"Le béret de papi.
Les Russes ont la champka, les Sud-américains le panama, les Italiens le borsalino, les Mexicains, un vaste sombrero, les Anglais le chapeau melon et les Américains le stetson...
Pour les Français, c'est le béret !
Ce couvre-chef symbolique de notre pays est d'ailleurs très souvent utilisé pour présenter le Français avec sa baguette et son litre de vin rouge !
Pour mieux comprendre l'importance de cette singulière coiffe hexagonale, faisons un détour par l'histoire. Contrairement à une idée répandue, l'origine du béret semble bien être béarnaise et non basque. L'erreur est classiquement attribuée à Napoléon III qui passa un long séjour à Biarritz, en 1884. Constatant que de nombreux locaux portaient cette calotte de laine, l'Empereur leur en attribua la paternité et parla de "béret basque". Cette dénomination franchit les frontières et resta dans le langage populaire.
Or le béret est né de la main agile des bergers béarnais. Pendant la transhumance, avec de grosses aiguilles de buis, ces pâtres se confectionnaient des couvre-chefs pour échapper au soleil et à la pluie. Ils utilisaient la laine de leurs moutons, qui procurait à la coiffe légèreté et souplesse, alliées à une imperméabilité remarquable.
Le béret va ensuite devenir le couvre-chef par excellence du milieu rural avant de coiffer les ouvriers pour devenir un élément de distinction sociale à côté des bourgeois portant le chapeau.
Le béret continue donc de plus en plus à se visser sur la tête des Français. Il est à son apogée à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Après ce conflit, il devient le symbole du patriotisme français. A cette époque, l'armée adopte cette coiffe pour l'ensemble de ses troupes. Selon le corps d'affectation, il devient partie intégrante de l'uniforme. Le rouge est attribué aux parachutistes, le noir aux tankistes, le bleu azur aux aviateurs...
Pour Papi, le béret est aussi apprécié pour de multiples usages. Il est plat et se révèle plus commode que les chapeaux pour grimper dans une voiture ! Il sert de panier pour la cueillette des champignons ou des cerises, ou devient une arme très efficace pour chasser les mouches...
Mais on le sait bien, les histoires d'amour finissent mal en général... Dans les années 70, l'habitude de porter un couvre-chef tombe en désuétude. Le béret devient ringard, collé à l'image du grand-père qui bine son jardin. La casquette américaine bariolée finit par le terrasser inexorablement.
Comme dit Papi : "Tout se perd, sacrebleu !"
Collection "Les choses de Mamie"
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