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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 16:59

47u7u8qj"L'amour passion d'Hugo.

 

 "Je m’enferme avec ton souvenir, je vais vivre avec ta pensée.

Je pourrais mon ange passer une nuit entière avec toi ! Comprends-tu cela ? Sens-tu tout ce que contient ce mot ?

Une nuit ! Je te sentirai dormir dans mes bras ! Je veillerai pour la première pour la première fois, heureux et enivré, sur cet adorable mystère de ton sommeil.

 Oh ! les anges doivent t’entourer quand tu dors ! Je tremble presque devant de pareils bonheurs, car c’est mieux que le paradis, et dans de semblables instants, le ciel doit être jaloux de la terre !"


 A qui s’adresse cette lettre ? Léonie Biard ?

Le lecteur doute comme ma Mamie a douté.

 Comment Léonie aurait-elle osé si souvent gravir l’escalier de l’immeuble, sonner, affronter le regard des domestiques, prendre le risque, pour se rendre jusqu’au cabinet de travail où à la chambre de Hugo, de rencontrer l’épouse, sa jeune fille, les fils devenus grands ?

 Invraisemblable, en vérité. Mamie oubliait le petit escalier discret qui donnait directement accès au cabinet de Victor. Nous savons que d’autres visiteuses l’ont emprunté, nombreuses.

 C’est par là que Léonie courait se jeter dans les bras de l’amant. Mamie est même certaine que parfois, pour le voir, elle était prête à jouer le tout pour le tout.


 Adele, elle, ferme les yeux.

Juliette de son côté se proclame jalouse de toutes ces femmes qu’elle devine rôdant autour de Hugo. Elle ne soupçonne pas l’essentiel qui est Léonie, mais va, Mamie est formelle, jusqu’à redouter Hélène d’Orléans.

 Jalousie, que d’erreurs on commet en ton nom !

De Léonie, ma Mamie ne sait pas grand chose. Sauf qu’elle est mariée et que son mari va demander la séparation de corps et de biens. Elle sera condamné aux dépens. La garde des deux enfants est dévolue au mari. La mère ne sera autorisée à les voir qu’une heure par semaine.

 Pauvre Léonie !

 

 Hugo est alors au plus bas. La mort de Léopoldine avait marqué la plus profonde douleur qui ait étreint son coeur d’homme. Le flagrant délit qui suivit aura signifié l’humiliation la plus cruelle qu’ait pu lui infliger la vie.

 Le miracle avec Hugo, c’est que cet homme foudroyé, loin de ployer les épaules, va précisément en ce temps-là commencer son oeuvre en prose la plus considérable. Une telle force de caractère semble si invraisemblable que notre esprit se refuse à le croire.

 Les faits sont là. Au plus fort de l’affaire Biard, Sainte-Beuve écrit à Pavie que le mari d’Adèle "travaille enfermé à l’on ne sait quelle oeuvre dont il espère que l’éclat retrouvera l’aube". L’oeuvre n’est autre que les Misérables.

 

 Léonie sortira du couvent et du scandale brisée. Depuis qu’elle a dû se séparer de ses enfants, c’est vers Victor qu’elle appelle au secours : "Que je suis malheureuse de vous aimer comme je vous aime sans aucun espoir d’avenir !

 Je n’aurai donc su ce que c’est qu’aimer que pour souffrir et ajouter une douleur de plus aux peines que j’ai eu dans ma vie !" Il eût fallu pour se dérober à de tels cris que Hugo fût doté d’un coeur de pierre, ce qui n’était pas. Il est assuré d’aimer Léonie comme il n’a jamais aimé, comme il n’aimera jamais plus.

 Elle lui a "embrasé le coeur" autant qu’elle "incendie sa chair".

 Il n’est que de le lire :

  "Vois-tu, nous sommes un. Dis-toi cela sans cesse. La flamme que je vois luire dans tes yeux est la même que je sens brûler dans ma poitrine. Je te connais jusqu’au fond comme je me connais : mieux peut-être. Je te pénètre. O ravissante contemplation ! Tu es transparente pour moi.

 A travers tes vêtements, je vois ton corps et à travers ton corps, je vois ton âme. Je t’aime parce que tu es une femme, je t’admire parce que tu es un esprit, je t’adore parce que tu es un ange. Oh ! quand tu t’envoleras, emporte-moi !"

  Quant à elle, les épreuves ont à la fois exalté et affiné l’amour qu’elle lui porte. Pour redire à Victor qu’elle l’aime, elle trouve comme Juliette de ravissantes formules : "Ton amour aujourd’hui, c’est ma rougeur ; dans l’avenir ce sera ma pourpre."

"Je voudrais mourir pour un de tes sourires, au risque de ressusciter par un de tes baisers" 

"Ma pensée a des ailes et va d’un souvenir à l’autre comme un oiseau vole de branche en branche."

Et lui  - qui délire :

"Je n’ai qu’un instant. Je t’envoie l’éternité dans une minute, l’infinie dans un mot, tout mon coeur dans : je t’aime."

C’est aussi à Léonie qu’il a écrit la seule de ses lettres où il évoque l’acte physique de l’amour :

"O toi que j’aime, mystérieuse épouse de ma nature et de ma destinée, vois-tu, dans les moments où je pénètre en toi, où nous sommes, moralement et physiquement, tellement mêlés l’un à l’autre que nous ne faisons plus en réalité qu’un seul être, qu’un seul corps, qu’une seule âme, dans ces moments-là, je voudrais mourir, car il me semble que c’est le ciel qui commence..."

 Ma Mamie voit naître la naissance d’une certitude.

 Au-delà de la jeunesse et de la beauté de Léonis, au-delà de cette passion sans limite, c’est l’admiration. Tout de cette femme lui plaît. Et puis, ce qu’il ne fait plus pour Adèle, ce qu’il n’a jamais fait pour Juliette, il sort Léonie et la montre même à ses amis.

 Un amour unique, irremplaçable. Seulement, les heures accordées à Léonie sont arrachées à d’autres et puis, il consacre de plus en plus de temps à sa famille. A ses enfants et à Adèle qui lui est devenue plus proche. Il pense à elle avec une tendresse immense. Le soir, les rencontres avec le roi se multiplient.

 Alors il lui arrive de ne rejoindre Léonie que tard dans la soirée, de rester avec elle jusqu’à une heure du matin et au-delà. Va-t-il en toute hâte rentrer chez lui ? Non, il dirige ses pas... chez Juliette !

 Cet amant comblé, l’homme qui aime cette femme comme - Mamie en est convaincu - jamais il n’en a aimé aucune autre, va la tromper.

 Le lecteur ici n’en croit pas ses yeux : tromper Léonie ? Oui.

 Pourquoi ? La facilité ? Il est vrai que, sans pudeur, des actrices s’offrent à lui. Mais faut-il obligatoirement céder à la facilité ? Le goût de découvrir ? C’est ici probablement que réside l’explication.

 La quarantaine aiguise les curiosités. L’homme en pleine force voit l’âge mûr à sa porte.

 Ce qui le saisit souvent, c’est une précipitation, la hâte d’accumuler sensations et souvenirs : un capital à placer en réserve pour la vieillesse qui va venir. C’est entre quarante et cinquante ans que la sagesse populaire situe le "démon de midi".

 Hugo a quarante-cinq ans.

N’oublions pas que Hugo est l’amant de Léonis depuis près de quatre ans. N’oublions pas non plus que son désir se lasse vite. Rien à voir avec l’amour.

"Car il faut que le corps exulte", dit une chanson de Jacques Brel que ma Mamie aime particulièrement.

 Le sien exultera avec d’autres.

 

 Aventures faciles et éphémères, parfois un peu vulgaires.

Hugo devenu Valmont ?

 Il adresse à une belle courtisane un billet dans l’esprit du boulevard : "A quand le paradis ? Voulez-vous lundi ? Voulez-vous mardi ? Voulez-mercredi ? Craignez-vous le vendredi ? Moi, je ne crains que le retard !"

 Ses carnets de ce temps-là sont pleins de mots d’actrices dont on sent qu’il est devenu le familier - et davantage. un quatrain du 22 avril 1847 résume un état d’esprit :

J’ai près d’une belle,

L’air humble et vaincu.

Je lui dis : Maz’zelle

Et je lui prends le cu

 

Rideau.

 

Collection Mamie raconte Hugo :  Victor et Juliette ;  Victor et Adèle se marient ;  Victor et Adèle ;  Les châtiments de Mamie ;  L'éveil du petit Hugo

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Published by Régis IGLESIAS - dans Mamie explore le temps

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin