"Le triangle de Karpman montre qu’il est souvent difficile de sortir des jeux psychologiques : sauveur, victime, persécuteur.
En fait, on joue des rôles et 80% des coachés sont des victimes. C’est à dire que ce qui leur arrive n’est pas de leur faute. Difficile de leur en vouloir car notre société est bâti sur ce principe.
Ce rôle est confortable et surtout il n’engendre aucune remise en question ou en cause. Puisque l’autre est le responsable, je préserve mon identité, excepté que je n’évolue pas d’un iota.
Autre rôle : celui du persécuteur. C’est celui qui sait, qui commande et qui va pointer du doigt ce que vous ne faites pas bien. En fait, il va avoir une action sur la victime.
Cela étant, la victime peut attirer les bonnes grâces d’une troisième personne : le sauveteur. C’est celui qui vous tend la main, qui vient vous aider, parfois même quand vous ne l’avez pas demandé.
Quand nous sommes dans ce triangle, tant que nous n’avons pas une vision claire afin de nous en sortir, nous y restons.
Pour la route, une petite histoire qui représente à merveille ce triangle :
Au supermarché, afin d’être tranquille une épouse achète une BD à son fils mais naturellement, celui-ci insatisfait, en réclame une seconde… Et là, que se passe-t-il ? La maman mécontente refuse et le petit se met à pleurer et à hurler.
Bref, il joue au persécuteur et sa maman endosse le rôle de victime. D’ailleurs, à un moment donné, sa maman fera appel à un sauveur en disant : "Tu va voir, quand nous serons à la maison, j’en parlerais à ton père."
Et le pied est mis dans le triangle infernal.
Effectivement, une fois à la maison, elle rapporte à Olivier : "Oh ton fils m’a joué une sérénade dans le magasin. Quelle honte ! Je ne savais plus ou me mettre."
Et là que décide le père ? Il pousse une soufflante à son fils. Il élève la voix tellement fort que le gamin fond en larmes. Maintenant le père joue le rôle de persécuteur, l’enfant de victime et la maman va prendre naturellement le rôle de sauveur en disant : "Mais chéri , qui t’a demandé de crier de cette façon ?"
Que va-t-il se passer ? Olivier commence à se disputer avec sa femme, alors elle devient persécutrice : "Oui c’est toujours de cette façon là que cela se passe…"
Lui devient victime : "Ecoute, il faudrait savoir ce que tu veux, est-ce que c’est une éducation… ?"
Alors l’enfant, à un moment donné, va se mettre à pleurer en disant : S’il vous plaît ne vous disputez-pas !
Et là l’enfant tient le rôle de sauveur à son tour.
Cela signifie que lorsqu’on se trouve dans le triangle, quand on a endossé l’un des rôles, alors souvent, il faut se préparer à vivre tous les rôles car c’est ainsi que cela marche !
Si on vous dit "Vous savez ce n’est pas de ma faute, parce que …", on vous invite à rentrer dans le triangle afin que la personne joue le rôle de victime et vous de sauveur. Là, il est urgent de sortir de ce triangle afin de passer dans un autre dénommé "pouvoir, puissance, permission".
Ce qui nous emmène tout droit au second triangle : pouvoir, puissance, permission.
La notion de pouvoir est simple. Elle est très bien illustrée dans le film Spider Man, lorsque l’oncle d’un jeune enfant lui dit : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Vous inversez cette phrase et vous avez exactement la définition du pouvoir.
Le premier rôle du coach est de rendre l’autre responsable et lui rappeler une règle de jeu très claire : nous sommes les premiers responsables de ce qui nous arrive dans notre vie et nous ne devons accuser ni les autres ni le contexte.
La puissance, c’est jouer sur la notion de talent, c’est voir les talents de la personne et ceux qu’elle doit développer pour passer à un niveau supérieur. En clair, c’est aller chercher chez la personne ce qu’elle va pouvoir mettre en place pour se sortir de la situation. C’est puiser dans ses ressources.
Autre point, si une personne ne progresse plus, stagne ou régresse, c’est qu’elle est bloquée sur sa qualité première. Elle use et abuse de ce qu’elle sait faire.
Un exemple : si je coache un manager autoritaire (être autoritaire est une qualité, excepté quand je ne sais plus faire que cela et qu’alors cela commence à me desservir), il va falloir que j’aille chercher la qualité inverse c’est à dire le pardon.
Et quand mon manager sera aussi talentueux dans l’art de pardonner qu’il est dans celui d’être autoritaire, j’aurai une personne puissante. Cela renvoie à la notion de charisme qui est la capacité de pouvoir adopter un comportement à ses différents extrêmes. Plus j’ai une palette large et plus je prends de la puissance.
Enfin, en ce qui concerne la notion de permission, beaucoup de personnes ne s’autorisent pas à être différentes, à changer de pensées ou de comportements et alors là, le rôle du coach est de leur octroyer des permissions.
Le reste n'est que litterature...