"LE SOUVENIR EST UN POETE, N'EN FAITES PAS UN HISTORIEN."
- Recommandation de Mamie -
"Pour la dernière tournée à Bordeaux, on avait décidé de réserver une suite royale avec champagne millésimé, fraises de Plougastel, cigares cubains, caviar béluga et tutti quanti ...
Oui mais non.
Comme tous les palaces étaient complets, on a du se rabattre sur un Hôtel "Première Classe" à 40 € la nuit.
Détail : Pour avoir les clés, il a fallu signer au préalable une clause stipulant que si on fumait une cigarette dans la chambre, on aurait droit à deux nuitées de pénalité... Le tout pour dormir au milieu des putes et des migrants...
Chienne de vie.
Du coup, foutu pour foutu, on est allé faire un tour au casino.
Bonne idée.
"C'est court la vie.
Ma mère avait l’une des plus belles voix de son époque. Elle interprétait des opéras-comiques aussi bien que des chansonnettes à la mode. Quand elle a connu mon père, il était très jaloux, il ne pouvait pas supporter de la voir dans les bras du ténor. Comme elle était très paresseuse, elle ne s’est pas fait prier pour arrêter : elle avait un poil dans la main qui lui servait de canne, ma mère, elle préférait se promener, voyager, ne rien faire, chanter quand bon lui semblait…
Ma vie, quand je la revois…
Quand on a été ruinés, maman a repris son tour de chant. Elle s’accompagnait elle-même ai piano et elle poussait la mélodie après le numéro du jongleur :
« Si tu le veux ô mon amour
Ce soir dès que la in du jour…
Ensuite elle se levait et, avec l’orchestre, chantait la Tosca ou le grand air de Louise. Dans les Années folles, notre vie se passait en chansons.
Ma mère avait le génie de m’affubler ! Et toujours des chapeaux. Elle m’en avait fabriqué un tellement tartignole qu’on m’avait surnommée « L’oeuf de Pâques ». Des chapeaux, je vous dis… Avec de la fourrure, on ressemblait à des Mongols.
Les Années folles… Elles méritaient bien leur nom, chez nous. Je courais les galas avec Charpini et Brancato. On écoutait Lucienne Boyer, Fréhel, des airs qui nous arrivaient d’Amérique…
On allait souvent chez Mistinguett. Elle me disait :
- Paulette, chante-moi quelque chose.
J’y allais de mon refrain. Elle nous aimait bien et nous on l’admirait. Vous ne vous rendez pas compte, aujourd’hui, de ce que ça repuésentait d’utre admis chez Mistinguett. Je m’étonne encore qu’elle nous ait reçues, étant donné qu’on ne pouvait pas lui rapporter quoi que ce soit. Parce qu’elle était radine.
Au milieu de son entrée, Mistinguett avait posé un grand cadre doré. Au dessus, il y avait une pancarte : Ne m’apportez ni fleurs ni bonbons, mettez un petit billet… on accrochait un billet de cinq francs.
Quand on dit : « Vous avez eu de la chance, Paulette, vous avez toujours travaillé », on se fourre le doigt dans l’oeil. Heureusement, ma mère veillait au grain. Du coup, je n’ai jamais eu besoin d’imprésario. J’ai toujours défendu le bout de gras toute seule.
Je me souviens qu’en Allemagne, on voyait chaque jour, à chaque heure que les nazis préparaient la guerre. Il y avait d’énormes restrictions et un plat unique par semaine dans tous les restaurants. Il fallait être le gouvernement français pour avoir des yeux et des oreilles aussi bouchées. Pierre Larquey est même allé prévenir notre ministère de la Guerre à son retour de Berlin. Il leur a dit : « Méfiez-vous ! » On lui rigolé au nez.
Dans Berlin, des hauts-parleurs gueulaient à tous les coins de rue, comme dans le Dictateur de Chaplin. A chaque discours la vie se figeait. Plus un mouvement. Les trams, les gens, tout juste s’ils n’étaient pas pétrifiés. Quand les discours commençaient, il fallait s’arrêter et tout laisser en plan. rester immobile. Écouter les aboiements.
C’est ensuite que j’ai rencontré Charles Boyer. Il avait du charme, il était gentil, très érudit… Mais pour la bagatelle… tintin !
Mon mari ? Ma mère ne l’aimait pas. Elle disait :
- C’est un rustre ! Il a de la paille dans ses chaussures.
Quand j’ai dit que je n’avais pas d’assurance sociale ?Le type m’a regardée avec des yeux ronds, il a ouvert la bouche comme un poisson sur le sable et il a fait venir tous ses collègues des. bureaux voisins. Ils étaient au moins dix.
J’ai pensé : quel succès, ils viennent voir la vedette… »
Pas du tout. ils venaient regarder la bête e zoo, l’oiseau rare, le cas spécial.
A l’époque, il y a avait des attractions dans les cinémas à l’entracte. C’est là que j’ai connu réel, Damia, Marie Dubas et Piaf…
Mon regret ? C’était pas pour moi que les bonhommes soupiraient : « J’aime mieux l’avoir dans mon lit que le tonnerre . »
Le mot de la fin ? C’est court la vie. Alors si en plus on s’invente des tracas.
Le temps est gris. Il faut que je classe mes vieilles photos et que j’épluche les carottes pour le sauté de veau. Est-ce que j’ai mis mon champagne au frais ? C’est une cuvée spéciale, à mon nom. Je le bois à votre santé."
"On ne va pas vous la faire à l'envers, "La madeleine d'Hélène" a été un fiasco complet.
Mais on a décidé de ne pas se laisser abattre et de repartir au combat.
Aujourd'hui, nous vous proposons le premier épisode de notre dernière création : "Les douze mois de Mamie". On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher.
Bonne lecture et bonne année à tous.
"MA MAMIE M'A DIT"
Spectacle nostalgique
COLLECTION "COMEDIE"
Mamie n'a jamais été Zlatanée !
Mamie doit travailler plus pour gagner plus
Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes
Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie
La petite maison close dans la prairie
COLLECTION "THRILLER"
Landru a invité Mamie à la campagne...
Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot
COLLECTION "SAGA"
Mamie et les cigares du pharaon
Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte
COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"
Mamie boit dans un verre Duralex
Mamie ne mange que des cachous Lajaunie
COLLECTION "COUP DE COEUR"
Mamie et le trésor de Rackham le Rouge
COLLECTION "DECOUVERTE"
COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"
24 heures dans la vie de Mamie
COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"
Mamie embarque sur le Potemkine
COLLECTION "FRISSONS"
COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"
Mamie voulait revoir sa Normandie !
COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"