimes et si je t'aimais, comme je t'aimerais."

 

 Je dévorais, pêle-mêle, L'Atlantide de Pierre Benoit, Les nuits de Musset, Les désenchantés de Loti jusqu'au jour où je suis tombé sur un bouquin planqué dans un placard, d'un certain Robert Sermaise, intitulé Prélude charnel, où les choses qu'on "faisait" étaient dites... C'était donc ça ! L'ouvrage devait faire partie de l'enfer de mes parents, car il voisinait avec des numéros de Frou-frou... D'un coup, je me trouvais transporté très loin des jeunes filles en fleurs.

 

C'est alors que j'ai rencontré l'inconnue. Ce jour-là elle allait d'un pas agile dans le matin du printemps avec la démarche aérienne que j'avais toujours imaginée pour la déesse Aurore ou, furtivement, pour Galatée s'enfuyant vers les saules. Ma muse avait au cou une écharpe couleur de lavande, et, à cause de mon insistance à la suivre des yeux, ou beau caprice du hasard, nos deux regards se rencontrèrent, l'espace d'une illusion. Je sus qu'elle m'avait vu. C'était la première fois qu'une telle chose m'arrivait. J'en tremblai !

 

 Le lendemain, même heure, même parcours vers l'école. Je regardais sur les deux trottoirs, persuadé que ma quête serait vaine. Et... elle apparut ! Elle avait une écharpe couleur tilleul. Elle s'amusa à réprimer un sourire avant de disparaître. Musset eût dit : "J'ai le coeur prisonnier", Rimbaud : "Loué jusqu'au mois d'août"... Dès lors, chaque jour le chemin de l'école devenait un voyage au long cours. Et chaque jour, elle venait. Toujours légère, radieuse, un brin ironique et pourtant complice. Après la lavande et le tilleul, il y eut successivement le coquelicot, l'abricot, le lis, et le bleu des mers du Sud comme l'encre favorite de mes soeurs. Nos rencontres étaient muettes  jusqu'au jour où, n'y tenant plus, j'ai rassemblé mon courage et je l'ai abordée.

 Les quelques mots échangés auraient pu rompre le charme. Il n'en fut rien. Je lui demandais hardiment combien elle avait d'écharpes. Elle me répondit sept, comme les jours de la semaine, et épanouissant son sourire :

- J'ai la coquetterie autour de mon cou ! 

J'aurais voulu l'embrasser et je n'aurai pas su comment m'y prendre. On s'est tendu la main en se quittant. La déesse avait parlé. Le mirage se poursuivit quelques semaines, mais il n'était pas tout à fait le même. Le réel l'avait gâté comme un vin débouché. Lequel des deux, ensuite, a changé de trottoir ? On ne s'est plus jamais revus.

 

 La page était tournée. L'été était de l'autre côté de la grande porte de l'école.

 

 L'épisode suivant fut une amie de ma mère que j'avais baptisé Mme de Warens. Là encore, littérature et sentiment, secrètement se tenaient la main. Je me souviens que d'Europe centrale était venue la chanson désespérante Je hais les dimanches qui jalonnait son parcours de suicides d'adolescents. Mme de Warens venait assez fréquemment voir ma mère. Elles avaient le même parfum, Cuir de Russie, et, sur elle, il me paraissait plus enivrant. Elle me marquait de l'intérêt et j'imaginais qu'elle attardait exprès ses baisers d'adieu et ses regards de fin de film sentimental. Force était de constater qu'au printemps de la vie des garçons, la jeune fille entrait comme une fleur dans leurs rêves, leurs pensées et, maladroitement, dans leurs actes.

 

 Ensuite une dame qui ressemblait à une chanteuse de music-Hall nommée Lys Gauty me donna des leçons particulières de danse. De fox-trot en valse, de one-step en tango (Le plus beau tango du monde ou la Carmencita...). Mais j'étais nul. Pire ! La créature au long fume-cigarette doré et aux bras d'ensorceleuse avait été catégorique :

- Votre fils, Madame, c'est simple : il est arythmique !

 

 Cela ne m'a pas empêché de rencontrer ma première épouse au retour d'une balade en "canadienne" (un bateau léger) sur la Seine à Ris-Orangis, il y avait bal à la guinguette des rives. Elle s'appelait Marguerite.Un soir en la raccompagnant à vélo, de nuit, sur le chemin de halage, nos bicyclettes se heurtèrent, et dans un froissement de rayons, nous tombâmes, lourdement emmêlés, presque enlacés en voulant nous retenir l'un l'autre, sur les cailloux du chemins. J'étais penché sur elle, toutes lumières éteintes pour lui porter secours quand à ma grande surprise, elle posa ses lèvres douces sur les miennes et les pressa avec infiniment de savoir-faire. C'était le premier baiser qu'on me donnait.

 

Je n'oublie pas non plus Josette et ses yeux qui disaient tout. Je pensais à ceux d'Anna de Noailles car j'en étais dans mes lectures à Francis Jammes et à sa visite à la comtesse :

 

Et je devinais vite alors que c'était toi. Car tes yeux pleins

 de nuit ravageaient ton visage

Pâle comme la lune et versaient leur émoi.

 

Ceux de Josette n'étaient que lumière, sollicitation et espérance, à croire qu'elle "tait une fée et que je vivais un rêve éveillé.

 A cette époque, les jeunes demoiselles ne s'épilaient guère. Les poils noirs de ses aisselles, les petits ronds d'humidité sur sa robe me rassuraient : elle était bien réelle. Sans cela, j'aurais toujours eu un doute sur la réalité de Josette.

 Dans un décor d'opérette, nous restons des heures sur un banc dans la nuit d'été, à sentir nos corps l'un contre l'autre. Nous formions des projets insensés, nous rencontrions parfois nos mains, nos doigts s'emprisonnaient, et par jeu feignaient de se refuser...

 

A une heure convenue, nous nous retrouvions à notre rendez-vous secret où elle me lançait des phrases comme "Voilà, je m'en vais ! Je suis venu te dire adieu." ou "Demain, je sera morte." Je vivais alors dans l'angoisse et l'émerveillement. Nous étions jeunes, elle était d'instinct plus mûre, plus assoiffée que moi, et surtout moins sotte. A la réflexion, bien longtemps après, ce n'est pas complaisance que de se souvenir, c'est brûlure. Au soir de ma vie, je compte sur les doigts de mes deux mains les morsures au coeur qui ont eu l'intensité de celle-ci, qui était la première.

 

 Josette dansait sur la ligne légère qui sépare la vie de la mort. Je n'ai revu Josette que plus tard, la guerre déclarée. Et j'ai été aussi bête dans cet ultime rendez-vous qu'à mon adolescence. Depuis, je prends conscience que Josette est là, quelque part, quand tout est noir, vaincue et triste, prête à surgir, à me clore les yeux de ses mains croisées, et à me souffler à l'oreille "Demain, je serai morte", avec ses yeux immenses, ses mains brûlantes et douces, et sa folle envie de mordre la vie.

 

Pour les amateurs :  Les souvenirs de Marcel Jullian ; L'éducation sentimentale de Marcel Jullian  

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 17:34

Depeche"Je vous retrouve dans mon coeur.


"Et vous faites refleurir
Tous mes rêves de bonheur

Je me souviens d'un soir de danse
Joue contre joue
Des rendez-vous de nos vacances
Quand nous faisions les fous

Souvenirs, souvenirs
De nos beaux jours de l'été
Lorsque nous partions cueillir
Mille fleurs, mille baisers

Et pour mieux garder dans ma tête
Les joies de la belle saison

Souvenirs, souvenirs
Il nous reste nos chansons

Souvenirs, souvenirs
Quelque part dans le matin
Où le soleil semblait rire
Tout le long de nos chemins

Nous n'avions au fond de nos poches
Qu'un peu d'espoir
Mais nous partions comme Gavroche
Le coeur assez bavard

Souvenirs, souvenirs
Vous revenez dans ma vie
Illuminant l'avenir
Lorsque mon ciel est trop gris

On dit que le temps vous emporte
Et pourtant ça, j'en suis certain
Souvenirs, souvenirs
Vous resterez mes copains"

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 14:50

Mesrine.jpg"L'ennemi public n°1.

 

 Maison d'arrêt de la santé. La nuit vient d'étendre son voile sur les souffrances du monde carcéral. Il fait froid, c'est l'hiver. Les lumières se sont éteintes. L'ombre des barreaux se reflète sur les murs délavés des cellules comme pour y emprisonner la seule évasion que représente le rêve.

 Chaque cellule dans sa noirceur renferme une histoire, un drame, une douleur, un homme et sa solitude, que la nuit apaisera ou rendra encore plus pesante.

 Tino, le petit escroc, entame sa dernière nuit en jurant de ne plus revenir. Demain il sera libre, du moins le croit-il ! Le maton du greffe lui dira ironiquement : "A la prochaine !" Il l'a déjà vu revenir six fois.

 C'est un habitué ; comme tant d'autres que l'on rejette à la rue, sans travail, sans fric, sans domicile, sans espoir de pouvoir s'en sortir un jour et qui n'ont pour tout avenir que la prison à vie payée par mensualités.

 Les murs épais de sa cellule ne lui permettent pas d'entendre les sanglots et les insultes que gueule son voisin. "Salope..., maudite salope !" Une photo de femme gît sur le sol. La lettre qu'il a reçue ce soir lui a appris que sa môme le plaquait. Hier encore, dans une précédente lettre, elle lui parlait d'amour. Il l'a comparée avec son certificat de cocufiage et dégueule sa rancoeur. Les lumières se sont éteintes sur cette constatation. Peut-être souffre-t-il vraiment dans son amour trahi, sinon son orgueil.

 Un cocu libre, ça peut faire sourire ; un cocu engagé, c'est toujours dramatique. Il eput pleurer, personne ne le regarde. "Après ce que j'ai fait pour elle, me faire ça à moi..., la salope !"

 Il sait qu'il est de mauvaise foi. sa femme, il l'a aimé entre deux casses minables. A chaque cuite, il l'a caressée à coups de savate pour lui faire voir qu'il était un dur ! Il l'a entretenue des promesses de ses richesses futures et illusoires.

 Deux fois elle l'a attendu, espérant le voir changer. Puis, usée par des parloirs sans vie, elle lui a écrit qu'elle n'en pouvait plus ; cette fois elle a rencontré un brave type et veut refaire sa vie.

 Demain, il s'inventera une histoire pour les copains de la promenade. Il se donnera le beau rôle, il jouera les hommes. En attendant, il chiale comme un môme. Les murs se sont habitués à ce genre de confidences. Ils sont les buvards de presque un siècle de souffrance.

 Enfant, avec mes petits copains, on jouait à la guerre. On s'était fabriqué des mitraillettes en bois. Mille fois on tombait mort, mille fois on reprenait le combat. Les filles participaient à nos jeux ; elles soignaient nos blessures imaginaires en nous faisant des pansements de nos mouchoirs crasseux. J'ai appris à aimer ces armes de bois ; cette passion ne me quitta jamais plus.

 

 Ensuite, comme tous les mômes de mon âge, je suis tombé amoureux d'Audrey Hepburn après avoir vu pour la énième fois son film Vacances romaines

 La prison est arrivée vite. Et là, j'ai rencontré des mecs qui étaient au trou depuis plus de dix ans. Je me demandais comment un homme pouvait accepter une telle sentence, pire que la mort. Comment des mains pouvaient-elles rester autant de te temps sans caresser le corps chaud d'une femme ?

 Comment des yeux pouvaient-ils rester aveugles au charme d'un sous-bois d'automne ou du spectacle d'un enfant courant dans un chant fleuri, en n'ayant pour toute vision que les murs froids d'une cellule ?

 Comment les sens auditifs pouvaient-ils rester tant de temps sans entendre l'amour, le bruit de la vie ou plus encore les cris joyeux de l'enfant qui se précipite dans les bras de son père ?

 Comment un homme pouvait-il accepter la vie en étant un mort sensoriel ?

 On est obligé de se créer un monde imaginaire pour survivre. Je savais déjà que je préfèrerais jouer ma vie pour retrouver ma liberté que de constater mois après mois ma dégradation mentale et le négatif de mon avenir.


"A quoi sert de pleurer le soleil,

Tes larmes t'empêcheront de voir les étoiles."

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 11:44

journal"J'ai pardonné.

 

 J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables, j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables. J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables mais j'ai déçu des gens aussi. J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger. J'ai ri quand il ne le fallait pas. Je me suis fait des amis éternels. J'ai aimé et l'ai été en retour mais j'ai été aussi repoussé.

 J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer. J'ai crié et sauté de tant de joies, j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles mais je me suis brisé le coeur tant de fois. J'ai pleuré en écoutant de la musique, en regardant des photos. J'ai téléphoné juste pour entendre une voix. J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et j'ai eu peur de perdre quelqu'un de trés spécial "que j'ai fini par perdre" - ils me manquent - mais j'ai survécu !

 Et je vis encore !


 Ce qui est bon c'est de se battre avec persuasion, embrasser la vie et vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant parce que le monde appartient à celui qui ose et que la vie c'est beaucoup trop pour être insignifiante".

 

Rideau.

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 00:01

Depeche"Profession musicien.

 

 Je me souviens de Maurice Chevalier qui me disait : "Vous êtes comme moi, du côté du soleil". Ce n’est pas un hasard si je la chante depuis quarante-cinq ans, cette "belle vie".

 

Un autre souvenir.

Ma mère tenait les cordons de la bourse et gérait l’affaire. Connaissant mon père par coeur, elle évitait de le laisser seul et appréciait peu que d’autres femmes lui tournent autour. Sens des réalités ? Jalousie ? Un peu des deux, sans doute. Mais surtout passion de Maman pour cet homme ; et l’on sait que toute passion est possessive...

Le 29 janvier 1933, Maman qui ne désirait rien plus qu’un enfant, réussit à vaincre les difficultés de la nature. Je vins au monde à sept de mois de grossesse. Emoi général. Papa se souvient avoir entendu l’accoucheur prévenir : "Je vais tenter de sauver la mère." Heureusement tout le monde survécut. On me baptisa Sacha en souvenir d’un frère de Papa mort peu de temps après sa venue en France.

 

 A cette époque de l’avant-guerre Tout va très bien Madame la Marquise, Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine, Les chemises de l’archiduchesse étaient sur toutes les lèvres.

Je me souviens des soldats américains qui arboraient un air décontracté et jovial. En particulier les grands Noirs. Ils distribuaient des cigarettes, du chewing-gum et des capotes dont on m’expliquait l’usage de façon assez vague. "Zig Zig" disaient les soldats quand ils voulaient coucher avec une fille, c’est à dire souvent. C’était le code. Peu de filles refusaient. 

 

Je tournais avec Tonton Raymond qui avait repris l’idée de son adolescence en  créant l’orchestre des Collégiens et Henri Salvador qui chantait le célèbre Petit souper aux chandelles. qui opérait des ravages dans les coeurs féminins. Je préfère très vite la musique de Dizzy Gillespie, Lionel Hampton, Miles Davis, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Lester Young, sans oublier le plus grand de tous, Charlie Parker. 

 

Jeune, j’ai travaillé en Angleterre et aux Etats-Unis. Je détestais autant Londres que j’avais adoré New-York. Je ne ficherai plus jamais les pieds dans ce foutu pays, jurais-je tout seul. Et pourtant... J’apprendrais plus tard que la vie distribue les cartes à sa seule guise : cette Amérique du nord qui m’a fait tout découvrir, où je me suis senti si bien, tellement chez moi, devenu chanteur je ne suis jamais parvenu à l’apprivoiser. J’ai toujours fait figure d’intrus. Trois petits tours et puis s’en va. Au contraire le Londres haï de ma jeunesse allait voir s’épanouir quelque vingt ans plus tard une seconde carrière commencée avec la version anglaise de Toute la pluie tombe sur moi entre autres. Ne jamais rien prévoir, ne jamais rien anticiper : ce précepte, valable pour toute vie, est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une carrière artistique.

 

Juliette Gréco ?

 

 Il me reste de beaux souvenirs. Aucune amertume. Nul regret. J’ai peu de mérite. Ma mémoire ne retient que les belles choses, comme si une amnésie l’empêchait de revoir les sales moments, les petites trahisons, les mensonges commodes. Et puis, je comprends les êtres que nous étions alors. Nous goûtions à la liberté ; c’était grisant, mais chaque ivresse a son prix. Je ne suis d’ailleurs pas certain que la note a été aussi lourde que les bienfaits retirés. Nous étions jeunes, nous suivions nos désirs et étions convaincus que l’instant a plus de force que la durée. Surtout nous n’organisons pas nos vies. Les choses allaient leur train, nous tentions de les suivre. Je ne regrette pas cette légèreté. Elle n’avait rien de superficiel. Le début de notre aventure a été merveilleux, un vrai conte de fée. Je l’ai aimée comme on peut aimer à vingt-trois ans une bonne fée qui fait irruption dans votre vie, avec désir, enthousiasme et un brin d’inconscience.

 

Jeanne Moreau ?

 

 La jeunesse cicatrise vite, sans doute pour mieux se préparer à de nouvelles blessures. Un jour j’enchaînais les morceaux, tête dans les cordes comme pour mieux oublier mes soucis et lorsque j’ai relevé la tête, une superbe brune était là et m’a jeté un regard assassin. Le tout avant de sortir, sans un mot, au bras d’un type avec lequel elle avait l’air de s’ennuyer sec. "C’est Jeanne Moreau", m’a glissé le barman. J’ai trouvé son numéro (grâce à tonton Raymond) que je formais aussitôt sur mon cadran. Elle m’accueillit par cette phrase : "J’attendais votre appel." Dans la vie, il y a des femmes à qui tout est dû, et les autres. Il est clair que Jeanne appartient à la première catégorie.

Je lui dois des moments merveilleux. Comment le dire autrement, les premiers moments d’une passion sont toujours merveilleux. J’ai craqué dès le premier soir. Il y avait de quoi. Jeanne était une sorte de tornade, l’amoureuse dont tout jeune homme rêve.

Mais on était trop différents. On s’est revu plus tard, j’étais plus sûr de moi mais l’histoire ne se répète jamais, surtout quand elle devient qu’une aventure. Le bonheur avait laissé place au plaisir. Tout cela n’avait pas grand sens. Nous nous sommes quittés, cette fois-ci sans fâcherie ni douleur quelques mois plus tard. Avions-nous fait le détour vers le passé de trop ? C’est possible. N’empêche que notre histoire valait bel et bien ce détour et que, de ces moments-là, comme des autres, je ne regrette rien.

 

Brigitte Bardot ?

 

On parle - on se connaît à peine - et elle me demande où je vais en vacances. Je lui dis : "A Saint-Tropez." "C’est drôle. Je viens d’acheter une maison là-bas. Passez me voir." Fin de l’acte un. L’été arrive, je descends à Saint-Tropez, j’ai téléphoné à Brigitte pour une journaliste qui voulait la rencontrer et nous nous sommes retrouvés à la Madrague. Ensuite, Brigitte m’a proposé de l’accompagner pour dîner à l’hôtel de la Ponche. J’ai accepté. Puis nous sommes allé boire un verre. Puis j’ai reconduit Brigitte chez elle.

 Et j’y suis resté.

 

 A partir d’un moment, notre couple fut en survie et les déceptions s’enchaînèrent selon la logique inéluctable qui prélude à toute rupture. Je ne relaterai pas la fin de l’histoire, elle fut aussi triste qu’elle avait été belle. Comme tant d’autres, nous connûmes la litanie des séparations qui s'effilochent avec les déceptions qui mettent à bas les ultimes espoirs. Moi qui suit peu sujet aux emportements, je me surpris un jour à casser du verre tandis que Jacques Charrier - son nouveau Jules -, s’enfermait dans la salle de bains de Brigitte parce qu’il craignait mes réactions violentes. J’ai repris mes trois chemises, mes deux pantalons, mon agenda dont les pages avaient été couvertes part Brigitte de déclarations d’amour enflammées et j’ai quitté les lieux.

 

 Un jour a un enterrement d’un ami commun, Brigitte visiblement émue s’est avancée vers moi. "Parlons-nous, Sacha, voyons-nous, c’est dommage..." J’ai pensé avec tristesse que nous étions parvenus à l’âge où seuls les morts sont capable de nous réunir.

 Les morts et les animaux. Un jour elle a sollicité ma participation pour une manifestation en leur faveur et, ce jour-là, quelque chose est passé entre nous, rapide, diffus. Dans l’oeil de Brigitte j’ai aperçu cette petite flamme caractéristique de la beauté et de la tendresse... Loin, très loin ; presque évanouie - comme notre dolce vita à la française, ce mélange de passion et de harcèlement journalistique que nous avions vécu -, mais pas totalement éteinte. Du moins en souvenir.

 

Francine ?

 

Dans ces années-là ma vie sentimentale connaissait des hauts et des bas. Jusqu’au jour où j’ai décidé sur un coup de tête de partir pour Megeve. Trois jours de ski intensif m’ont suffi non pour devenir un bon skieur, mais pour descendre n’importe quelle piste. Et c’est au détour d’une d’elles que Francine m’apparut, superbe, couettes et regard vert, négociant des virages d’une élégance telle que j’en fus ébloui. Nous nous sommes croisés à nouveau dans la station, revus, avons pris un verre, dîné ensemble, dansé même, nous nous sommes plu, embrassés, juré de ne ne plus nous quitter, et la suite. Dès le premier soir, j’ai pensé qu’elle serait la mère de mes enfants. L’avenir allait me donner raison.

 

Scoubidou ?

 

 Il nous manquait une chanson. Une chanteuse américaine de renom, Nancy Holloway interpréta un soir ce qui était alors en train de devenir un tube de Peggy Lee aux Etats-Unis, une histoire de fille qui vend des pommes, des pêches et des cerises... On s’est dit : "C’est ça qu’il nous faut". On s’y est collé tout de suite. Très vite, l’enthousiasme nous gagne. Nous tenons la dernière chanson du tour de chant, c’est sûr. Cette impression se confirme le lendemain avec les musiciens, les rythme est bon, les paroles de Maurice collent parfaitement. Pourtant, il manque quelque chose. Je suggère que les musiciens ponctuent les paroles par un accompagnement parlé, à l’américaine, du style "scoo be do be do, ah". Essai ; c’est mieux. Les musiciens s’amusent comme des fous. Soudain Maurice se lève de sa chaise : "j’ai trouvé. Les "scoo be do", ce n’est pas un accompagnement, c’est une partie du texte. Essaie, Sacha, tu vends des pommes, des poires et des scoubidous". Ça marche tout de suite du tonnerre. Soulagement. Quand on  l’a chanté quelques jours plus tard, tout de suite le miracle s’est produit. Un délire a saisi la salle. Puis, s’est devenu un raz-de-marée.

Un triomphe. Du jamais vu. Très vite, la mode des scoubidous gagna la France et le moindre porte-clés, la plus petite chenille accrochée aux rétroviseurs de voiture se transformèrent en tortillon de plastique. Ce gadget allait devenir une sorte d’objet culte des années soixante. Une sorte de porte bonheur, en somme.

 

Rideau.

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 00:29

Depeche"La reine Astrid...


 "Au cours secondaire, il y avait deux obligations : porter des blouses en tissu Vichy et chanter pour le vieux maréchal Pétain. Oui, on chantait ça et on jouait à la marelle. Autre jeu, tout près du bateau, la pêche au gobie. Les gobies, c'est pas bon, on les rejetait à l'eau. Pendant ce temps, maman lavait ses six paires de draps. L'Europe était a feu et a sang. A Toulouse, zone encore libre, il y avait peu à manger.
La casserole de mamie pour son café, je l'a revois encore. 

 

 Je me souviens de la poésie. Adolescente, je rêvassais, je me voyais partir avec un cirque. La réalité m'importait peu et je ne savait rien de rien sur la vie. Je ne posais pas de questions, je savais que les femmes accouchaient mais maman ne m'avait pas dit que les filles avaient des règles ni ce que faisaient les hommes et les femmes lorsqu'ils étaient nus et ensemble.

 
 Les tickets d'alimentation, les semelles en bois, des Allemands plein Paris, l'occupation quoi. Il faisait froid, dans les maisons, on occultait les fenêtres avec du papier bleu, au lycée pendant les bombardements, les cours continuaient dans les caves, on nous distribuait deux biscuits vitaminés par jour. On vivait au jour le jour. Au moment de la libération on était a la campagne, on n'a rien vu.

 
 Je connaissais peu de garçons, j'étais tendu, secrète, complexé, tout m'intimidait. Comment aborder des hommes qui me faisaient peur et dont j'avais une mauvaise image. Rien n'était mieux que les poètes et les peintres surréalistes... l'amour fou, Beaudelaire, Prévert, Brassens, on tentait le hasard, on jouait aux cadavres exquis. Quand j'entends campagne, vacances, voyages... Ce sont des sons délicieux à mon oreille. Des maillots de bain raillés, d'autres à grandes bretelles. 

 

 Le cinéma n'est plus ce qu'il était ! Au temps dont je vous parle, une séance de cinéma vous en offrait pour votre argent : il y avait d'abord le "petit film" - un court ou un moyen métrage - suivi des "actualités", elles-mêmes suivies de la "réclame" - on n'avait pas encore inventé la pub - et c'était l'entracte, c'est à dire l'heure des chocolats glacés et des attractions. Car, sachez-le, tout cinéma digne de ce nom proposait des attractions, le tout avant le "grand film". 

 

 Je sais des choses, ce sont celles que ma mamie m'a raconté. Près de ce vitrail je la revois ma Mamie qui pleurait le jour de la mort de la reine Astrid dont elle collectionnait les photos. Astrid a été la Lady Di des années 30 avec la même fin tragique. Morte dans un accident de voiture, en pleine jeunesse, en pleine beauté".

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 16:46

Depeche"C’est si loin tout ça, je n’ai pas de mémoire", a-t-il l’habitude d’affirmer.  

 

 Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. 

Le monde bascule. A l’entrée de la gare de l’Est, Pierre serre dans ses bras ses parents et ses grands-parents et jure de venger leur honneur. Autour de lui, il entend les exclamations d’une population ivre d’espoir : "On les aura", "A Berlin"...

 

On chante la Marseillaise et Le chant du départ. Pendant les premières semaines, il se bat comme un lion avec l’inconscience de la jeunesse. Très vite, les horreurs de la guerre commencent à prendre le pas sur le désir de vengeance.

 En juin 1915, un éclat d’obus lui brise le bras gauche en même temps que l’espérance d’une brillante carrière de violoniste. C’est au soir du 8 octobre qu’il apprendra la plus épouvantable des nouvelles : son frère Marcel vient d’être fauché par un obus Allemand.

 Il perdra toutes ses illusions sur l’espèce humaine malgré des décorations, quatre citations à l’ordre de la nation avant un retour dans un Paris dont il ne partage pas la liesse.

 

 Que faire maintenant ? Il n’est pas doué pour le commerce et est d’une timidité maladive :

"Je suis timide à manger toute ma vie des carottes râpées parce que je n’ose pas dire que je les déteste ; timide à me faire taper sans cesse parce que je n’ose jamais réclamer l’argent que l’on me doit ; timide à me rendre chez le coiffeur pour la barbe pour subir, sans protester, le shampoing, la friction, la serviette chaude, le vibromasseur et le séchoir ; timide à acheter dans une boutique une cravate verte pour ne pas faire de peine au commerçant alors que je ne porte que du bleu.

 Bref, je suis timide à pleurer..."

 

 Avec les femmes, c’est pire. Il leur écrit des poèmes très insolites qu’il déchire avant même de les avoir récités. Une intense préparation psychologique est alors nécessaire. "Je vais compter jusqu’à cinq cents et puis je lui dirais que je l’aime !" Arrivé à quatre cent quatre-vingt-dix-neuf, il panique : "Je me suis trompé en comptant ; je recommence..."

 

 La vie lui étant de plus en plus insupportable, il décide d’en finir, trouve le pistolet de son père, le braque sur son crâne et tire.

 A la place de la détonation apaisante qui mettra fin à ses douleurs,il entend un "clic" qui lui glace le sang sans lui faire toutefois le moindre mal. Quelque jours plus tôt, Salomon avait déchargé l’arme pour la nettoyer. Pris pour un autre, il sera ensuite arrêter et balancé au fond d’une cellule. Cette fois-ci, il ne peut pas aller plus bas, il est au fond du trou.

 

 Une nuit interminable commence où il dresse le bilan de sa jeune et misérable existence. Dans son esprit, les souvenirs amers se mêlent aux déceptions permanentes mais son moral remonte.

 Le spectacle de chansonniers auquel il a assisté jadis lui revient soudain en mémoire. Sur scène, il n’avait pas eu le trac bien au contraire, il ne s’était jamais senti aussi bien.

 A l’aube c’est un autre homme qui sort du poste de police. C’est décidé : désormais, il fera l’humour et plus jamais la guerre. Après les années folles, les années loufoque sont en train de commencer...

 

"Les rêves ont été créés pour qu’on ne s’ennuie pas pendant le sommeil."

 

 Les débuts commencent par un casting déroutant : "Je t’écoute.

"Si tout ceux qui croient avoir raison n’avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin".

 Il enchaîne :

"Les meilleurs moments de la vie à deux, c’est quand on est tout seul...

"Le pressentiment c’est le souvenir du futur... La meilleure manière de prendre un autobus en marche, c’est d’attendre qu’il s’arrête...

"Le calendrier est une invention néfaste ; c’est à cause de lui que l’on se voit vieillir...Celui qui est parti de zéro pour n’arriver à rien dans l’existence n’a de merci à dire à personne."

"Qu’est-ce que ça veut dire demande Toziny abasourdi. Ca ne veut rien dire mais c’est marrant. Je  t’engage, tu débutes ce soir, ton cachet sera de cent sous. Au fait, comment t’appelles-tu ?

- André I...saac, balbutie le jeune homme.

- Ça ne va pas du tout. Tu t’appelleras... Voyons... ac... comme actualité... chansonnier d’actualité... Dac... Oui, ça sonne bien. André, non... Plutôt Pierre... Voilà, c’est bon... Tu t'appelleras Pierre Dac !"

- Aux journalistes qui l'interrogent sur son passé, il donne sa "biographie officielle", qui, à l’en croire, doit paraître dans la prochaine édition du Larousse loufoque...

"Né à la Cravate-sur-Plastron (Deux-chèvres). Il se destine dès sa plus tendre enfance, à l’étude de la laitue chromatique. Refusé au conservatoire, il entre comme général de brigade au 23ème régiment de soutiers motorisés et en sort avec son permis de conduire, les cheveux alezans et les rouleaux compresseurs.

 Conseiller technique et rédacteur en chef à la Charrue littéraire, il est également critique mondain au Petit écho de Mâchefer. Dans le domaine des inventions, on lui doit le passage clouté portatif et une vingtaine de francs qu’il n’a pas pu encore récupérer."

 

 La course aux trésors est l’émission la plus culte du moment. Venus à pied, en métro ou en taxi, les participants envahissent les locaux. C’est dire si on prend au sérieux ce qui, quelques mois auparavant, ne constituait qu’une plaisanterie de plus. dans l’esprit de Pierre Dac.

 Depuis la naissance de ce jeu, des équipes se sont formées dans tous les quartiers de Paris, Les plus âgées comme les plus jeunes en viennent parfois aux mains pour arriver les premiers !

 Ils rivalisent d’imagination pour rapporter dans un temps record des objets aussi loufoques qu’imaginaires, donc théoriquement introuvables. Une lentille cuite, une dragée blanche entourée de de dix kilomètres de ruban noir.

 

 Encore plus étonnants, ces auditeurs en habit qui, devant huissier, n’ont pas hésité à traverser le bassin d’une piscine parisienne sur toute sa longueur, parce que cette épreuve était obligatoire !

 Des efforts incroyables qui se trouvent récompensés par des lots ridicules. Le gagnant remporte un billet de la Loterie nationale et dix bouteilles de Byrrrh, tandis que chacun des autres participants repart avec une pelote de laine offerte par Louis Welcomme, le principal annonceur de l’émission.

 

Face au micro, ces Parisiens se trouvent soudain bien intimidés. Un jour, un heureux gagnant affirme que, avec lui, il n’y a rien à craindre : "Vous en faites pas, ajoute-t-il ; moi pour la jactance, et la converse, j’en connais un bout."

 Totalement rassuré, Pierre Dac remet donc les dix bouteilles traditionnellement offertes par Byrrh et ouvre des yeux ronds lorsqu’il entend :

"Euh... euh... Je remercie beaucoup la maison Cinzano...

- C’est aprfait monsieur mais c’est du Byrrh qu’on vous a donné.

- Euh... je remercie aussi le poste Radio-Cité.

- Bien entendu puisque nous sommes au Poste Parisien.

 

Ce jour-là, Pierre n’a pas pu reprendre le micro, écroulé de rire au fond du studio, le visage ruisselant de larmes.

De l’autre côté de la radio devenue l’indispensable compagne des Français, les provinciaux éclatent de rire à la simple évocation de cette course délirante pour l’obtention d’un cadeau dérisoire. 

 

 

 Le studio de Radio-Cité, radio symbole de la liberté des ondes, Pierre connaît. Il a troussé le slogan de l’une des émissions vedettes de l’émission Le Music-Hall des jeunes. Des paroles que l’on entend; en guise de générique d’un programme patronné chaque semaine par les meubles Levitan :

Bien l’bonjour, Monsieur Levitan,

Vous avez des meubl’, vous avez des meubles,

Bien l’bonjour, Monsieur Levitan,

Vous avez des meubl’, garantis pour longtemps.

 

Les messages publicitaires sont une formidable trouvaille de radio-Cité. les auditeurs les aiment, surtout lorsque la musique est en connue de tout le monde puisqu’il s’agit d’une parodie d’un air du folklore étudiant :

Bien le bonjour Madame Bertrand

Vous avez des filles, vous avez des filles,

Bien le bonjour Madame Bertrand

Vous avez des filles qui ont ne nez trop grand

 

 

Au début de l’année 37 démarre le Club des Loufoques avec l’hymne des loufoques. Un refrain qui se termine par un cri de guerre pacifique et inattendu...

Harengs saurs, cage d’ascenseur

V’là les chevaliers de la bonne humeur

 

Un moment exceptionnel qui se termine par le conseil traditionnellement donné par Pierre Dac avant le générique final : "Allez maintenant boire à ma santé un cocktail au savon noir et à l’acide sulfurique chez l’opticien du coin. Passez votre commande en vous recommandant du Club des Loufoques, l’artisan vous fera dix pour cent... Dix pour cent en plus, naturellement..."

L’une des plus grandes aventures de l’histoire des ondes.

 

 Sans oublier d’autres émission qui cartonnent comme La minute du bon sens et le Crochet radiophonique du populaire Saint-Granier, Sur le banc, un dialogue quotidien entre deux clochards qui s’appellent Jane Sourza et Raymond Souplex, et Les plus de quinze ans, émission destinée aux couples toujours heureux après quinze ans de mariage. Enfin, en début de soirée, la station propose La famille Duraton qui aura un succès immédiat qui va se poursuivre pendant trente ans.

 

 Quelques mois plus tard, sur Radio 37, Féral, Lefèvre et Rieira inventent le Bar des vedettes, le premier talk show de l’histoire.En ce temps-là, le Poste Parisien est comme le dit le slogan "le poste français que le monde écoute".

 On y trouve la vie de Sacha Guitry racontée par l’auteur, ainsi que l’heure des amateurs présentée par Georges Briquet, Les amis de Mireille où la créatrice de Couchés dans le foin des invités, ainsi que La vie en société, une série de petites comédies animées par Jean Nohain, dit Jaboune. L’émission la plus populaire s’appelle Les Incollables : c’est l'ancêtre des grosses têtes .

 A la radio, il y en a désormais pour tous les goûts.

 

L’Os à moelle propose un dictionnaire loufoque un concours insolite : "Envoyez-nous vos plus beaux trous dans le sable, le meilleur sera primé.", ainsi qu’une rubrique des petites annonces et des offres d’emploi.

"Offre d’emploi : On demande chaval sérieux connaissant bien Paris pour faire livraison tout seul." Dès le premier numéro, le ton est donné : "Mot de passe : Que d’Os, que d’os ! (à prononcer comme Mac-Mahon). Geste de raliement : le pouce droit dans l’oeil gauche ; le petit doigt gauche sur la couture de la chaussure. Injure hebdomadaire: "Méchant, va !"

Et que dire de "L’homme du jour de semaine", extrait : "Roger Salardenne, comme son nom l’indique, est né à Dahomey ce qui ne l’empêcha pas de voir le jour dans le département des Ardennes.

 Précocement intelligent et dôté d’une sensibilité exceptionnelle, il sut écrire avant de savoir lire. Amateur d’art avisé et érudit, Roger salardenne possède une collection de sucre en poudre qui fait l’admiration des amateurs de bel canto. 

 

 Le roi des loufoques affolent les boussoles ; il oblige des centaines de milliers de lycéens à modifier leur horaire. Ils rentrent vite de l’école afin d’écouter La course au trésor à l’heure du déjeuner et le vendredi matin, ils partent un peu plus tôt de chez eux afin de se procurer L’Os à moelle avant de se rendre au Lycée.

 L’argent de poche constituant une denrée rare, on achète à tour de rôle un exemplaire par classe., et on se communique discrètement les mots de passe, les gestes de  et l’injure de la semaine. Les jeunes exultent, ils ont enfin leur journal ! Jusqu’à maintenant, à l’exception de quelques illustrés comme Robinson, Hop ou Mickey, ils n’avaient rien à se mettre sous la dent.

 En quelques mois, la mode frise l’hystérie : l’Os devient un véritable mouvement populaire.

 

Propos recueillis par son ami Jacques Plessis.

 

Pour les amateurs : Les souvenirs d'avant-guerre de Pierre Dac ;  Les souvenirs de guerre de Pierre Dac

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 00:56

kub"Georges Perec se souvient...

 

 Je me souviens que mon oncle avait une 11CV immatriculée 7070 RL2. Je me souviens de Lester Young au Club Saint-Germain; il portait un complet de soie bleu avec une doublure de soie rouge. Je me souviens que je me demandais si l'acteur américain William Bendix était le fils des machines à laver. Je me souviens que Voltaire est l'anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J. Je me souviens que Caravan, de Duke Ellington, était une rareté discographique et que, pendant des années, j'en connus l'existence sans l'avoir jamais entendu.


 Je me souviens que dans le film Knock on wood, Danny Kaye est pris pour un espion du nom de Gromeck. Je me souviens des mousquetaires du tennis. Je me souviens de "Bébé Cadum"Je me souviens de Paul Ramadier et de sa barbiche. Je me souviens que Colette était membre de l'Académie royale de Belgique. Je me souviens que la violoniste Ginette Neveu est morte dans le même avion que Marcel Cerdan.Je me souviens que Khrouchtchev a frappé avec sa chaussure la tribune de l'O.N.U.


 Je me souviens que j'adorais le Bal des Sirènes avec Esther Williams et Red Skelton, mais que j'ai été horriblement déçu quand je l'ai revu. Je me souviens de Charles Rigoulot. Je me souviens que les Platters furent impliqués dans une affaire de drogue, et aussi que le bruit courut que Dalida était un agent du F.L.N. Je me souviens de Youri Gagarine. Je me souviens que le trompettiste Clifford Brown est mort à vingt ans dans un accident de voiture. Je me souviens du champion de rugby à XIII Puig-Aubert, surnommé "Pipette".


 Je me souviens de la feuille d'impôts de Chaban-Delmas. Je me souviens que quand Sophie, Pierre et Charles faisaient la course, c'était Sophie qui gagnait, car Charles traînait, Pierre freinait, alors que Sophie démarrait. 

 

Je me souviens que Fausto Coppi avait une amie que l'on appelait "la Dame blanche" Je me souviens d'un fromage qui s'appelait "la Vache sérieuse" ("la vache qui rit" lui a fait un procès et l'a gagné). Je me souviens qu'à la fin de la guerre, il y eut une "affaire Petiot" qui ressemblait à l'affaire Landru. Je me souviens que pendant la geurre les Anglais avaient des Spitfire et les Allemands des Stukas (et des Messerschmidt)


 Je me souviens que l'une des premières décisions que prit de Gaulle  à son arrivée au pouvoir fut de supprimer la ceinture des vestes d'uniforme. Je me souviens de Lee Harvey Oswald. Je me souviens que pendant son procès, Eichmann était enfermé dans une cage de verre. Je me souviens que Maurice Chevalier avait une propriété à Marnes la Coquette. Je me souviens que le premier film de Jerry Lewis et dean Martin que j'ai vu s'appelait la Polka des marins. Je me souviens que Sidney Bechet a écrit un opéra — ou bien était-ce un ballet? — intitulé La nuit est une sorcière.


 Je me souviens de Bourvil. Je me souviens d'un sketch de Bourvil dans lequel il répétait plusieurs fois en conclusion de chaque paragraphe de sa pseudo-conférence: "L'alcool,non, l'eau férrugineuse, oui !" Je me souviens de Pas si bête, et du Rosier de Madame Husson. Je me souviens de la "Pile Wonder ne s'use que si l'on s'en sert"Je me souviens du film de Louis Daquin, l'Ecole buissonnière, avec Bernard Blier, qui s'inspirait des méthodes Freinet. Je me souviens que j'étais abonné à un Club du Livre et que le premier livre que j'ai acheté chez eux était Bourlinguer de Blaise Cendars. 

 Je me souviens de Caryl Chessman. 

 Je me souviens de l'enlèvement de Fangio (par des Castristes?) Je me souviens de Bao Daï et, beaucoup plus tard, de Madame Nhu. Je me souviens de la colombe de Picasso, et de son portrait de Staline. Je me souviens de Christine Keeler et de l'affaire Profumo. Je me souviens que le numéro des "Peugeot" (201, 203, 302, 303, 403, 404, etc.) avait un sens précis, et aussi le numéro des locomotives (par exemple: Pacific 231).


 Je me souviens des "Juvaquatre". Je me souviens de Robert Mitchum quand il dit "Children..." dans le film de Charles Laughton, La nuit du chasseur. Je me souviens de Brigitte Bardot quand elle chantait Sidonie a plus d'un amant, Moi je ne crains personne en Harley-Davidson ou La fin de l'été.

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 19:06

Depeche"Michel ...

 

 Michel Galabru :Il n’y a pas à rougir des films alimentaires, mais on devrait pouvoir prévenir le public. Il faudrait pouvoir le faire sur l’affiche ou sur l’écran... Ce serait franc, ce serait gentil et ça donnerait des génériques réjouissants : "La Main de ma soeur ou Les délurés de la coloniale avec Galabru pour ses impôts et Lefebvre en raison de ses charges de famille..." Quand on me proposait un bon rôle, j’avais toujours peur que le réalisateur change d’avis en voyant tel ou tel de mes navets précédents.

Mamie : Vous avez quand même eu le Cesar pour Le juge et l'assassin. Comme quoi...

Michel Galabru : Un truc de fou ! J’étais nominé face à Delon, Deweare, Depardieu... Bref, il ne fallait pas rêver. Ce soir-là, ma femme me dit :

 - Alors tu n’y vas pas !

 - Et bien non.

Alors l’éternel féminin se déclenche :

 - J’en connais un qui va y aller, c’est Delon... Parce que lui, il en a entre les jambes !

 Et elle ajoute - ce qui n’a rien à voir :

- Va chercher du pain, nous n’en avons plus.

Je descends et, tout en marchant vers la boulangerie du coin, je réfléchis que mon épouse avait raison, que même si je l’ai pas, je peux jouer le bon camarade, le détachement... Voire la joie de voir l’autre monter sur l’estrade... Tout cela bien imité. Je reviens donc chez moi avec une baguette et une détermination toute neuve. J’enfile mon smoking.

- Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu y vas ? C’est dégoûtant... Tu l’as fait exprès pour que je n’aie pas le temps de m’habiller... Je n’ai pas été chez le coiffeur... Dans ces conditions, je vais me coiffer... M’habiller... Tu iras quand je serais prête... On est arrivé du coup à la bourre et là, alors que j’ai le noeud papillon de travers, on annonce la liste des nominés pour le meilleur acteur... Delon... Depardieu... Dewaere... J’étais serein... Sur quoi, on annonce : "Le César du meilleur acteur est attribué à ... Michel Galabru." Une surprise absolue ! Sur l'estrade, j'étais dans mes petits souliers. Ensuite mes amis tentèrent de me persuader de ne plus accepter n’importe quoi. je fus bien de leur avis et je pris d’excellentes résolutions : fini les conneries ! 

 

Mais le lendemain, ma femme (qui s’occupait un peu de mes contrats) me téléphone :

- On te propose un film aux Indes... C’est très bien payé.

- Non, non, il n’en est plus question...

Je raccroche, content de moi. Le surlendemain :

- Ils nous invitent tous, les enfants et moi, nous seront défrayés...

- Non, non, non ! répétais-je, un ton en dessous.

- Mais les Indes !

- Non..., objectais-je faiblement.

J’ai fini par accepter. On ne se refait pas : en famille, je suis un grand lâche.

 Et c'était reparti pour un tour. Un jour, je suis parti en Italie pour faire un film mais ils m’ont oublié à l'hôtel. J’ai quand même touché mon cachet et mon défraiement, je suis rentré en France sans mettre le pied une seule fois au studio ! Drôle de métier. Des fois, où je me vendais pour un plat de lentille, il m’arrivait de penser à mon père. Qu’aurait fait cet homme-là en de semblables circonstances ? Je n’étais pas toujours à l’aise dans ces rôles de bric et de broc, ces scénarios chancelants, ces dialogues bâclés... Comme le disait mon maître au théâtre : "Quand le texte est nul, quand les notes sont fausses, vous ne pouvez pas jouer. Point à la ligne."

Mamie : Quelle carrière quand même Michel, on peut parler de réussite...

Michel Galabru : La réussite d’un individu est extrêmement relative. Pour ceux qui vous reconnaissent, vous êtes un "petit quelque chose". Pour ceux qui ne connaissent pas, vous n’êtes rien. En réussissant, vous n’épaterez pas votre entourage direct, qui, à l’exception, peut-être, d’une vieille tante éloignée, en arrive à la conclusion que si un être aussi banal que vous est parvenu à émerger de la masse, eux-mêmes auraient pu parvenir aux sommets s’ils avaient eu l’idée d’entrer dans la carrière... Combien ont dû penser à la même chose en me regardant ?

 

Rideau.

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 21:15

journal"Conversation avec Michel Galabru.

 

Mamie : Dis-moi Michel, comment as-tu fait parti de l'aventure des gendarmes ?


Michel Galabru : Un jour ma femme me fit part de son envie de se rendre à St-Tropez. Nous y allâmes. Un matin, en ouvrant les volets de la chambre d'hôtel, je surprends une conversation : un homme visiblement important, disait à un autre qui visiblement l’était moins :

 - Vous avez bien compris : je veux de Funès... Pour le reste, trouvez des ringards.

 - Des ringards ? objectait l’autre.

 - Oui, des nuls, des qui ne coûteront pas cher !

Le sbire notait, docile :

 - Des qui ne coûteront pas cher...

 Je dis à ma femme : "Je plains les malheureux qui vont se retrouver là-dedans".

 Et je n’y penses plus.

 Quelques jours passent, je flâne. Un soir, ma femme m’annonce qu’une maison de production m’a contacté. Je refuse. Un peu de repos serait le bienvenu... Elle insiste : "Tu ne vas pas refuser, ton compte est au rouge, et d’ailleurs, devine... le tournage a lieu à Saint-Tropez !"

 Je faisais parti des ringards...

 

Mamie : Le couple Cruchot et Gerber venait de naître...

 

Michel Galabru : Cette image du couple que nous formions sous l’uniforme devient légendaire. Un seul exemple : un jour, en pleine nuit, je rentre un peu éméché quand j’emprunte un sens interdit. Barrage de police, toutes sirènes hurlantes, on s’arrête et Tavernier mon co-pilote me dit : "Michel, à toi de jouer." Je baisse timidement la vitre, l’officier de gendarmerie se penche, me considère en silence et finit par lâcher, sur un ton de reproche : "Et bien... si monsieur de Funès vous voyait !"

 

Mamie : Je suis allé voir presque tous vos films. Elle cause plus, elle flingue, Le Mille pattes fait des claquettes, Le trouble-fesses, Soldat Duroc, Te marre pas c'est pour rire, Le bahut va craquer... Que des navets !

 

Michel Galabru : Mon frère me disait toujours "Quand on te voit à l'affiche, on sait qu'il ne faut pas y aller !" J'étais quand même l'interprète honteux de Poussez pas grand-père dans les cactus, du Führer en folie (dois-je avoir honte d'avoir participé à ça ? Bien sûr que oui), sans parler d'En cas de guerre je file à l'étranger (consternant), Vous habitez chez vos parents (j'avais quelque reliquat d'impôt à payer), La facteur de St-Tropez (un ratage sans nom), Poule et frites (un film affligeant, j'en suis encore affligé), La croix et la bannière (oublions) ou encore Ne prends pas les poulets pour des pigeons (un journaliste avait écrit : "Comment certains acteurs de talent, comme Galabru, peuvent-ils se commettre dans de telles aberrations ?") et les autres, presque tous les autres... A part Le juge et l'assassin... 

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin