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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:57

LepasducommanditePetitjournal-copie-1.jpg"Un dessin, là, sous vos yeux.

 

 L'un des hommes les plus riches du monde. Sa fortune ? Personne ne la connaît, pas même lui. Calculée en euros, elle dépasserait 800 millions !

 Cet homme, c'est sir Basil Zaharoff, au lendemain de la guerre 14-18, au soir de sa vie.

 mais qui est-il cet homme-là ? Appartient-il à l'une des dynasties de la banque ou de la grande industrie, où la richesse se découvre dans le berceau ? Appartient-il à cette aristocratie où la fortune, de génération en génération est devenue une sorte de noblesse ?

 Non. Sir Basil Zaharoff vient du néant. Du plus bas de l'échelle sociale. Né de la plus misérable des familles. Il n'était rien. Il est tout.

 Ce n'est pas un conte de Mille et une nuits. Cela se passe de notre temps. Nombreux ont été les contemporains de sir Basil Zaharoff. Ma Mamie avait onze ans, quand il est mort.

 Comment une telle ascension a-t-elle été rendue possible ? C'est justement ce que ma Mamie a essayé de découvrir.

 Il n'y a pas un sou à la maison. Alors, on court les rues. Très vite, il faut gagner sa vie. Le jeune garçon se fera donc guide. Qu'est-ce à dire ? En fait, les petits guides de Tatavla savent ce qu'ils font.

 A Constantinople, le quartier de la prostitution se trouve à Galata. Disons de la prostitution normale. Tatavla, ce sont tous les vices interdits, ceux qui conduiraient tout droit en prison en occident. A Tatavla, on s'en tire si on paie. Alors les Européens cherchent un guide. Le petit Basil est l'un d'eux. Il procure ce qu'on lui demande.

Inutile d'insister.

 Un peu plus tard, Zaharoff devient pompier. C'est mieux. En apparence. Parce que les témoins nous disent que les pompiers de Constantinople, jusqu'à la fin du XIX ème siècle, ont ressemblé plus aux bandes de gangsters américains des années 30. Dès qu'un incendie éclatait, ils accouraient, moins pour se servir de leurs pompes - à peu près hors d'usage - que pour piller consciencieusement la maison qui les avait appelés.

 Le troisième stade la carrière de Basil Zaharoff, ce sera l'exercice du métier de changeur. On le verra derrière une petite table compter inlassablement des billets avec ses longs doigts. Certains ont affirmé qu'il magouillait.

 Au vrai, toute cette période de la vie de Zaharoff reste très floue. Autour d'elle, une zone d'ombre qui permet toutes les suppositions. Certains biographes parlent d'un vol très grave, d'une fuite en Angleterre, de prison, d'évasion, d'assassinat. Toute sa vie, dans divers journaux du monde entier, Basil Zaharoff lira cela.

 Regardons-le, Basil Zaharoff. Il est mince, un peu trop élégant, un peu trop obséquieux.

 Il plaît aux femmes, mais il est célibataire. Il ne se veut arrêté par aucun lien, aucune entrave. La vie, il a l'intention de la prendre de force. Pour cela, il faut être libre.

 Le moment est propice. Les Balkans sont en révolte contre la Turquie. La Russie, elle, qui se veut protectrice des Slaves opprimés, est en guerre contre la Turquie. Les Grecs, qui brûlent d'entrer en guerre aux côtés de la Russie, sont contenue par l'Angleterre. Le résultat est là : chacun s'arme. 

 L'Autriche-Hongrie, qui se sent concernée dès que la Russie avance une pièce sur l'échiquier, vote un crédit de 60 millions de florins en vue d'armements. Bref, c'est la course.

 L'armée grecque ne cesse de voir grandir son arsenal.

 De là, on comprend mieux de quel terrain d'action idéal va bénéficier Zaharoff. L'une des spécialités de la maison Nordenfeldf est un sous-marin, le premier du genre. Malheureusement, les grands Etats rechignent devant cette arme nouvelle.

 Les grands, mais les petits ? Ici entre en scène M. Zaharoff.

 Il démontre avec tant de talent au gouvernement grec les qualités de ce sous-marin - et en même temps, il propose de telles facilités de paiement - qu'on le lui achète. Victoire !

Au gouvernement, il soulignera le danger que représente le sous-marin en possession de la Grèce. Par voie de conséquence, le gouvernement turc commandera deux sous-marins à M. Zaharoff. Mais ces deux sous-marins turcs vont apparaître comme une menace que la Russie ne peut supporter. Alors, la Russie commandera plusieurs sous-marins à la maison Nordenfeldt.

 Eclatants, ces débuts.

 Quatre ans après, on dira des merveilles sur ce jeune Grec qui a déjà considérablement élargi son champ d'action. Et qui veille.

 

 Le principal adversaire de la firme Nordenfeldt, c'est un Américain, un certain Maxim, Hiram Maxim. Un ancien boxeur devenu ingénieur et qui, lui aussi, fabrique de l'armement. Il propose une mitrailleuse, un chef d'oeuvre de m"canique. Logiquement, Maxim devrait supplanter partout Nordenfeldt et son fusil. Mais il y a Zaharoff.

 Le duel Zaharoff-Maxim va durer deux ans.

 Premier épisode : deux représentants de Maxim doivent produire la fameuse mitrailleuse à un concours de tir en Italie. Mais le jour du concours, les représentants de Maxim brillent par leur absence.

 La veille au soir, un "inconnu" a visité avec eux tous les établissements de nuit. Pour le moment, ils gisent ivres morts sur leurs lits. En l'absence de la mitrailleuse Maxim, l'arme Nordenfeldt fait merveille au concours.

 Second épisode : Hiram Maxim présente lui-même sa mitrailleuse à Vienne. Après quelques centaines de coups, le tir devient irrégulier, puis s'arrête entièrement.

 Maxim démonte l'arme. Il s'aperçoit qu'elle a été sabotée. Plus rien à faire. Maxim devra se replier vers l'Angleterre avec sa mitrailleuse invendue. Dans ses souvenirs, il évoque cette hsitoire comme "la plus grande mésaventure de sa vie".

 Achevé le duel Maxim-Zaharoff. Maxim lui-même baisse les bras. Il s'en va trouver son adversaire dans sa chambre d'hôtel. Le résultat de l'entretien ? La société Nordenfeldt et la société Maxim disparaissent pour faire place à la Maxim Nordenfeldt.

 De la nouvelle firme, basil Zaharoff devient le principal vendeur. Avec, sur chaque affaire, une commission importante. D'ores et déjà, sa fortune est commencée.

 

 Un champ d'action immense s'ouvre à Zaharoff. Et d'abord, c'est la Russie. Il va se lancer littéralement à sa conquête. De quelle manière ? En utilisant la corruption.

 Quand il arrive à Saint-Petersburg, en 1888, un grand-duc, directeur de l'artillerie russe, préserve farouchement son indépendance. Difficile de l'aborder. mais il a une maîtresse, une célèbre danseuse. Quatre mois après son arrivée, Basil Zaharoff est entré dans l'intimité de la danseuse. Elle est folle de lui. Naturellement, elle présentera le beau Grec au grand duc. Une semaine plus tard, la première commande part pour Londres.

 La corruption, Zaharoff ne la réserve pas à la Russie. Il en use dans toutes les capitales. Dans une ville des Balkans, il arrive un lundi. Il se fait annoncer au ministre de la Guerre. Il est reçu. Alors s'engage ce dialogue :

 - Je ne vous ai laissé entrer que pour vous dire de ne plus perdre votre temps. Vos offres ne m'intéressent nullement

- vous réfléchirez ! Je reviendrai vous voir demain jeudi.

- Ne vous donnez pas cette peine. D'ailleurs, demain n'est pas jeudi, c'est mardi.

Demain est jeudi.

 - Mardi.

 - Parions, Excellence. Je parie 100 000 francs avec vous que demain est jeudi.

 Naturellement, le ministre gagne le pari. Son pays deviendra le meilleur client de la Maxim Nordenfeldt. Qu'il achète un lustre sans valeur pour 150 000 roubles, qu'il offre un yacht à un ministre pour dix livres sterling, la manoeuvre est la même. Elle réussit souvent.

 

 Dans l'association Maxim-Nordenfeldt, l'homme fort, c'est Maxim. En 1890, Nordenfeldt se sépare de lui. Choix difficile pour Zaharoff. Il ne semble pas avoir hésité. Il restera avec Maxim et deviendra son conseiller pour les ventes. Toujours à la comission. La fameuse mitrailleuse Maxim apparaît comme inviolée, incontestée. Et que de terrains d'utilisations ! C'est la guerre partout et l'âge d'or de l'expansion coloniale.

 L'argent qu'il gagne, Zaharoff s'en sert pour acheter des actions de la société Maxim. Il devient peu à peu un gros porteur. Si gros qu'il peut se présenter un jour à Maxim et lui déclarer : je ne suis plus votre employé, mais votre associé. Bon gré mal gré, Maxim devra entériner la nouvelle situation. Désormais, l'ancien guide de Tatavla retient des suites dans les palaces internationaux. Il sillonne l'Europe en train de luxe. 

  Un soir, dans son sleeping du train Zurich-Paris, il ne parvient pas à chasser de son esprit un visage de femme. Une heure plus tôt, il dînait au wagon-restaurant et, cette femme, il la regardait.

 Elle était assise en face d'une dame de compagnie. Elle avait "des yeux tristes, une petite bouche rouge d'enfant que l'on vient de gronder". La jeuen femme n'a touché à aucun plat. Une question discrète au maître d'hôtel l'a renseigné : il s'agit de la duchesse de Marchena, cousine du Roi d'espagne.

 Le maître d'hôtel s'est penché, a expliqué que le duc n'avait pas voulu quitter son appartement et que, même, on disait qu'il était un peu fou. 

 Maintenant, debout dans le couloir du wagon-lit, il ne trouve pas le sommeil. Le train roule dans la nuit. soudain, le bruit d'une gifle, des cris, une porte qui bat. La jeune femme du wagon-restaurant apparaît, en déshabillé de nuit. Elle court vers Basil :

- Monsieur, je vous en prie...

Elle est hors d'elle, tremblante.

- Cachez-moi, je vous en supplie, mon mari veut me tuer.

- Entrez, dit Zaharoff.

 Elle a ouvert la porte de sa cabine. Elle s'y engouffre. Dans le couloir silencieux et désert, il est seul. Quelques secondes et voici le mari, un petit homme au visage maigre. furieux, il s'approche de Zaharoff, lui demande s'il n'a pas vu sa femme. Avec un grand calme, Zaharoff répond négativement. Le duc regarde du côté de la cabine, hésite. Si l'on était en Espagne... Mais l'on n'est pas en Espagne. Et puis il y a la tranquillité immense de Zaharoff. Il n'insistera pas. Il s'en ira.

 Alors seulement, Zaharoff rentre dans le compartiment. Il trouve la duchesse à demi évanouie, la rassure.

- N'ayez pas peur. Remettez-vous. Il ne vous sera fait aucun mal. Je vous le promets.

 Capital, cet épisode. Le coeur de cet homme de glace vient de s'éveiller. Il ignore tout du phénomène qui vient de le frapper. En fait, pour la première fois, il aime.

  Le merveilleux de l'affaire, c'est qu'ils era payé en retour. Cette femme malheureuse, mariée à un déséquilibré qui finira dans un asile d'aliénés, trouve la paix auprès de cet homme dont la force la rassure. Désormais, la vie de Zaharoff sera rythmée par ses rencontres avec Maria del Pilar.

 Trop rares, à son gré, ces rencontres. Il traverse l'Europe pour la voir quelques heures. Ils se retrouvent tantôt à Genève, tantôt à Paris, à Venise ou à Saint-Sébastien.

 Chaque fois, un rituel identique. Une voiture aux stores baissées s'arrête devant la grille d'une villa. Une femme voilée en descend. A une fenêtre, Basil Zaharoff attend. Quand on a interné le duc, Zaharoff a cru que son heure avait sonné. Mais la duchesse ne voulait pas d'une vie irrégulière.

- J'attendrai, a dit Zaharoff.

 

 Cet homme amoureux ne néglige pas les affaires. Grâce aux relations de la duchesse, il équipe l'armée espagnole. Le marché, semble-t-il, a représenté un milliard de nos francs.

 Maxim est ensuite racheté par Vickers, une firme d'envergure internationale. Son paquet d'action va se gonfler. Il continuera à en acheter. Il entrera au conseil d'administration et sa carte finira par porter ce titre, qui est comme un bulletin de victoire : Basil Zaharoff, administrateur délégué de la Vickers.

 Elle continue, la folle course aux armements.

 Mais maintenant, on en est plus aux petits bakchichs d'autrefois. Plaisanterie, les lustres à 150 000 roubles ! M. Zaharoff s'est adapté. C'est qu'il a pignon sur rue, maintenant.

 Il habite à Paris, près du parc Monceau. meubles rares, tableaux de prix, personnel stylé. Le guide de Tatavla est devenu une figure du Tout-Paris. Ma Mamie a jeté un oeil sur l'annuaire de l'époque, il mentionne : "Zaharoff, Basil, titulaire d'ordres étrangers.

 Là, du 41, avenue Hoche, il tire les ficelles. Il a compris qu'il y avait mieux que les pourboires, les petites entreprises de corruption. Il se sert du plus puissant de tous les leviers : l'action directe sur l'opinion.

 Si vous ouvrez des journaux français à cette époque, vous lirez : "Au Reichstag, on vote une augmentation du budget de l'armement". En France, une autre campagne commencera : nous laisserons-nous distancer par l'Allemagne ?

 Peser sur les journaux, acheter le concours des journalistes, cela suppose beaucoup d'efforts. Mieux vaut acheter des journaux. C'est ce que fait, à Paris, Basil Zaharoff. Il prend une position dans le quotidien Excelsior, qui ne cessera de refléter les points de vue des marchands de canon.

 Une plaque tournante, décidément, le 41, avenue Hoche, en 1914. M. Basil Zaharoff a maintenant soixante-cinq ans. Avec son crâne dénudé, sa barbiche blanche, il a belle allure. il est reçu partout, honoré. C'est un grand de ce monde.

 Mais, à date fixe, il part toujours pour quelque capitale européenne. devant chez luis 'arrête toujours la voiture aux stores baissés. Et à une fenêtre, il attend toujours cette femme qu'il n'a cessé d'aimer.

 Le fou, dans son asile, ne se décide pas à mourir. On ne divorce pas d'un fou. M. Basil Zaharoff attend toujours.

 Depuis quelques années, la richesse ne lui suffit plus. Il lui faut les honneurs. Il est trop lucide, trop sceptique, pour s'y attacher réellement. s'il les souhaite, c'est pour Maria drl Pilar. pour elle qui l'attend et qu'il attend. Alors, il fonde un foyer pour les marins français et cela lui vaut la croix de la légion d'honneur. Il fonde une chaire d'aérodynamique à l'Université de Paris, il passe officier. le 31 juillet 1914, un décret paraît à l'Officiel :

Basil Zaharoff commandeur de la légion d'honneur. Le decret est signé Poincaré. Motifs : services exceptionnels.

 Le jour même, Jean Jaurès est assassiné. C'est la guerre. Cette guerre-là, peut-être que Basil n'y est pour rien. Il y a des machines qui s 'emballent d'elles-mêmes, sans que l'on ait besoin d'encourager leur accélération. Mais pour la Vickers et pour Zaharoff -, c'est le jack-pot.

 L'influence financière, la richesse, pour Basil Zaharoff, débouchent sur l'influence politique. Il se lie d'amitié avec Lloyd George, ministre des armements, et reste son ami intime quand celui-ci devient Premier ministre.

 A Paris, le cabinet d'Aristide Briand lui est largement ouvert. Tout a commencé un jour de 1915. Il s'agissait d'une affaire de munition. Aristide Briand a reçu Basil Zaharoff. L'entretien terminé, le visiteur a pris congé. Mais, silencieusement, il a posé une enveloppe sur le bureau du ministre. Il s'en est allé.

 Briand a ouvert l'enveloppe : elle contenait un million pour les veuves de guerre. Aussitôt, Briand a couru à la porte rappeler Zaharoff.

 Trop tard, il était parti.

 L'un des épisodes les plus extraordinaires de la Première Guerre mondiale est celui qui concerne la Grèce. Briand pense que le moment est venu d'attirer la Grèce dans le conflit pour alléger le poids de la guerre à l'est. Briand fait appeler Zaharoff, lui expose la situation, la stratégie à mettre en place et confie qu'il ne peut, dans cette campagne d'opinion, mettre que 350 000 francs. C'est peu, très peu.

- Très bien, dit Zaharoff, je mettrai le reste.

 Et il le met. Disons que ce reste pèsera très lourd. Simplement, Zaharoff a créé une agence de presse qui inonde la Grèce de nouvelles favorables à l'Entente. Il ne faut que quelques mois pour que le président soit chassé et emporté l'adhésion de la Grèce.

 Le Temps, au cours de l'été 1918, imprime que "depuis le début de la guerre, M. Basil Zaharoff a sacrifié au moins 50 millions - des millions-or - à la cause des Alliés". Mais qui estimera les sommes que les Alliés lui ont fait gagner ?

 Quand la guerre s'achève, sa fortune est devenu incalculable. C'est alors qu'il est fait baronet, qu'il devient sir Basil. C'est alors que les honneurs s'abattent sur lui. Les plus grands ordres du monde lui sont décernés.

 Quelque chose a changé dans sa vie. il a acheté le château de Balaincourt à Arronville. Que ce soit avenue Hoche ou à Balaincourt, il ne vit plus seul. Bravant l'opinion, la duchesse est venue le rejoindre. Mais le fou ne veut toujours pas mourir.

 Est-ce la retraite pour Zaharoff ? Il a soixante et onze ans.

 Il vit avec la femme qu'il aime. Il réserve toute son affection aux deux filles de la duchesse, il les a mariées, il en fait ses légataires universelles et l'on dit que l'une d'elles lui ressemble singulièrement. L'inaction pour Basil Zaharoff ? Dérision. Il se sent plus jeune que jamais.

 Son rêve nouveau : un rêve d'empire.

 On arrive à ceci, qui est fantastique : en plein XXème siècle, un homme va s'offrir une guerre, une guerre personnelle. L'apothéose pour Zaharoff qui a été mêlé a toutes les guerres des autres.

La Turqui est à terre, c'est un fruit mûr dans lequel la Grèce doit mordre. Ce sera un échec et là, on va l'attaquer de partout. Zaharoff s'enfermera dans le silence.

 Le silence mais pas l'inaction. Car ce diable d'homme va procéder au regroupement de plusieurs sociétés anglaises qui deviendront la British Petroleum, la B.P, l'un des grands du pétrole mondial. Il a vu, il a senti que l'avenir était là.

 Il a acheté pour Maria del Pilar une grande villa à Beaulieu. Quand ils sont tous les deux, ils s'en vont à Monte-Carlo. C'est amusant, Monte-Carlo. Sir Basil rencontre parfois le prince Louis II. Un homme charmant. Louis II se plaint que, depuis 1641, la principauté a perdu la plupart de ses droits. Il se sent pas trop le vassal de la France. Il en souffre.

- Je vais arranger ça, dit Zaharoff.

 Quelques mots à Clemenceau et l'affaire s'arrange. Monaco retrouve ses droits.

 Un jour, l'idée vient à Zaharoff : et s'il achetait Monaco, pas la principauté, mais la Société des bains de mer ? Ce qu'il fait, moyennant 150 millions. La société était déficitaire, elle redevient bénéficiaire. Zaharoff l'administre de sa main de fer. Il n'est plus question de pensions pour les vieux habitués ni d'indulgence pour les joueurs. Une demande lui demande une recette pour gagner.

- Ne jouez pas, madame, répond-il.

 Au mois de juillet 1923, c'est enfin le télégramme tant attendu : le duc de Marchena est mort. Une année à attendre. Et puis sir Basil et Maria del Pilar quittent le château de Balaincourt pour se rendre à la mairie.

Le maire va procéder à leur mariage. 

 Dix-huit mois plus tard, une mauvaise grippe la frappe. En quelques jours, la maladie fait des progrès foudroyants. Elle meurt.

- Dix-huit mois, c'est court, dit seulement sir Basil.

Pour lui, il le sent bien, tout est fini. Il est vieux. Il n'a pas d'amis. Les journées sont longues. Sir Basil Zaharoff mourra à Monte-Carlo en 1936. On ne parlera pas beaucoup de sa mort. Les vivants l'avaient oublié. Peut-être comme on oublie les cauchemars.

Quant à ceux qui avaient éprouvé directement le feu des innombrables armes qu'il avait fabriquées, comme dit justement ma Mamie, ils n'étaient plus là pour donner leur avis. 

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Published by Régis IGLESIAS - dans Mamie explore le temps

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
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Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

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La petite maison close dans la prairie

 

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Mme de Pompadour

Générique de fin