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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 16:36

4bs080vk"Un coup de foudre.



 L'histoire d'une rencontre relatée par l’homme qui était au premier rang ce soir-là, extrait :
 


 

 "Cécilia est mon seul problème", m’avait-il confié en prenant ses fonctions. Invite moi à dîner avec elle, chez toi", trancha-t-il. 

 Un mois plus tard, Cécilia n’était plus là. Nous parlâmes de l’opinion un peu, des actions en cours beaucoup, de celles à venir plus encore. Et soudain il me lança : "
Et ce dîner ? J’ai besoin d’un bon bain de copains. Et que l’on rie et que l’on chante. Je suis libre mercredi. Sophie et toi, l’êtes-vous ?


 

 Tout se fit donc à la hâte. Puisqu’il voulait un dîner en chansons, j’invitais Julien Clerc et Carla Bruni, des artistes que j’aimais, à l’opposé de ses fréquentations musicales habituelles. Lorsque j’annonçai la liste des invités à Nicolas, il eut en arrivant à Carla, quelques secondes de silence.

 

 Il est des blancs téléphoniques plus parlants que les mots. Je le questionnai sur elle : "Je ne la connais pas mais j’aime ses chansons", avoua-t-il. Était-ce déjà un signe ? J’appelai Carla. "Amène ta guitare, dis-je, tu donneras l’aubade au Président." Je ne croyais pas si bien dire…  


 

 Carla vient d’une autre planète, celle des êtres envoûtants. De longues formes brunes qui, lorsqu’elles vous approchent, vous ensorcellent et vous téléportent sur leur terre où l’oxygène est poésie et l’hydrogène, beauté.

 

 Est-ce la race qui l’habite, l’intelligence qui l’anime, le sens critique qui la guide ou le talent qu’elle a de chaque chose, de chaque instant, de chaque mot dont elle use comme d’une arme pour vous faire pleurer ou rire d’une seule rime ? Qu’importe, croiser Carla est toujours croiser le fer.

 

 Nicolas est en acier tremper, Carla est de diamant, le mélange ne pouvait être que destructeur ou fusionnel. Deux personnages shakespeariens se rencontrant ne pouvaient qu’en rester là, ou écrire ensemble un poème. Carla arriva la première. Je remarquai qu’elle avait troqué ses talons hauts pour une paire de ballerines. Carla ne marche pas, elle glisse. De là à ce qu’elle glisse dans votre vie, il n’y a qu’un pas. Elle n’occupe pas seulement l’espace mais le temps.

 

 Il s’arrête, suspendu, à cette voix qui est à elle seule un instrument de musique. Envoûtante et parfois si fragile : la voix de son être.

 

 Quelques mots et vous êtes prisonniers de ses griffes de velours. Nicolas sonna le dernier, portable à la main. Préoccupé mais chaleureux à son habitude. A peine assis, le téléphone réveilla la réserve générale. 
"L’amour ?" lui lança Carla.
"Non, le boulot", répondit Nicolas. 

Un ange passa. Etait-ce déjà Cupidon ?


 

 Ainsi se dessina un jeu inattendu de séduction entre les deux fauves, chacun, tour à tour, marquant son territoire en titillant l’autre. Assaut d’humour, piques provocatrices, reparties de charme. Le courant passa. Il va électriser le dîner. Leur première rencontre se faisait à l’instant.

 Et pour nous en live. Nous vivions sans le savoir une rencontre qui fera toutes les unes ! Je proposai de passer à table. Le plan de table allait de soi, Carla à la droite du Président, Sophie à sa gauche.

 

 La joute s’enflamma de plus belle. L’entrée à peine desservie, Nicolas s’adressa à Sophie : "Pardonnez-moi un instant. J’ai deux mots à dire à ma voisine." Comme attiré par un aimant, il orienta sa chaise vers Carla. Le geste fut si soudain et si naturel qu’il ne choqua personne.

 Pas même la maîtresse de maison à qui son invité tourna le dos la soirée entière. Ils étaient seuls au monde.

 

 Nous, nous étions "Au théâtre ce soir", on jouait du Marivaux version XXIème siècle, un Marivaux où l’humour se fait amour, où l’humeur se fait bonheur et les dialogues, insoutenable légèreté de l’être. Nous en vînmes aux inconvénients de la célébrité. Piquée au vif, la Bruni releva le gant.

 

 Nous en étions déjà au tutoiement : "En matière de peopolisation, tu es un amateur. Ma rencontre avec Mick (Jagger) a duré huit ans de clandestinité. Nous avons traversé toutes les capitales du monde et jamais un photographe ne nous a surpris. 

 
"Donne-moi ta recette", demanda Nicolas.

 
"Très simple. Je le déguisais au gré de mes envies. Un jour la barbe, le lendemain la barbichette, le surlendemain la moustache et toutes les coiffures les plus folles". 

"Et moi, dit Nicolas, comment me déguiserais-tu ? En béret basque, baguette sous le bras". 
"Je trouverai mieux".

 

 Carla venait de planter sa première banderille aux couleurs de la jalousie. La réponse fut sèche. "Mais comment as-tu pu rester huit ans avec un homme qui a des mollets aussi ridicules ?". Rires. Nous étions sous le charme, sentant que sous nos yeux se déroulait un moment d’exception.

 

 L’amour était dans l’air, palpable, envahissant l’espace, Nicolas le premier en oublia le temps. Carla eut comme un rappel à l’ordre : "J’ai le sentiment d’être ta blind date ce soir, mais ne t’y fie pas, ta réputation te sert d’épouvantail". 

 


 "Ma réputation vaut la tienne. Et je la connais bien Comme je te connais bien, sans t’avoir jamais vu. J’ai tout compris de toi. Dans tes chansons tu joues les dures parce que tu es tendre, tu fais l’amour parce qu’on ne te la fait pas. Tu joues les jolies cœurs parce que tu as l’âme belle.

 

 Je sais tout de toi parce que je suis tellement toi. A une exception près, qui me ravit : enfin une femme belle qui fume et qui boit". 

 

 Un silence que nul n’osa rompre et Nicolas acheva ce qui fut, sans qu’il le pense encore, sans qu’elle le sache encore, sa première déclaration.  "Le 1er juin, tu vas chanter au Casino de Paris, tu vois je connais même ton programme. Ce soir-là, je serai au premier rang et nous annoncerons nos fiançailles. Tu verras nous ferrons mieux que Marilyn et Kennedy".


 

 La scène se jouait au second degré et cependant tout allait être vrai, comme si, acteurs d’eux mêmes, il disait un texte écrit par le destin sans se rendre compte que c’est leur vie qu’ils s’offraient.


 

 Leur bavardage reprit mais il n’était plus batifolage. L’un et l’autre paraissaient emportés par une attraction les dépassant, comme guidés par un aimant géant. Aimant ! Comme la langue française fait bien les choses… Nicolas et Carla tissaient déjà des projets communs.

 

 Il paraît qu’à l’heure de notre mort, on voit se dérouler en accéléré le cours de notre vie passée. Un coup de foudre vous offre l’inverse : l’accéléré de votre vie à venir. Preuve que l’amour est une naissance. 

"Carla, une chanson !" dis-je pour revenir sur terre. Je me trompais de direction nous allions nous envoler.


 

 Les mots de Carla sont des caresses du cœur, ils vous parlent à voix basse de ce que vous avez vécu à haute voix. Et le charme se fait arme. Nicolas ne l’écoutait pas, il se laissait envoûter vers après vers, note après note. L’irréversible se fit là, à cet instant de grâce.

 

 Je compris ce qui m’avait fait provoquer la rencontre de ces deux êtres. Ils étaient programmés l’un pour l’autre. "Carla, donne moi ta chanson", dit-il en guise d’applaudissement. "Pour quoi faire ?" "Comme modèle. Nous faisons le même métier. Séduire avec les mots. Toi en chansons, moi en discours".

 

 Et il déclama le texte comme il l’aurait fait en meeting, du haut de son pupitre. Piquée au vif, la rebelle pris enfin sa guitare et chanta, les yeux dans les yeux de Nicolas. Lorsqu’elle en arrive à… "autorités", qu’elle dit avec la voix de Marilyn susurrant "Happy Birthday, mister President", nous comprîmes que ce n’était plus du théâtre.

 

 Etrange cœur à cœur qui nous était offert sans impudeur, sans mystère, sans mièvrerie, sans cachotteries. Deux adultes retrouvant la fraîcheur de l’adolescence, incapables de lutter contre cette attirance qui les envahissait.

 

Soudain le Président se tourna vers la chanteuse et lui chuchota quelques mots à l’oreille. Nous ne pûmes rester sur notre faim. "Dis nous Carla", dis-nous. Elle refusa presque rougissante avec cette chance d’avoir l’âge de sa beauté, à cet instant dix-huit ans. Nous nous tournâmes en chœur vers Nicolas : "Dis-nous, Nicolas", dis-nous." Non, répondit-il, sauf si elle m’y autorise". 

 

 Elle ne lèvera pas son veto. 

 

Il y eut un long silence, le calme après la tempête des sentiments. Nous étions sous le choc, nous étions sous le charme... Lorsque, le lendemain matin, Sarkosy m’appellera pour me remercier, je lui demandai en retour de m’avouer son chuchotement. "Je lui ai dit : Carla, es-tu cap à cet instant, devant tout le monde, de m’embrasser sur la bouche ?"


 

 Jamais le premier soir, mais il y aura une vie d’autres soirs".

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Published by Régis IGLESIAS - dans Amour

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin