Moulins-lès-Metz est une bourgade très charmante située à quatre jours de Carmaux (en passant par la Lorraine avec mes sabots).
C'est ici - à cet endroit très précis - qu'on s'est retrouvé en compagnie de M. Jean et de ses amis.
Qui est M. Jean ?
M. Jean est un papi très charmant à qui on ne raconte pas d'histoire.
Aussi, il nous a avoué qu'il avait ouvert un oeil (le droit) lorsqu'on a raconté que Maréchal, nous voilà se voulait l'hommage des Français - à celui qui leur avait fait don de sa personne... - et que cette chanson était entonné le matin dans les écoles par les maîtres et les écoliers.
Les écoliers et les écolières - toutes les écolières ! -, ais-je besoin de finir ma phrase ? ...
Revenons à M. Jean qui a ensuite ouvert le second (le gauche donc) quand on a précisé qu'après le débarquement des alliés, dans la cours de récré, ma Mamie ne chantait plus alors la chanson du vieux Maréchal ; mais bel et bien le Chant des partisans ("Ami, entends-tu...") et le tout - excusez du peu ! - sous la surveillance du même instituteur qui la regardait l'air mauvais.
Une sorte d'air qui veut dire qu'il y aura des représailles à la clé... Des coups de martinet ? Des coups de ceinturion ? Une fessée devant toute la classe comme celle infligée à Thomas Sawyer par ce salopard de Dobbins ? On l'ignore.
Passons et revenons à nos chansons.
A la fin de la représentation, M. Jean est revenu sur ce moment en nous précisant qu'il aurait aimé qu'on enchaîne par le Chant des Africains.
Ok d'accord, seulement voilà, le chant des Africains... Inconnu au bataillon !
Renseignement pris, c'était le chant qui était sur toutes les lèvres - à part sur celles de ma Mamie, vu qu'elle ne m'en a jamais parlé, pas même une allusion - quand les soldats de l'armée d'Afrique ont débarqué en France.
Du coup. M. Jean m'a pris par le coup - décidément ! - pour pousser la chansonnette en entonnant ce refrain qui dansait encore dans sa mémoire...
"C'est nous les Africains qui revenons de loin,
Nous venons des colonies pour sauver la patrie
Nous avons tout quitté, parents, gourbis, foyers
Et nous gardons au coeur une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu'un venait à y toucher, nous serions là pour mourir à ses pieds
Battez tambours, à nos amours, Pour le Pays, pour la Patrie, mourir au loin
C'est nous les Africains !"
Rideau.