Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 13:17

78dd059a"A m'en déchirer le coeur.

 

 Je ne voulais pas faire carrière même si j'ai une jolie voix et que lorsque j'habitais encore chez mes parents, les voisins adoraient se mettre à la fenêtre pour m'entendre chanter.

"Je m'voyais déjà, en haut de l'affiche" dirait un certain Charles Aznavour, mais ce n'était que des jeux d'enfants où je m'amusais à jouer les reines du music-hall. Et à l'école, je gagnais toujours le premier prix de chant.

 

 Puis, dès l'âge de quatorze ans, je m'arrangeais pour me présenter aux radios-crochets du 14 juillet, place Gambetta. La première fois, j'ai chanté "On a pas tous les jours vingt ans" et je me suis retrouvée ex aequoavec un garçon qui, lui, avait interprété du Richard Anthony.

 Bref, pour moi, chanter, c'était plus une lubie, un passe-temps, quelque chose qui me faisait du bien. Je m'amusais, toute seule chez moi, devant ma glace, avec mon tourne-disque et ma brosse à cheveux en guise de micro.

- Puisque tu aimes chanter, me dit ma belle-mère, au lieu de rester chez toi, fais-en profiter les autres et ça te fera toujours un peu d'argent de poche."

 Voilà comment j'ai commencé, sans le savoir, à en faire mon métier. juste pour le plaisir de chanter du Piaf, du Macias ou du Ferrat. Puis, un jour, tout va basculer !

 Un communiqué à la télé annonce qu'on recherche des candidats pour aprticiper au Jeu de la chance de Roger Lanzac.

Quand j'entends que le gagnant pourra repartir avec des boîtes de jouets, mon coeur de maman fait un bon. Voir les grands yeux de mes enfants s'ouvrir et s'émerveiller devant leurs cadeaux, j'en rêve déjà...

 Le grand jour arrive. Je choisis "La foule" de Piaf, mon idole. Sept jours plus atrd, je suis fidèle au potse avec une nouvelle partition : "L'hymne à l'amour". Et c'est le jackpot !

Le public me veut et me redemande. Je pense que l'histoire va s'arrêter là. J'ai eu ce que je voulais : des jouets pour mes fils. Merci, au revoir, et à la prochaine... Mais le public m'ayant choisie, je dois revenir la semaine suivante afin d'affronter de nouveaux candidats.

 

 C'est sur l'air de "Padam Padam Padam" que je gagne pour la seconde fois consécutive. C'est ainsi que je me retrouve chez le pianiste de l'émisiion afin de répéter "Le dénicheur" pour repasser la semaine d'après. Mais je devrais céder ma place à une autre candidate : une certaine Mireille Mathieu...

C'est bien plus tard que je comprendrais tout ce qui s'est injustement tramé dans mon dos. Mais dé"jà je reprends mon petit bonhomme de chemin... Sans savoir que mon existence est en train de prendre un virage à 180°.

 

 Tout s'accélère parce que France-Soir m'a mise en première page dans ses colonnes et qu'Eddie Marouani me prend sous son aile. Dans la foulée, les maisons de disques commencent à me contacter pour me faire des offres intéressantes et j'accepte de signer chez Philips, trop heureuse de me retrouver dans la même écurie chantante que Sheila.

 Je donne mes premiers galas aux alentours de Saint-Ouen, je chante a capella dans de petites salles de quartier, à peine accompagnée d'un accordéoniste. 

 J'enregistre ensuite "A faire l'amour sans amour", une chanson écrite par Charles Dumont qui deviendra un hymne pour certaines prostituées.

 A l'automne 67, quand Georges brassens m'engage en vedette américaine de son spectacle à Bobino, c'est mon mari qui s'occupe des détails techniques. On s'aime toujours, on a pu surmonter la crise. Rien de mauvais ne peut plus nous arriver. Si j'avais su ce que le destin me réservait, je n'aurais sans doute pas voulu y croire.

 

 Nous sommes alors en pleine vague de Salut les Copains. C'est l'époque des yéyé, des Johnny et des Sylvie. Soit on fait partie de cette petite bande, soit on est méchamment exclu. une véritable secte !

 

 En coulisses, un homme veille à ce que je ne fasse ni trop de bruit ni trop d'éclat. Johnny Stark.

L'homme qui a inventé Johnny hallyday et qui tente à présent de créer Mireille Mathieu, est bien décidé à faire oublier Georgette Lemaire. Je deviens interdite de plateaux à la télévision et d'émissions de radio.

 

 Un jour on me propose un pianiste pour m'accompagné. Bob.

A peine a-t-il entamé le premier morceau que je suis sous le choc ! Envoûtée, hypnotisée. Cet homme m'aurait-il jeté un sort Je me sens comme ensorcelée, totalement séduite !

 Bob trouve d'instainct le bon tempo de toutes mes chansons. Il ressent mes partitions et devine tout du premier coup l'accord idéal, la note parfaite, celle qui me sied le mieux. Je l'avoue, entre luie t moi, c'est un coup de foudre... professionnel ! Quelle naïve je suis.

 Désormais, je ne veux plus que lui à mes côtés.

Et je souhaite le convaincre de poursuivre l'aventure après Bobino. Mais il refuse, prétextant avoir d'autres engagements à honorer.

 Pourtant, quelques temps après, à la maison, le téléphone sonne. C'est Bob ! Qui me fixe un rendez-vous dans un petit hôtel parisien. Je m'y rends ne sachant pas du tout à quoi m'attendre. Et là, il m'annonce qu'il est tombé amoureux de moi.

 S'il arefusé mon offre, c'est parce que qu'il se dit incapable d'être à mes côtés sur scène alors que je suis amriée. Question de décence, Bob me demande de passer la nuit avec lui. Je refuse et lui propose juste de rester avec lui un petit moment.

 Mais Bob n'est pas du genre à s'avouer facilement vaincu. Et me pose cet ultimatum : "Non, c'est la nuit ou rien du tout !"

 Et je reste !

 Aux premières lueurs du jour, au moment de le quitter, je propose à Bob de le revoir régulièrement. Dans ma tête, l'idée a fait son chemin : il sera mon amant.

 

 Je suis choquée, ébranlée, complètement paumée. Je ne sais plus quoi faire. Et je n'ai plus qu'une idée en tête : garder les deux !

 Alors que je suis en pleine tournée avec Alain Barrière en vedette, je suis tiraillée entre Daniel qui commence à avoir de sérieux doutes sur ma fidélité et Bob qui me menace ouvertement de ne plus m'accompagner au piano.

 La tournée s'achève enfin. Le dernier soir, direction Paris, je monte en voiture avec Daniel.

La nuit est profonde, nous sommes en pleine campagne lorsque soudain, Daniel arrête la voiture et me force à descendre.

- Je te laisse sur le trottoir me dit-il. avec un peu de chance, Bob va passer par là et te ramasser...

Et il redémarre en trombe sans même me laisser le temps de riposter.

 

 Je suis mortifiée. Seule au beau milieu de la nature, je suis morte de peur. Mais bientôt Bob arrive et me récupère.

Au même moment, soulagée, je vois la voiture de Daniel revenir en marche arrière et mon mai me sommer de remonter avec lui. Mon orgueil en a pris un coup et je refuse de bouger.

 Daniel demande à Bob de descendre pour aller s'expliquer "entre hommes" un peu plus loin. Je vois Bob se munir de trois gros pavés au cas où les choses tourneraient mal pour lui. Et mopi, je suis là, en larmes, impuissante, prostrée dans cette voiture à me morfondre sur les dégâts de ma vie. Bob a le courage d'avouer qu'il est amoureux de moi et Daniel me demande de choisir. 

 Je n'y arrive pas.

Je ne peux pas. J'aime les deux, je veux les deux : mon premier amour et mon pianiste de génie. Finalement, je remonte dans la voiture de Daniel en leur disant qu'on s'expliquera à Paris.

 

 De retour à paris, j'ai l'impression d'être prisonnière : de Philips, de Daniel, de ma carrière. Je ne contrôle plus rien. Mes pulsions me dominent et m'entraînent sur une pente que je sais déjà vertigineuse et dangereuse.

 Bob sera-t-il mon sauveur ?

Celui qui saura me redonner élan, courage, sensation d'ivresse et d'évasion ? Daniel est-il encore l'homme de ma vie ? Entre nous, n'est-ce pas déjà trop tard ? A force de trop s'aimer, peut-être finit-on par s'aimer mal. S'aimer moins. N'avons-nous pas atteint le point de non-retour ?

 

Vous le saurez au prochain épisode.

 

Pour les amateurs :

Les souvenirs de Georgette Lemaire

La chance de Georgette tourne

Georgette prend la tangente

La descente aux enfers de Georgette

Georgette touche le fond

Partager cet article
Repost0
Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin