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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 11:12

4918ed2d"Les tendres années, témoignage :

 

 Il n’y avait pas beaucoup de stations et les chansons étaient tous publics. Cette immense diffusion nouvelle va commencer à faire de la chansonnette une véritable industrie. beaucoup plus d’auteurs pourront en faire leur métier et gagner des sous comme Vincent Scotto

  Il a commencé à être célèbre en 1906 avec La petite Tonkinoise puis il a fait plus de 4000 chansons. Quand on lui demande où il a puisé son inspiration, il répond : "L’amour, l’amour et encore l’amour."

  C’est ma foi vrai ! 

 

En 32 et 33, sa veine mélodique met sur orbite deux fusées de taille. En 32, Alibert et les opérettes marseillaises. Adieu Venise provençale, Une partie de pétanque, Le plus beau tango du monde, "Et partout, elle est populaire notre Cane... Cane... Canebière..."

 En 34, mêmes ingrédients : Scotto, la méditerranée, un accent ; et c’est la bombe Tino Rossi ! En 35, il vend 8 000 disques par mois, ce qui est proprement vertigineux pour l’époque.

 La suite ? Marinella, Tant qu'il y aura des étoiles, Ah reste dans mes bras, Oh Catalinetta bella Tchi Tchi...

  Aux beaux jours, alors que les ouvriers du quartier rentraient déjeuner chez eux, on entendait les radios à fond la caisse ; c’était une heure de grande écoute et sur les 15 minutes du trajet, 9 fois sur 10, c’était du Tino ininterrompu.

 La folie ! 

  La France entière faisait "Tchi tchi", comme elle avait fait "pouet pouet", comme elle fera "tchica tchica tchix aïe aîe aîe" avec Luis Mariano et comme elle fera "da dou ron ron" avec Johnny. 

 

La France vivait et allait vivre pour un sacré bout de temps à l’heure Tino, sans pour autant se priver d’aimer autre chose. Déjà en 31, le public avait fait un triomphe à Pills et Tabet une chanson de deux inconnus Jean Nohain et Mireille.

 

Couché dans le foin

Avec le soleil pour témoin... 

 

Il y a avait aussi :

 

Quand un vicomte

Rencontre un aut’ vicomte

Qu’est-ce qu’ils s’racontent ?

Des histoires de vicomte...

 

Sans oublier :

 

J’ai la rate qui s’dilate

J’ai le fois qu’est pas droit

Les poumons tout en long,

Les rotules qui ondulent,

Les tibias raplapla...

 

Je me souviens comme si c’était hier de la liesse populaire. Je me revois juché sur les épaules de papa : "Regarde, c’est Léon Blum !" Et moi je me demandais pourquoi la vue de ce moustachu binoclard à chapeau mou le mettait dans un état d’excitation pareil.

 En 36 par wagons entiers, bien des ouvriers allaient découvrir la mer pour la première fois ; sur les routes, on voyait des vélos, des motos avec un side-car, des campeurs sac au dos. 

  L’été 36 partout c’est la route enchantée, Y a d’la joie chantées par Charles Trenet qui était devenu en très peu de temps une immense vedette.

 A nous les gamins, ça nous plaisait bien cette Tour Eiffel - qu’on n’avait jamais vu - qui sautait la scène à pieds joints, et ce facteur qui s’envolait dans le ciel bleu. Je chante, Fleur bleue, Le Soleil et la LuneBoom, Vous oubliez votre cheval

 

Je me souviens de Dubo-Dubon-Dubonnet, du Vermifuge Lune, , de la "Boldoflorine, la bonne tisane pour le foie", des Marx Brothers, de Fred Astaire, de Pepe le Moko, de Pierre Fresnay dans La Grande Illusion.

 Je me souviens quand le P-O Midi a été nationalisé et que papa est venu à la maison avec une casquette Esse - Enneu - Cé - Effeu. Je me souviens de la disparition de Jean Mermoz et de L'abdication d'Edouard VII parce qu’il voulait épouser une femme divorcée. Je me souviens de la jeune Edith Piaf chantant Mon Légionnaire.

 Je me souviens de Rina Ketty : "J'attendrais le jour et la nuit"

 Grand-mère qui n’avait pas les yeux dans sa poche l’avait surnommé "Tinore", pendant féminin de Tino. Je me souviens de Reda Caire. je me souviens du retour, après vingt ans d’absence et 30 kilos de plus, de la grande pathétique alcoolique Fréhel avec une chanson signée Vincent Scotto - toujours lui -, La Java bleue :

 

C’est la java bleue

La java la plus belle

Celle qui ensorcelle

Et que l’on danse les yeux dans les yeux...

 

Je me souviens qu’on tremblait beaucoup quand la radio française retransmettait les vociférations de Hitler pour bien finir de nous persuader, au cas où nous en aurions douté, que c’était une bête sauvage.

Et puis, on a beau faire l’autruche, la guerre finit par nous rattraper. Les gosses, inconscients et fiérots, chansonnaient sur reginella, un succès de Tino :

Lorsque descend le crépuscule

Hitler envoie ses bombardiers,

Pilotés par quatre crapules

Semer la mort dans nos quartiers

Tac tac tac fait la mitrailleuse

Boum boum boum fait la DCA...

 

Maurice Chevalier, joyeux et martial, à propose de notre jeunesse "sous les drapeaux", chantait alors à tue-tête :

Et tout ça, ça fait

D’excellent Français.

 

Pour les amateurs : Les souvenirs de Marcel Amont ; Les tendres années de Marcel Amont ;  La libération de Marcel Amont

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Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 16:34

624_001.jpg"Mes rayons de soleil. Morceaux choisis :

 

 Grand-père n'est plus.

Moustaches et cheveux d'argent, le dos voûté du cycliste chevronné, on le vit jusqu'à sa fin partir aux aurores. Il observait le lever des fleurs éveillées par le soleil, s'énivrait du parfum des violettes, des acacias, des amandiers, des foins.

- J'ai voulu devenir champion cycliste, je n'ai pas réussi, mais je n'ai jamais renoncé au vélo pour autant, répétait-il. Ce qu'il faut , c'est essayer de ne pas mener une existence trop hostile à nos désirs. Laisse-toi envoûter par le silence. ca vaut le coup. On y puise émotion et réconfort et respire bien, un jour tu ne pourras plus.

 Ce jour survint pour lui. Que virent ses yeux quand il prit définitivement congé de nous ? Grand-maman aussi est parvenue au bout de sa course.

 

 Les souvenirs m'emportent :

 

 "En parlant un peu de vélo

Le vainqueur Maurice Archambaud

Pélissier dérape, Leducq le rattrape

Et rejoint Maurice au poteau...

 

 Sont-ce les paroles exactes ? Je les entendais ainsi sur la ligne d'arrivée des grandes courses, quand j'étais enfant ; "En parlant un peu de vélo" sur l'air de En parlant un peu de Paris : cela ne manquait pas d'allant.

 Les camions publicitaires faisaient florès : "Midi, sept heures, l'heure du Berger", "Si vous les aimez bien roulées, papier à cigarettes O.C.B", "Gomina Argentine"...

 Il y avait encore :


 Hardi ! Les p'tits gars !

De Flandre au Vaucluse

Y a d'la Suze !

Y a d'la Suze !


 Les bonimenteurs s'égosillaient ; les gens s'attroupaient : il est des souvenirs qu'on n'efface pas.

J'avais alors des liasses de magazines sportifs sous le bras et n'avais d'yeux que pour les coureurs. Leur prénom et leur nom chantent encore dans ma tête : Alfredo Binda, Georges Speicher, René Vietto, Gino Bartali, Félicien Vervaecke.

 Des millions de cellules cérébrales m'ont quitté ; eux perdurent.

 

 Jour après jour, sans faiblir, ma vocation se trempait avant d'affirmer en famille et aux copains d'écoles : "Je serai coureur cycliste."

 Je me souviens de son sourire candide après lui avoir annoncé que j'arrêtais la compétition, un de ces sourires qu'on n'oublie pas, qu'on niche avec précaution dans un coin de mémoire afin qu'il nous réchauffe l'âme longtemps.

 El là, un autre projet mûrissait. Vaste ! Lumineux ! Faire le Tour de France ! Pa s n'importe lequel, dicté par le hasard, comme en une vulgaire loterie. Celui dont je me devais d'emprunter les routes m'était imposé par le souvenir. Son vainqueur ? Fausto Coppi.

 

La suite prochainement.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 10:40

Germaine-Bouret-have-another-drop-before-the-fight."La libération.

 

 En 43-44, le vent tourne, et au milieu des crachouillis accrus du brouillage, la BBC nous apprend bonne nouvelle sur bonne nouvelle : les Allemands capitulent à Stalingrad !

 Radio-Paris prétend qu’ils pratiquent une nouvelle tactique astucieuse appelée "défense élastique", ce qui inspire Pierre Dac pour "Les Français parlent aux Français", la parodie, la parodie d’un refrain de Georgius, la plus bath des javas : 

"Ah ! ah ! ah ! ah !

C’est la défense élastique...

 

Alors nous, les gamins de maintenant quatorze ans, comme les zazous "résistants" de tout à l’heure, on s’amuse comme des fous à se bombarder avec des élastiques au passage de la Wehrmacht, sous l’oeil des passants dont la plupart s’amusent de l'illusion...

 

L’Armée Rouge avance partout. les Alliés marchent sur Rome. La jeunesse chante la dernière chanson en vogue ; son interprète Charles Trenet en a fait la musique, mais, chose rare, c’est un tout jeune comédien-chansonnier un peu foufou, nommé Francis Blanche, qui a écrit ces paroles que nous débilaitons dans les cours de récré :

 

Ah ce qu’il est beau le débit de lait

Ah ce qu’il est laid le débit de l’eau.

Débit de l’eau si beau, débit de l’eau si laid...

 

Vers la fin mai 44, sur notre radio clandestine familière, on entend régulièrement Le chant des partisans, une chanson qui nous confirme qu’il y a bel et bien des résistants en armes chez nous maintenant ; à leur intention sont diffusés de nombreux "messages personnels" au printemps 44, l’un d’eux revient très fréquemment : Les sanglots longs des violons.

 C’est un vers du poème de Verlaine, mais c’est surtout le message à destination de la résistance pour l’Opération Overlord, le débarquement en Normandie. Ma Mamie m'a dit que la radio jouait tout le temps la Marseillaise. Ce n'était plus sur un atlas, mais sur une carte départementale qu'on devait suivre le déroulement de la deuxième guerre mondiale.

 On se battait ferme à Chaumont.

On entendait le canon à quelques kilomètres de là. Dans un village voisin, les Allemands avaient fait un petit massacre improvisé avant de s'en aller. On commençait à se dire qu'on aurait peut-être mieux fait de ne pas prendre ce maquis-là. Ils étaient si bien, eux, à Paris, avec les brassards FFI et la police parisienne qui ne faisait plus peur. Elle avait même la légion d'honneur.

 

"Je n'oublierai jamais le jour - un matin - où j'ai aperçu une drôle de voiture.

C'était la première Jeep.

Le grondement, c'était une colonne de tanks. Il pleuvait, il devait être onze heures du matin. Tous les types étaient en train de manger la même chose, une sorte de pâté orange, ils étaient bronzés, beaux, et pas du tout wagnériens...

 Il y avait des Gary Cooper, des John Garfield, des Donald Duck. Ils rigolaient. Voilà, c'est fini. Cela a été long à raconter.

 1940-1944. Cela a durer vingt ans.

C'était fini pour nous mais ce n'était pas fini pour ceux qui étaient dans les camps. Ce n'était pas fini pour les soldats. Ça commençait pour les collabos. Il y avait longtemps que c'était fini pour tous ceux qui avaient laissé leur peau". La France est enfin libérée.

 

Vive la France immortelle. C'est bien joli l'immortalité mais il faut penser à un avenir immédiat.

 

 Les voilà ! Les voilà enfin nos libérateurs ! C’est le bonheur bien sûr, le bonheur fou ! On n’ose trop le montrer, parce que les Boches sont toujours là et qu’ils sont décidés à ne pas faire de cadeaux aux  populations. Alors on continue à se la boucler mais, ce n’est pas qu’une impression, dans les rues, les passants sourient, leurs yeux brillent.

  

 Pour le premier 14 juillet dans le pays libéré, ce fut une liesse comme jamais plus je n’en ai connu dans ma vie.

 On s’interpellait, on chahutait, on serrait la main à des inconnus, on embrassait des inconnues - même les vieilles ! On improvisait des rondes, ça dansait à tous les carrefour, des paso doble, des tangos, des fox-trot, des rumbas, des charlestons, des marches :

 

"Pendant quatre ans dans nos coeurs

Elle a gardé ses couleurs

Bleu blanc rouge, avec l’espoir elle a fleuri

Fleur de Paris !

 

Et puis Le petit vin blanc, dont il s’avère au fil des décennies qu’un ne trouve pas mieux pour valser au son de l’accordéon :

 

Ah ! Le petit vin blanc

Qu’on boit sous les tonnelles

Quand les filles sont belles

Du côté de Nogent

 

  Ce petit vin blanc de Lina Margy redonne le sourire.

 

 La période qu'on appelle La libération peut commencer. L'exaltation est à son comble. Mais dans cette exaltation il y a une part de tristesse. Un très lourd tribut a été versé à cette libération. 

 L'Amérique a gagné la guerre, elle a libéré l'Europe de ses vieux démons et dans les poches des GI's débarquent les produits made in USA. Got any gum, chum ? (T'as pas du chewing gum, mon pote ?) lancent les gamins français aux soldats américains sur les bords des routes de la libération. 

 Les chewing-gums ? Des Wrigley's évidemment, mis au point par William Wrigley, devenu dès 1890, le roi de la gum à Chicago. 

  Les cigarettes blondes au goût de miel ? Ce sont les Lucky Strike, accrochés à l'élastique du casque des GI's. Les autres Camel, Pall Mall, Chesterfield ou Old Gold. Des cigarettes que l'on ne saurait allumer avec autre chose qu'un Zippo, le briquet des troupes américaines. 

 Pourtant, si l'engouement pour les produits made in USA est certain, il ne fait que passer, le temps de la libération. La pénurie, elle, est toujours bien là.

 

 Les Français boudent encore les quelques 500 000 bistrots de l'hexagone. Alors ce n'est surement pas pour aller y boire du Coca-Cola... Mais l'Amérique est de plus en plus au goût du jour. Pour preuve, le "bikini", maillot deux pièces présenté pour la première fois à Paris à la piscine Molitor en 46, doit son nom à l'atoll du pacifique où les américains affectuent alors leurs essais nucléaires.

 

 A Paris, tout le monde n'apprécie pas cet impérialisme culturel venu d'outre-atlantique. "Allez voir les navets américains, c'est vous priver de beurre", peut-on lire sur une pancarte, sur les grands boulevards en janvier 48.

 Ce qui n'empêchera pas les ventes de chewing-gum de décoller à la fin de la décennie lorsque Courtland Parfet, un ancien GI, mettra sur le marché son propre chewing gum au goût de chlorophylle, auquel il donnera l'un des noms les plus symboliques des USA, celui de la célèbre ville d'Hollywood. Le chant des partisans après avoir été sifflé sur les ondes de la BBC est promu "Chant de la libération".

 

On voit enfin la vie en rose.

 

 Pour les amateurs : Les souvenirs de Marcel Amont ; Les tendres années de Marcel Amont ;  La libération de Marcel Amont

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Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 16:54

Germaine Tino"Tant que battra mon coeur. Mémoires :

 

 Je peux dater mon premier souvenir d'enfant puisqu'il est lié à un évènement dramatique de la guerre.

Je suis à Toulon, assise dans le jardin sous une verveine, il fait très chaud, les yeux me brûlent, jamais je n'ai vu le ciel aussi noir en pleine journée, on dirait qu'il va nous tomber sur la tête, nous écraser.

 Je sens confusément qu'il se passe quelque chose de grave.

Des années plus tard, je comprendrai que ce jour-là, tandis que je scrutais le soleil fané à travers les fumées épaisses qui montaient de la rade, la flotte française était en train de se saborder.

C'était donc le 27 novembre 1942, et j'avais quatre ans.

 

 La suite c'est le départ pour la Suisse où durant l'hiver 43-44, je découvre combien le froid et la montagne me sont étrangers.

 Mes frères et moi sont des enfants du Midi, laissés pieds nus une bonne partie de l'année, habitués à nous percher dans les arbres, à manger dans le potager comme les vers de terre et les oiseaux, et, pour la première fois, je prends conscience que la nature peut être cruelle.

 

 Je me souviens de Tante Marie.

J'ai découvert auprès d'elle combien le bonheur dépend de l'enthousiasme qu'on met à vivre. Tante Marie qui n'était qu'une petite couturière, qui n'avait pas beaucoup d'argent, dépensait toute son énergie à embellir la vie et, insensiblement, elle vous tirait vers la lumière.

 La suite ? Chez mes amies, je découvre l'existence des jouets. Dans mon souvenir, il n'y en a aucun à la maison, je n'ai jamais eu ni poupée, ni dinette, ni tableau noir pour jouer à la maîtresse.

 Les dinettes surtout me plaisient parce que j'ai suffisamment vu maman préparer le repas pour imiter ses gestes, éplucher les légumes, les faire sauter à la poêle, et hop ! vite à table, les enfants, c'est prêt!

 Je me souviens aussi qu'une révélation m'est venue à la lecture de Mickey. Je bute encore sur chaque phrase, mais je comprends.

Je me souviens enfin de ma maman qui n'arrêtait jamais. Ala fin de la journée, je cherche sa main, nous marchons sous les amandiers dans le chant des grillons, le coassement des crapauds, et vient le moment délicieux de se glisser dans son lit.

 

 Seul le Tour de France est l'occasion de plaisirs partagés, de quelques soirées véritablement joyeuses. Je me rappelle en particulier le tour de l'été 1950 où papa espéra chaque jour que le coureur Kubler allait enfin donner sa première victoire à la Suisse.

 Toutes les fins d'après-midi nous nous retrouvons enf amille autour du poste de radio, sous la tonnelle. Jamais nous n'avons vu papa si excité.

 

 J'allais voir les films de Pagnol, Marius, Fanny, César, La femme du boulanger et La fille du puisatier. Puis un jour, nous allons voir une opérette, Le pays du sourire...

 Je n'ai qu'un vague souvenir du spectacle lui-même, mais je n'ai pas oublié en revanche la révélation qu'a été pour moi la découverte de la danse ! De la danse en tutu ! Jamais je n'aurais imaginé qu'on pouvait exprimer tant de grâce et de beauté par la seule magie des mouvements du corps...

 J'en demeure éblouie, stupéfaite, et l'idée que moi aussi je pourrais peut-être devenir danseuse fait lentement son chemin.

 

 La suite prochainement.

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 14:47

3ad9917b"Un récit d'Annette Muller. Extraits :

 

 A la maison, tout devenait oppessant.

J'entendais "grande rafle, tous les hommes juifs allaient être arrêtés, il faut se cacher".

Inlassablement, maman a essayé de nous faire partir de Paris. En vain. Il était trop tard.

Un matin, soudain, j'ai entendu des coups terribles contre la porte. On s'est dressées le coeur battant. Les coups ébranlaient la porte et résonnaient dans la maison.

 Ca tapait fort, dans mon coeur, dans ma tête. Je tremblais de tout mon corps. Deux hommes sont entrés dans la chambre : "Dépêchez-vous, habillez-vous, ont-ils ordonné. On vous emmène."

 Brusquement, j'ai vu ma mère se jeter à genoux, se traînant, enserrant les jambes de ces hommes, sanglotant, suppliant : "Emmenez-moi, mais je vous en prie, ne prenez pas mes enfants."

 Eux la repoussaient du pied. Je regardais ma mère. J'avais honte. Ma mère ! si belle, si grande, si forte, ma mère qui chantait et riait, et la voilà vautré par terre, pleurant et suppliant ces hommes.

"Allons, madame, ne nous compliquez pas la tâche et tout se passera bien."

 Longtemps, longtemps, en rêve, j'ai descendu les escaliers de la maison et il me semblait qu'il suffirait que je les remonte pour que tout recommence comme avant : la maison chaude, le bruit des machines à coudre et nos rires joyeux;

 On nous a fait grimper dans des autobus où, comprimés les uns contre les autres, on essayait de se rapprocher des vitres pour regarder la rue.

 Nous sommes arrrivés au Vel d'Hiv'. l'entrée ressemblait à celle du Cirqued 'hiver où, l'année précédente, j'avais été, avec ma mère, voir Blanche Neige et les sept nains.

 Nous étions installés sur des gradins, pressés contre d'autres gens, appuyant la tête sur les ballots ou les valises. En bas, on entendait un bourdonnement de voix, comme une clameur discontinue, et sans cesse on voyait ces mouvements désordonnés de la marée humaine sur les gradins.

 Au milieu du bruit confus, toute la journée, des hauts-parleurs appelaient des noms. On disait que cela signifiait la libération immédiate. Certains criaient "Je suis français, on ne peut pas me garder", et, le cou tendu vers les hauts-parleurs assourdissants, ils espéraient.

 Couché sur le gradin, je voyais les grosses lampes suspendues au-dessus des têtes, les cous tendus vers les hauts-parleurs, et, bizarrement, j'attendais que le spectacle commence, comme au cirque, l'an passé.

 Le bruit allait cesser, les globes lumineux s'éteindre et de nouveau, peut-être, Blanche-neige allait apparaître.

 

 Il y avait de la pisse et de la merde partout.

J'avais mal à la tête, tout tournait, les cris, les hauts-parleurs, la puanteur, la chaleur écrasante.

Un jour, des femmes au voile bleu sur la tête ont distribué de la nourriture. Au milieu des cris et de la bousculade, on nous donna une madeleine et une sardine à la tomate.J'ai grignoté le dessus bombé de la madeleine en laissant fondre lentement les miettes sucrées dfans ma bouche, j'ai mangé la sardine en léchant d'abord la tomate qui la recouvrait. C'était délicieux. 

 Je ne me souviens aps avoir mangé autre chose au Vel' d'Hiv. Rien d'autre. Après, nous avons eu très soif mais il n'y avait rien à boire.

 Parfois, les hauts-parleurs grondaient après les enfants : "Il est interdit de courir sur les pistes." C'était devenu le grand jeu du Vel' d'Hiv, les enfants faisaient la course, montant et descendant sur les pistes cyclables en pente. les mères suppliaint de rester calmes, mais les enfants recommençaient, grimpant etd escendant en poussant des cris joyeux.

 Sur les gradins, près de nous, une femme s'est subitement affaissée.

Elle était morte.

 

 Tous les enfants chantaient sur l'air de Bei mir bist du schoën (Pour moi tu es belle) : "A Beaune-la-Rolande, on n'est pas trop mal, mais on bouffe toujours des fayots. Que dirais-tu, ma belle, si on te libérait, mais je ne peux rien dire, car je suis prisonnier."

 

 On disait qu'on ne retournerait pas à l'école, qu'on nous ferait la classe au camp.

 

 Un jour, j'ai revu le policier qui avait aidé ma mère à faire évader mes frères aînés. J'ai reconnu son visage aux yeux ronds étonnés. Ma mère lui a passé une lettre que mon père m'a montrée plus tard. Quelques mots étaient écrits d'une écriture fine et penchée : Ne tombe pas entre leurs pattes.

 

La suite prochainement.

 

Pour les amateurs : Les souvenirs de la petite fille du Vel d'Hiv'  ;  La rafle du 16 juillet 1942

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Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...
25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 14:27

938062c8"Noces de charbon. Morceaux choisis :

 

"Chez les Larivière, la fraternité éclot dès la prime enfance. les filles dorment toutes ensemble, enlacées, prêtes à se lever pour aider celle qui n'est pas bien, celle qui pleure..., prêtes à bondir pour réchauffer une soupe, une Chicorée...

 

 Ils y passent les uns après les autres suivant un raisonnement qui ne se cache pas "pour faire un bon mineur, mieux vaut avoir grandi dans une famille de mineurs". Qui d'autre consentirait à s'engloutir dans ces gouffres affamés de chairs vivantes ?

 

 "A n'avoir que ça d'horizon"

 

 La mort, à la mine on vit avec.

 Dès que retentit la sirène, c'est l'alarme, tout se fige. Neuf jours, neuf nuits, Catherine l'espère, l'attend, le croit vivant, sûr que lui au moins survivra...

 Neuf jours à prier, pleurer, vitupérer, supplier le ciel d'automne si beau, le maudire.

Neuf jours, neufs nuits dans l'attente qu'on lui remonte son homme, qu'on le lui rende.

Et puis rien, jamais rien. Pas de corps à mettre en terre. En terre, il y est déjà. Mais il ne reposera jamais au cimetière.

 Ensuite, plus d'homme, plus de paye, plus d'amour, et plus jamais l'envie d'en aimer un autre. Catherine reste fidèle à l'homme qu'elle aime toujours. Définitivement. Qu'est-ce que ça change qu'il soit mort, elle l'aime encore.

  Albert, leur dernier fils, accablé par la perte de ce père que tous révéraient, ne se résout pas à quitter sa mère, il demeure près d'elle jusqu'au bout. Il s'échappe de la mine. Et tâche de rentrer dormir chez sa mère. Il ne veut plus qu'elle s'inquiète jamais.

 Angèle a quitté le coron avant l'âge des amourettes, elle n'est jamais allée se faire peloter par les garçons derrière le terril jusqu'au Drame.

 Ce qu'on appelle le drame, c'est la grossesse qui vous cloue au coron jusqu'à la mort. Elle échappe à la misère, à la vie de sa mère.

 A Anzin, tout ramène forcément à Germinal.

 

 Sous Fourny, Anzin ne connaît plus de grèves à la Zola. Ni de catastrophes comme L'horreur à Courrières, où, le 10 mars 1906 à six heures 45, 1219 mineurs furent tués ou blessés dans des fosses transformées en brasiers.

 Combien aurait-on pu en secourir ?

Du carreau, on les a entendus gémir des semaines. L'enfer sous terre.

 La foule arrive de partout, de France, de Belgique, des sauveteurs viennent d'Allemagne.

Grâce à la presse et aux reporters envoyés en masse, le monde entier a les yeux fixés sur Courrières pendant trois semaines. Tant qu'on retrouve des survivants.

 Après vingt jours d'errance au fond, abandonnés de tous, surgissent au jour treize mineurs remontés tout seuls. Un quatorzième débarque au bout  de vingt-cinq jours.

 Vingt-cinq !

Hyppolite conserve dans son portefeuille ces coupures de presse : "A cause des fllammes, un grand nombre de mineurs ne seront jamais identifiés...

 Pour éviter les épidémies, les corps sont ensevelis dans une fosse commune... Les obsèques officielles se déroulent sous une tempête de neige, à la va-vite, ce qui provoque colère colère et amertume chez les familles.

 L'ingénieur en chef et le directeur de la compagnie furent tellement hués par la foule qu'ils durent quitter le cimetière. La colère puis la révolte montèrent dans le bassin minier."

 Jean Jaurès en reportage pour son journal, L'Humanité, va jusqu'à poser cette question :

"Et serait-il vrai que, par une funeste erreur, ceux qui dirigeaient les sauvetages, croyant qu'il n'y avait plus en effet d'existence humaine à sauver, se sont préoccupés plus de la mine que des hommes ?"

 Puis, c'est la guerre.

 

 Quant toutes les cloches de la cathédrale sonnent à la volée des heures des heures durant la fin des combats, Micheline croit entendre l'hymne nuptial.

 Mais quand don reviendra son bel amour ?

 

 Elle est alors capable de répéter sans réfléchir les mots du patronat qu'elle a toujours entendus.

"Femme de mineur, femme de seigneur !"

Elle est de ceux qui cavalent sur le carreau sitôt que retentit la sirène, pour prodiguer les premiers soins aux mineurs, piqûres de camphre, pansements...

 Elle réconforte les femmes et les galibots, visite régulièrement les incurables que personne ne vient voir. Les Polonais pleurent dans leur langue, elle apprend sinon le Polonais au moins la langue des larmes.

 On souffre toujours dans sa langue maternelle, explique-t-elle.

 

 Dans le Nord, la tradition veut qu'il y ait toujours une cafetière au chaud sur la poêle, à l'estaminet comme dans les maisons. 

 

 

 Dès la promulgation du statut des juifs en octobre 1940, la chasse à l'homme est ouverte.

 Les nuits d'alerte sont les moments les plus excitants de la guerre. Marthe est aux anges. Nadine crie à la cave à la cave, et dévale les escaliers toutes ses poupées dans les bras.

 Max gronde ceux qui écoutent la radio interdite, cette station-là précisément qui chante "Radio-paris ment, Radio-Paris est allemand..." à la musiquette si entraînante.

 Selon Max, écouter Radio Londres est plus dangereux qu'enfreindre le couvre-feu ou laisser voir la lumière au travers des vitres couvertes de ces vilains papiers bleus.

 On raconte qu'en Province, pour une lumière entrevue à une fenêtre, les Boches ont bombardé tout l'immeuble, voire le quartier, compte tenu de l'imprécistion des tirs.

 Il règne un drôle de climat. Lanounou qui ne comprend pas ce qui se passe sent en revanche de façon poignante que tout fout le camp.

 Hier Carmen avait un mari à la guerre, là voilà avec un prisonnier de guerre, c'est mieux. Chaque dimanche, elle prie pour lui. Moins pendant la semaine.

 Comme toutes les familles de France, elle devient croyante.

 La guerre achevée, même si on l'a un peu gagnée, on a le sentiment d'avoir beaucoup perdu. L'honneur surtout. Maria, Carmen, Jacques, Louis sont restés pétainistes.

 Seule Angèle dès juin 40 mise son espoir sur cette voix lointaine nommée de Gaulle, cette femme d'ordre et d'égalité a trouvé son héros.

 Oui, mais Pétain a fait don de sa personne à la France et Maria adore ses moustaches, Carmen ses galons dorés. Aussi, elle donne à son second fils le prénom du Maréchal !

Tous les enfants de France

Ont un second papy

Couronné d'espérance

Et de chêne au képi...

(Pierre Philippe / Jean Guidoni)

 

 Nadine n'aime pas les gens, sauf Colette, et déteste les garçons mais ne parle que d'eux. Elle lit Cinémonde et court faire signer leurs photos à tous les acteurs qu'elle reconnaît. les actrices aussi mais elle préfère les acteurs.

 A l'école, la formule la plus usitée pour la décrire est "dans la lune" !

 

 Pour Angèle, le monde n'est plus le même. On ne peut plus le voir comme avant la guerre, avant les camps, avant Hiroshima. Non ?

 Si. Ici, on peut.

- Pourquoi n'en pensez-vous rien ?

Angèle lance une phrase et... ? Rien. Elle tombe à plat.

 Toujours une de ses soeurs enchaîne par une information de la dernière importance.

- C'est du Rouge Baiser, ton vernis à ongle sur les doigts de pieds ?

 

 La suite prochainement.

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 01:23

972f99b7"Notre ami Jean Nohain. Un livre d'Yvonne Germain.

 

 Comme tout un chacun, vous êtes monté un jour dans un grenier, avide de percer les souvenirs du temps passé, d'y retrouverun jupon jauni au fond d'une malle qui parle au coeur... et qui permet à votre imagination de s'envoler... de rêver.

 Au milieu de ce bric-à-brac poussiéreux, il vous semble voir évoluer votre grand-mère, un bon sourire au coin des lèvres.

 Si cela a été pour vous... vous avez de la chance.

 Née en plein coeur de Paris, je n'ai jamais eu de grenier.

Pourtant, ce matin je cherchais une chanson, et en ouvrant les grands tiroirs dans lesquels je range ma musique, je me suis mise à penser...

 J'ai feuilleté ces anciennes chansons, relisant le nom des vedettes qui les avaient créées, celui des auteurs, des compositeurs auxquels nous devons La chanson des blés d'or (que mon père chantait) ou Le passeur du printemps ...

 

 Au milieu de ces disques, mon regard se fixe sur une chanson de Jean Nohain, parce que dans le coin, à gauche, est notée une petite phrase de ma main... Pourquoi ?

 Tout simplement parce que je ne voulais pas l'oublier.

 

"Quand je serai sur mon petit coin

de nuage, toi, ma fidèle petite

Yvonne, je sais que tu parleras encore de moi."

 

 Jean Nohain prononça ces mots un matin de l'automne 1980. J'étais au volant de ma voiture et nous roulions sur l'autoroute du Nord. Venait-il d'avoir le pressentiment, en regardant défiler le long ruban de la route, que celui de sa vie ne tarderait plus à s'arrêter... ?

 

 Ouvrons notre fenêtre sur ce Paris d'antan et regardons-le vivre... Comme tout est haut en couleur ! Une chose saute aux yeux, un chapeau, deux chapeaux, une foule de chapeaux... 

 Ceux des élégantes sont surmontés d'aigrettes qui ondulent dans l'air. Plus bas, frottant le sol, les jupes laissent apercevoir un petit bout de cheville et de dentelles lorsqu'elles se retroussent pour monter un trottoir ou grimper dans un fiacre.

 Les messieurs ? Comment une jeune femme de l'époque n'aurait-elle pas été captivée par leyr belle moustache frisée, leur redingote et leur gibus ! L'ensemble précédé d'une canne à pommeau d'argent qui frappe plus ostensiblement le pavé sur le passage des midinettes, lorsqu'elles fredonnent "Frou-Frou", tandis que le bruissement de leurs dessous en souligne les paroles.

 Oui, ce 31 décembre 1899, Paris rayonne d'allégresse. 

Tout de même, quelle chance d'être là pour vivre ces instants d'exception, pour tourner cette grande page d'histoire. L'heure tourne, les messieurs sortent leur montre de leur gousset tandis que la France compte à l'unisson :

"Minuit moins cinq... moins quatre... moins trois... moins deux, minuit moins une... Minuit ! L'année 1899 est morte. Vive 1900 ! Bonne année !

 Comme ce nombre sonne bien ! 1900 ! Il éclate de soleil, de renouveau, comme un printemps trop précose. Sans nul doute le XXème siècle sera pour notre pays un siècle de joie et de paix...

 S'ils avaient su... nos chers grands-parents...

Mais laissons la foule sabler le champagne, et grimpons la rue des Martyrs, voulez-vous ? Tout en haut habite un couple "bien de chez nous".

 

 Et c'est au 41 de cette rue éclatante de vie, de poésie populaire si bien manifestée par les cris des petits métiers qui la font vibrer :

"Vitrier... vitrier..."

"Du mouron pour les p'tits oiseaux..."

au milieu du jargon imagé des marchandes des quatres saisons, de la gouaille des petits parisiens, que le 16 février 1900, un petit garçon voit le jour et reçoit le prénom de Jean-Marie.

 

 Ses souvenirs les plus précoces ?

D'abord les chanteurs des rues. Lorsque l'un d'entre eux venait sous la fenêtre, sa maman l'ouvrait toute grande et le tenait debout sur le rebord. Elle attrappait alors son porte-monnaie pour en retirer quelques sous qu'elle enveloppait dans un bout de journal et il le lançait dans la rue de toutes ses forces en se cramponnant à la barre d'appui.

 Parfois le papier s'ouvrait en tombant et les pièces de monnaie s'éparpillaient sur la chaussée. Alors pour aider le chanteur à les retrouver, Jaboune pointait son index en criant :

- Là, monsieur, à droite, et là... plus loin."

 

 Il sentait sa maman heureuse de sa joie. Oui, le mouvement des rues de Paris en ce temps-là était étonnant.

 

 La marche des benjamins

Dans l'imagination de Jaboune, cette marche brûle déjà toutes les étapes.Depuis le temps qu'il mijotait cette idée, il crée le premier vrai journal vrai journal pour les jeunes.

 Un journal comme celui de papa avec : un éditorial, des articles, des rubriques illustrées et des jeux.

Une chanson naît avec le club. Il l'écrit bien évidemment. Et tous les écoliers de France d'entonner à tue-tête :

 

"Les benjamins, les benjamins,

Suivent toujours le droit chemin

Les benjamins, les benjamins,

Sont gais, joyeux, contents, pleins d'entrain

Les benjamins, les benjamins,

rendent service à leur prochain

Les benjamins, les benjamins,

Ont tous le coeur sur la main."

 

 La suite prochainement.

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 17:08

Hugues"A m'en déchirer le coeur.

 

 Les temps sont vraiment durs. Je n'ai plus aucune rentrée d'argent. Je suis au bord du précipice, au bout du rouleau, beaucoup trop près du gouffre. Mon instinct de survie est le plus fort, j'oublie le visage du violeur et le pire m'attend encore au bout de la route.

 

 En 1984, le ciel me tombe sur la tête, c'est le drame. Pour moi, il y aura toujours un avant et un après. J'atteins le point de non-retour quand un huissier débarque à la maison. Là, je refuse d'ouvrir.

 Pas question de me faire jeter dehors.

 Je me précipite sur le téléphone pour appeler les journaux à scandale de l'époque, afin de leur expliquer ce qui m'arrive. Un membre de la rédaction d'Ici-Paris me conseille d'appeler tout de suite les radios. Je me retrouve à l'antenne en train de raconter mes malheurs, tandis que l'huissier tempête derrière la porte, me sommant de lui ouvrir.

 Les auditeurs vivent en direct l'expulsion de Georgette Lemaire !

 

 Résultat des courses, je pars vivre chez un admirateur pendant trois mois. On me propose alors une croisière sur un paquebot en compagnie d'autres artistes. Impossible de refuser, j'ai le couteau sous la gorge. Mais sur le bateau, je vais vivre l'enfer. j'ai le mal de mer à en crever.

 Au retour, je suis perdue et je ne sais même plus quoi faire de moi et je n'ai plus de toit.

Et c'est Mitterrand qui va me sauver. Incroyable mais vrai !

 Je respire. Que me réservera alors la vie ? A la grande lotterie de la chance, vais-je enfin tirer le bon numéro ? peut-être pas le jackpot, mais au moins la sérénité de l'âme et le repos de la guerrière.

 Hélas, la trève sera de courte durée.

 

 Juillet 89. Je suis encore à la rue et je n'ai nulle aprt où aller.

Mais un homme veille dans l'ombre. un homme d'une rare gentillesse et d'une incroyable humanité. Un homme qui sait tenir ses promesses. Un homme qui n'a pas oublié celle qu'il m'a faite. Cette homme, c'est François Mitterand, qui m'a tendu une main amie sans rien exigé en retour. Il me trouve un apprtement et un emploi au CES qui me permet de toucher 4000 francs par moi.

 Je n'ai pas honte de dire que François Mitterrand m'a  littéralement sauvé la vie.

 

 La suite ? Mon père tombe gravement malade. Je suis désespérée ! Dans sa chambre d'hospital, le personnel a déjà placé tous ses effets dans un sac poubelle. par ici la sortie bon voyage et place aux vivants !

 Foutu pour foutu, j'ai appelé Mitterrand...

Et là, grâce à notre président, mon père sera transféré quelques jours plus tard dans un service supérieur, à l'étage des soins palliatifs. Merci François.

 

 La fin ? Les années ont passé, j'ai refait ma vie, je l'ai continué plus exactement, tant bien que mal.

Tout au fond de moi, je gardais l'espoir secret qu'un jour où l'autre, nos routes se recroiseraient avec Daniel. Le destin qui nous avait si malmenés finirait par nous réunir. Des retrouvailles non plus sur le mode de la passion, mais de la tendresse.

 Celle de jeunes amants devenus de vieux amis. Je l'espérais et surtout je m'en persuadais. J'avais confiance. Mon optimisme débordant me le soufflait : Daniel et moi, c'était pour la vie.

 Mais Daniel est parti sans crier gare. Sans un au revoir, pas même un adieu. Au moment où il est mort, sans le savoir, j'ai fait des rêves étranges. Nous étions à nouveau jeunes et on tombait dans les bras l'un de l'autre.

 Ces rêves m'apparaissaient comme d'heureux présages. Quelle idiote j'étais, c'était sa façon à lui de me dire adieu.

 J'ai appris sa mort alors qu'il était enterré depuis trois mois déjà. Je ne trouve pas les mots pour vous décrire ce que j'ia ressenti quand j'ai appris la nouvelle : hébétude, déni, horreur, abattement et l'impression atroce qu'on venait de m'amputer d'un membre.


 Heureusement, le temps n'est plus à la rancoeur. A la place, il me reste l'amour et la tendresse. Daniel, je t'aime. Je t'aimais encore et je t'aimerai toujours.

 

Pour les amateurs :

Les souvenirs de Georgette Lemaire

La chance de Georgette tourne

Georgette prend la tangente

La descente aux enfers de Georgette

Georgette touche le fond

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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 22:38

f286fd77"A m'en déchirer le coeur.

 

 Je ne vais pas bien. Je ne vais pas bien du tout. Je suis accablée, complètement  vidée émotionnellement et psychologiquement. Les semaines, les mois passent et je sombre dans une profonde dépression.

 Je vis tel un zombie.

Certaines nuits, je traîne au drugstore des Champs-Elysées et je ramène n'importe quoi à la maison. Des fausses étreintes, des soupirs simulés, des mots d'amour bafoués. Je fais semblant d'y croire histoire de me sentir un peu plus vivante que morte.

 Dans les bras de ces inconnus, je me perds encore un peu plus au lieu de me trouver, de me retrouver. L'zamour facile, l'amour chic et toc, c'est tout ce qui me reste comme sensation forte. Je ne dors plus, je ne mange plus et je n'arrive même plus à sortir de mon lit.

 Je ne suis pas encore morte, mais je n'ai plus rien de vivant. Ma vie fout le camp et je ne ne sais plus ni à quoi ni à qui me raccrocher pour tenter de me sortir de cette spirale infernale.

 Entre deux crises de larmes, je me omplais dans le désespoir, trouvant même un certain désespoir à maudire la terre entière, pleurant sur les échecs et les défaites de ma vie.

 

 Puis, c'est un ménage à trois qui va me permettre de me sentir à nouveau une femme désirée et désirable. Car je vais vibrer de désir pour Roger et mourir d'amour pour Paul.

Roger et Paul. Paul et Roger. Les deux sont amoureux de moi. Mais Paul est marié. Qu'importe, je finis par céder. Aux deux ! Paul est jaloux de Roger qu'il considère comme un batteur de cirque. Roger n'aime pas l'emprise de Paul sur Moi.

 Avec Roger, je retrouve la passion des corps que j'avais perdue depuis Daniel. A nouveau, je suis au septième ciel. Enfin, j'ai la fièvre dans le sang et tous mes sens sont en émoi.

 Paul me couvre de cadeaux et veut divorcer pour moi. Deux hommes à mes pieds, c'est exactement ce qu'il me fallait pour repartir.

 Seulement voilà, un dilemme se pose. Un choix s'impose : entre Roger le ténébreux et Paul le fiévreux, lequel choisir ?

C'est Roger qui l'emporte très vite et vient s'installer à la maison.

Mais il est très jaloux et ça ne marche pas beaucoup.

 Je retourne sur la scène de l'olympia avec Julio Iglesias en vedette. j'ai le trac. Et pour assurer le show, je ne veux que lui. Lui, c'est Bob ! Le seul qui connaît sur le bout des doigts l'artiste que je suis. Pour obtenir la perfection, c'est Bob qu'il me faut et personne d'autre. Ô joie, il accepte.

 Et Roger, furieux du retour en force de mon ex, me largue pour partir sur les croisières Paquet.

 

Un cirque ! Voilà ce que ma vie est devenue. Une foire aux sentiments, un bordel aux émotions. Roger me parle d'amour mais oublie le plus important : le faire ! Je suis encore à espérer pouvoir reconstruire quelque chose avec lui, mais déjà nos deux corps ne aprlent plus le même langage : je veux du désir quand lui est dans le pur fantasme. Roger manque de simplicité, ses scénarios sexuels sont trop élaborés à mon goût. 

 Pourquoi tous ces jeux qui l'émoustillent, alors qu'il suffirait simplement de jouer à s'aimer ?

Désormais, avec lui, j'ai mal et je suis mal, partout : chez moi quand il ne me touche pas et chez lui quand je croise le regard de sa mère, souvent lourd de repproches.

 Quand il part, j'ai mal à en crever.

 

 C'est à ce moment-là qu'une voyante me prédit une catastrophe avec ma voiture.

La suite ? Un jour, j'ai la sensation qu'une voiture me suit. Appel de phare, arrêt de la voiture, mon agresseur s'énerve parce que je n'ouvre pas la portière. Il devient hagneux. 

 Finalement, je cède et ouvre la portière. Il me pousse sur le siège de droite et prend ma place. Je suis tétanisée. Il commence à me toucher. Il défait un à un les boutons de mon chemisier. Il me regarde, me caresse, se faisant pressant.

 Parce que je ne prends pas la pilule, je ne veux surtout pas qu'il me pénètre. 

Alors je prends l'initiative et lui dit gentiment que je vais m'occuper de lui. Ce que je m'empresse de faire étant donné sa nervosité. Je lui demande de se laisser faire, tout va bien se passer. Cette fois, c'est moi qui suis sur lui.

 Je m'occupe de ses fringues et lui fais une fellation.

Je tâche surtout de garder mon sang froid. J'espère le satisfaire pour ne pas le voir revenir à la charge. Une fois son plaisir obtenu, le temps qu'il reprenne ses idées, je m'empresse de prendre une boîte de Kleenex dans la boîte à gants et à vitesse grand V, et je m'en fourre plein la bouche, ni vu, ni connu mais c'est l'horreur !

 Lui est aux anges et semble même dans un état second.

Heureux de ce qui vient de lui arriver. Dans l'agitation, je perds une boucle d'oreille et je me mets à la chercher. Comble de l'ironie, mon agresseur la retrouve et me la donne. Puis, il sort un petit calepin, l'ouvre et me demande mon prénom et mon âge. Tout en précissant :

"Quand une femme me plaît, je la note dans mon carnet". Ce qui l'intéresse finalement, c'est son tableau de chasse.

 

 Lorsque j'arrive chez moi, je suis toute débraillée et dans un état catatonique. Je file dans la salle de bains me laver vingt fois les dents.

Pendant longtemps, je me promènerai chez moi avec une brosse à dents à la main. Mon fils veut que j'aille porter plainte. j'irai !

Mais il n'est pas question de faire la Une des journaux à scandale avec une histoire pareille. J'abandonnerai donc les poursuites contre cet inconnu. Pour eux, affaire classée ! Pour moi l'enfer ne fait que commencer...

 

Pour les amateurs :

Les souvenirs de Georgette Lemaire

La chance de Georgette tourne

Georgette prend la tangente

La descente aux enfers de Georgette

Georgette touche le fond

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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 18:57

47deb1fa"Les années.

 

 La première image du film montre une ported 'entrée qui s'entrebâille - il fait nuit -, se referme et se rouvre. Un petit garçon déboule, blouson orange, casquette à rabats sur les oreilles. C'est le amri qui a filmé ces images quand elle rentrait des courses avec les enfants ramassés après l'école. L'étiquette sur la bobine du film a pour titre Vie familiale 72-73. C'est toujours lui qui filme.

 

Quelqu'un commençait à jouer de la guitare, à chanter Comme un arbre dans la ville de Maxime Le Forestier et Duerme negrito de Quilapayun - on écoutait les yeux baissés. 

 On allait dormir au petit bonheur sur des lits de camps ne sachant pas s'il valait mieux faire l'amour avec son voisin de droite ou de gauche, ou rien.

 

 La société avait maintenant un nom, elle s'appelait "société de consommation". 

L'air était à la dépense. On achetait un frigo deux portes, une R5 primesautière, une semaine en Club Hôtel à Flaine, un studio à la Grande-Motte. on changeait la télé.

 Sur l'écran couleur, le monde était plus beau, les intérieurs plus enviables.

 

 La pub montrait comment il fallait vivre et se comporter, se meubler et consommer. 

Et les enfants réclamaient de l'évian fruité, "c'est plus musclé", des biscuits Cadbury, du Kiri, un mange-disques pour écouter la chanson des Aristochats et La Bonne du Curé, une voiture téléguidée et une poupée Barbie.

 

 Des phrases reviennent ça et là : "Etre prof me déchire". "Si je n'ai pas accompli ma promesse à vingt-cinq ans, écrire un roman, je me suicide." "Serais-je plus heureuse dans une autre vie ?"

 

 Ses années d'étudiante ne sont plus pour elle objet de désir nostalgique.

Puis de romantique, sa mémoire devient critique.

 Souvent, il lui revient des scènes de son enfance, sa mère lui criant plus tard tu nous cracheras à la figure, les garçons tournant en vespa après la messe, et elle avec sa permanente frisée, ses devoirs, ses lectures, Confidences et Delly, les chansons de Mariano, des souvenirs de son excellence scolaire et de son infériorité sociale, tout ce qu'elle a enfoui comme honteux et digne d'être retrouvé.

 Dans les souvenirs des années qui viennent de s'écouer. Rien de se qu'elle considère comme des images de bonheur.

L'hiver 69-70 en noir et blanc à cause du ciel livide et de la neige tombée en abondance. 

Sur la palce de Saint-Paul de Vence, Yves Montant jouant à la pétanque en chemise rose, un peu de ventre, après chaque coup promenant heureux et fat, son regard sur les touristes attroupés derrière les barrières à bonne distance, le même été où Gabrielle Russier est en prison et se suicide en rentrant dans son appartement.

Le bassin où les enfants font flotter des bateaux mécaniques.

Le livre de Robert Pinget Quelqu'un.

 

 Dans l'insoutenable de sa mémoire, il y a l'image de son père à l'agonie, du cadavre habillé du costume qu'il n'avait porté qu'une seule fois, son mariage à elle, descendu dans un sac de plastique de la chambre au RDC par l'escalier trop exigu pour le passage d'un cercueil.

 Les évènements politiques ne subsistent que sous forme de détails : à la télé, pendant la campagne présidentielle, la vision consternante de l'assemblage Mendès-France-Defferre, "mais pourquoi PFM ne s'est-il pas présenté tout seul" et le moment où Alain Poher, dans sa dernière allocution avant le second tour, se gratte le nez, son impression que, à cause de ce geste devant tous les spectateurs, il va se faire batttre par Pompidou.

 

 Le "goulag", apporté par Soljenitsyne, accueilli comme la révélation, semait la confusion et ternissait l'horizon de la Révolution.

 Un type au sourire abominable, sur des affiches, disait aux passants, droit dans les yeux, votre argent m'intéresse.

 1974.

Avec Giscard d'estaing, on vivait désormais dans la "société libérale avancée".

On ne s'ennuyait pas spécialement. Même nous - qui avions tourné le bouton de la télé le soir de l'élection aussitôt après avoir entendu Giscard lâcher un "je vous salue mon compétiteur" comme une série de prouts avec sa bouche en cul-de-poule-, nous étions ébranlés par le vote à dix-huit ans, le divorce par consentement mutuel.

Nous avions failli pleurer de rage en voyant Simone Veil se défendre seule à l'Assemblée contre les hommes déchaînés de son propre camp et l'avions mise dans notre panthéon à côté de l'autre Simone, de Beauvoir.

 Mais nous rompions définitivement avec ce président élégant quand il refusait la grâce de Ranucci, condamné à mort au milieu d'un été sans une goutte de pluie, brûlant, le premier depuis si longtemps.

 

 La mode était à la légéreté, au "clin d'oeil".

 On s'amusait de lire sur les panneaux de cinéma Les Suceuses et La Petite Culotte mouillée, on ne ratait aucune apparition de jean-Louis Bory en "folle" de service. L'interdiction naguère de La religieuse semblait inconsevable. Il était cependant difficile d'avouer combien la scène des Valseuses ou Patrick Dewaere tête le sein d'une femme à la place de son nourrisson nous avait bouleversés.

 Le dimanche après-midi, on restait à regarder Le petit Rapporteur et faire du bricolage.

 

 Selon les faits montrés à la télé accédaient à la réalité. Tout le monde avait un poste en couleur. Les vieux l'allumaient le midi au début des émissions et s'endormaient le soir devant l'écran fixe de la mire.

 En hiver les gens pieux n'avaient qu'à regarder Le Jour du Seigneur pour avoir la messe à domicile.

 Les femmes à la maison repassaient en regardant le feuilleton sur la première chaîne ou Aujourd'hui madame sur la deuxième.

 Les mères tenaient les enfants tranquilles avec Les Visiteurs du mercredi et Le Monde merveilleux de Walt Disney.

Pour les épouses, la télé apportait la tranquillité de garder leur mari à côté d'elle devant Sport Dimanche.

Dans les conversations, on entendait : ils ont dit ou ils ont montré à la télé...

Ils y avait que les profs pour accuser la télé de détourner les enfants de la lecture et de stériliser leur imagination.

 Ils n'en avaient cure, chantaient à tue-tête A la pêche aux moules moules moules, imitaient les voix de Titi et Grosminet, s'enchantaient de répéter Mamouth écrase les prix, Mamie écrase les prouts, les Muppet Show et les durs pètent de froid.

 A la fin des années 70 dans les repas de famille, la mémoie raccourcissait.

Autour des coquilles Saint-Jacques, du rôti de boeuf assorti de pommes dauphine, la conversation roulait sur les voitures et la comparaison des marques, le projet de faire construire, les dernières vacances, la consommation du temps et des choses.

 On détaillat les plasticages en Corse, les attentats en Espagne et en Irlande, les diamants de Bokassa, le pamphlet Hasard d'Estaing, la candidature de Coluche aux présidentielles, Björn Borg, le colorant E 123, les films, La Grande Bouffe que tout le monde avait vu, Manhattan.

 Les femmes se ménageaient des apartés sur des questions domestiques : le pliage des draps-housses, l'usure des jeans aux genoux, le détachage du vin sur la nappe avec du sel...

 L'égrènement des souvenirs de la guerre et de l'occupation s'était tari, à peine ranimé au dessert avec le champagne par les plus vieux, qu'on écoutait avec le même sourire que lorsqu'ils évoquaient Maurice Chevalier et Joséphine Baker.

 Le line avec le passé s'estompait. Le temps des enfants remplaçait le temps des morts.

Les jeunes ne jouaient pas au bridge, les vieux se méfiaient du Scrabble, le Monopoly était trop long.

 On "accédait à la propriété", cela rapprochait les vieux de la vieillesse, ils vivraient ainsi jusqu'à la mort. Emploi, mariage, enfants, ils étaient allés au bout de l'itinéraire de reproduction scellé maintenant dans la pierre par des traites sur vingt ans.

 Autour d'eux, les divorces pullulaient. Ils avaient essayé les films érotiques, l'achat de lingerie.

 A faire l'amour avec le même homme, les femmes avaient l'impression de redevenir vierges.

Pour connaître son vrai désir et se donner du courage, on allait voir Une femme sous influence, Identification d'une femme, on lisait La Femme gauchère, La femme fidèle.

 Avant de se décider à la séparation, il fallait des mois de nouvelles scènes conjugales etd e réconciliations lasses parce que le divorce ça n'existe pas chez nous.

 Enfin, on partageait tout, prêtes à entrer dans le déchirement du divorce, la prolifération des menaces et d'injures, la mesquinerie, prêtes à vivre avec deux fois moins d'argent, prêtes à tout pour retrouver le désir d'un avenir.

 

La suite prochainement.

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Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin