"Antibes.
Antibes est une bourgade située à un peu plus de dix-huit heures de Carmaux (en vélosolex). C'est ici - à cet endroit très précis - que nous sommes retrouvé le temps d'un voyage dans le temps avec Anton Spinachs et ses amis.
Qui est Anton Spinach ?
D'origine australienne, il a vécu les trois quarts de sa vie en Afrique et a fidèlement servi pendant près de quinze ans l'armée tanzanienne.
Très vite, il demanda a être incorporé dans une unité de protection de la faune, et, à la tête d'une centaine de volontaires, nettoya de la plupart des braconniers les grands parcs naturels qui s'étendaient pour la plus grande joie des touristes du pied du kilimandjaro jusqu'aux plages de l'océan le plus chaud du monde.
Ila été un chasseur impitoyable et à reçu plusieurs récompenses des autorités tanzaniennes car il a pu reconstituer, en semant la terreur parmi les hommes chargés de récolter l'ivoire et les cornes de rhinocéros, des troupeaux entiers dont le nombre augmenta, grâce à lui de façon conséquente.
Après les grandes pluies qui, durant les premiers jours de septembre 1997, reverdirent la savane, il encercla un groupe de cinq indigènes qui, à l'aide de fusils de fortune, abattirent trois girafes et deux girafons
Il y eut un bref échange de coups de feu et quatre des indigènes furent tués, leur pétoires ne servant pas à grand chose face aux kalachnikovs et MK 12 dont Spinach et ses hommes étaient équipés.
Le survivant se rendit dans la foulée, tremblant de peur, et Anton l'amena personnellement dans une prison perdu dans le désert dont on savait que la durée de vie des pensionnaires n'excédait pas deux ans.
Et la vie de Spinach bascula.
Après avoir longuement discuté avec son prisonnier durant le voyage, il fut confronté à un dilemme : fallait-il pour sauver des animaux tuer des hommes ?
Il décida que non et relâcha Zamba. L'affaire se sut et fit grand bruit, il perdit sa place, son grade de capitaine d'abord et son état de militaire ensuite.
Il décida donc de rentrer en France, à Antibes, où sa mère possédait un appartement dans un immeuble.
Toutefois, avant de s'embarquer à Dar es Salam, il prit le temps de retrouver le village de Zamba, Zamba lui-même et tous les deux partirent en expédition. Anton avait gardé ses armes, , renégocia les prix et, en l'espace de quinze jours, abattit cent trente éléphants et cinquante-deux lions, faisant ainsi la fortune de son vieux compagnon.
Avant son départ, Zamba tint à lui offrir une sculpture que sa femme avait ébauchée avec de l'argile et qui représentait deux girafes. C'est tout ce qu'il a conservé de l'Afrique.
Aujourd'hui, lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de ce pays, il ne répond que par un seul mot : chaotique. Le vase aux girafes est sur la commode près de son lit.
Mais revenons à nos moutons, à la fin du spectacle, Anton nous a avoué avoir passé un très bon moment. En partant, il a même lâché cette phrase lapidaire :
- Notre richesse, ce sont nos souvenirs.