"La mode.
Jusqu'aux années 50, la majorité des vêtements sont fabriqués sur mesure par la mère de famille ou la couturière. Les talents de ces femmes expertes sont largement mis à profit pour déchiffrer les patrons, les adapter à la morphologie particulière de chacun ou de chacune, et réaliser les vêtements quotidiens.
Ainsi les femmes peuvent même trouver les patrons nécessaires à la réalisation d'une gaine amincissante... et d'un porte-jaretelles ! Les collants n'existent pas encore et les porte-jeretelles, qui servent à tenir les bas, restent exclusivement utilitaires, dénués de la moindre connotation érotique.
Les bas Dimanche apparaissent dans les magasins en 53 : une petite révolution en soi liée à l'arrivée du nylon. Toujours fixé par des portes-jaretelles, les bas nylon vont remplacer en une décennie les anciens bas de couture, dont la couture verticale barrait l'arrière de la jambe. Les progrès technologiques ayant permis de réduire les coûts, les bas nylon se démocratisent. Bientôt, ils se transformeront en collants. Le coton est alors délaissé par les ménagères en faveur du nylon et du tergal, plus moderne.
Le premier Salon du prêt-à-porter ouvre ses portes à Paris en 1957. Le succès est immédiat. Les vêtements produits en série entrent en masse dans les garde-robes, apportant leur lot de couleurs, de fantaisie et de nouveautés.
Dans les années 50, le célèbre tailleur Chanel en tweed a révolutionné la mode et transformé les silhouettes des femmes. Son style inimitable continuera d'influencer les créations vestimentaires pendant de nombreuses années.
Du côté des hommes, on préfère les slips kangourous aux amples caleçons classiques de leurs parents. Pour les femmes modernes, les culottes ont remplacé les gaines.
En 54, les tailles cintrées ont relancé les gaines et les corsets. Avec le Nylon, finie les interminables corvées de repassage !
En 1963, un chémisier en crépon fait la couverture du magazine Elle. Succès foudroyant. sous le nom de Cacharel, Jean Bousquet va commercialiser des chemisiers en madras et en tissu liberty.
Nouvelle révolution : André Courrèges présente sa première collection en 1965, la minijupe et le pantalon pour femme font leur entrée dans la mode de la haute couture. Une page est tournée, nous entrons dans l'ère moderne.
La minijupe, venue d'Angleterre par l'entremise de Mary Quant qui soit dit au passage reprend l'idée du styliste français Jacques Delahaye, entraîne la création du collant. Le pantalon quant à lui est adopté avec enthousiasme et porté en toute circonstance, on apprécie son confort et il devient symbole d'émancipation.
Le jean arrive dans la foulée. Ajusté, usé, délavé, à pièces, effrangé, à pattes d'éléphant, il est adopté par tous ; même Yves Saint-Laurent l'introduit en 1966 dans ses collections.
Mamie aura tout vu.
Toujours en 1966, pour sa première collection, Paco Rabanne présente "douze robes importables en matériaux contemporains" : Rhodoïd, aluminium monté en cotte de mailles, les éléments sont liés entre eux par des anneaux. Celui que Coco Chanel surnomme le Métallurgiste poursuit ses recherches et ne cesse d'étonner à chacun de ses défilés.
Côté homme, Schreiber crée les premiers costumes non doublés, sans poches, mais aussi sans col, ni revers ; et Courrèges, un ensemble blouson et pantalon court.
Tout aussi spectaculaire est l'évolution de l'architecture et de l'esthétique industrielle dans les années 60. Se rendant au premier Salon des Arts ménagers qui se tient à la défense, Mamie laisse sa DS au parking, entre sous la voûte du CNIT et est restée médusé par tant d'audace technologique et architecturale.
Une claque !