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5 janvier 2022 3 05 /01 /janvier /2022 10:39
"Le Supplément" du 5 Janvier

"Mistinguett, c’est tout un poème, l’histoire ahurissante d’une fille de rien qu’une énergie sans pareil hisse au sommet, une "propriété nationale" dira Colette.

 

 Elle vend ses petits bouquets devant le casino d’Enghien-les-Bains avant de tâter du caf’conc. Non pas qu’elle ait de la voix, du jeu de jambe ni même qu’elle soit belle.

 

 Elle n’a rien de cela mais bien davantage : le bagout, l’entrain, la folie, la fantaisie, la drôlerie...

 

  Sur les planches, elle apprend peu à peu à canaliser son énergie et à composer son personnage.

 

 Elle joue les comiques, les gigolettes et les épileptiques , ainsi que l’on nomme les artistes quelque peu remuants.

 

 Elle fait son bonhomme de chemin. Le public adore sa dégaine avec ses petites jupettes et ses socquettes.

 Jean Cocteau plus que quiconque ! Il n’a pas encore le sou mais économise pour voir son idole sur les planches et la fleurir de petits bouquets de violettes.

 

 Après le Moulin-Rouge dans La valse chaloupée, elle débarque aux Folies-Bergère en 1911, au bras de Maurice Chevalier. Il a quitté Fréhel pour ses beaux yeux : une idylle qui les liera dix ans.

 

 Le couple propose La Valse renversante. Il y a de quoi...

 

 Une danse plus proche de la roulade que de la chorégraphie ! Les deux, en pleine étreinte, doivent faire chavirer quelques meubles, se projeter sur un sofa avant de se rouler sur le tapis sans s’être déliés : de quoi s’aimer à la folie pendant une décennie !

 Et que n’aurait pas tenté la Miss pour libérer son homme fait prisonnier dans un camp allemand ? ...

 

Jusqu’à quérir l’aide du roi d’Espagne, l’un de ses plus fervents admirateurs !

 

 Leur folle romance est un chapelet de scènes et de provocations. Toujours prompte à jeter de l’huile sur le feu de leur amour et à aiguiser la jalousie de son homme, elle célèbre même à grand renfort de tambour son faux mariage avec Mayol, pourtant inverti notoire.

 

 La guerre achevée, s’ouvre une époque nouvelles, de folles années...

 

 Les chansons deviennent alors bien guillerettes, ainsi C’est une gamine charmante extrait de Phi-Phi, ou encore Dédé. L’Amérique fait alors rêver, son charleston, son fox-trot, son blues et son ragtime.

 

 C’est le temps du grand escalier bordé de nymphes à paillettes et à plumes et des "L’ai-je bien entendu ?" et guirlandes de gambettes gainées...

 

 Mistinguett entre dans la danse. Parée de ses trucs en plumes et d’une fortune colossale en bijoux, sans oublier ses maigrelettes gambettes que l’on dit assurées pour cinq cent mille francs, elle met le feu au Casino de Paris.

 

 Son nom brille en lettres de feu à l’affiche de En douce, de Ça c’est Paris... Ou encore de La java de Doudoune avec comme jeune premier Jean Gabin, de Paris qui jazz avec pour chanson vedette Mon homme. N’est-elle pas tordante lorsqu’elle entonne de sa voix maladroite :

 

"Il m’a vue nue ? Il m’a vu nue. Toute nue

Sans cache-truc, ni soutien-machins

J’en ai rougi jusqu’aux vaccins...

 

 Elle prête son image aux plus grands couturiers, à des parfums, à des automobiles symbolisant alors le luxe dans toute sa splendeur. Elle incarne si brillamment Paris que l’Amérique la réclame.

 Et notre Miss s’installe à Broadway et Mon homme, dont on murmure qu’elle s’adresse alors à Maurice Chevalier, transformé en My man y est un succès colossal.

 

 Mistinguett est alors une telle légende qu’elle se permet même de se mettre en scène dans un de ses refrains, C’est vrai.

 

"On dit que j’ai de grandes quenottes

Que je n’ai que trois notes

C’est vrai !

Mais j’s’rais pas Mistinguett

Si j’étais pas comme ça !

 

 Elle tire sa révérence à 81 ans. Et si l’on donne aujourd’hui l’âge de la Miss, il fut longtemps secret d’état.

 

 Celle-ci refusait en effet de le dévoiler, si bien que la chose ne manquait pas d’être tournée en dérision...

 

 Le chansonnier Marcel Achard en fera un texte hilarant : "On prend la date de naissance de la Miss, on soustrait le chiffre de lui-même et on brûle ensuite le papier sur lequel on a fait le calcul. Puis on additionne le nombre de lettres que la Miss a reçues pendant les douze derniers jours et on multiplie par le nombre de ses toilettes d’été, on retranche son dernier cachet, on ajoute le nombre de ses mariages vrais ou faux, on enlève trois mois par enfant, on retranche dix ans par galanterie..."

 

 Finalement, l'un dans l'autre, de Chevalier, ne restera plus que l'amitié.

 

 Et Mistinguett constate :

 

"Nous nous sommes revus... J'avais toujours de la peine. mais il existe des choses plus importantes que les choses sans remède, les revues succédaient au voyage et il fallait que je fasse ma vie."

 

... analyse :

"La présence de Chevalier ne m'a jamais apporté grand-chose. Mais son absence a dominé le reste de ma vie. peut-être est-ce ma faute s'il m'a quittée..."

 

... vise juste :

"Peut-être est-ce parce que je n'ai jamais pu oublier le garçon qui essayait son premier smoking en chaloupant sur le boulevard pour faire distingué, si gonflé de sa nouvelle importance, que l'on n'aurait pas pu glisser une feuille de papier à cigarette entre son fond de culotte et ses fesses.

 

... et enfin avoue :

 

"En ce qui me concerne, Maurice n'est jamais vraiment parti ni revenu. En amour, je me passe de géographie.

 

 Le souvenir de ce que fut notre amour me tient lieu, toute ma vie, d'état d'âme.

 

Grâce à lui les paroles les plus anodines prennent du paysage... En cachette, je songeais encore à lui... Maurice Chevalier, c'est un chapitre à part dans ma vie, sans grand rapport avec les dates, sans grand rapport même avec la vie que nous avons menée.

 

 Notre histoire n'est peut-être pas fini..."

 

La miss écrit ces lignes en 1954. Elle a soixante-dix-neuf ans. 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 00:12
"Le Supplément" du 1er Janvier

"6 mai 1889. L'inauguration de la tour Eiffel se déroule en grande pompe. Le monument va devenir le symbole de Paris. Quelques mois plus tôt, à Ménilmontant, un autre futur symbole a vu le jour : Maurice Chevalier.

 Au même moment, le chansonnier Léon Xanrof crée Le Fiacre, qui sera popularisé quelques années plus tard par Yvette Guilbert.

 "Un fiacre allait trottinant

Cahin, caha, Hue, dia, hop-là

Un fiacre allait trottinant

Jaune, avec un cocher blanc.

 Lorsque Maurice va à l'école, il est petit et gros, ce qui lui vaut le surnom de "Patapouf". Cinquante ans plus tard, il écrira cette chanson en souvenir de cette blle époque et de son quartier natal.

 "Les gars de Ménilmontant

Sont toujours remontants

Même en redescendant

Les rues de Ménilmuche ...

 Dans ce quartier d'ouvriers, "Patapouf" cherche à oublier la misère en se bagarrant avec les copains pour quelques billes. C'est pourtant le quartier préféré d'Aristude Bruant, celui qui le rendra célèbre grâce à cette ritournelle.

 "Papa était un lapin qui s'appelait J.B Chopin ...

 Paul, le grand frère de Maurice permet à la famille de subsister grâce à son salaire. Le samedi, sa mère accompagne les marmots au spectacle pour les distraire et faire "comme tout le monde". Maurice commence alors à rêver. Il s'imagine lui-même dans ce monde merveilleux. La petite graine est semée.

 Dans le salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines, les frères lumières viennent de projeter devant trente-trois spectateurs L'Arrivée du train en gare de La Ciotat. Le 28 décembre 1895, le cinématographe est né. Le comique troupier Polin, lui, ne voit que la caissière.

 "Elle est belle, elle est mignonne

C'est un' bien jolie personne...

 A l'Elisée, Emile Loubet succède à Félix Faure qui a succombé le 16 février 1899 sur le canapé du salon bleu du Palais, dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil, l'épouse du peintre.

 Les chansonniers s'esbaudissent. marguerite devient "la pompe funèbre". Quant à son amant président,on dit de lui : "Il s'était cru César, il est mort Pompée."

 Le XXème siècle pointe son nez. La France est coupée en deux depuis l'Affaire Dreyfus qui marquera durablement les esprits.

 Dans les rues, on chante La Paimpolaise de Théodore Botrel et Viens Poupoule, colportées par Félix Mayol, le roi du café-concert.

 "Le samedi soir après l'turbin

L'ouvrier parisien

Dit à sa femme : Comme dessert

J'te paie l'café-concert...

Viens Poupoule, Viens Poupoule, viens !

Quand j'entends des chansons, ça me rend tout polisson.

Maurice est alors tour à tour peintre, apprenti imprimeur, menuisier, électricien, ouvrier mais son rêve demeure : devenir artiste, briller dans la lumière. Ne pouvant être acrobate, il décide de devenir chanteur !

  Il fait ses premiers pas au Céfe des Trois Lions puis enchaînent les contrats. Puis vient la consécration : l'Alcazar de Marseille.

 Le public très difficile broie les vedettes. il siffle, hurle, chahute, n'hésite pas à sortir de scène ceux qui ne conviennent pas. Celui qui entre en lever de rideau avant lui se fait hacher menu par le public. Il ne termine pas sa chanson.

 Quand Maurice descend à son tour dans l'arène, il est mort de trouille et commence à dérouler ses ritournelles dans un silence glacial.

 "Ah ! Les p'tits pois, les p'tits pois, les p'tits pois

C'est un légume très tendre

 A la troisième chanson, il est bissé. L'Alcazar éclate d'un grand rire sonore. Maurice a gagné, il a conquis la Canebière à dix-neuf ans. Il a ce mot : "Je marche sur une carpette magique."

Il rencontre ensuite Fréhel. La môme Pervenche fait le pont entre le Paris d'Aristide Bruant et celui d'Edith Piaf. Son mari lui préféra Damia, sa concurrente brune en fourreau noir dessiné par Sache Guitry, qui se fait un nom dans la chanson réaliste avec La Veuve, un texte contre la peine de mort.

 "Voici venir le prétendu

Sous le porche de la Roquette.

Appelant le mâle attendu,

La veuve, à lui s'offre, coquette.

Tandis que la foule, autour d'eux

Regarde frissonnante et pâle,

Dans un accouplement hideux,

L'homme crache son derneir râle.

 Chevalier décrit les premiers moments de cette rencontre avec celle qu'il nomme "sa longue folie charnelle" dans ses souvenirs tamisés par le temps.

 Mais extravagante, dévergondée, droguée, Fréhel est tout le contraire de Chevalier. Il s'éloignera progressivement de sa tigresse lascive qui l'embarquera dans d'insatiables parties de plaisir. Le désir fait place à la haine.

 Et ce sera grâce à une fameuse prestation aux Folies Bergère, où il donne la réplique à Mistinguett qu'il rompt définitivement avec l'interprète inoubliable de La Java Bleue, "celle qui ensorcelle quand on la danse les yeux dans les yeux".

 Mistinguett sera son premier grand amour.

 Nous sommes en 1913. Une époque insouciante où l'on chante Le Dénicheur et Si tu veux... Marguerite colportée par le grand Fragson.

  "Si tu veux faire mon bonheur

Marguerite, Marguerite.

Si tu veux faire mon bonheur

Marguerite donne-moi ton coeur.

 Le 28 juin 1914, l'héritier du trône d'Autriche est assassiné à Sarajevo par un Serbe bosniaque. C'est le déclencheur de la guerre, l'étincelle qui embrase l'Europe.

  Ce sera alors la pleine période des tourlourous qui vont triompher auprès des poilus avec une servante, belle, bienveillante et peu farouche, qui leur apporte le temps d'une chanson l'illusion du bonheur avant de retrouver leurs tranchées cauchemardesques. Cette servante, c'est Madelon, bien sûr.

 "La Madelon pour nous n'est pas sévère,

Quand on lui prend la taille ou le menton,

Elle rit c'est tout l'mal qu'elle sait faire,

Madelon, Madelon, Madelon.

 Mistinguett continue à acclamer son public, passe entre les rangs des spectateurs avec sa parure de plumes, montre ses gambettes dans une douce  euphorie et chante pour ceux qui se battent pour la France. Le cri des poilus :

 "A nos poilus qui sont au front

Q'est c'qui leur faut comme distraction ?

 Une femme, une femme !

 Qu'est c'qui leur f'rait gentiment

Passer un sacré bon moment ?

Une femme, une femme !

 Blessé, Maurice sera fait prisonnier puis sera libéré grâce à la Mist.

 Les retrouvailles sont poignantes. Il retrouve avec gourmandise les gambettes de sa douce folie, qu'elle interprète avec délectation dans cette chanson fétiche écrite par le complice de Maurice, Albert Willemetz :

 "On dit que j'ai de grandes quenottes

Que je n'ai que trois notes

C'est vrai ...

 Mais le retour à la vie parisienne est difficile. Mistinguett est navré. Les premières disputent séparent le couple.

 Huit mois plus tard, l'armistice est signé. Maurice chante La Madelon de la victoire, écrite dans l'euphorie des évènements.

 "Madelon, emplis mon verre,

Et chante avec les poilus,

Nous avons gagné la guerre

Hein ! Crois-tu, on les a eus !

 Paris redevient alors le lieu des plaisirs. Les rythmes syncopés du ragtime et du jazz naissant envahissent les cabarets, d'autant que les premiers disques arrivent d'Amérique. En France, on en est encore à danser la java dans les bals et les guinguettes.

 "L'grand Julot et Nan a,

Sur un ai de java,

S'connur'nt au bal musett'

Sur un air de javette ...

 Entre maurice et Mistinguett, les disputtes sont de plus en plus fréquentes. Maurice est engagé en cachette au Palace de Londres par la grande artiste Elsie Janis, et quitte le Casino de Paris. "Mist" est sous le choc, accuse le coup. La plaie qui vient de s'ouvrir ne se refermera plus.

 Elle écrit : "Je ne suis même pas capable de retenir le seul homme que j'ai vraiment dans la peau, le seul qui m'ait fait vibrer."

 Elle demande à ses amis de lui écrire une chanson qui décrive toute l'abnégation, tout le renoncement dont sont capables les femmes pour les hommes qu'elles aiment, quelque chose qui exprime à la fois son incontournable souffrance et son seul bonheur : son homme.

 Cette chanson fera le tour du monde. Chaque fois qu'elle interprète Mon homme, c'est pour lui, pour son Maurice, le seul véritable amour de sa vie.

 "Je l'ai tell'ment dans la peau

Qu'j'en d'viens marteau,

Dès qu'il s'approch' c'est fini

Je suis à lui

Quand ses yeux sur moi se posent

Ca me rend tout'chose. 

  

La suite ? Une chanson va faire sa fortune. Elle sera fredonnée par la France entière pendant au moins deux générations :

 "Dans la vie faut pas s'en faire

Moi je ne m'en fais pas ...

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 06:17
"Le Supplément" du 24 Novembre

"L’aigle noir.

 

Au début de l’année 1955, Barbara enregistre deux chansons chez Decca : Mon pote le gitan et L'œillet blanc.

 

« Le premier jour qu'il vit la fille,

Il lui offrit un oeillet blanc.

C'était pas une fille de famille

Mais elle avait des sentiments

Et elle en eut le coeur content …

 

En 1958, elle réussit à s'imposer, sous le surnom de La Chanteuse de minuit, si bien que sa notoriété grandit et lui attire un public de fidèles, en particulier parmi les étudiants du Quartier latin. Sous le nom de Barbara, elle effectue son premier passage à la télévision, le 12 juillet 1958, sur l’unique chaîne de la RTF, dans l’émission Cabaret du Soir, où la présentatrice la compare à Yvette Guilbert et lui assure « qu’elle deviendra certainement une grande vedette ».

 

À cette époque, poussée par son ami Brel19, elle commence à écrire. Remarquée et engagée par Pathé-Marconi, elle enregistre, sous le label La Voix de son Maître, son premier Super 45 tours, La Chanteuse de minuit, avec deux de ses propres chansons : J’ai troqué et J’ai tué l’amour.

 

En 1961, elle décroche un tour de chant du 9 au 20 février, en première partie de Félix Marten à Bobino.

 

Sa performance est peu appréciée, sa présentation jugée austère, à l’évidence pas encore prête pour les grandes scènes. Loin de se décourager, elle reprend ses récitals à L’Écluse. La même année, elle se rend à Abidjan, où elle retrouve son amant, le diplomate Hubert Ballay ; elle lui écrira Dis, quand reviendras-tu ?, avant de le quitter.

 

Le 4 juillet 1964, elle se rend sans enthousiasme en Allemagne de l’Ouest. Agréablement surprise et touchée par l’accueil chaleureux qu’elle reçoit, elle prolonge son séjour d’une semaine. L'avant-veille de son départ, elle offre au public la chanson Göttingen, qu’elle a écrite d’un trait dans les jardins du théâtre.

 

« Et tant pis pour ceux qui s’étonnent

Et que les autres me pardonnent

Mais les enfants ce sont les mêmes

À Paris ou à Göttingen …

 

Comme convenu, elle chante à Bobino avec Georges Brassens en « vedette » du 21 octobre au 9 novembre 1964. Le public est conquis et les critiques sont unanimes pour saluer sa prestation. Paris-Presse-L’Intransigeant écrit qu’elle « fait presque oublier Brassens », L'Humanité : « Un faux pas de Brassens, une prouesse de Barbara. 

 

Le 14 mars 1965, sort son premier album Philips, Barbara chante Barbara. Il obtient le prix de l’Académie Charles-Cros et un réel succès commercial. Lors de la cérémonie, au palais d’Orsay, Barbara déchire son prix en quatre pour le distribuer aux techniciens, en témoignage de sa gratitude.

 

La même année, elle obtient un grand succès à Bobino. Le 15 septembre, jour de la première, France Inter organise une journée Barbara sur ses ondes. La chanteuse est si profondément marquée par cette première qu’elle l'immortalise peu après dans l’une de ses plus grandes chansons : Ma plus belle histoire d’amour.

 

« Ce fut, un soir, en septembre

Vous étiez venus m’attendre

Ici même, vous en souvenez-vous ? … 

 

En 1967, elle écrit avec Georges Moustaki, La Dame brune, chanson d'amour qu'ils interprètent en duo. Elle dira à son sujet : « Moustaki, c'est ma tendresse ».

 

En 1998, ses mémoires inachevés sont publiés chez Fayard, sous le titre « Il était un piano noir… ». Elle y révèle l’inceste dont elle a été victime :

 

« J’ai de plus en plus peur de mon père. Il le sent. Il le sait. J’ai tellement besoin de ma mère, mais comment faire pour lui parler ? Et que lui dire ? Que je trouve le comportement de mon père bizarre ? Je me tais. Un soir, à Tarbes, mon univers bascule dans l’horreur. J’ai dix ans et demi. Les enfants se taisent parce qu’on refuse de les croire. Parce qu’on les soupçonne d’affabuler. Parce qu’ils ont honte et qu’ils se sentent coupables. Parce qu’ils ont peur. Parce qu’ils croient qu’ils sont les seuls au monde avec leur terrible secret.

 

De ces humiliations infligées à l’enfance, de ces hautes turbulences, de ces descentes au fond du fond, j’ai toujours resurgi. Sûr, il m’a fallu un sacré goût de vivre, une sacrée envie d’être heureuse, une sacrée volonté d’atteindre le plaisir dans les bras d’un homme, pour me sentir un jour purifiée de tout, longtemps après. »

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
21 mars 2021 7 21 /03 /mars /2021 16:47
"Le Supplément" du 21 Mars

"Ce long chemin pour arriver jusqu'à toi. Morceaux choisis des souvenirs de Marie-Christine Barrault :

  

 Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs d'enfant, je me souviens que nous habitons Yerres, une commune voisine de Villeneuve-Saint-Georges, dont les petits pavillons de meulière débordent de chèvrefeuille et de Glycine au printemps.

 C'est même l'une des premières images qu'enregistre ma mémoire - cette beauté de la glycine dans l'odeur chaude et sucrée des pivoines et du chèvrefeuille.

 J'ai peut-être trois ans. Est-ce jour-là précisément, que j'ai ouvert les yeux sur le monde ? 

 Il se résume alors au jardin de ma grand-mère qui me semble immense et féérique avec ses grappes de fleurs mauves, ses massifs colorés, ses pommiers, son groseillier, et le sophora sous lequel on se tient à l'ombre pour le goûter.

 Félicité nous aime plus que tout et c'est sans doute pourquoi elle nous garde jalousement auprès d'elle.

 Le dimanche, c'est au tour de notre père de nous rendre visite. Il arrive au volant d'une petite Simca qu'il a surnommé "Titine", aussi entreprenant et joyeux que notre mère est réservée.

 Pourtant, il lui faut affronter Félicité qui ne l'aime pas, qui n'aime aucun homme en vérité, les classant en deux catégories : les cons et les salauds.

 Quand j'ai perdu mon père, le choc a été d'une violence inouï.

Je me revois cette nuit-là, sanglotant, éperdue de chagrin, incapable de surmonter l'idée que plus jamais, plus jamais, je ne croiserais le regard de mon père, ne tiendrais sa main.

 Cinquante ans après, je n'ai rien oublié de ce qu'une amie m'a dit ce matin-là : "Les vivants ferment les yeux des morts, Marie-christine, mais ce sont les morts qui ouvrent les yeux des vivants." 

 Par sa mort, par le chagrin de sa mort, papa m'ouvrait une fenêtre sur l'au-delà. Il me contraignait à lever les yeux des plaisirs insouciants et ardents de la terre pour scruter les ténèbres, et il illuminait ces ténèbres d'une lumière dont on pouvait fort bien se détourner, mais qui nous élevait, nous enrichissait infiniment, si nous trouvions la force de contempler ce qu'elle nous donnait à voir.

"Je ne suis pas mort, j'ai seulement changé d'espace, écrit Michel-Ange dans un de ses Sonnets, je marche à travers vos rêves, là où, touchés par la métamorphose, nous demeurons unis. Vous me croyez mort mais je continue à vivre dans le cour de ceux qu m'aiment. Non, je je ne suis aps parti, l'immortalité m'a délivré de la mort."

"Et c'est une chance immense, me confie Mme Saint-Maurice, de tenir la main de quelqu'un qui est lui-même dans cet autre espace, invisible, et cependant bien vivant, enfin délivré de la mort, car il va désormais guider tes pas."

 la mort est une terrible épreuve, mais la mort n'es pas l'anéantissement de l'être aimé, le croire reviendrait à effacer la force et la beauté de tout ce que nous avons vécu ensemble. commec ette relation continue d'exister secrètement en nous, nous ne devons jamais oublier que l'autre est bien là, qui nous aime et nous regarde, et nous devons nous montrer à la hauteur de ce que nous avons partagé avec lui au fil des années. Se dire que s'il revenait, il faudrait qu'il nous trouve meilleurs, encore plus digne d'être aimé que lorsqu'il a disparu.

 La suite ? J'allais avoir quarante ans et je me croyais trop vieille pour l'amour.

Puis Vadim est arrivé.

Ce n'est pas seulement qu'il est beau, c'est aussi que dès qu'il ouvre la bouche on tombe sous son charme. Il est tout ce que j'attends d'un homme : intelligent, sensible, cultivé, drôle... Un humour invraisablable, l'air de ne pas y toucher, à la fois raffiné et bon.

 Je m'arrange pour me rapprocher de lui aux repas. Est-ce que je pense déjà, si tôt, q'il est l'homme de ma vie ?  En tout cas, j'en ai l'intuition, attirée par lui comme par un aimant.

Mais au début je ne aprvenais pas à croire qu'un tel homme, un tel "miracle" puisse m'être destiné.

 Qu'avais-je en moi de si exceptionnel pour le mériter ? Non, j'exagère, car dès le troisième jour je vois bien que je ne lui suis pas indifférente. Mais je sais que je suis prête à tout donner à l'homme que m'envoie le ciel.

 Alors je ne sais pas si je lui fait le même effet, mais sa présence si proche me fait aussitôt bondir le coeur, je crois que dans ces moments-là je ne m'appartiens plus vraiment, à la fois tremblante et prête à toutes les audaces.

 Le dernier jour arrive, que va-t-il se passer ? Il me semble que nous sommes reliés l'un à l'autre par un fil, mais en même temps rien n'a été dit. Allons-nous nous séparer sur le quai de gare ? "Non, c'est impossible, me dis-je. Je ne me le pardonnerai jamais et je ne m'en remettrai pas, de toute façon."

 C'est ce qui me donne la force d'oser cette chose invraisemblable alors que nous sommes en train de nous écharper gentiment pour désigner le lauréat du festival :

 Je prends une feuille blanche sur le petit tas qui est devant moi, et j'écris :

"A Roger Vadim : êtes-vous obliger de rentrer directement à Paris demain ?

Si oui : tant pis !

Si non : pourriez-vous m'accompagner à Agen où je dois rejoindre ma tournée de théâtre ?

Rayez la mention inutile et renvoyez-moi le papier."

 Je plie la feuille en huit et je la lui fias passer discrètement. J'aperçois les regards autour de nous : ici et là on pense que je suis en train de tricher, mais je m'en fiche.

 Trente secondes plus tard, la feuille me revient :

"Oui ! oui ! Je vous accompagne !"

La suite ? Nous sommes seuls pour la première fois et pourtant nous ne nous jetons pas l'un sur l'autre. Non, on dirait que nous avons conscience, dès à présent, d'avoir l'éternité devant nous.

J'ai conscience d'assister au basculement de ma vie. au fil des heures, j'ai ouvert grand la porte à cet homme, et bientôt nous allons dîner en tête à tête, avant de nous retrouver dans la même chambre...

 J'ai 44 ans, Vadim en a 60, et il me semble que je renais à la vie, que tout recommence. MonDieu, comme ma vie avec Michel me smeble loin, soudain, et fanée, ennuyeuse... Michel qui m'aime, qui m'a tout donné, l'amour, ja sécurité, la quiétude familiale pour élever mes enfants, et que je suis en train de trahir, le sourire aux lèvres, emportée par une passion dont je devine qu'elle va tout emporter sur son passage...

 L'amour est cruel, assassin, et cependant, je ne peux aps m'empêcher de sourire...

 Déjà je cherche les mots que je vais devoir employer pour ménager Michel. "mais rien ne presse", me dis-je encore, consciente du mal que je vais lui faire...

 D'ailleurs nous arrivons à Langon, et j'oublie aussitôt Michel pour revenir à Vadim, à l'ivresse délicieuse du moment, à l'excitation qui nous tient en haleine depuis le matin.

Ensuite, je rejoins Michel et tous nos enfants à Ménerbes. j'ai conscience de vivre mon dernier Noël avec Michel, dans cette ambiance sereine et joyeuse qui aura permis aux enfants de bien grandir, et cependant je ne regrette rien, je ne suis aps triste. Je sais parfaitement où je vais, sûre de mon amour pour Vadim, et acceptant déjà d'en payer le prix, quelqu'il soit.

 Puis son tournage au zaïre est notre première véritable séparation. jusqu'ici, il ne s'écoulait pas un jour sans que nous nous parlions au téléphone. Cette fois, c'est impossible. Et je craque. J'écris :

"Je n'imaginais pas à quel point cette épreuve serait pénible. Je me croyais plus forte que je ne le suis. Moins amoureuse ? Oh non ! Mais je me disais que les chosesmatérielles n'étaient que secondaires à côté de l'essentiel, et l'essentiel, j'en étais sûre, étais que je garderais en moi, que tu me garderais en toi. Mais tout n'est pas si facile. Toi, tu me manques affreusement. mais ta voix, mais tes mots, n'avoir rien de toi est trop dur.

 Dans le silence qui nous réunit, j'ai quelquefois des images affolantes qui m'envahissent. Peut-être m'oublie-t-il ? Peut-être ne m'aime-t-il plus ? Peut-être commence-t-il à regarder autour de lui les babouines avec désir ?

Oh non, mon amour, pas ça !

 Je me réveille avec toi, je me couche avec toi. je joue, tu es sur scène avec moi tous les soirs, je parle aux gens de toi sans qu'ils s'en aperçoivent. J'ai envie de pleurer souvent, et puis soudain de rire et d'éclater de joie parce que j'ai la certitude que tu existes, que tes bras me recevront bientôt, que ton regard me fera fondre, que ta présence me guérira de toutes mes maladies. Et j'en ai beaucoup quand tu es loin.

 Un an déjà.

 Et nous n'avons pas vu passer le temps. Au lieu de ses consummer, de s'épuiser à l'épreuve du quotidien, mon histoire avec Vadim n'a pas cessé de me transporter, de m'élever, m'enflammant le coeur et l'âme et me faisant reconsidérer toute ma vie à la lumière d'un amour que je n'avais jamais connu jusqu'à présent.

 Qui est donc cet homme et de quoi est faite notre relation, notre attirance mutuelle pour que je puisse envisager non seulement de bouleverser toute ma vie pour lui, mais de m'installer avec lui ?

 Et comment fait-il pour faire de chaque jour une fête ?

Je ne me pose pas la question. Je me laisse éblouir, étourdir par son inventivité. on diraît que plus je me rapproche, plus il s'enflamme, au contraire de ces hommes qui, la conquête achevée, s'endorment petit à petit, laissant se déliter les beaux sentiments qu'ils avaient su éveiller.

 Invraisemblable Vadim qui, même dans la vie courante, parvient à transformer la petite tuile qui vous plombe la journée en une espèce de kermesse, ou de garden-party.

 Un jour il perd son trousseau de clés (Vadim perd tout, ses clés, son argent, ses gants, ses lunettes, mais curieusement jamais sa distracion - son incorrigible distraction - ne m'agacera).

Au bout d'une heure, entend-on partout d'un bout à l'autre de la rue : "Vadim a perdu ses clés", "Vadim a perdu ses clés"

- Alors j'appelle les pompiers ! tranche le charcutier, qui prend l'affaire en main.

A la fin, on se congratule, le cafetier du coin veut offrir sa tournée tandis que les pompiers sortent l'échelle... et quand enfin il est dans la place et salue, la foule applaudit.

 Après ça, il paie une tournée à tout le quartier.

 Mais je ne retombe pas sur terre et avant de m'envoler pour je ne sais où j'ai le temps de lui écrire ces quelques mots :

"Je suis prise - et je suis là, en face de toi, consentante - que dis-je consentante : ouverte, désirante, nue...

 "Depuis que je t'ai rencontré il y a comme une peur en moi - et j'aime cette peur - elle me relie à toi - c'est elle qui m'empêche de dormir, elle est comme le cheval une fois entré dans la ville de troie - et moi je me sens, je me sens envahie - c'est le bonheur absolu et la souffarnce absolue - c'est la vie même."

 Et c'est ce matin-là alors que je ne lui ai pas donné la lettre, debout devant nos cafés, quelques minutes avant de nous séparer, qu'il me fait cette déclaration impossible : "Moi, quand j'aime une femme, je veux tout partager avec elle. Je veux les bonnes choses et les moins bonnes. Je veux tout. Je veux m'occuper d'elle chaque jour. Je veux faire de la vie à deux une fête quotidienne.

 Mais moi j'ai toujours distingué la passion de ma vie de couple, de ma vie de tous les jours, et je n'attends pas de mon amant qu'il m'apporte la sécurité, au contraire, j'aime la clandestinité et l'improvisation qui entourent l'ivresse amoureuse."

  De notre premier printemps, je conserve le souvenir incandescent de rencontres clandestines entre deux avions, de moments volés au temps qui semble filer soudain de plus en plus vite, de nuits d'amour dans des hôtels à peine entrevus d'où nous échappons au matin pour courir chacun vers notre destin, épuisés mais le coeur en feu, encore essouflés de tant d'amour, de tant de bonheur, et nous demandant déjà dans quelle ville nous nous retrouverons la prochaine fois. 

Il est d'un côté, moi de l'autre. Et j'adore vivre comme ça, un oeil sur mon agenda, l'autre sur les horaires des avions ou des trains, calculant à toute allure si je ne peux pas être la nuit à Rome, et à dix heures le lendemain matin de nouvau sur mon tournage. "Oh ! mon Dieu, oui, à condition d'attraper cet avion... Pourvu qu'il reste une place !..."

 Je me souviens de mon excitation, apprenant que Vadim aura toute une journée de libre, à Rome, et de la négociation que j'engage aussitôt avec le premier assistant pour m'enfuir au milieu de l'après-midi et revenir le surlendemain.

 Conversation de marchands de tapis dont je sors toujours gagnante, comme si l'amour avait cette vertu mystérieuse de lever tous les obstacles.

 Puis nos obligations nous empêchent de nous voir pendant six semaines. Nous passons alors nos soirées au téléphone. Il m'appelle "Z'yeux bleus", je lui réponds "mon amour". 3Je suis fou de toi, heureux de toi, tu es une femme unique", souffle-t-il. Il trouve des mots, en invente aussi, parfois, et moi je l'écoute, abasourdie de me découvrir amoureuse, de plus en plus amoureuse.

 Et je ne me lasse quand je le retrouve de l'écouter, de le regarder, de l'embrasser. Et il est vrai qu'on a le sentiment que l'éternité ne nous suffirait pas.

"J'aimerais avoir une vision de nous dans cinq ans pour être bien certaine que nous serons toujours dans ce même éblouissement."

 "Onze semaines et trois jours", me dis-je. Et c'est ce jour-là que je prends conscience de cette chose bizarre qui ne va plus me lâcher durant nos douze années de vie commune : ma capacité à comptabiliser au jour près le temps que nous avons déjà partagé.

 Lorsqu'on me demandera à l'improviste : "Tu le connais depuis quand Vadim ?" Je m'entendrais chaque fois rétorquer du tact au tac : "Cinq ans, trois mois et vingt-quatre jours", ou : "Six ans, un mois et huit jours", comme si un petit déliurge, perché quelque part au dessus de ma tête et tenant à jour les comptes me soufflait la réponse.

 Ais-je l'intuition que le temps nous est infiniment précieux, et j'allais écrire décompté ?

 Oui, sans doute, puisque aucun homme ne m'avait jamais donné ce sentiment d'urgence. 

J'avais toujours pensé qu'on ne pouvait pas allier l'amour fou avec la vie de tous les jours, et Vadim me fait découvrir qu'une telle chose est possible. On peut donc être amriés et demeurer amants ; vivre sous le même toit et être impatients de s'aimer, de s'étreindre.

 Le mariage. C'est lui qui lance le premier l'idée, dans ce petit mot envoyé d''orly, ce petit mot que j'ai longtemps gardé sur mon bureau : 

"Orly. Barouchka, j'ai beaucoup lu, j'ai pas mal vécu, je n'avais jamais connu la bonne aorthographe du mot amour avant de t'avoir rencontrée. l'orthographe du mot bonheur est en prime. si on s'épousait ?" 

 Après tous ces mariages ratés, j'ai l'intuition que le nôtre, venant après tant de désillusions - et parce que ces désillusions nous ont énormément appris sur l'amour -, que le nôtre, donc, sera une réussite. 

 Et là, à un moment, et comme par miracle, nous nous retrouvons seuls dans u petit salon. Vadim me prend dans ses bras, et c'est alors que me revient à l'esprit cette phrase que Robert Bresson fait dire à son éhros à la fin de Pickpocket :

- Mon amour, quel long chemin il m'a fallu parcourir pour arriver jusqu'à toi !

Et Vadim :

- Ila fallu que nous nous perdions pour nous trouver. pourquoi la vie a-t-elle été si cruelle ?

- La vie n'est pas cruelle, mon chéri. Je crois simplement qu'elle donne beaucoup à ceux qui risquent beaucoup. Et nous avons beaucoup risqué.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 23:57

"Aujourd'hui, "L'Almanach de Mamie" paraît :

27 septembre  Saint-Vincent de Paul  
"A la Saint-Vincent, clair et beau, autant de vin que d'eau ! »

Évènement marquant :
"27 septembre 183, Mme Guy annonce à ma Mamie que Tino Rossi - celui qui sur scène ranimait de vieux souvenirs en feuilletant, de refrain en refrain, notre album de famille - n’est plus parmi nous. 
Le choc.

Un jour, un souvenir : « La France se donne au sont Populaire, et c’est Tino Rossi que j’entends. La guerre éclate, l’angoisse nous habite, la présence de Tino à la radio nous rassure …"

Tu es toujours dans nos coeurs Tino.

Bonne journée à tous.
 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 00:37

Aujourd'hui, "L'Almanach de Mamie" paraît :

23 septembre Saint-Constant 

" Orages de septembre, neige de décembre ! "

 

Évènement : 23 septembre 1943, naissance à Madrid de Julio Iglesias * (quel joli nom !), gardien de but du Réal, il apprend que dans la vie, il faut toujours un perdant...

Je me comprends.

Sa reconversion ? Chanteur, crooner romantique et charmeur Espagnol.

 

"Un jour, un souvenir : "Vendredi matin, jour de marché à Carmaux, Mamie choisit ses poireaux pour la soupe aux pâtes alphabets quand elle tombe - nez à nez - sur André...

Le fameux André qui lui envoyait des billets doux à l'école de Fontgrande...
Ca date.

Bref, Dédé a dit à Mamie un demi-siècle après :


"Je n'ai pas changé, je suis toujours l'apprenti baladin qui t'écrivait des poèmes qui commençait par "Je t'aime" et qui finissait par "aimer".
Coquin de sort.

 

On pense encore à toi Julio, toi qui aime tout le monde, les enfants, les hommes  et surtout nous ...
Les femmes.

 

Bonne journée à tous.

 

 

* Julio Essuie Glasse (pour les mauvaises langues)

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 18:40

"Aujourd'hui, "L'Almanach de Mamie" paraît :

21 septembre Saint-Mathieu

"Quand il pleut à la Saint-Mathieu, fais coucher tes vaches et tes boeufs"

 

Évènement : 21 septembre 1931, naissance de Larry Hagman au Texas, acteur américain, célèbre "J.R" de Dallas, un univers impitoyable où on ne redoute que la mort.

 

"Un jour, un souvenir : "Repas de famille - bien arrosé - chez Mamie. Les vieilles histoires, la politique, les potins, la belle victoire de l'OM, la défaite du PSG, les chansons d'hier et d'avant-hier, tout y passe dans un joyeux brouhaha.

Quand soudain, le silence s'invite à table. Dans la salle à manger, on entend une mouche voléer (vidéo à l'appui). Tout le monde regarde Dallas. Même Mamie - une Carmausine de souche - qui a toujours dit :

 "Nous sommes tous des JR Texans !"

 On ne t'oublie pas Larry.

Bonne journée à tous.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
19 septembre 2018 3 19 /09 /septembre /2018 14:35
L'Almanach

"Ce matin, à l'heure de l'apéro, nous avons reçu un appel de notre banquier...

Il nous a dit en substance : 
- Les gars, ce que vous faites, c'est de la poudre de perlimpinpin. Ca sent la faillite à plein nez. Que proposez-vous pour rectifier le tir ?

- On va relancer l'affaire, on peut encore gagner", a tenté notre commercial, Jean-Claude Convenant.
- Je suis d'accord avec vous", a dit notre argentier.

- On est foutu, il faut mettre la clef sous le paillasson", a lâché le concierge, Jean-Claude Dus.
- Je suis d'accord avec vous" a re-dit notre financier.

Puis devant le silence pesant, notre comptable - François Pignon, qu'on ne présente plus - a essayé :

- On lâche rien : "Tous solidaire, une équipe, une famille !!! !
J'ai pas envie qu'on se retrouve au chomdu avant de traverser la rue."
Petit trait humoristique pour détendre l'atmosphère...
Raté.

Pire : notre interlocuteur nous a proposé dans la foulée d'engager un ancien proche collaborateur pour redonner du "Peps" à notre équipe. 
Un certain Alexandre Benalla ("Alex").
Oh putain !

Bref, notre administrateur a décliné poliment la proposition et a décidé de jouer cartes sur table comme au Poker :

"On va lancer "L'Almanach de Mamie" - un jour, un souvenir -, que l'on proposera aux hôpitaux, maisons de retraite et centres de détention de la région sous forme de licences flottantes.
All in.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin