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7 mars 2022 1 07 /03 /mars /2022 16:28
"Le Supplément" du 7 Mars

"Mademoiselle de Paris.

 

Gamine, elle écoute beaucoup de disques, Léo Marjane (« Je suis seule ce soir ») et Jean SablonVous qui passez sans me voir … »)  sont ses idoles.

 

 Son père occupe un poste de direction aux brillantines Roja ("Pour être aimée, ayez du charme", ordonne la réclame).

 

 En 1945, elle se présente à une audition pour passer à la radio. Elle est retenue, et, pour son premier passage, est accompagnée par une grande formation. Cela ne lui pose pas de problème et s'en sort plutôt bien. Dans l'orchestre, un guitariste, Louis Gasté, futur mari de Line Renaud, remarque son phrasé remarquable.

 

 Il a sa propre maison d'édition et lui propose d'enregistrer deux titres : Gentleman et Ça n'était pas original, qui connaissent le succès.

 

 Jacqueline François se produit aussi en cabaret et donne alors dans le genre réaliste, comme c'était la mode à l'époque, avec des chanteuses telles que Renée Lebas ou Édith Piaf.

 

 Lors d'une tournée, elle fait la connaissance du chanteur Henri Decker, qui va devenir son mari et le père de son unique enfant, François ; il lui fredonne sans cesse une mélodie, Printemps, que Jacqueline trouve plutôt jolie ; Henri Decker, lui présente l'auteur, Paul Durand.

 

« Tout est si joyeux

Pourtant je suis malheureuse

D'où me vient tout ce tourment

O mon ami c'est le printemps …

 

Paul Durand avait composé Seule ce soir pour Léo Marjane durant la guerre ; il a un grand orchestre. Il est convaincu après la première audition, trouve un deuxième titre dont les paroles en français sont de Jean Sablon, C'est le printemps (reprise d'une chanson de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein, It Might As Well Be Spring) , convainc Jacques Canetti, et fait enregistrer ces deux chansons par la jeune femme chez Polydor.

 

Il réussit à la persuader d'abandonner le style réaliste pour des thèmes musicaux plus modernes, teintés de jazz et des paroles parlant d'amour : les ventes du disque décollent très vite et il remporte le « Grand prix du disque 1948 ».

 

Paul Durand avait vu juste : elle est crooneuse, chanteuse de charme. Elle est aussi une des premières interprètes de titres de Charles Aznavour, rencontré dans un cabaret.

 

En 1948, Henri Contet et Paul Durand lui écrivent une chanson à partir du contre-chant de Bal de nuit. C'est Mademoiselle de Paris. Le succès est mondial, et Jacqueline François est, toute sa vie, associée à ce titre. En 1953, elle atteint un record historique, vendre un million de disques.

 

« On l’appelle Mademoiselle de Paris …

On l'appell' Mad'moisell' de Paris

Et sa vie c'est un petit peu la nôtre

Son royaume c'est la rue d’Rivoli

Son destin, c'est d'habiller les autres …

 

 Elle est appelée pour enregistrer à son tour Trois fois merci de Pierre Dorsey et Michel Elmer, créé par Renée Lebas. Le succès est énorme. Idem pour Tu n'peux pas t'figurer de Paul Misraki (à l'origine créé par Suzy Delair) ou plus tard Les Lavandières du Portugal, dont elle fait un immense succès, et pour lequel un nouveau Grand Prix du Disque lui est décerné en 1955.

 

« Connaissez-vous des lavandières

Comme on en voit au Portugal

Surtout celles de la rivière

De la ville de Setúbal …

 

 Millionnaire du disque à une époque où les meilleures ventes se comptaient en dizaines de milliers, incontestable ambassadrice de la France de l'après-guerre, l'interprète est morte le 7 mars à Paris, à l'âge de 87 ans, dans la plus grande discrétion.

 

 Un dernier mot d’Aznavour : "Elle avait une oreille extraordinaire. Je l'ai croisée pour la première fois au Pont-Aven, un petit resto de marché noir. Elle chantait pour un maigre salaire et un sandwich, qu'elle nous donnait, car elle n'en avait pas besoin", raconte le grand Charles, avouant des "complicités anciennes et intimes" avec l'élégante Parisienne.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 17:44
"Le Supplément" du 6 Mars

"Jacques Pills.

 

Connu sous son nom d'artiste Jacques Pills, René Ducos débute au Moulin-Rouge, où Mistinguett tient la vedette. Il met au point, avec son acolyte Georges Tabet, le numéro de duettistes Pills et Tabet, avec lequel ils tournent avec succès dans toute l'Europe. Le duo interprète des chansons de Mireille et Jean Nohain, comme Couchés dans le foin.

 

« Couché dans le foin avec le soleil pour témoin

Un p’tit oiseau qui chante au loin

 

En 1939, il épouse la chanteuse Lucienne Boyer.

 

« Parlez-moi d’amour

Redites-moi des choses tendres

Votre beau discours

Mon cœur n'est pas las de l’entendre

Pourvu que toujours

Vous répétiez ces mots suprêmes

Je vous aime …

 

Leur fille Jacqueline Boyer naît en 1941.

 

 Comment oublier ce jour où pendant la guerre, devant la maison des Landes qu'elle habitait avec son mari Jacques Pills, ont surgi les Allemands. Ils s'apprêtaient à arrêter Pills et son ami Coquatrix, qu'on ne présente plus, tous deux maquisards. Lucienne Boyer est soudain sortie de sa cuisine entonnant son Parlez-moi d'amour. Les soldats se sont confondus en excuses !

 

Dans les années 1940, reprenant son indépendance, Jacques devient chanteur de charme.

 

En 1941, il fait un tabac avec son ukulélé …

 

« Elle gagnait sa petite vie

Avec son ukulele

Tous les matins sur la plage

Elle vendait ses coquillages

Avec son uku

Avec son uku

Avec son ukulele

 

Il enchaîne en 1943 avec Cheveux dans le vent.

 

« Cheveux dans le vent et tout ruisselant de pluie

Chérie

Votre robe collée sur un corps mouillé de pluie

Chérie

 

En 45, Seul dans la nuit et Bonjour mon village.

 

« Bonjour, bonjour mon village
Bonjour mon beau pays
Qu'il est doux son visage
A mon coeur éboule

 

Sans oublier Oh ! La ! La.

 

« Oh ! La ! La ! Good morning mad ‘moiselle

Oh ! La ! La ! I go to l’Opéra …

 

Et enfin :

 

« Dans un coin de mon pays

Une fille me sourit

Une fille au coeur bien tendre

Une fille qui saura m'attendre

Elle attendra mon retour

Car je reviendrai un jour

Oui je reviendrai la prendre

Car cette fille c'est mes amours.

 

Son impresario est alors Bruno Coquatrix. Pills choisit le futur Gilbert Bécaud comme pianiste accompagnateur pour une tournée en Amérique.

 

Ils écrivent, ensemble, Je t'ai dans la peau pour Édith Piaf, qu'il épouse le 20 septembre 1952 à New York dans la paroisse des Français, l'église Saint-Vincent-de-Paul. Marlene Dietrich est l'un de leurs témoins.

 

« Je t'ai dans la peau,

Y a rien à faire.

Obstinément, tu es là.

J'ai beau chercher à m'en défaire,

Tu es toujours près de moi.

 

Ils divorcent cinq ans plus tard, en 1957.

 

En 1959, il est choisi pour la première participation de Monaco au Concours Eurovision de la chanson avec la chanson Mon ami Pierrot. Il est classé dernier des onze candidats.

 

Mais, l'année suivante, sa fille Jacqueline Boyer remporte le concours pour la France, avec le titre Tom Pillibi.

 

« Tom Pillibi a deux secrets

Qu'il ne livre à personne

Tom Pillibi a deux secrets

Moi seule, je les connais

 

Le succès de la musique yéyé le pousse à renoncer à sa carrière de chanteur. Il se retire dans sa ferme familiale de Bretagne-de-Marsan dans le département des Landes où il élève des poulets, des canards et des porcs, avant de retourner à Paris où il collabore avec Bruno Coquatrix pour la conception de spectacles à l’Olympia.

 

Il est inhumé au cimetière du centre de Mont-de-Marsan.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
5 mars 2022 6 05 /03 /mars /2022 17:23
"Le Supplément" du 5 Mars

"Sport.

 Ce 5 mars 1977, les Français de Fouroux, Palmié, Imbernon, Paparemborde, Rives, Skrela, Bastiat ou Romeu sont bousculés par de valeureux Écossais, jusqu’à ce que la bête Gérard Cholley sorte du bois. Alors que les Tricolores sont menés (0-3), le pilier du XV de France, et ancien boxeur poids lourd, décide de prendre les choses en main à sa façon. 

 

 Sur un lancer en touche d’Alain Paco, le XV de France enclenche un groupe pénétrant. Les Écossais sont sur le reculoir mais se mettent à la faute, ce qui n’est pas du goût de Cholley. Sous les yeux de l’arbitre, il dégoupille en assénant un violent direct du droit en pleine poire. Le troisième ligne centre du XV du Chardon, McDonald, s’écroule instantanément, littéralemment éteint par cette brutalité. 

 

 Le pilier français racontera plus tard que celui-ci ne s’était toujours pas remis de cette agression au banquet d’après-match puisqu’il s’était « vomi dessus ». 

 

 A la pause (9-3), rien n’est encore fait entre les deux nations, alors le monstre du Castres Olympique (1m93 ; 115 kg) décide d’en remettre une couche. Cholley se propose au soutien de son flanker Jean-Pierre Rives qui lui relève le ballon. Le pilier français fait ce qu’il savait faire de mieux en allant percuter l’ouvreur Wilson avec un bon gros raffut à l’ancienne, le poing fermé dans le visage de son adversaire. Bis repetita, l’Écossais est encore mis au tapis. 

 

 Cela dit, le XV du Chardon n’avait pas non plus été tendre avec les Français, puisque en début de partie, le demi de mêlée et capitaine Jacques Fouroux avait été victime d’une énorme cravate et avait dû terminer la rencontre avec le nez cassé. 

 

 Au terme de ce match musclé, les Français l’avaient emporté (23-3), grâce à un essai de Gérard Cholley, qui en aura inscrit 3 en 31 sélections.

 

 Quinze jours plus tard, la bande à Fouroux avait remporté le deuxième Grand Chelem de l’histoire du rugby français, après 1968, en allant s’imposer à Dublin face à l’Irlande. Celle-ci avait surtout l’exploit d’accomplir un Grand Chelem avec les 15 mêmes joueurs et sans encaisser le moindre essai au cours des quatre journées du Tournoi des 5 Nations.

 

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 18:38
"Le Supplément" du 4 Mars

"Nougayork,

 

Claude Nougaro commence sa carrière sur scène en 1954 en récitant ses poèmes au Lapin Agile, cabaret parisien de Montmartre.

 

Claude Nougaro envoie des textes à Marguerite Monnot, compositrice d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). C'est au Lapin Agile qu'il décide de chanter ses propres textes pour gagner sa vie, en 1957 (premier titre « connu » : Direction Vénus).

 

Durant ces années, Nougaro est également parolier pour d'autres interprètes, parmi lesquels Jacqueline François, Philippe Clay, Marcel Amont

 

Le succès ne se manifeste néanmoins qu'en 1962, au début des années Philips et de son directeur artistique Jacques Canetti, avec Une petite fille et Cécile ma fille (dédiée à sa fille, née en 1962 de sa femme Sylvie, hôtesse rencontrée au Lapin Agile ; « Cécile » étant par ailleurs le prénom de sa grand-mère paternelle).

 

« Elle voulait un enfant

Moi je n'en voulais pas

Mais il lui fut pourtant facile

Avec ses arguments

De te faire un papa

Cécile, ma fille …

 

Ces chansons le font immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en faisant les premières parties des concerts de Dalida.

 

En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons, inspirées de thèmes et rythmes de jazz qui séduisent le public : Les Mains d'une femme dans la farine, Les Petits Bruns et les Grands Blonds, Le Cinéma, Chanson pour Marilyn, le Jazz et la Java.

 

Quand le jazz est

Quand le jazz est là

La java s’en

La java s'en va

 

Ses chansons Je suis sous, ou plus tard Tu verras, font référence à l’alcool.

 

« Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verras

L'amour, c'est fait pour ça, tu verras, tu verras

Je ferai plus le con, j'apprendrai ma leçon

Sur le bout de tes doigts, tu verras, tu verras

 

Sa chanson Toulouse est un vibrant hommage à sa ville natale. Dans le même temps, il chante deux titres, Armstrong et Petit Taureau, futurs classiques de son répertoire.

 

« Armstrong, je ne suis pas noir

Je suis blanc de peau

Quand on veut chanter l’espoir

Quel manque de pot …

 

Claude Nougaro rencontre, en 1984, Hélène, sa quatrième et dernière femme (« la femme de ma mort » se plaît-il à dire), kinésithérapeute toulousaine sur l'île de La Réunion. Il lui consacre une chanson Kiné, sur l'album Pacifique.

 

J'aime une kiné

Kiné qui n'est, qui n'est plus en exercice …

 

En 1985, Après Bleu Blanc Blues, un album jugé décevant au niveau des résultats, Barclay ne renouvelle pas son contrat. Nougaro y fait une allusion dans sa chanson Mon disque d’été.

 

« Mon disque d'été est déjà rayé

Par les rayons gris de la mélancolie

 

Nougaro vend sa maison de l'avenue Junot à Montmartre et part pour New York, en quête d'inspiration. Produit par WEA, Il écrit et enregistre sur place, l'album Nougayork.

 

« Dès l’aérogare

J'ai senti le choc

Un souffle barbare

Un remous hard-rock

Dès l’aérogare

J'ai changé d’époque

Come on, ça démarre

Sur les starting-blocks

 

Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où, en avril, il subit une opération du cœur. À cette époque, Claude Nougaro fait part de son intention d'écrire un opéra, projet qui n'aboutira pas.

 

Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales en début d'année, Nougaro meurt à paris le 4 mars 2004, à 74 ans, des suites d'un cancer du pancréas.

 

Ses obsèques sont célébrées à Toulouse en la basilique Saint-Sernin, dont le carillon joue pour l'occasion les notes de sa chanson Toulouse, et ses cendres sont dispersées dans la Garonne.

 

« Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin

Parfois au fond de moi se ranime

L'eau verte du canal du Midi

Et la brique rouge des Minimes

Ô mon paîs, ô Toulouse, ô Toulouse …

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 12:43
"Le Supplément" du 2 Mars

"Le beau Serge.

 

En 1940, Serge Gainsbourg est inscrit à l'École normale de musique de Paris. Il doit porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile… jaune »).

 

Les métiers artistiques étant interdits aux Juifs, plus personne ne voulant l'engager comme pianiste, son père passe en zone libre en 1942 pour trouver du travail et échapper à la misère.

 

Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par Vichy qui les considère comme des « israélites sans intérêt national ».

 

De retour à Paris après la Libération, la famille s'installe au 55 avenue Bugeaud dans le 16e arrondissement. Lucien est en échec scolaire et abandonne peu avant le bac au lycée Condorcet.

 

Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, et fréquente l'Académie de Montmartre.

 

Le 5 mars 1947 à l'Académie de Montmartre, il rencontre sa future première femme, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes, en particulier Georges Hugnet dont elle était la secrétaire. Il l'épouse le 3 novembre 1951.

 

En 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de villes côtières comme Le Touquet Paris-Plage (où il joue au Club de la Forêt du restaurant Flavio), ou Deauville, ou encore dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur, un cabaret transformiste.

 

Il a une révélation en voyant, au cabaret Milord l'Arsouille, Boris Vian qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin du répertoire des vedettes du moment comme Dario Moreno ou Annie Cordy.

 

Bientôt, en 1955, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagne à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud.

 

 En 1957, par hasard, Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprète son propre répertoire, dont Le Poinçonneur des Lilas. Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter, le 5 janvier 1958 ; puis il le présente à Jacques Canetti, alors directeur du théâtre des Trois Baudets et directeur artistique des Disques Philips.

 

Pour Canetti, la ressemblance entre Boris Vian et Serge Gainsbourg est troublante : le même trac, la même élégance, une vision cynique de l'époque. Jacques Canetti prend en main la carrière naissante de Serge Gainsbourg, lui proposant de chanter aux Trois Baudets et dans les tournées qu’il organise avec Jacques Brel, Guy Béart ou Raymond Devos.

 

Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet « autodafé ». Il se lance aussi dans une cour effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne d'Élisabeth ; ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage.

 

Il rencontre son premier succès commercial en 1960, avec le simple L'eau à la bouche, vendu à 100 000 exemplaire.

 

"Cette nuit près de moi tu viendras t'étendre

Oui je serai calme je saurai t'attendre

Et pour que tu ne t'effarouches 

Vois, je ne prends que ta bouche ...

 

Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a trente-deux ans et n'est pas très à l'aise : passant en première partie de Jacques Brel ou de Juliette Gréco, il est la risée du public et des critiques, qui se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui dure toute cette période « Rive gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962.

 

Pour Philippe Clay, auquel il ressemble de façon troublante, il écrit en 1962 Chanson pour tézigue et en 1965 Lily taches de rousseur. En 1964, ils apparaissent dans l'émission télévisée Demandez le programme pour deux duos (L'Accordéon et L'Assassinat de Franz Lehár).

 

Il rencontre Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur propose de collaborer avec lui pour Gainsbourg Confidentiel, album empreint du jazz d'avant-garde qui plaît tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Dès la sortie du studio, il déclare : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ».

 

En écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue), il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu) et surtout avec France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune.

 

Après avoir chanté quelques titres à succès (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson, avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit par Gainsbourg à la demande de Maritie et Gilbert Carpentier.

 

La chanson lauréate devient un tube international. 

 

"Mes disques sont un miroir

Dans lequel chacun peut me voir ...

 

Gainsbourg, en tant qu'interprète, entre à part entière chez les « yéyés » avec Qui est "in" qui est "out", chanson souvent passée dans l'émission Salut les copains

 

À la fin de 1967, il vit une passion, courte mais intense, avec Brigitte Bardot, à qui il dédie la chanson Initials B.B., après lui avoir écrit plusieurs titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus.

 

"Une nuit que j'étais à me morfondre

Dans quelque pub anglais du coeur de Londres

Parcourant l'Amour monstre de Pauwels

Me vint une vision dans l'eau de Seltz ...

 

 L'enregistrement de ce dernier titre avec elle en décembre 1967, gardé secret par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot (qui était alors mariée à Gunter Sachs), ne sortira qu'en 1986 , mais la chanson est rendue célèbre l'année suivante, réenregistrée en duo avec Jane Birkin.

 

Sur le tournage du film Slogan en 1968, il rencontre Jane Birkin.

Il lui fait chanter Je t'aime... moi non plus et 69 année érotique, devenus d'immenses succès. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, régulièrement à la une des médias, chacun enchaînant disques et tournages, concerts et apparitions photographiques. C'est dans ce contexte qu'est publié en 1969 l'album Jane Birkin - Serge Gainsbourg réalisé en duo, où le couple se partage les chansons.

 

 L'album comprend en plus les musiques de film Manon et Elisa qui avaient rencontré toutes deux le succès à leur sortie en 1968.

 

Gainsbourg dédie également à sa nouvelle compagne le titre Jane B, au thème musical largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin. Il a, d'ailleurs, fait tout au long de sa carrière de nombreux emprunts à la musique classique.

 

"Signalement, yeux bleus, cheveux châtains

Jane B.

Anglaise, de sexe féminin

Age : entre vingt et vingt et un

Apprend le dessin ...

 

Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums importants : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur en 1973 (avec son tube Je suis venu te dire que je m'en vais, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou en 1976 (avec ses sulfureuses Variations sur Marilou).

 

La suite ? Gainsbarre prendra le relais.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 11:13
"Le Supplément" du 1er Mars

"Rina Ketty, la jolie.

 

 Elle commence à se produire dans les cabarets du quartier, en particulier en 1934 au Lapin Agile, où elle interprète des chansons de Paul Delmet, Gaston Couté, Théodore Botrel, Yvette Guilbert.

 

 En 1936, elle enregistre ses premiers morceaux dont La Madone aux fleurs, Près de Naples la jolie ou encore Si tu reviens, assez rapidement tombés dans l'oubli.

 

 En 1938, elle accède à la notoriété avec la reprise de succès italiens : Rien que mon cœur, qui obtient le Grand Prix du disque, Prière à la Madone.

 

Puis vient la consécration avec la chanson Sombreros et Mantilles dont la musique est l'œuvre de l'accordéoniste Jean Vaissade, qu'elle épouse la même année.

 

Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune

 

 En 1938, elle interprète le fameux J'attendrai, inspirée du chœur à bouche fermée de Madame Butterfly, de Puccini. Publiée en 78 tours Pathé, la chanson connaît un énorme succès et sera plus tard une des chansons emblématiques du début de la Seconde Guerre mondiale.

 

J'attendrai

Le jour et la nuit

J'attendrai, toujours

Ton retour

 

 Pour le moment, l'accent turinois qu'elle cultive fait merveille à la radio, mais aussi à l'ABC, à L'Européen, à Bobino.

 

 En juin 1939, Rina Ketty fait une incursion dans le classique avec Mon cœur soupire, adaptation du Voi che sapete, extrait des Noces de Figaro de Mozart.

 

Mon coeur soupire la nuit, le jour

Tant il désire tout votre amour

Fleur précieuse, capricieuse

Dont il rêve toujours.

 

La même année, elle enregistre une version de Plaisir d’amour.

 

Plaisir d'amour ne dure qu'un instant

Chagrin d'amour dure toute la vie

 

 En 1940, elle divorce de Jean Vaissade. Compte tenu de son origine italienne, elle se fait prudemment oublier pendant le conflit, se produisant uniquement en Suisse.

 

À la Libération, après une rentrée à l'Alhambra en 1945 et cinq mois de tournée en France, elle ne parvient pas à retrouver son rang de vedette d’avant-guerre.

 

Souvent décrite comme une « chanteuse exotique et sentimentale », elle est en effet supplantée dans le genre par Gloria Lasso, elle-même évincée ensuite par Dalida.

 

Son répertoire compte pourtant de nouvelles chansons, comme Sérénade argentine, La Samba tarentelle, La Roulotte des gitans.

 

Remariée avec Jo Harman, Rina Ketty devient restauratrice à Cannes. En mars 1996, elle effectue une dernière apparition sur scène.

 

Elle meurt le 23 décembre 1996 à l’hôpital des Broussailles de Cannes et elle est inhumée dans le cimetière Abadie annexe de cette même ville.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 19:18
"Le Supplément" du 28 Février

"Il était une fois Odette Laure ...

Je suis née un mercredi, jour de Mercure. Au moment de mon premier cri, le soleil passait dans le signe des Poissons en posant ses rayons sur l’ascendant Balance.

 

J'étais née sous un signe d’eau et en bon Poissons, je serais donc doué de fantaisie, gourmande, dépensière, fidèle. Loin de m’équilibrer, la « balance » indécise, velléitaire, aura la haute main sur ma nature émotive qu’une bonté naïve rendra vulnérable et crédule.

 

Mon père ? A dix-neuf ans, Henri découvre Paris. Il use sa jeunesse à parcourir la ville en tout sens pour placer dans les cafés les bières de la Comète. Une fois l’an, il s’offre une place au poulailler de l’Opéra-Comique, y faisant provision des airs qu’il chantera toute sa vie en se rasant, le matin… La Dame blanche, La chanson des blés d’Or

 Henri se maria, fit quatre enfants, et divorça.

 

 Un peu plus tard, dans un bureau de tabac, il remarque la jolie Marie qui vend des cigarettes et des ninas à la pièce, des mèches d’amadou, du papier Job, des paquets de  « gris que l’on roule entre ses doigts », des carottes de tabac à chiquer… Ils ne se quitteront plus.

 

 Il fallait beaucoup de courage et d’amour à Marie pour épouser un divorcé et par là même renoncer à passer par l’église et pour accepter dans la corbeille de mariage quatre rejetons dont le père assumait seul la charge.

 Ils parvinrent à s’acheter le Café des Arts.

 

 Dans les bastringues, les souteneurs se cherchaient des magnes et puis le calme revenu, on en ressuait une au son de l’accordéon à la manière de Max Dearly et de Mistinguett qui venait de créer la valse chaloupée au Casino de Paris.

 

 La crapuleuse affaire de Casque d’Or avait lancé la vogue des ces lieux interlopes qui attiraient les gens de la haute, venus y faire la noce. Les messieurs emballaient les filles de petite vertu. Les femmes du monde se frottaient en dansant contre la poitrine à Mimile, Gégène ou Bras de fer, frissonnaient de plaisir et gloussaient de peur dans les bras des marlous.

 J’empruntais plus tard au répertoire d’Yvette Guilbert la chanson Ah quel plaisir quand on vous aime comme ça !

 

 Le Café des Arts aurai pu mal tourner si un beau soir le robuste Henri n’avait flanqué deux mâcherons à la porte en en prenant un par le falzar, l’autre par la piquette, et en les envoyant dinguer dans le caniveau.

 

 Cette mémorable bagarre conféra au café et à son patron une réputation sans tâche et lui conquit une clientèle d’habitués, de braves gens du quartier : Mimile l’épousseteur, Rémy la tomate, Gégène la ficelle, Robert le boiteux, Dédé la meringue, Jojo l’arc en ciel et Clément poitrine d’acier.

 

 Tous honnêtes ouvriers de Belleville qui se mêlaient aux grecs, aux Polonais, aux Arméniens, aux Juifs, aux Ritals, tous orfèvres dans leur métier - potiers, graveurs, ferronniers, tisserands, tailleurs, bottiers, sculpteurs.

 Ces artisans poètes aimaient les femmes, leur métier, le vin, le quartier, les copains.

 

 Me voici sous la table de la cuisine  dans un panier d’osier. Ma mère est aux fourneaux. Ses jambes vont et viennent devant moi. De temps à autre, Maman m’extirpe de ma couche et me donne le sein, et puis, et puis, vite, au boulot ! "Bien moelleuse l’omelette de Monsieur Berillon ! "- J’ai une saucisse-purée qui va bien. "- Une tête de veau qui marche, une… J’enlève !

 

 Le décor de mon enfance

On entre au Café des Arts par la grande porte à des battants, celles des jeunes mariés quand il y a noce, ou par la porte du restaurant.

 

 Après la salle de billard, la salle des banquets où Jojo-la-Boulange donnait ses leçons de tango. J’y reviendrai parce qu’on revient toujours au tango.

 

 Le comptoir était à droite, parsemé d’oeufs durs et de salières.

 

 On appelait les employés des Z’Arts : « Les filles ». Parmi elles, Bibi, une naïve qui ne manquait pas d’esprit. Quand les mauvais plaisants, désireux de la mettre en boîte, lui accrochaient des poissons d’avril dans le dos, queue de cochon, croupion de poulet, elle répliquait du tac au tac :

 

- Ceux qui m’parlent dans l’dos, c’est mon cul qui leur répond.

 

 Julot, le caviste au front bas, atteint de malaises imaginaires qu’il allait chercher au fond des tonneaux, l’épousa. "Tout ce que je veux, Madame Dhommée, c’est une p’tite poule comme votre Odette. S’il y a un bon Dieu, y m’la donnera.

 

 Il la lui donna, et une gentille enfant combla d’amour ce soeur simple, attaché à briquer tout ce qui brille, le dessus du comptoir, le perco, les robinets à bière, les siphons bleus d’eau de Seltz 

 

 Elle se sentait responsable de la transparence des verres, les mirait en me répétant les noms. Et je répétais : ballons, tulipes, coupes, flûtes, bocks, verres à liqueur, à porto, à Pernod, à vermouth, avec une préférence pour les fonds de « vin qui pique », le champagne, dont je raffole encore.

 

 Maman avait un trône : la caisse. Perchée sur une haute caisse, elle surveillait la salle en lançant ses « bonjour », « au revoir et merci », « au plaisir ».

 

 Elle garde, dans ma mémoire, le visage rougi par le feu et les cheveux collés aux tempes par la sueur qu’elle essuie de temps autre contre le haut de l’épaule.

 

 Arrivant la petite poire recouverte d’une résille du vaporisateur en verre taillé façon cristal, elle chantait un air à la mode :

 

A toutes les femmes je fais battre le coeur, pouet, pouet

Avec un petit coup de mon vaporisateur, pouet, pouet

J’suis l’béguin, j’suis l’béguin de Mamzelle Germain, pouet, pouet

 

Les gouttelettes odorantes et fraîches me glissaient dans le cou et nos rires achevaient cette toilette des grands jours.

 

Elle m’achetait souvent une sucette à la menthe pour me « donner bon goût », elle m’offrait un ballon rouge que je laissais échapper à l’intention d’une petite soeur imaginaire qui habitait les nuages… dans une chanson serinée par les chanteurs des rues :

 

Ne me gronde pas petite mère chérie

Je l’ai fait exprès

J’ai choisi le plus beau

Regarde il s’en va

Vers ma soeur chérie

Qu’est au ciel là-haut…

 

Il y avait aussi Mama, ma nounou qui me donnait des baisers pour attendre le passage du marchand de sable. Elle m’accompagnera bien plus tard aux concours amateurs du Poste Parisien et du radio-crochet dont l’animateur était Saint-Granier.

 

Il ne me reste rien de Mama que ce que je viens d’en dire pour essayer de la rendre vivante.

 

Je me souviens de mon docteur qui disait :

- N’oublie jamais, ma petite caille, ce qui rend la peau plus douce, ce sont les carrrresses.

Et il riait sous sa barbe.

 

- Au jus là-d’dans

Le rideau de fer du Café des Arts vient de se lever. Ma nourrice est les première à rappliquer, les mains couvertes de pommade Cadum contre l’eczéma des lessives.

L’arôme du café envahissait doucement l’espace, mâle à celui des croissants chauds nichés dans des corbeilles d’osier.

 

Les bols, les pots de café chaud et de lait, la soucoupe de beurre, de saindoux, lia terrine de rillettes… Maman traçait une croix sur le pain de la pointe de son couteau, avant de le couper.

Au milieu de mon monde, j’étais la plus heureuse. 

- Je vais le boire, moi, ce café au lait, ça ne me bouchera pas le derrière, disait en entrant Julot le caviste au grand dam de Maman.

 

Je me souviens qu’une seule personne consultait le Bottin, et pas l’ordinaire svp, le mondain : la Mère Mayard.

 

On la voyait parfois le dos collé au poulailler, dans le jardin, pisser tout debout au grand dommage de ses charentaises.

Son mari était unijambiste, il fréquentait assidument le Picolo, rendez-vous des chiffonniers de la Porte de Montreuil accolé, ô ironie, au château d’eau.

 

On y consommait sans retenue le pousse-au-crime, le gros-qui-tâche, le pinard, quoi. Quand le père Mayard avait fait le plein, il disparaissait des jours entiers, assommé quelque part par sa biture. 

 

Pendant ses absences, la Mère Mayard promettait :

 

- Moi j’vous l’dit, si jamais y’r’vient, faut pas qu’i’m’touche; Ni avec c’lui-là, ni avec un aut’, ou alors faudrait qu’il l’ait en or !

 

Nénette, une gentille fille, l’ainée des Mayard revint un soir plus tôt que d’habitude de son travail. Elle trouva le maçon dans le lit de sa mère. Elle se précipita aux Z’Arts faire le récit de sa déconvenue. C’est alors qu’un plaisantin lui lança sur le ton de l’évidence :

 

- Faut pas t’plaindre, ma Nénette, ça prouve qu’il l’a en or !

Les ZArts furent secoués d’un rire homérique. On but à la santé de ceux qui l’avaient en or et Nénette en tira plus d’orgueil que de honte.

 

 

Le plus prolo des quatre, Monsieur Robert était chausseur. A quoi pouvait bien penser le fabricant de talons de chaussures pour dames (« pied mignon, pied fripon » quand il décorait les bottines des élégantes ?

 

 Les petits yeux de Monsieur Serte, dit Gras du bise, se perdaient dans la broussaille d’énormes sourcils. "- C’est que moi, je me suis fait tout seul, répétait-il. "- Et bien, tu t’es raté, lui balançait Julot.

 

Le troisième ostrogoth s’appelait Hubert Toisnon. Un coureur de jupons renommé, quand il manquait à l’appel des trois autres, c’est qu’il était « allé faire la noce ».

 

Il possédait un répertoire inépuisable d’histoires extraordinaires auxquelles je n’entendais qu’une évidence : le monde ne se limitait pas au village de Belleville. Et pour s’en aller le visiter, je ne voyais que sa voiture…

 

- Quelle bagnole !

 

 Le quatrième mousquetaire, Monsieur Malaury, avait été refoulé par l’invasion allemande. Il racontait inlassablement sa guerre. Il ponctuait toutes ses phrases par un « pour une fois savez-vous ». A la cinquième tournée, il re-racontait la bataille de la Marne, à la sixième il pleurait de vrais larmes sur ses camarades tombés au champ d’honneur. 

 

Quand défilait la fanfare du régiment devant le café, quelle fête !

 

Les musiciens vous embarquaient de ces Marche lorraine, de ces Sidi-Brahim, de ces Sambre et Meuse, à faire un patriote de l’anarchiste le plus endurci.

 

 Au derniers accents de quelque Madelon, le défilé se refermait comme un livre d’images et disparaissait au loin, jusqu’à ne plus être, bientôt, qu’un point bleu nimbé de soleil et d’une musique lointaine, déjà, comme le souvenir.

 

 A chaque salle du Café son style.

 A la salle du comptoir les grosses blagues, les nouvelles du jour, les petits blancs secs et les cafés arrosés, les disputes passionnées entre piliers de bistrot qui refont le monde devant les soucoupes empilées au fur et à mesure des : « Patron, remettez-nous ça ».

 

  La salle de restaurant devenait salle de jeu jusqu’à l’heure de l’apéro autour de parties de jacquet, de zanzi, de dames, de dominos, de belote, de manille ou d’écarté. Cartes à jouer, damiers, sous-mains, encriers et journaux fixés dans leur hampe de bois étaient rassemblés au fond de la salle, à côté d’une cabine téléphonique capitonnée, s’il vous plait.

 

 - Je coupe, atout, ratatout, et dix de der !

 

 Les « belles «  y passaient des après-midi entières, feuilletant Le Rire ou La vie parisienne, L’illustration et les romans-feuilletons, les irremplaçables Travaux des dames et des demoiselles. Tandis que leurs « hommes » disputaient des parties prolongées, elle faisaient des « patiences », se tiraient les cartes, tout en dégustant force vermouth-cassis et porto-maison…

 

 Et le bal qui se donnait au Z’Arts valait le jus, quand Margot langue d’amour y guinchait !

 

 - C’est une belle plante, disait Maman.

 

 Bonne comme le pain, elle pouvait rivaliser de force avec un homme et porter des caisses de bière à bout de bras.

Un soir, elle amorça un cancan et d’un coup de pied au ciel, découvrit le haut de ses cuisses musclées, sanglées de jarretières roses :

 

- Ces gigots-là, mes enfants, s’exclama Gégène, si c’était à moi. Avec des petites pommes de terre autour, je ne donnerai pas ma part au roi.

 

Il fallait la comprendre notre Margot quand elle riait un peu trop fort ou quand elle dansait à perdre haleine avec Jojo la boulange : son homme avait perdu sa virilité. Jojo aussi noms Gueule d’amour était plutôt bien de sa personne, blondinet, distingué, et si bon danseur qu’il s’était proclamé « naître du Tango » et le dimanche, avec la Margot, ils se livraient à des démonstrations renversantes.

 

J’étais une petite fille lorsque Carlos Gardel, le Nino toulousain chantait en lamento l’amour déçu, la mère abandonnée, l’ami trahi.

 

 Et quand vient me troubler la nostalgie des disparus que j’ai aimés, il m’arrive de fredonner…

 Adios muchachos, compañeros, de mi vida.

 

  Je me souviens aussi des silences du Chinois Un pas bavard, un silencieux. Jamais il ne nous aurait chanté « Nuit de Chine ».

 - Pas cher… Pas cher…

 

 De table en table, il vendait sa camelote, laissant derrière lui des senteurs orientales.

 - Je serais le voleur, tu serais le gendarme !, criait Raymond.

 

Notre jardin était aussi extraordinaire que celui de Trenet. Dans le même temps, Gaby Morlay passait son brevet de pilote :

 

« Je voudrais voir votre z’oiseau

Votre z’oiseau quand il plane…

 

Plus loin la pharmacie de Monsieur Corriez qui jouissait d’une considération égale à celle du mdecin, mais cet adepte du vermifuge Lune était détesté de mon frère qui l’appelait le « vieux chnoque ».

 

Dans la boutique, des réclames vantaient les bienfaits du sirop Idiataïque pour la toux, de l’eau de Valls jaillit de montagnes ensoleillées… Les pastilles Valda, d’un vert brutal, le diable de Cappiello crachant des flammes grâce à l’ouate thermogène garantissaient des hivers sans rhume. Moderne énigme byzantine, Bébé Cadum gardait dans son sourire le secret du bonheur : fille ou garçon ? …

 

Quel garçon n’en pinçait pas pour Nini la blanchisseuse ? Elle avait une façon de marcher aguicheuse et quand elle se sentait observée elle tortillait duc. Plus d’un matou rêveait de lui compter fleurette.

Le matin, la rue s’animait lorsque la bonne odeur du pain frais de M Berthelot chatouillait les narines.

 

Pour les grandes occasions, fêtees, mariages, et bals populaires, Papa annonçait qu’il allait « donner toute la sauce » ou « la gomme » au choix. Et pour le 14 juillet, les devantures, les fenêtres déployaient leurs oriflammes.

 

La foule débridait envahissait la rue. On oubliait les misères de la guerre. IL en manquait plus d’un à l’appel. Pour les rescapés, la Belle Epoque jetait ses derniers feux. Le 14 juillet au café des Arts, j’vous dis que ça…

 

 Ca déborde sur les trottoirs, sur la chaussée, devant les porches des maisons… C’est un amoncellement de canettes, de baquet de bois remplis de glace pilée arrosée de gros sel et recouverts de sac de toile humide. Belleville et Ménilmontant se métamorphosaient en dancings géants. IL y a bal dans ma rue, chantera un jour Piaf. Sous les guirlandes de papier et les lampions, nuit et jour, tout le quartier dansait Mazurkas, polkas, valses et javas invitaient les coeurs et les corps.

 

 « Paris chahutait au gaz », a dit Jules Laforgue…

Sur une estrade en planches au milieu de la chaussée, les musiciens dominaient la foule Sous les Ponts de Paris, Tout le long de la Tamise, Je cherche après Titine, L’hirondelle du faubourg, Elle est toujours derrière… Quelquefois, pour changer, de vieilles chansons étaient reprises en coeur, ou des couplets militaires, ou encore des romances soutenues par l’accordéon mélancolique…

 

C’est au son de l’accordéon

Que Nenette a connu Léon

ET que j’ai rencontré Fernande…

Et bien souvent je me demande

Si c’tait vraiment pour Fernande

Et non pas pour l’accordéon

Que mon coeur battait pour de bon…

 

Les hourras sucraient aux bravos. Quand faut rigoler, faut rigoler…

 

- Une chanson ! Une chanson ! Une chanson !

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 17:38
"Le Supplément" du 26 Février

"Le grand Fernandel.

 

Le 7 décembre 1928, Fernandel fait ses débuts parisiens à Bobino. Grâce au succès de cette prestation, il signe dès le lendemain un contrat de dix-neuf semaines pour le circuit des cinémas Pathé de Paris.

 

En 1931 Jean Renoir lui offre un rôle plus important aux côtés de Michel Simon dans On purge bébé.

 

Ensuite, il « croise » Jean Gabin dans le film Cœur de lilas avant d’être pour la première fois la vedette d'un film, Le Rosier de madame Husson.

 

Les triomphes se multiplient avec Un de la légion et François Ier, Josette, mais aussi et surtout avec Angèle, Regain, Le Schpountz, La Fille du puisatier, et plus tard Topaze de Marcel Pagnol.

 

« Bien mal acquis ne profite jamais…

L’argent ne fait pas le bonheur …

 

Les succès cinématographiques n'empêchent pas Fernandel de continuer une carrière de chanteur. Certaines chansons deviennent des succès comme Ignace …

 

… Lorsque je suis né

Mes parents étonnés

Firent tout d'abord un drôle de nez …

 

… Simplet ...

 

... On m'appelle Simplet

L'Innocent du village

Doux comme un agnelet

Je mène la vie d'un sage …

 

Ou Félicie aussi …

 

... C'est dans un coin du bois d'Boulogne

Que j'ai rencontré Félicie

Elle arrivait de la Bourgogne

Et moi j'arrivai en Taxi

Je trouvai vite une occasion

D'engager la conversation  …

 

En 1939, à la suite de la déclaration de guerre à l'Allemagne, il est mobilisé pendant la « drôle de guerre », à Marseille, dans le 15e escadron du Train, caserne d'Aurelles.

 

 Il est cantonné dans la cour de son unité après avoir provoqué une émeute lors de son premier tour de garde, puis démobilisé à la suite de la signature de l'armistice. Il a, entre-temps, enregistré Francine (1939), chanson très engagée contre la propagande allemande.

 

« Faut pas, faut pas, Francine

Ecouter les racontars

Des badauds par trop bavards

Faut pas, faut pas, Francine

Te laisser embobiner par les bobards …

 

Dans les années 1950, il retrouve le succès avec des films comme L'Auberge rouge, Ali Baba et les Quarante voleurs ainsi que La Vache et le Prisonnier.

 

Puis, ce sera la série des Don Camillo : Le Petit Monde de don Camillo, Le Retour de don Camillo, La Grande Bagarre de don Camillo, Don Camillo Monseigneur, Don Camillo en Russie et enfin Don Camillo et les Contestataires.

 

On l’écoute religieusement : « D'abord, la surprise. La surprise du personnage qu'on ne connaissait pas. La surprise de parler à Jésus. Ça fait un drôle de partenaire vous savez. J'en ai eu dans ma vie mais, je dois dire que celui là, je lève ma barrette ».

Adieu l’artiste.

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Published by Régis IGLESIAS - dans L'Almanach
24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 11:03
"Le Supplément" du 24 Février

"Le French-troubadour Jean Sablon.

"D'après Lamartine, une vie réussie, c'est des rêves de jeunesse réalisés à l'âge mûr. Je ne sais pas si j'ai réussi ma vie, il faudrait être sot pour le croire, mais j'ai eu la chance de réaliser beaucoup de mes rêves.

 

Mon premier souvenir est d'arpenter les trottoirs dans la splendide auto rouge à pédales et à lanternes que m'avait offerte ma marraine. J'étais ravi d'effrayer les rares passants par mes manoeuvres et mes coups de trompe intempestifs !

 

 Et c'est pourtant un souvenir triste qui me revient chaque fois que j'évoque la rue de Beauté. j'y ai découvert ce qu'était la souffrance et la mort - celle de notre petit chat Friquet.  C'était mon ami le plus fidèle et un merveilleux compagnon de jeux.

 

 Il me suffit d'évoquer ma marraine et maman prêtes à partir à une soirée pour retrouver l'extase dans laquelle me plongeaient les effluves de leurs parfums, le frou-frou de leurs robes de taffetas ou de moire, la douceur de leurs gants parfumés montant jusqu'aux coudes, et le poug d'aigrettes ou le paradisier dont les plumes me chatouillaient la joue lorsqu'elles se penchaient une dernière fois pour m'embrasser.

 

 Le soir, ma soeur me lisait mon livre préféré, La soeur de Gribouille, et au récit de tant de malheurs, je fondais en larmes. Une autre histoire que je trouvais aussi belle que triste, c'était l'opéra Mignon. Cette fille qui avait été par des gitans et ce père inconsolable qui la recherchait inlassablement... Je jouais d'un doigt au piano et lisais ces paroles que je trouvais si belles : "Légères hirondelles, oiseaux bénis de Dieu."

 

 Mes frères me faisait chanter Mon coeur soupire de Mozart, mais ils s'amusaient aussi à m'apprendre les chansons de Fragson, qui était la grande vedette de l'époque. Il chantait alors le fameux Reviens (une chanson très populaire à l'époque) ou Ah ! c'qu'on s'aimait tous les deux, La petite dame du métro et d'autres. Nous étions en 1911.

La lecture de Paul et Virginie et de L'île au trésor de Stevenson ne faisait que m'ancrer dans l'envie d'imiter Robinson Crusoé. En attendant, j'accompagnais au piano ma soeur sur l'air de Cours-la-Reine, de Manon, qu'elle chantait majestueuse, une triangle de rideau à la mer !

 Je me souviens aussi d'une opérette, Troublez-moi, qui venait de faire fureur. Je me souviens de Elle n'est pas si mal que ça..., une chanson que j'adorais. Sans oublier deux disques d'accordéon qui me suivaient partout : Reine de musette et Perles de cristal. Et Rhapsody in Blue de Paul Whiteman...

 

 Alors que je débutais dans le métier et que j'avais la trouille, Harry Baur me donna un avertissement que je ne devais jamais oublier : "Ne t'en fais pas. Dis-toi bien que quoi que tu fasses, tu n'obtiendras pas l'unanimité. Il y aura toujours des gens qui t'aimeront, et d'autres pas ! Inutile de te faire du mauvais sang. Viens plutôt prendre un verre avec moi, je t'invite !"

 

Beaucoup d'artistes connus passaient dans le cabaret. Gaby Montbreuse, follement drôle, Georgius, Réda Caire, Jane Stick, Clément Doucet, Johnny Mc Lean, Dora Soevaqui chantait Tu sais les mots câlins et tendres... et déjà, Yvonne Georges, et tant d'autres.

Je me souviens de la Miss quand elle descendait le fameux escalier.

 Il ne fallait pas avoir le vertige.

 

 Alors dans une débauche de lumières, de couleurs, de plumes, de bijoux, accompagnée d'une fanfare de trompettes et autres cuivres, elle descendait... puis tout s'arrêtait. Elle faisait trois pas sur l'avant-scène, souriait au public - avec ce sourire qui avait un attrait irrésistible - et fascinait véritablement la salle. A ce moment-là, déjà, "elle les avait" comme nous disions dans le métier.

 

 Son premier tableau après l'entracte était toujours un sketch dramatique... très mélo. Il arrivait toujours une catastrophe, genre pont qui saute, tremblement de terre, accident... dont elle sortait toujours indemne, et pour terminer, une chanson mélancolique, style J'en ai marre, Garde-moi ou En douce.

 

 Pour En douce, la scène se passait près du canal Saint-Martin et je me souviens que Miss tombait dans le canal et en ressortait trempée, chaque soir.

 

 En 1931, j'ai rencontré Mireille qui me chanta Vingt et vingt, Quand on est au volant et Couchés dans le foin. J'étais emballé. C'était exquis, plein de malice, de tendresse légère et, musicalement, dans le style anglo-américain que j'aimais tant.

 

Je me souviens aussi de Mimi et de Pills et Tabet, un mariage artistique conçu par la Miss. Dans la revue du Casino Paris qui brille. Avant l'entrée de la Miss, ils chantaient Je t'ai donné mon coeur. Je les accompagnais au piano. Alors Miss faisait son entrée, traversait la scène, venait s'asseoir sur le piano et nous chantions You're Driving me Crazy.

 

 Ce fut ensuite la série de disques Un mois de vacances. Nous enregistrâmes tous les quatre La partie de Bridge. Pills et Tabet Le vieux château, Mireille créa Les trois gendarmes et moi-même Le petit chemin.

 

La suite ? Des chansons moderniser de Fragson comme Je sais que vous êtes joli. Et d'autres chansons comme Rendez-vous sous la pluie, Miss Otis regrets, Depuis que je suis à Paris, etc.

 

 Je n'oublie pas Un seul couvert, please James qui est toujours chanté et enregistré, de même que Ces petites choses qui a eu des suites bien des années plus tard avec Thanks for the memory ou Que reste-t-il de nos amours... qui sont dans la lignée.

 

Je refusais dans la foulée une chanson que je n'aimais pas du tout, At a parfume Counter on the Rue de la Paix. Finalement, elle fut chanté par d'autres, et cette chanson fut un tel succès - on l'entendait partout - que je me pris moi-même à la fredonner sous ma douche !

 

 Un jour que je répétais avec un orchestre assez médiocre, j'eux l'idée de leur donner l'orchestration du Pont d'Avignon, en swing... Je ne sais pas ce qui se passa, mais ils devinrent meilleurs. Et le soir, à ma grande surprise, Le Pont d'Avignon fut un triomphe ! Pareil pour J'attendrai que j'ai chanté toute ma vie et qui est attachée à moi au même titre que Vous qui passez sans me voir... Comme le Fiacre d'Yvette Guibert que je chantais en m'accompagnant au piano et en imitant le claquement des sabots avec ma langue.

 

 J'ai la mémoire envahit de chansons. Le petit vin blanc, Parlez-moi d'amour, L'air d'accordéon, Cheveux au vent, Vous qui passez sans me voir, Ma mie (All of a sudden my heart Sings), La vie en rose (You're too dangerous chérie, Symphonie, Imaginez, Couchés dans le foin et La Madelon.

 Et Clopin-Clopant !

 

Je chantais alors La bouillabaisse, une recette musicale que Fernandel enregistrera plus tard et Pas bon travailler que je chantais avec l'accent créole. Je baillais pendant la chanson et terminais en m'endormant. Yves Montand vint me féliciter et m'avoua qu'il trouvait que c'était la meilleure de toutes. Elle fit école, car l'année suivante sortait Et Bailler et dormir et Planter café.

 

La suite ? Des voyages dans le monde entier, de belles rencontres, des émissions de radio, de télévision, des disques, voilà ce que fut mon existence de troubadour-saltinbanque.

 

 Et j'ai trouvé beaucoup de joie au jeu de la vie. Aussi, je n'éprouve aucune nostalgie des années passées.

 

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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 10:19
"Le Supplément" du 21 Février

"Marie Dubas, La reine du récital.

  En 1932, à Bruxelles, puis à Paris au Théâtre des Champs-Elisées, est inaugurée une nouvelle formule de spectacle telle qu'on la connaît encore aujourd'hui : le récital, avec 35 chansons pendant deux heures.

C'est à Maris Dubas qu'en revient le mérite. Et sans micro s'il vous plaît, insiste-t-elle.

Elle joue, chante, danse, déclame, amuse ou apitoie.

 Si l'on a retenu d'elle ses refrains réalistes, elle fut d'abord formée à l'art dramatique avant de se lancer dans la revue, aux côtés de Maurice Chevalier et de Mistinguett, et aussi dans l'opérette, le folklore, la chanson pour enfants et même la mélodie classique.

 Parmi ses succès, l'hilarant Pedro sur des claquements de castagnettes ou encore Le doux Caboulot, Le Tango Stupéfiant, Lise, Marguerite et Quand Charlotte prie Notre-Dame. Exilée dans la guerre en raison de ses origines juives, la Dubas fera son grand retour à Paris en 1945, avant de faire ses adieux à la scène en 58.

 Elle meurt en 1972 à l'âge de 78 ans.

 Mais sait-on seulement que c'est Marie Dubas qui créa, avant une certaine Edith Piaf, qu'on ne présente plus, Le Fanion de la Légion et le légendaire Mon légionnaire qui sentait bon le sable chaud.

 Ma Mamie l'ignorait.

 Pour la petite histoire, Raymond Asso, auteur de la célèbre chanson, est alors le secrétaire de Maris Dubas en même temps que l'amant et le pygmalion de la toute débutante Edith.

 Mais contrairement à la rumeur, Asso ne se sera pas inspiré du récit d'un ancien amour de Piaf mais plus sûrement de la liaison de Marie Dubas avec un lieutenant en poste au Maroc, qu'elle épousera d'ailleurs. Et avec Mon légionnaire en poche, c'est un drôle d'oiseau, au sombre plumage, qui commence à voleter très haut dans le ciel de la chanson... Piaf.

On l'écoute religieusement une dernière fois : "Ce qui domine ma nature c'est la fantaisie, l'humour, la gaieté  et sans être immodeste, l'esprit."

 Rideau.

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Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin