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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 15:21

9dfyqpv7"Les premiers pas.

 

 A vrai dire, Victor a failli s'appeler Arnaud. Tel était le prénom de l'ami Muscar. Mais Muscar s'était dérobé : Ostende était trop loin, ses responsabilités trop absorbantes.

 Merci Muscar.

 Qu'aurions-nous été faire de cet Arnaud Hugo ?

 A notre Héros il aurait manqué quelque chose, non d'essentiel mais de nécessaire.

 Comme dit Mamie, elles eussent fait défaut, "ces quatre syllabes, Victor Hugo, parfaitement symétriques deux à deux comme pour mieux entrer, sur le rythme, dans la mémoire de la postérité."

 Petit tour de table familial. Son père ? Un père moderne, très proche de ses fils, tenant à s’occuper d’eux dans toutes les occasions de la vie et débordant d’amour pour eux. Sa mère ? Elle quitte Marseille pour Paris. Pourquoi ? Pour qui ?

 Pour Lahorie.

 Pour son amour, Sophie affrontera de grands périls. Elle se fera sa complice, le cachera par deux fois à la police. Elle bravera la morale admise en vivant avec lui sous le même toit. Le doute n’est plus permis : elle a aimé cet homme qu’elle avait connu étant jeune.

 Autant qu’une femme puisse aimer un homme, puisque pour lui, elle a risqué sa vie.


 Comment, après cela, ne pas découvrir ici une évidence ? Venue seule à Paris rencontrer ceux qui pouvaient aider son mari, elle a retrouvé Lahorie, naguère si bienveillant, si amical. Une tendresse esquissée, s’est changée peu à peu en un sentiment plus profond.

 Emerveillée, la froide Sophie Hugo s’est découverte amoureuse - bien mieux : aimée par l’homme qu’elle aimait.

 Dès lors, on s’explique que Sophie, partie pour quelques semaines, soit restée treize mois éloignée de son mari et de ses enfants.

 Treize mois ! Pour accomplir des démarches, vraiment, c’est beaucoup !

 A cet interminable séjour, il n’est qu’une explication et celle-ci se résume en un seul nom : Lahorie.


 Léopold ? L’absence a exalté la force des sentiments qu’il voue à sa femme. La tristesse le mine, il parle douloureusement de ses enfants. "Ton Victor prononcent tous les jours ton nom, sa "ma maman". Il entre, il m’embrasse, je l’embrasse pour toi et lui fait baiser cette place..."

 Si nous lisons un peu vite, nous ressentons l’impression d’un petit garçon qui entre en courant, se jette dans les bras de son père pour l’embrasser.

 Nous devons nous résigner à comprendre que Victor  - dix mois - ne peut que se trouver dans les bras de la servante Claudine. Et s’il embrasse la place blanche laissée sur la lettre, c’est que Léopold a dû  poser la feuille sur les lèvres du bébé. "Je vien de lui donner un macaron, dont j’ai soin d’avoir une provision dans mon tiroir et il s’en va courir en le suçant...".

 Décidément, l’adjudant-major raffole des images hardies.

 Si le petit Victor Hugo court, c’est bien sûr dans les bras du domestique Nicolas. La vérité, c’est qu’il ne comprend plus. Faut-il à sa femme tant de temps pour mener à bien des démarches ?

 

 Finalement, elle le rejoindra à l’île d’Elbe. Et là, que s’est-il passé entre Léopold et Sophie ? S’il faut en croire cette dernière elle aurait appris par la rumeur publique que son mari, profitant de son absence, l’avait trompée.

 Horreur ! Scandale !

 La mauvaise femme, une certaine Catherine Thomas, serait la fille de l’économe de l’hôpital dont il venait - jurera Sophie - "d’être chassé pour malversations.". Qui plus est, dira Sophie, dévoilant délibérément un trait en forme de stigmate, la fille Thomas, "ne possédait rien au monde !"

 Prenons garde. Cette dignité offensée, cette douleur d’honnête femme trompée avec une créature par le mari qu’elle aime, c’est son récit à elle. De fait, elle n’est restée sur l’île qu’un mois. Son départ ? Elle "se décida à repartir, ne se doutant guère que son mari désirait son absence afin de vivre plus en liberté avec sa maîtresse".  Des foutaises.

La véritable explication, c’est Léopold qui nous la livre dans une lettre : "Adieu Sophie. Rappelle-toi que rien ne peut me consoler de ton absence ; que j’ai un ver rongeur qui me mine, le désir de te posséder. Prégusse est bien heureux, il est aimé de sa femme et il la possède. Moi, je ne possède que le chagrin, la douleur et l’ennui. Adieu, je suis tout à toi."


 Nous y sommes. En arrivant sur l’île, Sophie s’est refusée à Léopold. Est-ce parce qu’elle ne voulait pas trahir Lahorie ? Ou bien parce qu’elle s’était à l’avance promis de ne plus s’abandonner à ce désir marital auquel elle ne s’était en vérité jamais résignée ? Peut-être les deux raisons se sont-elles ajoutées.

 A Léopold, elle s’est contentée de fournir l’explication dont tant de femmes se sont si longtemps fait une arme absolue : elle ne voulait pas d’un quatrième enfant.

Léopold en rajoute une couche : "Je n’ai vu dans ton départ qu’une volonté ferme de me fuir, d’éviter les caresses qui t’étaient importunes, de te soustraire à des scènes de ménage que ta tête bretonne rendait beaucoup trop longues."

Tout est dit : Sophie, au lit comme ailleurs, ne supportait plus Léopold.

 Usant avec habileté de tous les prétextes, elle a arraché à son mari l’accord espéré : elle reviendra à Paris. Elle ne repart pas seule. Son voyage lui aura au moins fait gagner de rentrer avec ses enfants. Au moment où Victor quitte l’île, il va avoir deux ans.


 Quel vide pour Léopold !

 Quel accablement, pour cet être si sensible, si "nature" ! Certes, Sophie lui donne des nouvelles. Elle lui parle des enfants, des progrès d’Abel, des tentatives du bon Eugène, des farces du petit Victor. J’aime assez que Victor, à deux ans, soit présenté comme un farceur.

Léopold souhaite encore qu’ils ne se quitteront plus jamais, lui, elle, les trois garçons. Qu’elle abdiquera ses préventions et renoncera à ses froideurs. Il espère.

 Encore.

 

 Pendant ce temps, l’histoire s’est remise à galoper.

 Lahorie définitivement déçu par Bonaparte, est passé de la bouderie à l’opposition déclarée, et de l’opposition à la conspiration. La police de Fouché est la meilleure du monde. Ce qui intéresse Fouché, c’est la recherche de complices. Il en est un qui lui a été désigné comme fort dangereux : Lahorie. Alors, la police le cherche partout. Six agents - pas un de moins - sont lancés sur sa piste. On investit son domicile. On saisit ses papiers. On court à son château. Lahorie reste introuvable.

Pour Sophie, c’est l’angoisse, un chagrin jusque-là jamais éprouvé. Son amant est devenu un homme traqué. Elle rêve de l’aider. Mais comment ? Un soir, on sonne à sa porte.

Elle va ouvrir. Dans la pénombre du palier, elle aperçoit deux hommes qui portent un brancard. Sur ce brancard, Lahorie !

Malade comme un chien, elle va le garder auprès d’elle.

 Ainsi Victor a-t-il découvert pour la première fois l’existence et la personne de son parrain, conduit sur une civière, aussitôt couché dans le meilleur lit de la maison, tendrement soigné par sa mère. Victor est trop petit pour savoir s’il est jaloux. Il est trop petit pour comprendre. A cet âge, on se contente de ressentir. Et il ressent.

  On conduit alors le petit Victor à l’école. L’école, c’est beaucoup dire. En fait, il s’agit d’une manière de garderie.

 Comme il est le plus petit des élèves et qu’on ne sait guère comment l’élever, on le mène, chaque matin, dans la chambre de la fille du maître d'école, Mlle Rose. Or Mlle Rose aime à faire la grasse matinée. Volontiers, elle prend le petit bonhomme dans son lit. Quand elle se lève, elle met ses bas. Il regarde - il aime regarder.

  Victor commence à s’éveiller au monde...


 

Collection "Mamie raconte Hugo"

Naissance d'un géant ; L'éveil du petit Hugo ; Victor et Adèle ; Victor et Adèle se marient

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans Mamie explore le temps

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin