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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 18:12

imagesCAB178XW"Antonin Peragnoli, dit Furète, n'avait jamais eu de chance dans la vie.

D'un quotient intellectuel étonnamment faible, il avait pendant près de quarante ans transporté les chargements de poivrons, de carottes et de choux fleur. Pour que les restaurateurs puissent préparer une bonne anchoïade.

Les années et les pastis en série avaient rendu ses bras trop faibles pour qu'il pût continuer à sortir les paniers, et il avait donné un temps dans la chiffe, ce qui lui avait valu son surnom, beaucoup d'ennuis et peu d'argent.

Il avait fini par devenir mendiant, ce qui lui avait paru être une situation stable et d'avenir, les touristes affluant depuis quelques années à Marseille dont l'économie repartait.

De plus, il avait résolu depuis six mois déjà le problème du logement, et cela grâce aux bons et loyaux services d'un ancien copain de régiment, un certain Tescano.

En effet, pour une somme modique qui lui permettait de faire la partie de 421 dans les différents bars du quartier, Tescano ouvrait chaque soir à Peragnoli une porte dérobée donnant sur une arrière-cour, et là, par un escalier extérieur se terminant en échelle, Furète grimpait jusqu'au toit où, il s'était confectionné une sorte de deux-pièces cuisine tout à fait acceptable.

Du coup, il s'était toujours senti redevable envers Tescano, qu'il appréciait et ce malgré sa mauvaise réputation. Et puis en échange, il devait surveiller son ex-femme pour s'assurer qu'elle n'ai pas de mauvaises fréquentations.

Ce soir-là, la recette sur les marches de Notre-Dame-de-la-Garde ayant été fructueuse, Peragnoli s'était préparé une bouillabaisse sur le réchaud à alcool. Avec un litre de 12°5, il pouvait considérer sereinement l'existence.

C'est au moment où il débouchait sa bouteille qu'il entendit la porte de l'appart de Sophia Manatan claquer.
Quelqu'un sortait.

Un amant pensa Peragnoli.

Il fallait avertir Tescano que son ex-femme avait un amant. Il allait être furax. Car derrière ses tatouages et sa lame de couteau, Tescano était d'une nature très jalouse.
 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 18:45

securedownload[1] New1"Rendez-vous.



Un rendez-vous en début de matinée. A la fraîche. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt après tout.

Et puis l'avantage de se retrouver à 8 h 30, chez elle, c'est que ça laisse du temps pour faire connaissance et pour connaître son monde. Sa décoration intérieure, l'agencement de sa cuisine, sa chambre. Sur le papier en tout cas, ça tenait le route.

Première erreur.

Tu arrives, tu allumes la télé, pour l'ambiance et tu tombes sur Télématin. Oui, ça calme. William Leymergie, il est bien gentil mais pour se mettre dans un état d'excitation, il y a mieux.

Bizarrement, c'est la même question qui tombe : "Qu'est ce que tu bois ?" En général, lors d'un rendez-vous galant, la réponse est a choix multiple : bière, whisky, vodka, rhum et j'en passe. La liste est non exhaustive.

Là, non.

J'ai eu  un choix d'une simplicité effrayante : "Thé ou café ?" J'ai choisi le café.

Deuxième erreur.

 On ne se pose pas la question de l'haleine en fin de soirée après trois bouteilles de whisky et 40 Marlboro. Pourtant aussi surprenant que cela puisse paraître, on se la pose après un café au réveil.

 Sans parler des techniques de séduction qui n'ont absolument rien à voir. Il semblerait dorénavant acquis qu'on ne propose pas un pas de danse à une heure si matinale. Ce serait déplacé. De manière générale, on ne séduit pas de la même façon à 10 heures du soir qu'à 8 heures du mat. Je l'ai appris à mes dépens.

Ce fut ma troisième erreur.

 Du coup, je me suis surpris à poser des questions étonnamment idiotes. Le manque de fluidité dans mes gestes était évident. Le fait de bâiller était aussi un handicap palpable. Signe d'ennui vraisemblablement, ce qui n'était pas du tout le cas. En tout cas, pas pour moi.

Autre point marquant : les codes changent. Au cours d'un rendez-vous, à une heure raisonnable, il y a toujours un copain ou une copine  mis au parfum, qui vous appelle pour vous sortir de ce guêpier. Au cas où... Mais qui vous appelle à 8h du mat ? Personne.
En tout cas personne ne m'a appelé ce matin-là. Pour mon plus grand malheur. Et le sien.

 Malgré tout, en début d'après-midi, on a trouvé notre rythme de croisière. Elle m'a raconté sa vie. Ses rêves d'enfant. Elle jouait à la marelle en cours de recrée quand elle était gamine. Un mariage trop tôt. Un divorce trop tard. Des enfants merveilleux.

 Desperate Housewives est sa série culte parce qu'elle trouve qu'elle "ressemble beaucoup à Susan Mayer dans la vie même si sexuellement parlant, ce serait plutôt Gabrielle Solis". Étonnamment, cette dernière remarque a tout fait basculer et on s'est retrouvé au lit, d'un coup d'un seul.

Une tornade.

Au bout de deux heures, j'ai levé la tête pour tomber nez à nez avec sa photo de mariage posée sur la commode où on la reconnaissait très bien à côté de Tescano. J'ai su tout de suite que c'était ma quatrième et dernière erreur.

Une erreur fatale.

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 16:20

imagesCA84PAJU"Léger accent italien. Elégante de la pointe de l'escarpin aux cheveux permanentés blond vénitien. La cinquantaine. Pas plus. Une gravure de mode pour dames friqués sur le retour.

Padovano se força à ne pas bouger d'un pouce. Toute son éducation et deux mille ans de politesse issue d'une culture indo-européenne le poussaient à s'effacer pour la laisser pénétrer dans le commissariat.

- Que désirez-vous ?

Il s'était forcé de donner à sa voix un ton
sévère, entre l'adjudant de quartier et la préposée à l'état civil dans une mairie de sous-préfecture. Le résultat ne fut pas à la hauteur de ses espérances, le sourire de la visiteuse s'en accentua même davantage. Malgré tous ses efforts, il ne put masquer une éjaculation précoce.

- Permettez-moi de me présentez, je suis inexcusable de ne pas l'avoir fait. Je suis Valentine Porticelli, milanaise de naissance comme mon accent déplorable à du vous l'apprendre, je suis une amie de votre épouse ainsi que de votre charmante belle-soeur.

Padovano s'effaça. Jamais Béatrice ne lui avait parlé de Valentine Porticci.

- Vous êtes amies depuis longtemps ?

Parvenue dans son bureau Valentine Porticci lui fit face avec une grâce désuète.

- Quarante-huit heures.

- Vous avez l'amitié rapide. Que voulez-vous ?

- Je souhaite porté plainte contre Ricardo Letellier pour coups et blessures.

Il se mit à suer instantanément. Un vrai con. Plus qu'un vrai con. Un supercon : voilà ce qu'il était. Un hypercon plus exactement.

Difficile de dire à cette brave dame qu'il connaissait déjà les tenants et les aboutissants de l'histoire. Il fallait joué serré. Tellement serré qu'il ne faudrait même pas joué du tout.

Pour Ricardo, ce n'était peut-être pas la fin de la fin du monde, cette chanson que Padovano chantait à tue-tête sous la douche et qui le mettait en transe, mais c'était la fin des haricots !

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 01:57

imagesCA57G8LM"Si vous n'avez jamais vu quatre abrutis en train de se faire valoir auprès d'une ancienne fiancée, cette soirée était un prototype.

Toursalino avait fini par oublier Audray qui l'avait rappelé sept fois depuis son arrivée Il essayait de faire comprendre à quel point le Karaoké était nécessaire à la survie de la culture française et à quel point lui, Toursalino était nécessaire au Karaoké.

Grosso modo, vous l'aurez compris, c'était lui le seul génie dans l'histoire.

Il décrivait maintenant hystériquement les étapes mouvementées  de son curriculom vitae depuis les années collège. 1994, une saison comme chanteur pour Jovial Frosties. 96 : Le comeback dans la chanson comme chanteur et parolier pour le groupe Give us a name, un groupe qui ne confirma pas les espors mis en lui. 2004 : Renonçant définitivement au spectacle, il prit la présidence de l'Amicale des mineurs. Avant de finir sur une dâte majeure (octobre 2009) où il avait arrêter de picoler. "Au début, ça paraît très dur mais après c'est le contraire, tu te sens beaucoup plus équilibré."

"Equilibré toi ? Arrête, équilibré c'est moi, je revendique le mot..." Minoudot avait saisi la balle au bond, il avait réussi à piquer la parole à Toursalino, ce qui était déjà un exploit

La famille. Voilà le maître mot de la nouvelle vie de Minoudot qui après avoir vécu plus ou moins bien successivement  avec Suzanne, Françoise, Nathalie et la Tahicienne Loula. Il avait enfin trouvé le bonheur avec Marjo et la sérénité dans sa vie de couple. "J'ai eu un petite fille qu'on a appellé Léa et le plus drôle c'est que depuis je n'éprouve plus le besoin de tromper ma femme."

De la fauxculrie à ce point-là à des vertues allucinogènes parce que dans sa longue et prétentieuse descripton de ce qui était un couple modèle. Minou omettait soigneusement de mentionner ses aventures d'après mariage, je veux parler dans le désordre et sans préférence de Maryse, Marie-Ange, Anne-Sophie et j'en oublie bien évidemment.

Le seul à ne pas trop mentir était Antoine, comme souvent d'ailleurs. Il n'avait pas réussi dans la musique et il le disait, le badminton avait été un fiasco, il l'admettait. La vie n'avait pas été toujours marrante mais il n'avait pas perdu espoir pour autant.

Quant à moi, j'essayais avec une objectivité exemplaire de décrire à Amélie les années effroyables qui avaient suivi son départ. Les rendez-vous manqué et puis une petite lueur d'espoir le jour où j'ai rencontré Marie-Hélène tout en poursuivant ma carrière chez Quick. Bref, j'avais maintenant une vie sinon sereine, du moins assumé et plein d'aventures palpitantes.

En gros, vous l'aurez compris, il y avait quatre façons de voir, quatre interprétations selon si on voulait séduire ou pas, quatre façons de jouer avec le passé.  

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 16:58

imagesCAQHM2ZC"La première fois que j'avais vu Amélie, c'était en 1952, à l'angle de la rue des Recolettes, sous la croix verte de la pharmacie, elle était vendeuse dans une librairie gauchiste. Elle m'avait convaincu de la nécessité de lire un ouvrage fondamental pour le XXème siècle, Le voyage d'Hector de François Lelord.

Elle m'en avait vendu douze exemplaires pour moi et mes amis. Manuel Ferreira soudain très intrigué par mon angouement philosophique était lui aussi tombé amoureux du livre.

Mais Amélie n'était pas seule dans sa vie, elle vivait avec un type remarquable André Toursalino, étudiant en troisième année sup de co à Vincennes. Celui-ci avait sur la vie des idées extrèmement fortes essentiellement axé sur le fait de bouger cette société. Il projetait de monter un happening collectif pendant les vacances de Pâques pour savoir selon son expression si "oui ou merde c'était possible de faire du théâtre de rue à Monestiés." Il cherchait des compagnons pour cette aventure exaltante. Nous nous sommes précipité.

Le public semblait apprécié notre travail malheureusement quand Brice Poulpin, pour symboliser la mort de la propriété privé vida un tube de mayonnaise Amora dans le casque d'un contremaître, on avait du écourter la représentation au plus vite. Nous arrivames à la conclusion que les choses finiraient par bouger un jour, mais que ce serait très très long.

Malheureusement pour moi, il y avait une ombre au tableau, malgré l'amitié profonde que je portais à Toursalino et l'admiration que j'avais pour sa culture et son talent, j'étais tombé odieusement amoureux de sa fiancée. Le mot enfer était faible pour décrire les tourments qui étaient les miens.

Nous vivions en communauté dans un camping-car que nous louait gratuitement le père de Guillaume Villandreux au camping municipal de la Tamarissière. Emplacement 347. Juste en face de la famille Renard.

C'est à ce moment-là qu'on avait rencontré Lombard. Quand on ne le connaissait pas bien, on pouvait croire à un crétin des Alpes, c'était simplement que pour lui le mal n'existait pas. Un vrai poète ce Babar. La première fois qu'on l'a vu, il était en train de culbuter sa copine dans les toilettes du chateau de Versailles. Un type comme ça, nous ne pouvions pas le rater.

Depuis, on était cul et chemise. Il sera là ce soir avec Toursalino et Minoudot. La fine équipe.

Le coeur des hommes.

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 16:56

imagesCAX9959U


"O
n s'est connu
au lycée mes copains et moi en 1994, lors d'une ballade à Pouzounac pour mettre la main sur la dame blanche.

De cette expédition homérique est née une amitié de vingt ans qui nous a entraîné dans toutes des aventuresplus excitantes les unes que les autres : Le rock&roll, la prise de conscience politique, l'éveil psychédélique, la révolution sexuelle.

Ça n'a pas toujours été facile à vivre, surtout dans nos rapports avec les femmes. Mais on était tout de même des pionniers et si c'était à refaire, on le referait.

Mais aujourd'hui que reste-t-il de cette époque sans pareil ? Que sommes-nous devenus ? Avons-nous perdu nos rêves ? Sommes-nous encore capable d'un grand amour ? D'amitié ? De générosité ? D'intelligence et de clairvoyance ?

Il aurait été plus simple de se retrouver à la salle des fêtes de Carmaux mais je savais que mon meilleur ami Dario Secoïa mourrait d'envie de me présenter sa nouvelle conquête. Ensuite, nous devions  passé prendre notre meilleur ami André Toursalino qui était en répétition mais celui-ci malgré son immense talent avait grossièrement oublié la soirée. Il nous avait quand même dit : "Mais qu'est-ce que vous faites habillé comme des gugus-là."

Gugus, Toursalino avait toujours le chic pour les expressions vexantes. Comment faire comprendre à Amélie qu'on avait pas jugé son récital unique dans le Ségala suffisamment important pour lâcher une vulgaire répétition.

Le grand agité qui nous a rejoins avec les fleurs c'est mon meilleur ami Manuel Ferreira, ça n'apparaît pas comme ça mais il peut aussi être charmant. Quant à l'autre à côté qui avait trouvé si fin de rester en jean pour cette soirée de gala c'est Antoine Lombard, mon meilleur ami.

Vous vous demandez certainement pourquoi j'ai autant de meilleurs amis, mais parce que sont vraiment mes meilleurs amis.

Une vieille appréhension commençait à me gagner parce qu'on ne pouvait jamais sortir en groupe sans que les vannes fusent et qu'un ton stupide et ironique soit de rigueur et je n'avais vraiment pas envie que cette soirée-là soit gâchée.

Une soirée gâchée d'ailleurs, Amélie nous ayant laissé en plan dans les loges sans pouvoir fêter les retrouvailles. Marie-Hélène avait d'ailleurs beaucoup rit quand je lui avais raconté la soirée, elle avait cité abondamment Freud et parlé d'acte manqué, bref, je dormais enfin d'un sommeil agité quand le téléphone sonna :

- Salut, c'est Toursalino, tu fais quoi ? On vit la soirée de l'année mon vieux, on est au Cotton avec Amélie et Dario, rejoins-nous demain à la maison, allez je t'embrasse et embrasse Marie-Hélène pour moi."

Marie-Hélène n'a pas apprécié évidemment. A cause d'un passé mal digéré j'étais en train de mettre en danger mon présent. Car il faut bien reconnaître que depuis le concert d'Amélie, je me sentais bizarre, comme submergé par trop de souvenirs désordonnés.

J'allais revoir Amélie Dubois. Vingt ans après, j'avais de nouveau la boule au ventre et les larmes aux yeux.

Un cas typique de comportement retrosexuel.

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 16:09

imagesCAYBLST7"Il n'y avait personne.

Minoudot poussa la barrière et avança vers la maison.

22 h 37. Françoise aurait dû être là. Il tendit le bras et le battant de la porte d'entrée s'écarta. Il entra. Il pointa son calibre à deux mains comme dans les séries télé où les types passent plus de temps à brandir des flingues qu'à discuter philo, et fit tourner la poignée de la porte de la cave.

Un homme était recroquevillé sous l'escalier, ligoté. Minoudot lui enleva le sparadrap et attaqua l'interrogatoire :

- Qui êtes-vous ?

- Andréi Tolsteï.

Un accent à couper au couteau. L'âpreté des syllabes annonçait l'Europe centrale. Du serbo-croate sans doute.

- Qui t'envoie ?

- Moi pas comprendre quoi toi dire.

- Toi bien comprendre, dit Minoudot, toi parler sinon rester cave.

- Ne faîtes pas cela, dit le serbo-croate, cela serait à la fois maladroit, inefficace et contraire à l'humaine tendance poussant tout individu à venir en aide à son prochain. J'ajoute que cela pourrait vous placer juridiquement dans une position délicate qui ne manquerait pas de vous attirer quelques ennuis, car tout magistrat serait en mesure de vous inculper pour non-assistance à personne en danger.

- Bien dit, intervint Minoudot, vous vous débrouillez pas mal avec la langue française pour un serbo-croate.

- Je ne suis pas serbo-croate, je suis né à Romorantin, de père picard et de mère cévenole. C'est là-bas que Josiane Berthelot m'a engagé.
 
- On y vient. Qui t'a ligoté ?

- Tescano m'est tombé dessus, j'ai rien pu faire.

- Vous allez me dire ce que vous recherchez là ou je vous colle trois balles dans la tête.

- Avec votre pistolet à bouchon, vous auriez du mal mais je vais vous répondre quand même.

Une vague d'humiliation submergea Minoudot. Il se souvint de l'histoire du type qui braque une banque et se fait gronder par le caissier car, sur le papier qu'il lui a remis et où il est écrit "filez-moi la caisse sans faire d'histoire", il y a cinq fautes d'orthographe.

Tolstei enchaîna : "Je m'appelle en réalité Gaston Loubrac, je suis peintre paysagiste. Mais je me débrouille pas mal en langue, je peux faire le Sicilien, le Calabrais et je baragouine trois dialectes des hauts plateaux tibétins et le patois du bas Languedoc. J'étais professeur de linguistique à Harvard. Josy m'a demandé toute une sorte de détails sur vous pour réaliser une poupée gonflable réaliste.

- Ue poupée gonflable, dit Minoudot, étonné.

- Oui, une poupée gonflable. Une reproduction d'un corps humain employé comme jouet sexuel et possédant plusieurs orifices comme la bouche ou l'anus afin de permettre une pénétration.

- Une poupée golflable, re-dit Minoudot, toujours sous le choc.

La seconde suivante, il se retourna d'un coup.

Un bruit.

Cela venait d'en bas, sous le plancher. Une plainte. Oui, il en était certain. quelqu'un se plaignait ou gémissait peut-être. Il descendit et surpris Gilbert Lapentti et Hélène Mac Pherson en train de copuler.

En levrette !

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 00:08

imagesCA5T1R2J"Quarante huit heures plus tard, Gigi fit la connaissance d'Hélène Mac Pherson.

C'était  une femme d'une soixantaine d'années, raffinée et élégante. On sentait à la voir qu'elle avait davantage marché sur des terrains de golf et des
moquettes d'ambassade que sur le ciment d'un garage.

Une vie rangée dans le Connecticut jusqu'à cinquante balais, puis d'un coup d'un seul, Hélène Mac Pherson avait décidé de vivre pour l'aventure.

Elle avait capté la confiance de tous les croupiers du casino de Lacaune en perdant des millions de dollars chaque soir pendant huit jours. Sa réputation de plus mauvaise joueuse de poker du canton avait été rapide à établir. On l'appelait le pigeon et, chaque soir, il y avait un minimum de quarante candidats pour jouer contre elle ; la direction de l'établissement avait dû donner des numéros d'ordre.

Lorsqu'elle eut perdu plus de vingt-cinq millions, Mac Pherson jugea qu'elle avait appâté suffisamment et pensa qu'il était temps de ferrer. elle joua ce soir-là contre quatre propriétaires. Le premier possédait une quincaillerie à Tanus, le deuxième des plantations de maïs à Pampelonne, le troisième une mine de nickel au nord du Michigan et le dernier quatre manoirs et une affaire immobilière faisant un chiffre d'affaires de cent vingt millions de livres sterling.

Lorsque, à trois heures du matin, Mac Pherson quitta la table de jeu, elle possédait une affaire immobilière, une quincaillerie, une plantation de maïs et une mine de nickel.

Elle ne regretta pas sa mise de fond initiale et conclu que les arnaques les plus simples étaient les meilleures. Cependant,  à partir de ce jour, elle commença à éprouver de la difficultés à trouver des partenaires.

Le seul qui voulait l'affronter en fait, n'était autre que Gigi Lapentti.

Gigi avait vu en Mac Pherson l'occasion de se refaire. Et d'une, parce qu'il sentait qu'il était en veine. Et de deux, parce qu'il avait toujours rêvé de posséder une mine de nickel. Sans parler de la  quincaillerie qu'il pourrait toujours refourguer à Ricardo Letellier, vu que les ustensiles l'avaient toujours botté. Et puis, il ne fallait quand même pas déconner, la place d'une femme était à la cuisine ou à l'assemblée nationale, pas à une table de poker. Il allait la plumer en deux coups de cuillères à pot, c'était évident.

Gigi avait donc hâte d'en découdre parce que le rêve était donc à portée de mains.

Et Gigi était le type d'hommes qui avait toujours cru en la beauté de ses rêves... 

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 16:17

photo-3 0349"Montée sur le trône en 1957, la reine Anne devait marquer son règne par une conduite parfaitement dissolue qui mortifia la faible partie de ses sujets qui attachaient encore quelque importance à la reine.

La rumeur publique lui reconnut six amants, mais chacun sait que la rumeur publique est toujours très en deçà de la réalité ; elle en eut deux cent quatre-vingt-dix-sept.

Elle devait donner naissance un soir d'avril 1978 à un garçon qui ne vécut pas mais annonça qu'elle avait déjà une fille prénommée Solange.

Elle avait conçu cet enfant avec le fils d'un garde-barrière de la ligne Carmaux-Albi au cours d'un arrêt impromptu du rapide. L'enfant grandit à Carmaux- sud et dès les premières années manifesta un tempérament puissant et irrespectueux. Bien qu'élevée par des nurses et des gouvernantes de la meilleure société, elle parla couramment l'argot des faubourgs dès l'âge de quatre ans et voulut, dès cette période, devenir championne de boxe.

A l'âge de huit ans, elle comprit tout ce que ce rêve avait d'irréalisable, et décida sous les conseils avisés de Ricardo Letellier de devenir tortionnaire dans un camp de prisonniers à Moulares.

Pendant quelques semaines, elle caressa également l'idée d'être chef de gare puis, jusqu'à son adolescence, rêva d'être prostituée dans un bastringue pour marins.

A sa puberté, elle coucha avec un capitaine de corvette de soixante-trois ans, fan de Daniel Guichard et grand amateur de fessée, qui passait sa retraite dans une propriété à Cagnac-les-Mines.

Puis, après quelques aventures épisodiques, elle devint Miss Saint-Privat, ce qui l'étonna guère, ayant toujours eu l'intuition qu'elle appartenait à une catégorie de gens possédant un destin hors série. Et qu'elle deviendrait un jour, une star.

Une star locale, tout du moins.

Mariée à dix-neuf ans avec un joueur de polo aux oreilles décollées et à la mâchoire proéminente, elle ne tarda pas à le tromper avec une ribambelle de gardiens, de chauffeurs de taxi et de pickpockets professionnels qui envahirent le château de Solages ou plus exactement ce qu'il en restait, l'essentiel de l'édifice ayant été transformé en parkings.

C'est en voyage d'affaires à  Chicago, qu'elle avait décidé de revenir à Carmaux pour passer les fêtes. L'occasion idéale, pensa-t-elle, de retrouver LombardTescano et toute la clique.  

Le moment idéal surtout, de se souvenir de ses souvenirs ...

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 14:00

securedownload[2]"Vous êtes Minoudot ?

- C'est moi.

- Bienvenue chez nous, cher monsieur. Esther Douglas, responsable de cet établissement. Excusez-nous de toutes ces précautions, mais notre clientèle apprécie ces mesures qui permettent la discrétion la plus totale. Vous désirez boire quelque chose ?  Josiane Berthelot va descendre dans quelques secondes.

- Qui vient ici ? demanda Minoudot.

Esther Douglas se servit un petit verre de ce qui semblait être une eau de vie de poire.

- Mais... nous avons toute la ville. J'entends par là, la meilleure société de la ville, celle tout au moins qui sait que le plaisir est souvent synonyme de complications, ceux qui ont certains problèmes amoureux... Venez dit-elle, je vais vous montrer la maison.

Il fut déçu par les premières chambres : c'était les mêmes décors et les mêmes gadgets que partout, salles de tortures, chevalet, chaînes, etc. Elle l'amena devant une porte et l'ouvrit.
- Je crois que vous allez être surpris dit-elle.
Entrez.

Il entra et fut surpris.
Sur le lit, entièrement nue, Josiane regardait le plafond, immobile.

- La ressemblance est troublante dit-il. Jolie travail. C'est en quelle matière ?
- Un mélange de soi naturelle et de plastique à moulage instantané ; la texture reproduit exactement l'impression de la peau. Touchez.

- Extraordinaire dit Minoudot, mais je voudrais connaître la raison de tout cela.
- Très simple : si vous avez envie de coucher avec la femme de votre meilleur ami, une défunte, une actrice célèbre, il suffit d'apporter une photo et votre rêve se réalise.
Il sourit.

- Bien imaginé. Et vous avez des clients ?
- Innombrables. Vous seriez étonné de connaître notre succès.
- Que vous demande-t-on de reproduire ?
- C'est très variable.

 Les veufs inconsolables nous demandent parfois de reproduire leur chère défunte, des fils nous demandent leur mère, des frère leur soeur ; la plupart fixent leur choix sur des actrices, certains sur des femmes illustres. Nous avons dans nos réserves une Jeanne d'Arc, une Marie-Antoinette, une Carla Bruni.

 Un comptable nous a demandé de lui procurer son chef de bureau. Il y a une infinité de possibilités. De plus, pour parfaire l'illusion, vous appuyer sur le bouton à la tête du lit, un magnétophone se met en marche, ilest fixé sur le diaphragme du mannequin.

Minoudot tira un paquet de cigarettes de sa poche.
- Tout cela est passionnant, mais il me reste une dernière question à vous poser : pourquoi avoir fabriqué un de ces mannequins à l'image de Mme Berthelot ?
Esther se mit à rire.
- Pour une première approche en douceur. Essayez, dit-elle, vous m'en direz des nouvelles. Vous avez remarquez que toutes ces dames sont complètes...

Minoudot ferma les yeux.
- Je ne suis pas intéressé. C'est vous que je veux. L'original.
- Mais, je ne vous connaît pas.
- Je m'appelle Marc Minoudot, j'aime la franchise, le naturel, les Celtics de Boston et le whisky.

Il rajouta en partant cette phrase lapidaire : Suivez-moi ! 

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Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin