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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 00:24

15a7dm5r"Avec le soleil pour témoin.

 

"C'est Jean Nohain insista un jour pour qu’on déjeune avec le grand manitou de Marianne. Je peux être odieuse, désagréable, je le sais. Mais jamais je ne le fus autant qu’en mâchonnant de turbot poché à l’oseille.

  Mon Prince fit alors son entrée dans ma vie. Lui qui savait tout, savait-il que dès cet instant, seule la mort nous séparerait ?

 Emmanuel Berl - qu’aussitôt et sans très bien savoir pourquoi, mais avec un agacement certain, je surnommai intérieurement "Théodore"-, me fit part du tollé de protestations que ses lecteurs avaient manifesté à propos d’un papier qui m’était consacré. Un tel remous, dans son journal, décida son directeur de venir entendre, lui-même, le petit phénomène.

Le café à peine avalé, je pris congé. jean Nohain me téléphona aussitôt après :

- Et bien, le déjeuner s’est bien passé !

- Pour vous peut-être ! Mais moi, dix minutes de plus avec un Théodore pareil et je devenais folle !

- Je le croyais.

Ô fontaine...

  L’incident clos, j’avais complètement oublié Emmanuel Berl, son journal et son déjeuner.

 Un soir, bien plus tard, Théodore me ramena.

 Je ne l’avais, encore, jamais regardé. Mes yeux se fixèrent d’abord sur ses mains : elles me fascinèrent. Elles se mouvaient, bougeaient, s’agitaient pour ponctuer, achever, terminer une phrase, une pensée, un souvenir. Le temps du retour se passa dans un conte de fées, celui des Trois citrons.

 Et l’histoire fabuleuse de ces Trois citrons me fut racontée par lui. ceux qui ont eu la chance d’écouter Théodore ne peuvent, ne pourront l’oublier. 

 Et ce conte... "Ils s’aimèrent, se marièrent et eurent... beaucoup de petits citrons !"

 Paris me sortit de mon rêve.

- Merci... et au revoir.

- A bientôt ?

- Peut-être...

Un soir, bien plus tard, alors qu’on venait de parler et qu’il s’était éclipsé, Blanche Montel me souffla à l’oreille :

- Il ne tient qu’à vous de devenir Madame Emmanuel Berl...

Elle a dû boire un peu trop de champagne, pensai-je.


 J’appris mon mariage à Lille... Pendant l’entracte du nouveau spectacle où je jouais deux sketchs avec Georges Milton.

 Ce soir-là, je me tortillais bêtement, de plus en plus mal à l’aise, quand commencèrent à pleuvoir sur ma tête d’étranges quolibets, du genre "Oh ! la vilaine cachottière ! Oh la petite sournoise ! On en apprend de belles dans les journaux !" Et Georges Milton de déployer, d’étaler sous mon nez la première page de Paris-Soir avec photo de Théodore et de moi, soulignée de cette légende en gros caractères : "Mireille épouse Emmanuel Berl".

 Après la stupéfaction, la colère ! Vite un téléphone ! Exiger de Paris-Soir un démenti immédiat ! Sous peine de préjudice grave, obtenir séance tenante de cet aliéné d’Emmanuel Berl, sur trois colonnes à la une dans Marianne des excuses pour fausse information !

 En rentrant de Paris, j’ai trouvé mes Parents peinés. Comment avais-je pu garder un tel secret ? Moi, j’étais effondrée ! Chagriner mon père me rendait Théodore encore plus haïssable. J’eus beau trépigner, jurer que je n’étais pour rien dans cette annonce matrimoniale, que cet Emmanuel Berl, je le connaissais à peine... "L’avais-je, seulement, rencontré cinq ou six fois ?"

- D’ailleurs, vous verrez, de main, ma désapprobation officielle !

 J’attendis, vainement, le rectificatif. Le lâche ne démentit rien !

 Huit jours après l’incident, il me fit parvenir dans la boutique de mes parents un ravissant petit bracelet en diamants de la largeur de mon poignet.

 Un mot : 

 "Votre sorcière, Madame Boot, ne vous a-t-elle pas conseillé de porter une chaîne ? Je sais aussi combien il est difficile au signe de la Balance de prendre une décision..."

 Pour éviter mes hésitations, il l’avait donc prise pour moi ! Le billet disait aussi qu’au cours de nos rares conversations, il avait remarqué l’importance que j’attachais à la lecture des journaux, ne mettant jamais en doute l’authenticité de leurs informations ! Que voyant, écris noir sur blanc, l’annonce de mon mariage, j’y croirais !

 Mes parents, perplexes, m’observaient. J’essayai, oh simplement "pour voir", le petit bracelet... qu’il était joli... exactement ce qui manquait à mon poignet... et puis, renverra ? Renverra pas ?

 Le 26 octobre 1937, au bras de Théodore, je sortis de la mairie du 1er arrondissement.

 Notre histoire commença mal. Théodore m’embarqua, m’enveloppa comme un colis et en route pour Valmont dans une maison de repos ! Dès notre arrivée, je l’entendis parler au médecin de la clinique :

- Pesez-là... Combien ? Trente-neuf kilos ? Mettez-m’en quatre de plus !

- Combien de jours m’accordez-vous ? dit le médecin.

- Dix ! dit Théodore.

 Que je plains les pauvres oies que l’on gave ! Pesée matin et soir, Théodore y veillait, j’avalais mes grammes à grands coups de purée de navet, soupes épaisses à l’orge perlé... J’étais révoltée ! Je voulais me sauver, divorcer ! Il restait impassible : "Je ne faisais pas encore le poids !" Tout le monde disait que notre union ne durerait pas six mois. je le pensais aussi.

 Quand Théodore me sortit de Valmont, j’étais joufflue, et lui content !

 Théodore ordonnança dans la foulée une cure de musées !

 Le retour au foyer s’avérait impraticable à cause de son petit studio où il n’y avait pas de place pour mon piano. Non, décidément, j’avais été folle de me lancer dans le mariage ! Et pour la vie, encore ! Il fallait mettre fin à cette aventure au plus tôt.

 Habilement, Théodore me proposa  un bail : trois, six, neuf.

- Mois ?

- Ans !

Ensemble... avec possibilité de dénoncer ou renouveler l’engagement suivant mon bon vouloir ! Question qui se posa quarante ans durant, à travers guerre, vents et marées...

 

 Si vous souhaitez en savoir plus...

Mireille et Emmanuel Berl

Théodore

"Qu'est-ce que je fais sans lui ?"

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin