"C'est une maison bleue...
Cette maison bleue que décrit Maxime Le Forestier dans une chanson célèbre abrite une communauté hippie située près de San Francisco, en Californie, qui fut le berceau du mouvement.
Qui sont les hippies ?
Le plus souvent des jeunes refusant d'adhérer aux valeurs sociales et culturelles de la société de consommation. Leur refus se traduit par le port de vêtements excentriques aux couleurs bigarrées, l'adoption d'un mode de vie situé aux antipodes des normes de la classe moyenne, ou bien encore la pratique d'une liberté sexuelle que la morale bourgeoise réprouve.
Mais, au delà de simples attitudes anticonformistes, le mouvement hippie prend, au tournant des années 70, une signification plus profonde. Derrière les sympathiques slogans Peace and Love et Flower Power, les hippies font, pour un temps, partie intégrante des mouvements de jeunesse contestataires qui ébranlent l'Amérique et l'Europe. Dès lors, être hippie ne se limite plus seulement à sa laisser pousser les cheveux ou à porter des vêtements à fleurs. C'est aussi souscrire à une volonté radicale de remise en cause d'une société considérée comme intrinsèquement viciée et mauvaise.
Oui mais, comme dit ma Mamie, "Si le côté pacifiste est louable, ce mouvement a aussi connu de nombreuses dérives, l'une des plus sensibles étant l'usage de la drogue. Au départ, la prise de drogue, surtout de marijuana, était censée faire découvrir à l'individu des degrés nouveaux de perception, les paradis artificiels étant supposés favoriser la création artistique. Ainsi , le style psychédélique est-il fondé sur des visions hallucinatoires retranscrites dans les oeuvres d'art. ces visions étaient en particulier déclenchées par l'absorption de LSD, une drogue de synthèse qui faisait un malheur dans les années 60.
C'est d'ailleurs la drogue qui a contribué à la dramatique dégradation qu'à connu le quartier de Haigh-Ashbury, à San-Francisco. Ce quartier où est né le mouvement, était devenu célèbre en 1967 durant l'"Ete de l'amour". Des milliers de jeunes sans travail, la plupart ayant abandonné leurs études s'étaient rassemblés en quête d'un idéal d'amour et de paix spirituelle. On récitait des poèmes, on écoutait de la musique, des "prophètes haranguaient ceux qui voulaient bien les écouter... Je le sais, j'y étais !
Mais très vite, le quartier a perdu de son charme et les hippies leur idéal de pureté originelle. La taux de criminalité à Haigh-Ashbury, la misère s'est installé et c'était la fin du "pouvoir des fleurs". Il y avait même une agence de voyages qui organisait des visites guidées en bus, en indiquant qu'il s'agissait d'un "safari dans Psychédelphie". N'oublies pas les paroles de Le Forestier...
"C'est une maison bleue
Adossée à la colline
On y vient à pied, on ne frappe pas
Ceux qui vivent là ont jeté la clef
Peuplée de cheveux longs, de grands lits et de musique
Peuplée de lumière et peuplée de fous..."
Vous l'avez compris, ma Mamie n'aimait pas les hippies. Papi n'ont plus d'ailleurs.
Rideau.