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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 18:42

12.jpg"Le Petit Journal, là, sous vos yeux.

 

  Le 28 juin 1914, le Tout-Paris élégant se presse à Longchamp. C'est le Grand Prix !

 Les femmes emplumées, corsetées, le buste pigeonnant et fleuri, arborent fièrement leurs dernières robes.

En jaquette et en chapeau haut de forme, les hommes transpirent sous le soleil.

 Demain, la saison de Paris terminée, ce sera le déshonneur pour ceux qui ne pourront pas quitter la capitale... et certains préféreront vivre derrière leurs volets clos plutôt que d'avouer leur présence.

 On parle de Poiret qui achève sa tournée triomphante à travers l'Europe ; on parle de L'Otage de Claudel, que vient de monter Lugné-Poe.

 On parle encore de Mme Caillaux qui a tué le directeur du Figaro, et dont le procès vient d'être fixé au 20 juillet. On parle surtout de sardanapale, le cheval du baron de Rothschild, qui va sans doute gagner le Grand-Prix...

  La troisième course s'achève... "La pureté du ciel, racontera Raymond Poincaré, l'affluence des spectateurs, tout nous annonçait un après-midi charmant. Je suivais d'un regard un peu distrait le galop des chevaux..."

 La quatrième course va prendre le départ.

 A cet instant, un télégramme est porté au Président, annonçant la nouvelle qui va balayer tout un monde : ce même jour, à onze heures du matin, l'archiduc héritier d'Autriche-Hongrie François-Ferdinand et son épouse ont été abattus à coups de revolver dans les rues de Sarajevo, en Bosnie, par un étudiant nationaliste serbe, Gavrilo Prinzip.

  Immédiatement, Poincaré communique le télégramme au comte Seczen, ambassadeur d'Autriche-Hongrie, qui blêmit, et demande au Président l'autorisation de se retirer. On s'en doute, les prouesses de Sardanapale n'intéressent plus personne.

 Tandis que dans son équipage à la Daumont, Poincaré retourne à l'Elysée, le kaiser apprenait la nouvelle à Kiel où il assistait aux régates. La dépêche a été jetée sur le pont du yacht dans l'étui à cigarettes de l'amiral Muller qui s'est rapproché le plus possible du bateau impérial.

- Il faut balayer les Serbes ! S'exclamera-t-il plus tard.

 Bismarck avait eu raison de dire autrefois :

- La prochaine guerre sera déclenchée par une sacrée chose idiote qui se produira dans les Balkans.

 

 C'est doucement, très doucement que le monde glisse vers la catastrophe.

 

 Le 28 juillet, l'Autriche déclare la guerre à la Serbie. L'absurde jeu des alliances va déclencher la folie des hommes.

- J'ai tout prévu, avait déclaré l'octogénaire François-Joseph.

 Tout, sauf la fin de la mosaïque autrichienne.

 

Le 29, Belgrade est bombardée "et ne s'en aperçoit pas", affirme sans plaisanter Le Matin. La Russie mobilise. Ce même jour Poincaré rentre en France après sa visite au tsar. Dans les rues pavoisées, la foule hurle son enthousiasme.

 "Voilà la France unie, note Poincaré, voilà le coeur du pays qui se révèle dans sa généreuse réalité."

 Mme Caillaux, acquittée la veille, passe à la seconde page des journaux...

 Le lendemain, 30 juillet, des troupes allemandes sont signalées à la frontière française. Manifestement, elles viennent prendre position.

Le 31 juillet, à seize heures, un banquier d'Amsterdam téléphone à Messimy, ministre de la Guerre : l'Allemagne a proclamé le Kriegsgefahrzustangd, mot disgracieux dont la langue allemande possède le secret et pouvant se traduire par : en état de danger de guerre. Il s'agit là d'une mobilisation déguisée.

 

 L'Humanité publie le matin du 31 juillet un article de Jaurès espérant encore... malgré tout : "Toute chance d'arrangement pacifique n'a pas disparu."

 Jaurès est l'un des rares, le seul peut-être, dans cette folie qui monte, à se rendre compte de ce que sera la guerre.

  Il l'avait crié à Lyon-Vaïsse six jours auparavant : "Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe, quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie !"

 A cela, Urbain Gohler avait répondu : "S'il y a un chef en France, M. Jaurès sera collé au mur en même temps que les affiches de la mobilisation."

 Maurice de waleffe dans Paris-Midi avait, lui aussi, poussé à l'assassinat... et à vingt et une heures, ce vendredi 31, la terrible nouvelle courait Paris :

- Ils ont tué Jaurès ! Ils ont tué Jaurès !

Au café du Croissant, Raoul Villain avait tiré sur le tribun...

 

 Les Allemands préparaient minutieusement, et cela depuis des années, l'attaque simultanée contre la France et contre la Russie. Dès son arrivée à la direction de l'état-major, von Schlieffen estimait pouvoir écraser la France en deux mois, tout en ne laissant, face à la lente mobilisation russe, qu'un rideau de troupes. Il avait dit :

- Toute action comporte des risques. Il s'agit de déborder l'aile gauche française avec notre masse la plus importante. Cette masse, ayant traversé la Belgique, doit marcher sur Paris au-delà des armées françaises, les coupant de Paris, et doit ensuite se rabattre sur leur arrière pour les acculer au Jura.

 En un mot, ou plutôt une formule lapidaire :

- La manche de l'uniforme de notre soldat le plus à droite devra balayer le rivage de la Manche.

 L'armée française n'inquiétait nullement l'Allemagne.

L'envahisseur Allemand qui, le 4 août 1914, violait la neutralité Belge, franchissaient en chantant la frontière, déferlait à travers le pays de Liège et approchait à grande allure de la petite ville de Visé. Déjà le gendarme Bouko - premier mort de la tuerie - était tombé...

 Trois heures plus tard, un peloton de lanciers belges se trouvait posté non loin de Remouchamps. Soudain un cri jaillit :

- Les voilà !

 Le lieutenant Picard - tel était son nom - prend ses jumelles et voit un groupe de uhlans. Picard tire son carnet d'adresse, racontera Laurent Lombard, "en détache une page" et, d'une écriture fine et nerveuse, griffonne quelques mots : "Apercevons peloton de uhlans en direction de Remouchamps. 4 août, deux heures. Lieutenant Picard."

- Passe-moi un pigeon.

"Un soldat plonge la main dans le panier de pigeons qui se trouve au pied d'un arbre. On attache le message à la patte du volatile qui, en claquant des ailes, fonce comme une flèche vers les profondeurs bleutées du ciel. Les soldats le suivent un moment du regard."

 Là aussi, les dés sont jetés.

 

 Le matin de ce 4 août, à Berlin - un Berlin sous la pluie -, l'empereur, en grande tenue, le casque sur la tête, assis sur son trône, recevait les députés et déclarait :

- Nous tirons l'épée avec une conscience claire et les mains nettes.

 

 A Paris, les convois quittaient la gare de l'Est portant ces mots tracés à la craie : Train de plaisir pour Berlin. Et les mobilisés criaient : "On sera de retour dans deux mois..."

  La veillée d'armes s'achève. Les ambassadeurs vont se trouver au chômage. La parole est désormais au canon. 

 

 Le matin du dimanche 2 août, le lieutenant allemand Meyer recevait cet ordre : "Franchissez la frontière et faites un service d'éclaireurs pour établir où se trouvent les rassemblements de troupes." La patrouille - un témoignage allemand le dira - fut "pleine de joie et de désir de combattre, fière d'apprendre la première, à l'ennemi, la force du cavalier allemand".

 A Jonchery, à douze kilomètres de la frontière, devant la maison appartenant à M. Decourt, se trouvait un petit poste du 44ème régiment d'infanterie : quatre soldats commandés par un caporal : le caporal Peugeot. Mais, donnons la parole à la fille de M. Docourt qui, un demi-siècle plus tard, a raconté la scène à ma Mamie :

- Il était dix heures du matin, je suis sortie de la maison pour aller chercher de l'eau à la fontaine. Soudain, j'aperçus une patrouille allemande. Je revins précipitamment vers la maison en criant : "Au secours ! Voilà les Prussiens !" Les cinq soldats qui étaient chez nous sortirent au plus vite et j'entendis le caporal Peugeot faire les sommations réglementaires...

Mais la patrouille allemande ouvrit le feu. Peugeot tomba. Il était mortellement blessé. Il eut encore la force d'épauler et de faire feu ; le lieutenant allemand s'écroula.

- Je vis le caporal Peugeot se relever ; il fit quelques pas en titubant vers la maison et tomba là, dans l'encadrement de la porte, à l'endroit même, Madame, où nous nous trouvons en ce moment...

 Le sang a coulé - le premier sang de la plus affreuse tuerie de l'Histoire.

 

 

Collection "Mamie explore le temps"

Lee Harvey Oswald -  Stavisky ou la corruption - Sarajevo ou la fatalité - Jeanne d'Arc -  Seul pour tuer Hitler -  Leclerc - Sacco et Vanzetti - La nuit des longs couteaux - Jaurès - Landru - Adolf Eichmann - Nobile - Mr et Mme Blériot - Les Rosenberg - Mamie embarque sur le Potemkine -  L'horreur à Courrières - Lindbergh - Mamie au pays des Soviets - Jean Moulin face à son destin - Mamie est dos au mur - L'assassinat du chancelier Dolfuss - L'honneur de Mme Caillaux - Mamie au pays des pieds noirs - La Gestapo française

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Published by Régis IGLESIAS - dans Mamie explore le temps

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin