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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 16:45

9e270c57"Colmar...

 

 Revenue à Paris, j’appris que le succès de colombe donnerait lieu à une longue tournée. J’étais heureuse de retrouver Yves comme un collègue avec qui tout se passait bien, rien de plus.

 Je ne crois pas que Daniel et Rosy Varte ressentirent la moindre inquiétude de nous voir partir tous les deux pendant trois mois. Il n’y avait aucune raison.

 Mais voilà, la destinée nous attendait.

  Yves et moi au coin d’une rue. Plus précisément dans un charmant petit hôtel de la ville de Colmar.

 Ce soir-là, après le spectacle, dans un bal, Yves me fit danser toute la soirée et nous regagnâmes ensemble notre hôtel où chacun alla dormir sagement de son côté. Dans le silence de ma chambre, je m’assis sur mon lit, un peu songeuse, troublée, pas trop bien dans ma peau, pas trop bien dans mon coeur.

 Pas envie de lire, alors quoi ? Ecrire, oui écrire. Quoi et à qui ? Je cherchais un stylo dans mon sac, dans ma valise, dans mes poches. Rien. Un coup de téléphone à Yves :

- Tu as un stylo ?

- Oui, bien sûr.

- Je peux monter le chercher ?

- Te bile pas, je descends te le porter.

- T’es vraiment sympa !

- Et oui, tu ne savais pas que je suis un brave type ?


 Le brave type raccrocha et j’attrapai un bloc de papier à lettres en attendant d’avoir de quoi écrire. Quelques secondes plus tard, on frappait à ma porte :

- C’est Yves, je t’apporte un stylo. A qui veux-tu écrire à cette heure ?

- Je ne sais pas.

- Tu te moques de moi ou quoi ?

- Pas du tout. Je n’ai aucune envie de me moquer de toi.

- Ben, quoi alors ?

Alors... Il repartit de ma chambre au petit matin, sur la pointe des pieds. Je me souviens avoir regardé s’éloigner son manteau beige en pensant : "Aïe, aïe, aïe, qu’est-ce qu’on a fait ? C’est grave, très grave !"

 

 Le grand méchant loup était venu me voir et même si j’étais le chaperon rouge le plus heureux, le plus amoureux du monde, je savais bien que ce conte de fées n’enchanterait pas notre entourage.

 

 Aussi éblouis que fautifs, nous étions complètement affolés :

- Qu’est-ce qu’on a fait ? disais-je à Yves.

- On est fous, on est fous.

C’est tout ce qu’il parvenait à articuler.

Nous tentions de trouver des parades :

- Je ne quitterai jamais Daniel, c’est le père de mon enfant je ne briserai pas notre couple, avançais-je.

Lui renchérissait 

- Je ne peux pas quitter Rosy, je ne peux pas.

Et je le comprenais. Nous avions commis un péché, certes, mais nous n’allions pas sombrer corps et âme. 

 

 Le mois qui suivit fut ponctué de larmes et de soupirs. Nous n’osions plus nous parler. On s’évitait le plus possible sauf quand nous étions sur scène, enlacés. Situation surréaliste, inextricable. Il fallait trancher. En rentrant à Paris, nous décidâmes de ne plus nous revoir, ni même nous appeler.

 Notre séparation fut un calvaire, son absence une souffrance de chaque instant, mais je me retins de téléphoner, d’écrire. De son côté, Yves resta silencieux. Un mois, deux mois passèrent, nous tenions bon. Mais le destin n’en fait qu’à sa tête, tout le monde le sait.

 Le directeur du théâtre de l’Atelier André Barsacq venait d’essuyer un échec avec une pièce nous supplia, Yves et moi, de reprendre Colombe le temps qu’un autre spectacle prenne la relève. Comment refuser ce service à un homme si adorable ? Nous signâmes - en tremblant - évidemment et ce fut une reprise au goût de paradis et d’enfer.

 Sur scène, nous avions un mal fou à desserrer nos étreintes. Et dans l’ombre des coulisses, nous courrions nous jeter l’un contre l’autre, lui grave, moi en larmes.

 Le spectacle terminé, la comédie se poursuivait dans les loges : on se quittait sans un regard, l’air de rien, devant les autres qui n’étaient pas dupes. Notre attirance n’échappait à personne.


 Yves disait qu’"on est tous en danger de vie, à la merci d’une rencontre, imprévue, soudaine qui peut changer complètement le cours de votre destin".

C’est ce qui nous arriva. Notre amour fut plus fort que tout, plus fort que nous, une tornade qui balaya nos bonnes résolutions. Nous ne pouvions plus lutter.

 Yves n’avais toujours rien dit à Rosy. Il devait alors jouer le rôle de Cassius de Jean Renoir. Je n’oublierai jamais le coup de fil qu’Yves me passa un beau matin :

- Je dois partir à Arles répéter dans les arènes. Si je peux, je passe te chercher et ce sera pour toute la vie !

Ce si je peux m’obséda toute la journée. Il fallait comprendre "si j’en ai le courage, la force, l’amour". Mon visage fut inondé de larmes en quelques secondes et je commençai à attendre auprès d’une petite valise que j’avais bouclée en un tour de main. De mon côté, je prévins Daniel.

- Si je pars cette nuit, ce sera pour toujours.

C’était un peu théâtral quand j’y repense.

 

 Toute la journée, je restai prostrée dans un fauteuil, me repassant en boucle Lieutenant Kijé de Prokofiev qu’Yves et moi aimions tant écouter ensemble. Quand arrivait le finale, je remettais le disque au début.

 Que la musique s’arrête, je ne pouvais pas le supporter. Je me sentais mal, j’avais l’impression qu’il tenait ma vie entre ses mains. Il aimait tant Rosy, elle tenait tant à lui. Jamais il ne la quitterait. Je guettais quand même le moindre bruit à m’en faire exploser les tympans. la journée s’écoula, puis la soirée.


 Tout d’un coup, vers deux heures du matin, j’entendis un bruit de moteur se rapprocher et une voiture s’arrêter devant la grille de la maison. Mon coeur faillit éclater. J’attrapai mon balluchon, traversai le jardin comme une folle et courus jusqu’à la voiture. En larmes, je m’assis à côté d’Yves et nous nous regardâmes un long moment sans dire un mot. Puis il ralluma le moteur et nous partîmes. 

Les premiers temps furent très perturbés : bourrelés de remords et de culpabilité, nous n’arrivions ni à nous parler, ni à nous toucher. Yves et moi apprenions à marcher ensemble. Puis petit à petit nous avons pu nous sourire et nous nous sommes envolés.

 Un envol vers une maison qui se remplirait petit à petit. Chaque meuble, chaque tableau, chaque pièce de la maison aurait bientôt son histoire, notre empreinte.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin