"Nougayork,
Claude Nougaro commence sa carrière sur scène en 1954 en récitant ses poèmes au Lapin Agile, cabaret parisien de Montmartre.
Claude Nougaro envoie des textes à Marguerite Monnot, compositrice d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). C'est au Lapin Agile qu'il décide de chanter ses propres textes pour gagner sa vie, en 1957 (premier titre « connu » : Direction Vénus).
Durant ces années, Nougaro est également parolier pour d'autres interprètes, parmi lesquels Jacqueline François, Philippe Clay, Marcel Amont…
Le succès ne se manifeste néanmoins qu'en 1962, au début des années Philips et de son directeur artistique Jacques Canetti, avec Une petite fille et Cécile ma fille (dédiée à sa fille, née en 1962 de sa femme Sylvie, hôtesse rencontrée au Lapin Agile ; « Cécile » étant par ailleurs le prénom de sa grand-mère paternelle).
« Elle voulait un enfant
Moi je n'en voulais pas
Mais il lui fut pourtant facile
Avec ses arguments
De te faire un papa
Cécile, ma fille …
Ces chansons le font immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en faisant les premières parties des concerts de Dalida.
En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons, inspirées de thèmes et rythmes de jazz qui séduisent le public : Les Mains d'une femme dans la farine, Les Petits Bruns et les Grands Blonds, Le Cinéma, Chanson pour Marilyn, le Jazz et la Java.
Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s’en
La java s'en va
Ses chansons Je suis sous, ou plus tard Tu verras, font référence à l’alcool.
« Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verras
L'amour, c'est fait pour ça, tu verras, tu verras
Je ferai plus le con, j'apprendrai ma leçon
Sur le bout de tes doigts, tu verras, tu verras
Sa chanson Toulouse est un vibrant hommage à sa ville natale. Dans le même temps, il chante deux titres, Armstrong et Petit Taureau, futurs classiques de son répertoire.
« Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l’espoir
Quel manque de pot …
Claude Nougaro rencontre, en 1984, Hélène, sa quatrième et dernière femme (« la femme de ma mort » se plaît-il à dire), kinésithérapeute toulousaine sur l'île de La Réunion. Il lui consacre une chanson Kiné, sur l'album Pacifique.
J'aime une kiné
Kiné qui n'est, qui n'est plus en exercice …
En 1985, Après Bleu Blanc Blues, un album jugé décevant au niveau des résultats, Barclay ne renouvelle pas son contrat. Nougaro y fait une allusion dans sa chanson Mon disque d’été.
« Mon disque d'été est déjà rayé
Par les rayons gris de la mélancolie
Nougaro vend sa maison de l'avenue Junot à Montmartre et part pour New York, en quête d'inspiration. Produit par WEA, Il écrit et enregistre sur place, l'album Nougayork.
« Dès l’aérogare
J'ai senti le choc
Un souffle barbare
Un remous hard-rock
Dès l’aérogare
J'ai changé d’époque
Come on, ça démarre
Sur les starting-blocks
Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où, en avril, il subit une opération du cœur. À cette époque, Claude Nougaro fait part de son intention d'écrire un opéra, projet qui n'aboutira pas.
Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales en début d'année, Nougaro meurt à paris le 4 mars 2004, à 74 ans, des suites d'un cancer du pancréas.
Ses obsèques sont célébrées à Toulouse en la basilique Saint-Sernin, dont le carillon joue pour l'occasion les notes de sa chanson Toulouse, et ses cendres sont dispersées dans la Garonne.
« Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin
Parfois au fond de moi se ranime
L'eau verte du canal du Midi
Et la brique rouge des Minimes
Ô mon paîs, ô Toulouse, ô Toulouse …