"Débriefing du Marathon de la Côte Indigo (pour les sportifs de haut niveau) :
8 h du matin : Repérage du parcours, très cabossé, très difficile, pas un plat à l’horizon.
Perso, ça m’arrange. C’est quand ça devient dur qu’on voit les hommes.
Que le meilleur gagne.
8 h 30, ligne de départ, les participants me regardent l’air mauvais, ils savent que ma place est plus au milieu des Kényans que des coureurs du dimanche mais rien de mieux qu’une course de campagne pour renouer avec le goût de la victoire.
La stratégie est simple : Faire la course en tête, signer quelques autographes aux amateurs avant de les déposer sur la ligne d’arrivée. Désolé les gars, je vous aime beaucoup mais c'est la fin de la récré.
Imparable.
KM 1. Le speaker annonce : « Cinq, quatre, trois, deux, un, c’est parti …
KM 2. Mathéo, un petit jeunot du village - « jeunesse si tu savais, vieillesse si tu pouvais » - pose une première banderille. Je suis décroché irrémédiablement.
KM 3. Plan B.
KM 10. Hasard de la vie, je croise Cédric du Tennis Club de Carmaux avec qui on a partagé tant de souvenirs. Il m’avoue que c’est grâce à moi qu’il s’est lancé dans la course à pied, que je suis son mentor, sa source d’inspiration, une sorte de guide spirituel. Je profite du moment pour lui distiller quelques conseils.
KM 24. Devant moi, je vois le Bar Restaurant Lou Cabaïre, spécialités Poissons frais, coquillage, pizzas. Au menu du jour : un cassoulet "fait maison" à la graisse de canard.
A table !
Après un repas très copieux arrosé d’un petit rosée sucré mais pas trop, le patron me propose avec le Cognac un petit cigare.
Surpris, je m'entends dire : « Pourquoi « petit »…
KM 25. J’entame ce qu’on appelle dans le jargon une « remontada »…
KM 26. Fin de la remontada.
KM 27. Une phrase lu dans le journal L’équipe me revient en mémoire : "Tous les coureurs de marathon sont chiants, ils boivent de l’eau, mangent bio, se couchent tôt mais il y a toujours au milieu notre cousin JB, capable d’être à l’apéro la veille d’un marathon ou de faire un match de tennis de trois heures la veille d’un Trail de 80 km. Comme on le voit, tous les runners ne sont pas chiants, il y en a qui sont juste zinzins. »
KM 28. Sur le bord de la route, dans la Pampa, un orchestre joue un air : « Quant te reverrais-je pays merveilleux, où ceux qui s’aiment vivent à deux…
KM 30. J’accorde mes pas sur une petite rousse - Cécile, c’est inscrit sur son dossard - qui participe a son premier marathon. Des mollets de coq, une peau laiteuse, une chute de rein de taré, des seins en pomme, un bonnet C… Bref, je lui glisse quelques conseils de pro sur ma science de la course avant de lui donner mon numéro de téléphone si elle souhaite des infos supplémentaires pour devenir plus performante.
Sur un malentenu…
KM 34. Chantons : « On s’est rencontré du côté de Narbonne, je t’ai trouvé vachement bonne. Tu mangeais une pizza comme une conne et j’crois bien que c’était une canzone, je te prendrai nue…
KM 38. Pour la prochaine épreuve, une idée, je vais courir les yeux bandés avec un guide. Comme ça, je ne regarderais pas les guiboles de mes concurrentes et je resterai concentré sur ma foulée.
A méditer.
KM 39 à 42. Je finis la course comme une limasse.
Èn rampant.
Surpris, à l’arrivée, la médaille autour du cou, je tombe nez à nez sur Cynthia, une amie d’enfance qui a lu dans la presse locale que j’étais le favori de l’épreuve. Du coup, elle est venu me faire un petit coucou.
Sympa, très sympa.
La suite ? Chez la Cynt avec Cyril, J.C, Emilie, Max et Margot autour d’un barbecue. Après le repas, la nuit est déjà là, elle se continuera avec d’anciennes goualantes ; une douceur sous les étoiles.