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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 13:51

Radio47"Aujourd'hui Rolland Courbis nous fait l'amitié de passer à table. Ses techniques, méthodes, ses subtilités tactiques, la mise en condition dans les vestiaires, les anecdotes édifiantes, tout est passé au crible, morceaux choisis :

 Bonjour Rolland, vous avez que sur ce blog on ne manie pas la langue de bois, aussi on ne vas pas y aller par le dos de la cuillère, alors comment détruire l'adversaire ?


 Il suffit de placer ses joueurs d'une certaine façon quand on a pas le ballon et d'une autre quand on se restructure pour attaquer. Utiliser des trajets originaux pour brouiller les cartes.

 Je m'explique : Quand tu vas à Monaco, pour perturber Manu Amoros, un droitier jouant à gauche, tu mets en face de lui un arrière gauche gaucher dans sa zone pour lui bousiller toutes ses habitudes et ainsi empêcher la première relance de l'équipe adverse, pion essentiel sur l'échiquier tactique.

 Et tu vois vite en face de la surprise, de l'inquiétude puis un sourire plus ou moins jaune d'une équipe qui se demande ce qui se passe dans cette situation inhabituelle voire inédite.

 En fermant le robinet, on évite peut être une énorme inondation.

 Pareil quand tu dis à Luigi Alfano de ne pas quitter Omar Sène, le leader bis du PSG : là, tu détruis le système Ivic. Sène, ce n'est pas un robinet, c'est un carrefour et Luigi se transforme en agent de police pour faire la circulation.

 Pour contrer Manchester et ses deux avions à réaction Yorke et Cole qui multipliaient les appels croisés en profondeur, je place deux arrière centraux à l'envers. Un gaucher à droite et un droitier à gauche pour être sur le bon pied  de fermeture. Je revois encore les têtes de Gallas et Berizzo ! Victoire 1/0 sur un but... de Gallas !

 Personne ne s'en est aperçu, je n'ai rien déclaré, rien expliqué mais cela a été une énorme satisfaction professionnelle sur le plan tactique.


 D'autres exemples ?

 Vestiaire trop chauffé en été, eau froide dans les douches en hiver, pelouse mal tondue ou trop arrosée. Donner des ballons d'une autre marque pas tout neufs et pas très bien gonflées à l'échauffement.

 Pendant que l'entraîneur se plaignait auprès du délégué, il ne se concentrait pas sur les consignes à donner à son équipe. Tout bénéfice pour nous. Ont dit qu'un match de haut  niveau se joue sur certains détails, nous on essayait de récupérer le plus de détails possibles.

 Et comment construire ?

 On répéte systématiquement les gammes avec discipline. Ce que j'appelle le qui fait quoi, quand, où, comment et pourquoi. On confond trop souvent organisation et tactique. Exemple : une équipe de pétanque est composée d'un pointeur, d'un milieu et d'un tireur. Ca c'est l'organisation.

 Quand il faut tirer ou pointer, ça, c'est aux joueurs de le décider : c'est la tactique. Une tactique, c'est l'intelligence ou la stupidité que l'on intègre à l'intérieur d'une organisation.

 Toulon ?

 Super apprentissage, ca me donne les bases pour aller plus tard dans les grands clubs. Aujourd'hui je considère que j'ai encore des progrés  à faire mais j'en connais quand même un rayon. Je sais ce qu'il ne faut pas faire et comment présenter les choses. Je suis capable de mettre tous les atouts de mon côté.

 Ton truc ?

 Je parle aux joueurs comme j'aurais aimé qu'on me parle et me motive à l'époque.

 Avec qui ça n'a pas marché ?

 Ginola !Il y avait certaines préparations musclées et ça gueulait : la motivation ne nous tombait pas dessus au hasard. Et un jour, en plein discours, au milieu de mots très durs, je me rends compte qu'il en manque un, je retrouve mon Ginola dans le coin des douches en train de se coiffer, de se remettre les mèches en place.

 Je me pinçais, je croyais rêver, je n'ai pas eu la patience. Il pompait toute mon énergie. Or dans l'analyse que je peux faire du métier d'entraîneur, je considère que tu as 25 litres d'essence et d'énergie pour tes 25 joueurs. Quand tu as un Ginola, il t'en bouffe 24 à lui tout seul ! Réfléchis bien à ce qu'il te reste pour les autres... 

 Un lieu ?

 Le Touquet, c'est là que se cultivaient la sympathie, l'affection, la solidarité qui te permettaient peut être de faire un dernier effort à la 85ème minute d'un match dont le résultat serait peut être le tournant de la saison.

 Un objet ?

 Le portable mais il faut l'interdire durant certains moments comme la promenade ou le repas. Je tiens à ce que les joueurs discutent, échangent. Combien de match Dalger et Onnis nous ont-ils fait gagner en mettant au point quelques stratégies simplement autour d'un café ?

 Un moment ?

 L'apéro.  Idéal pour créer des liens. J'avoue que celui qui se couchait tôt m'inquiétait. Je revois encore deux hollandais arriver au dernier moment le premier soir à l'apéro, ils commandent un lait fraise ! J'ai failli m'étouffer et je n'étais pas le seul. Pardo et d'autres cadres ont eu vite fait de leur faire goûter et aimer les traditions de la Provence...

 Une équipe ?

 Endoume. On cultivait des valeurs à l'ancienne. Combien de matchs a-t-on gagnés avant de les commencer ? Il y avait 4 ou 5 marioles dont José Anigo qui ne craignaient rien ni personne. Jamais ils ne se sont dégonflés sur un terrain et à ce niveau c'était parfois brûlant.

 Avant les matchs à l'extérieur, ils avaient la manie de se renseigner sur l'endroit et la façon dont s'échauffaient les équipes qu'on rencontrait. Et surtout de quel côté du terrain ils aimaient le faire. Immanquablement ils sortaient les premiers et occupaient cette zone...

 Et quand les adversaires pourtant chez eux arrivaient et réclamaient leur territoire, ils récoltaient dans un premier temps une bordée d'injures et dans un second temps deux ou trois pastissons. J'en arrivais même à être gêné !


 Un joueur ?

 Ibou Ba. Un gamin plus qu'attachant. A la suite d'une rencontre avec un marabout, il s'est mis à vouloir me convaincre qu'il fallait aller rapidement au stade Lescure enterrer la corne d'une bestiole à l'intérieur du rond central pour qu'elle porte chance à Bordeaux ! Vite fait, bien fait...

 Quelque mois plus tard en revenant avec l'OM, mon premier souci a été d'enlever ce gris gris la veille du match, pour qu'il ne porte plus bonheur aux Girondins. On l'a retrouvé sous 30 centimètres de terre. On sautait de joie comme si on avait marqué trois buts coup sur coup, on s'embrassait comme des fadas. Il y a vraiment des détails qui confinent au ridicule. D'autant que le lendemain, on a pris une raclée !

 Un match ?

 Mi-temps : OM 0 - Montpellier 4. Dans le couloir, je croise Loulou Nicollin et Michel Mézy  qui se marrent comme des bossus. J'ai la force de rester digne et de les chambrer en leur pariant qu'on va gagner 5 à 4 ! On a pourtant atteint le ridicule. Absents. Je reste d'un calme olympien face à mes joueurs dans le vestiaire, ils sont suffisamment anéantis comme ça. L'endroit est dévasté, l'atmosphère funeste, le silence pesant. Je décide de parler très peu de cette première mi-temps à mes joueurs.

 Je préfère leur expliquer qu'on a perdu le premier match et qu'on doit se concentrer pour gagner le second. Je tente de les convaincre qu'on est dans la peau d'un joueur de pétanque dont l'équipe est menée 12 à 0 et qu'il n'est pas interdit de gagner 13 à 12. Mais pour arriver à ce renversement de situation qui frise le miracle, c'est sûr qu'il ne faut pas jeter les boules et aller boire l'apéro avant l'heure ! Ma hargne doit être communicative. Je les persuade d'avoir une attitude et de croire qu'une petite lueur brille toujours...

 Me prennent-ils pour un fou ? Je n'en sais rien. Mais ils me regardent estomaqués, ça s'est sur. Toujours est-il qu'on réattaque ce deuxième match concernés, attentifs, concentrés et réceptifs. C'est une équipe totalement différente qui se présente sur le terrain. Et Pam : Maurice réduit le score à 4 à 1. 30 minutes à jouer.

 Entre-temps, nous nous sommes réorganisés avec deux attaquants de couloir, Dugarry et Camara et deux axiaux, Ravanelli et Maurice avec Pirès comme chef d'orchestre. Dans la foulée Dugarry et Roy marquent. Le Vélodrome est en furie comme ressuscité. La suite ? 5 à 4 pour l'OM.

 Sur le banc, c'est de la folie car on sent que le climat est irréel. Des gens qui étaient partis du stade sont revenus à leur place. Un moment unique, ça n'est jamais arrivé depuis que le football existe et ça tombe sur moi. Cela dit, il faut quand même forcer un peu le destin pour y parvenir. 

 Tes phrases préférées ?

 "Je peux me tromper mais je peux aussi ne pas me tromper." Mieux : "Je ne veux pas me faire plus important que ce que je suis mais je ne veux pas nn plus me faire moins important." Une autre : "Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas au courant que vous êtes obligé de dire n'importe quoi."

 Et le jeu dans tout ça ?

 Je l'avais dans la peau depuis ma plus tendre enfance. Une de mes fiertés, c'est que le jeu ne m'a pas rendu fou. Mon père était déjà joueur. Un vrai loser. Nous avions comme voiture une Ariane 4 immatriculé 9080 BL 13, et comme tu ne peux pas jouer le 0 au tiercé ni le 90 et le 80 car il n'y a pas assez de partants, il cochait donc le 9, le 8 et le 13 systématiquement. Il n'a jamais eu l'idée de jouer le 9, le 8, le 1, le 3, ou l'addition de tous les chiffres _ le 21_, afin de muscler un peu la formule.

 Pendant 10 ans, il a récité cette grille sans qu'elle sorte jamais. Et quand il a vendu la voiture, il en a parlé au nouveau propriétaire. 15 jours après, le 9-8-13 est tombé du ciel comme par hasard ! Pendant que mon père jouait la plaque de sa nouvelle auto, comme s'il était interdit de jouer l'ancienne. Que ça me porte  malheur toute ma vie si je l'invente cette histoire !

Ils l'ont dit :

Joseph Antoine Bell : "Nous sommes une des rares équipes  à posséder une vraie culture tactique. Tout ça c'est Rolland Courbis."

La comtesse Rizzoli "Je souris souvent en pensant que derrière une agressivité de façade se cache l'hypersensibilité d'un extraordinaire bonhomme."  

Rolland Courbis, coach du jour...

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Published by Régis IGLESIAS - dans Le coach du jour...

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin