"L'attente de la naissance,
Souvent les amis s’adonnent à des travaux d’aiguille : bavettes, robes, lingerie fine ; à des ouvrages au crochet ou au tricot : bonnets, brassières, paletots, chaussons en laine bleue et blanche pour les garçons, rose et blanche pour les filles.
"On ne donne aucun objet en laine rouge, grise ou cachou."
Les travaux d’aiguille tiennent une grande place dans les occupations de la future maman : la confection du berceau portatif appelé Moïse, de la petite corbeille à toilette... et de l’impressionnante layette. On compte aussi des cadeaux plus classiques : croix ou tête d’ange en ivoire que l’on suspend au berceau, hochet et petits jouets divers...
La naissance est un acte très prisé qui se passe essentiellement entre femmes dans la chambre commune, voire même conjugale.
Les hommes y sont exclus ; rares sont les accouchements pratiqués par des médecins : la pudeur fait préférer les sages-femmes.
La naissance reste souvent une épreuve dramatique pour la mère comme pour l’enfant.
Accoucher à l’hôpital est un acte de pauvreté, de honte ou de solitude : y échouent les femmes sans argent et les filles-mères. Au début du siècle, plus de la moitié des mères ont moins de 19 ans.
Une autre époque.
La layette, c’est une douce tâche pour la future maman que de préparer elle-même la layette : l’importance et l’élégance des objets qui la composent, dépendent bien sûr de l’aisance des parents.
Mais le moins que l’on puisse faire, c’est : dix-huit couches de toiles blanches, trois langes de laine blanche, trois langes de molleton coton ; six carrés de tissu éponge ; six chemises-brassières unies en toile fine, sur trois tailles différentes ; six brassières de piqué chaud et trois en flanelle ; un corset spécial nouveau-né ; trois béguins unis de toile fine ; six bonnets de piqué chaud ; un bonnet habillé ; avec entre-deux et rubans ; quatre bavoirs en piqué ; trois fichus carrés en nansouk ; une robe longue en piqué et une en lainage (fille et garçon portent la robe jusqu’à trois ans) ; une pelisse en lainage.
Les bonnets se remplacent pour les sorties, par une capote, une dormeuse, un béguin ou une charlotte, beaucoup plus élégant.
Autre élément important de la layette, ce sont les chaussons en tricot ou au crochet, en laine, en coton, en soie, montés en bottes ou en souliers.
Ils se brodent à la main, de fleurs en plumetis, de motifs de broderie. Ils peuvent être faits entièrement en Irlande, en renaissance, en filet sur fond de soie.
Ils seront vite remplacés par des bottes où des souliers à lacets, en feutre blanc ou bleu marine, en drap, en peau ou en pailles, ornés de soutache et de broderie rococo.
Pendant la guerre, beaucoup de jeunes femmes voient leur budget se réduire considérablement. Les couches sont taillées dans de vieux draps, sauf si ceux-ci ont déjà été donné aux ambulances...
Les carrés de tissu éponge sont remplacés par des pointes, triangles de tissu unis dont le milieu seulement est en tissu éponge épais. Les chemises sont taillés dans du "vieux linge". Les robes longues des nouveaux-nés deviennent demis-longues pour les bébés de six-mois.
Elles doivent pouvoir se raccourcir à mesure que l’enfant grandit et qu’il commence à marcher, mais il faut que ces réparations successives soient faites de manière fort ingénieuse si l’on veut rallonger aisément ces mêmes robes pour les nouveaux-nés suivants !
Voilà, en 1926, la composition de ses vêtements ordinaires de jour : une chemisette en toile fine, ouverte par derrière ; une brassière de flanelle ; une brassière de flanelle ; une brassière de piqué ; une bande ventrière de flanelle ou ceinture de 2,25 mètres environ de longueur (remplace le corset) ; une couche de toile fine ; une couche de tissu éponge ; une culotte en flanelle ; des bas de laine ; une grande robe pour recouvrir le tout.
Les voitures d’enfant et les berceaux :
Au début du XXème siècle, la voiture d’enfant est très haute et peu profonde. Elle est construite de façon qu’elle puisse, pour éviter les changements de direction, se conduire, aussi bien d’avant en arrière que d’arrière en avant, à l’aide d’un guidon mobile. L’intérieur est très élégamment garni.
Les moïses, petits berceaux pour les bébés se recouvrent de mousseline brodée ou festonnée, de tulle avec dentelle au crochet, en frivolité, en lacet.
Lorsque le bébé grandit, il occupe une chambre et un petit lit dont les rideaux sont en étamine, en gros tulle grec, en tulle application, en tulle point d’esprit ou en mousseline.
Rideau.