A propos des 4 …

Au sein d’une équipe les 4 détestent être traités comme les autres. Ils doivent donc éviter de se comparer à leurs collègues et trouver un domaine où exprimer leur talent de manière à être remarqué. Pour réussir, ils doivent découvrir l’intérêt esthétique ou moral du travail à accomplir. Une fois qu’ils sont persuadés que leur travail à un sens, il ne leur reste plus qu’à se lancer le défi d’avoir une démarche unique face au quotidien.

De toutes les bases, seul les 4 sont capables de faire partager à leurs collègues une vision des choses spirituellement ambitieuse. De l’élégance, de l’ambition et du panache- rien de moins ! Leurs collègues reprochent souvent aux 4 d’avoir tendance à bouder ou à faire une montagne de petits faux pas sans gravité. Si vous êtes un 4, tâchez d’évaluer la compétence de vos collègues indépendamment des sentiments qu’ils vous inspirent. Il est possible de collaborer efficacement sans pour autant être amis. Travailler au résultat final sans chercher à savoir de qui viennent les idées qui sont retenues et souvenez-vous que lorsqu’on repousse l’une de vos idées, ce n’est pas vous qu’on rejette.

Des directives claires et des évaluations cohérentes et impartiales les aideraient à mieux maîtriser leurs sautes d’humeur. Ils doivent apprendre à observer et à mettre un nom sur leurs sentiments (« ce que je ressens actuellement s’appelle de la tristesse »). L’objectif ne consiste pas à chasser la mélancolie et à forcer la joie à s’installer, mais à prendre du recul par rapport à ses émotions.

Les valeurs caractéristiques
Pour une personne en base 4, ce qui est important, c’est d’être authentique, vraie, exceptionnelle, hors du commun. Elle est très fière d’être différente, excentrique, extravagante, unique. Elle a horreur de paraître ordinaire, banale, normale. Ce qui compte par-dessus tout, ce sont les émotions. Les plus folles, comme les plus tragiques. Et le passage des premières aux secondes ou l’inverse se fait sans crier gare. En société, les fous rires peuvent se changer en pleur et en cris en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

La fierté et le charisme
Une personne en base 4 est fière de savoir établir des liens chaleureux avec les gens, d’être sensible à tout ce qui est beau, noble, authentique. Elle sait ressentir très finement les sentiments des gens qui l’entourent. C’est un modèle  de sensibilité, d’originalité et de créativité.

Les comportements usuels
Ayant fréquemment grandi avec un sentiment d’abandon, une personne en base 4 se considère comme à part. Raffinée et volontiers mélancolique, elle adore se mettre en scène. Attirée par l’inaccessible et le tragique, elle dramatise facilement. Aussi est-elle assez souvent incomprise des siens… Alors elle déprime. Elle évite de tomber amoureuse par peur d’être abandonnée. Accaparée par ses pensées et ses émotions, elle a parfois du mal à aller au bout de ses phrases, bien qu’elle ait un sens inné de l’expression. Elle est indépendante, charmante, attirante, sensible jusqu’à l’excès. Elégante, elle fait souvent preuve de bon goût.

Influence des contacts
Avec un contact en trois, vous êtes plus extravertie, plus ambitieuse et plus dynamique.

Avec un contact en 5, elle est plus introvertie, plus intellectuelle, plus réservée et plus dépressive.

Les souvenirs d’enfance
Fréquemment, il s’est passé un événement qui a fait coupure dans l’enfance. Par exemple divorce, décès, maladie grave, déménagement… d’un être cher. Il y a eu un avant et un après. Avant c’était l’âge d’or, après c’était l’enfer. Il s’agit souvent d’une rupture réelle dont le petit en base 4, s’est sentie en partie responsable « je n’ai pas pu l’empêcher, je n’étais pas à la hauteur. C’est ma faute ! Si je l’avais mieux aimé… Depuis c’est horrible personne ne peut ressentir ce que je vis. Je suis vraiment à part ! » Aussi, on oscille entre dépression et exaltation et éprouve-t-on des émotions intenses.  

Mécanismes de défense mis en œuvre
S’attribuant au moins en partie la faute de la rupture, l’enfant a avalé l’événement tout rond, sans le mâcher, ni le digérer ensuite. Et l’événement est resté là, coincé. Mécanisme de l’introjection : pas de travail de deuil et de ce fait les émotions deviennent plus importantes que les faits.

La compulsion spécifique
La personne en 4 s’affirme en se donnant un style. Elle cherche en permanence à être unique dans son travail, son cadre de vie, son travail, son habillement et ses émotions. Cela lui donne le sentiment d’exister. Elle est persuadée de vivre un drame unique que personne ne peut comprendre. Aussi a t-elle recours à la communication symbolique, des cris ou des pleurs quand personne s’y attends, coiffure particulière. Rare sont ceux qui alors la comprennent ! L’idée appauvrie qu’elle a d’elle même la porte à se comparer et elle envie ceux qui ont une belle apparence aux yeux des autres. Toute personnalité forte ou originale la fait pâlir de jalousie. On est souvent surpris de découvrir cette envie, tant elle semble contredire sa finesse. 

L’appréhension des émotions
On focalise en permanence sur les émotions. De manière extrêmement polaire. Tout et son contraire. Sans rhéostat pour en régler l’intensité.

Rapport avec le temps
Vous êtes orientées vers le passé ou vers le futur imaginaire. Le futur réel les passionne peu. Le présent encore moins. Quand elles se remémorent leur passé, le classement chronologique s’efface devant l’intensité du souvenir émotionnel. Elles se créent une quantité impressionnante d’images mentales et moulinent beaucoup dans leur tête. Pour ces personnes-là, une montre ne présente aucun intérêt. Un bon film dure… le temps qu’il faut. Un mauvais film dure beaucoup trop longtemps. Le temps n’a en fait aucune existence réelle. Il ne se mesure qu’à l’intensité émotionnelle. Planifier le temps n’a aucun sens. N’envoyez jamais une telle personne en stage de gestion du temps, si toutefois cela peut avoir un sens pour elle ! Mais au moins saura-t-elle s’amuser au détriment de l’animateur ou des autres participants !

Ce que votre responsable et votre équipe peut attendre d’un 4 :
Il excelle le plus souvent dans une fonction qui demande de la créativité. Il a le génie de l’originalité. Il aime que sa vie professionnelles soit source d’émotions intenses. Il est au mieux de son charisme quand il lui faut réussir un challenge jugé impossible par tout le monde. Il devient alors un excellent leader, capable de jouer le tout pour le tout. Et de réussir.  Mais attention, si après cela, la routine s’installe, il est capable de saboter  lui-même tout ce que lui et l’équipe ont construit. Y compris l’équipe. Sans aucun scrupule. Pour lui, la satisfaction de son originalité propre est plus importante que le leadership de l’équipe.

Quelques pistes si vous voulez les motiver :
- Dîtes lui comment vous appréciez la manière avec laquelle il se passionne pour son travail
- Soutenez – le quand il vit des moments difficiles et aidez-le à s’estimer davantage.
- Ne perdez pas une occasion de le complimenter sur son sens de la mise en scène et de… l’humour.
- Dîtes lui combien vous appréciez la manière avec laquelle il se passionne pour son travail.

L’analyse de Helen Palmer, spécialiste de l’Ennéagramme

- Constamment conscient de ce qui lui manque
- Néglige ce qu’il a, convoite ce qui est inaccessible
- A le sentiment d’être unique, de faire partie d’une élite. L’acceptation de la souffrance le distingue des autres.
- Thématique de l’abandon « je ne peux pas être aimé »
- Empathie, surtout vis à vis de la souffrance des autres
- Romantique et artiste
- N’aima pas être évalué. « Je suis différent »

Quand un 4 est confronté à une crise, il doit prendre le temps de réfléchir et de se demander : "De quoi ais-je réellement besoin ? Qu’est-ce qui me satisferait ?"  

A propos des 8…

Au sein d’une équipe un 8 est soit présent à 100%, soit totalement absent. Quand un projet l’intéresse, son niveau d’énergie atteint son maximum en quelques secondes. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent ! Pou un projet titanesque, un 8 est prêt à travailler d’arrache pied pendant des semaines. Ce que les collaborateurs ignorent, c’est que le protecteur en profite pour observer leur implication et évaluer leur endurance. En étant eux-mêmes, un modèle de persévérance et de force de caractère, les 8 lancent la machine  qui leur permettra de distinguer les collaborateurs qui se donnent à fond des autres.

Les protecteurs ne supportent pas l’idée qu’il puisse y avoir plusieurs points de vue d’égal mérite, car ils ont besoin de fonder leur action sur une réflexion inattaquable. Ils se méfient des ambiguïtés, des messages ambivalents et des communications peu claires car elles les conduisent à s’interroger sur la valeur de leur propre position.

Leur appétit de vivre les conduit à jouer de leur pouvoir et de leur charisme en écartant les questionnements et les doutes. Ils refusent de voir leur propre vulnérabilité. C’est une erreur. Certes, ils savent mieux que quiconque se mobiliser très vite et foncer droit au but, mais il n’est jamais bon de se priver des bonnes idées des autres. Les 8 doivent apprendre à détecter les moments où leur besoin de pouvoir se fait sentir et ne pas abuser de cette puissance. Pourquoi peser de tout son poids quand une pression mesurée suffirait ? Et pourquoi soupçonner des injustices partout ?

Les valeurs caractéristiques
La capacité de contrôler, de maîtriser les gens et les choses est fondamentale. Sinon, ce serait faire preuve de faiblesse ou pire, de gentillesse ou de tendresse. Cette capacité se manifeste souvent sous le couvert d’une valeur de justice/injustice. Et pour cette valeur-là une personne en base 8 est toujours prête à se battre. Simplement ce qu’elle appelle une situation injuste est une situation ou quelqu’un essaie de prendre le contrôle sur elle : « s’il annonce la couleur, c’est un combat juste, on verra qui est le plus fort, chauffe ! je le démolis ! Par tous les moyens ! «  Et derrière cela se profile des idées de combat, de vengeance et de revanche. D’autres valeurs importantes pour une personne en base 8 sont les suivantes : engagement, courage, capacité de décider, de trancher, respect, respect de la parole donnée. Et pour les défauts intolérables (des autres bien sur !) : lâcheté, peur, couardise, laisser-aller, impuissance, faiblesse, hésitation, doute, lâcher prise.
 

La fierté et le charisme
Elle est fière d’être indépendante, de ne devoir compter que sur elle-même, de savoir relever tous les défis, d’être courageuse franche et de savoir défendre ses proches et ses amis. Envers et contre tous. Elle entraîne à être forte, solidaire, prudente et à garantir le respect dû à chacun… des siens.

Les comportements usuels
Elle se doit de dominer. Pour cela, elle cherche à intimider. Excessive, coléreuse, elle dépasse souvent ses limites et peut chercher des expériences dangereuses. Dure à l’extérieur et tendre à l’intérieur, elle
Aime les défis, respecte ceux qui osent rendre les coups et protège les siens. Elle exprime haut et fort ses sentiments quels qu’ils soient et n’a cure de ce que les autres pensent d’elle. Elle a besoin d’espace et devient redoutable dès qu’elle s’ennuie. Enthousiaste pour tout ce qu’elle entreprend, elle déborde d’énergie, tant au travail que pour les loisirs.

Influence des contacts
Avec un contact en 7 (les épicuriens), Vous êtes plus extravertie, plus entreprenant, plus énergique, mais plus centrée sur vous-même.

Avec un 9 (les médiateurs), vous êtes moins agressif, plus modérée, plus réceptif, plus tranquille et plus fort.

Les souvenirs d’enfance
Un enfant en 8 s’est senti menacé. Il a eu l’impression qu’on voulait le dominer, le contrôler. Et pour cela sa seule défense possible a été l’affrontement.  « Chaque fois que je râle, que je m’insurge ça marche. En revanche, si je ne réagis pas, je suis laminé ; pire, je n’obtiens aucune considération. » Il s’est différencié en prenant le contre-pied et il est devenu agressif. Ainsi, évacue-t-il tout ce qui peut passer pour de la faiblesse. Et faire preuve de gentillesse, c’est faire preuve de faiblesse. Se battre est toujours plus drôle et moins dangereux.  Il faut être fort et sans arrêt tester ses limites.

Mécanismes de défense mis en œuvre
Ainsi la réalité n’arrive pas toujours à la conscience ? Cette personne peut aussi nier tout ce qui n’entre pas dans sa conception de la vérité et de la justice. Il peut par exemple nier et refouler ses faiblesses. Jusqu’à l’extrême limite de ses forces.

La compulsion spécifique
Elle s’affirme avec ostentation et souvent une pincée d’exagération. Elle est persuadée que la vie est une lutte sans fins et que tous les autres constituent des dangers potentiels. La justice est au centre. Dans le monde, il y a les justes et les méchants. Les justes font partie de son cercle. Elle n’hésite pas à dire la vérité même si ça blesse.

L’appréhension des émotions
Elles sont gênantes parce qu’elles sont difficiles à contrôler, sauf la colère qui est une émotion bien particulière, un mode d’expression intéressant qui n’admet aucune faiblesse. Elle contrôle bien sa colère jusqu’à un certain point. Au-delà, elle est perdue comme les autres Il lui arrive donc de se méfier de trop grand accès de colère.
L’émotion la plus difficile pour elle : ressentir soudain… comme une sorte de tendresse !

Rapport avec le temps
Il est important pour elle d’avoir la maîtrise du temps. Du leur … et de celui des autres. Pour ne jamais être pris au dépourvu. Le temps leur appartient et l’horloge avance à leur rythme. Ce n’est pas un problème ! Personne souvent orienté sur le futur immédiat. Elles vivent fréquemment l’instant présent pour contrôler tout et tout de suite.

Ce que votre équipe peut attendre d’un 8 :
Il veut tout maîtriser, y compris sa hiérarchie. Mais c’est un organisateur né. Vous pouvez sans crainte lui confier la direction des opérations Il déploie une énergie à toute épreuve et dispose de ressources insoupçonnées. Ses coups de colère sont courants et passagers. Il est direct et sûr de lui. C’est un leader pour l’offensive, un général en tête de la cavalerie. Les périodes les plus stables risquent de l’ennuyer : alors les incidents mineurs prennent des proportions ubuesques.

Quelques pistes si vous voulez les motiver :
- Témoignez lui estime et considération. Félicitez le publiquement quand il le mérite.
- Faîtes lui confiance, fixez lui des objectifs précis, c’est un organisateur né.
- Donnez lui la possibilité de travailler seul.
- Reconnaissez sa loyauté, son attention, ce côté positif qu’il manifeste sans relâche, sa sincérité, son discours direct, engagé et généreux.

L’analyse de Helen Palmer, spécialiste de l’Ennéagramme

- Très sensible au pouvoir, à la domination et au territoire
- Soucieux de protéger les plus faibles
- Refus de sa propre vulnérabilité ou faiblesse
- Tout ou rien, tout est noir ou blanc
- Croit en la vérité absolu en la justice
- Agressif, impulsif
- Recherche la stimulation et l’excitation
- Direct, recherche la confrontation
- Exprime sa colère

Les 8 doivent prendre du recul quand ils on l’impression d’avoir totalement raison dans une dispute. Si leur point de vue était vraiment inattaquable, pourquoi leurs interlocuteurs s’y opposeraient-ils ? Les 8 doivent se dire : "Est-ce que je vois la situation dans sa globalité ? Et si je me mettais à la place des autres pour mieux comprendre leur point de vue ?"

A propos des 6…

Les 6 travaillant en équipe peuvent être trop préoccupés par les rapports personnels. Ils doivent se concentrer sur la tâche à accomplir, au lieu de passer leur temps à se demander ce que pensent les uns et les autres. Il est bon qu’ils fassent régulièrement le point avec un collègue qu’ils respectent pour lui exprimer leurs inquiétudes. En effet, une fois qu’ils sont rassurés, la plupart de leurs doutes s’évanouissent.

D’ailleurs le simple fait de se confier les soulage. Les 6 ont donc tendance à réagir de manière très tranchée : soit ils formulent des critiques pour provoquer un débat et connaître la position de leurs collègues, soit ils évitent la confrontation en se montrant chaleureux et consciencieux.

Le temps et l’attention que les 6 consacrent aux rapports personnels leur sont très utiles pour savoir comment leurs collègues raisonnent, agissent et prennent des décisions, mais les autres se dévoileront plus facilement s’ils peuvent s’exprimer dans un cadre chaleureux. Les loyaux-sceptiques doivent se souvenir que la foi est le meilleur remède au doute. Ils doivent apprendre à se faire confiance et à faire confiance aux autres, sans pour autant abandonner leur esprit critique au profit d’une foi aveugle. Toutes les activités recèlent une part de risque, mais les 6 ne doivent pas se laisser obnubiler par ce risque. En l’occurrence, avoir la foi consiste à rester concentré sans sombrer dans le doute.

Les valeurs caractéristiques
Ce sont la loyauté, la confiance, la fidélité. Le contraire est la méfiance, l’impossibilité de prévoir, la trahison. Ce dernier mot, « trahison » est assez courant chez les personnes en base 6 et ne traduit pas nécessairement un acte grave commis à leur encontre. « cela fait 20 ans que je le connais. Je suis à peu près sur de sa loyauté. Désormais, je ne pense pas qu’il puisse me trahir un jour ! » Une trahison impardonnable, en cas d’agression ou d’attaque : « Ne pas être défendu par quelqu’un de confiance, dont je m’attendais à ce qu’il le fasse ! »

La fierté et le charisme
Une personne en base 6 est fière de savoir toujours prendre ses responsabilités vis à vis des siens (famille, amis) et de leur être fidèle. De plus, elle est fière d’être chaleureuse, gaie, ouverte, honnête et digne de confiance.
Son charisme est de développer autour d’elle la sécurité, la prudence et la loyauté à l’autorité et à l’équipe.

Les comportements usuels
Une personne en base 6 ressent le monde comme très exigeant envers elle… et dangereux ! Craintive, elle a besoin d’appartenir à un groupe et d’être légitimée. Pour elle, il y a les siens et les autres. Loyale, dévouée, chaleureuse envers les siens, elle leur donne un sentiment de puissance et de pouvoir. Elle respecte les règles, est sérieuse et prête au sacrifice. Mais elle a du mal à se décider, tellement elle craint de se tromper. Son problème est l’insécurité. Aussi les changement l’effraient-ils.

Influence des contacts
Avec un contact en base 5, vous êtes plus introverties, encore plus cérébrales, prudentes et distantes.

Avec un contact 7, vous êtes plus extraverties, plus attachées aux biens matériels et aux plaisirs, plus actives, plus impulsives.
 

Les souvenirs d’enfance
Souvent le problème d’enfance a été de vivre avec des proches imprévisibles. Du moins l’enfant les a-t-il perçus ainsi. « Avec mon père ou ma mère, je ne savais jamais à quoi m’attendre ! » Ce peut être le cas lors d’une naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur. « Avant, on s’occupait de moi, on me dorlotait. maintenant c’est finit pourquoi ? » Ce peut être lié à des évènements non expliqués : « A ce moment là on a déménagé et je n’ai toujours pas compris pourquoi. » Pour cet enfant, le rapport à l’autorité est ambigu : il a besoin d’une autorité forte en qui il est toute confiance, qui le sécurise et en même temps, il se méfie du pouvoir. « Puisqu’il est impossible de prévoir les comportements des adultes, je me crée un système d’interprétation, en devinant les vraies raisons cachées derrière les comportements apparents et ce qu’on me dit. » Cette démarche s’accompagne de beaucoup de dialogue interne et de lectures de pensée. Aussi, le petit en 6 se tourne-t-il vers les autres pour prendre de l’information… et prédire. Car il a un besoin vital de prévision.

Mécanismes de défense mis en œuvre
Les personnes en 6 ont une propension à développer des scénarios des pires dangers possibles. Leur méfiance les conduit à reporter sur les autres toute l’hostilité, l’agressivité, la méfiance qu’on témoigne parfois à leur encontre. Ils projettent sur les autres tout ce qui peut alors les animer de manière désagréable. Ce mécanisme  de défense se nomme la projection.
 

La compulsion spécifique
Une personne en 6 entend répondre à toutes les exigences que lui impose l’autorité. Elle en éprouve une inquiétude qui empoisonne son existence. Aussi vit-elle sous l’emprise de la peur. Cette peur se manifeste dans le sérieux avec lequel elle considère toute déviation par rapport à la loi, au contrat passé, même de manière implicite. Par peur de n’être pas respectueuse, conforme, elle « bétonne » tout autour d’elle.

L’appréhension des émotions
Les émotions sont en général gênantes parce qu’imprévisibles. Comme les processus internes n’empêchent pas de penser à ce que pourraient être ces émotions si elles survenaient, une personne en 6 à un recours : ruer sur le travail, donc manifester des comportements externes et visiter la base 3.
Les émotions les plus difficiles pour elle : se sentir paralysée devant une situation non prévue et surtout être trahie par quelqu’un en qui elle se fiait. 

Rapport avec le temps
A cause de leur doute viscéral, les personnes en base 6 ont très souvent besoin de temps pour prendre des décisions. « Qu’est-ce que ma décision va provoquer chez les autres ? » Cette réflexion peut durer une demi-heure ou … 10 ans. Mais dés que cette fichue décision est prise, elle la met en œuvre… tout de suite ! A partir de ce moment là, le temps commande. Les 6 savent aussi bien vivre l’instant que survoler le temps et sont le plus souvent orientées vers le futur. Ce sont des gens ponctuels, qui ont besoin d’un programme précis. Qu’on désorganise leur emploi du temps les perturbe beaucoup !

Ce que votre responable et votre équipe peuvent attendre d’un 6 :
Ayant des doutes et se méfiant de l’évidence, il a une grande faculté d’analyse. Pour combattre sa peur il est capable de partir en guerre pour des causes que d’aucuns pensent perdues d’avance. Et gagner. Il y a du Don Quichotte, chez cet homme là (ou femme). Pour qu’il soit au mieux de son activité, il lui faut une certaine opposition. La peur, le doute (essentiellement intellectuelle) disparaissent quand il est confronté à des difficultés réelles, émotives ou viscérales. Il emploie alors une énergie et une intelligence du cœur qui étonnent ceux qui le connaissent habituellement. Il peut être créatif, avoir de bonnes idées et être un bon médiateur. S’il est le leader, il se préoccupe en priorité des relations humaines avec un côté « qui n’est pas avec moi est contre moi ! ». Il fait preuve sur la durée de beaucoup de pugnacité.

Quelques pistes si vous voulez les motiver :
- Rassurez-le souvent.
- Laissez lui du temps pour décider.
- Respecter son rythme de travail.
- Tenez toujours vos promesses, vos engagements.
- Ecoutez-le attentivement et soyez direct et clair.
- Sachez rire et plaisanter avec lui. Reconnaissez son ouverture, sa gaieté, son loyalisme, sa solidarité et sa justice.
- Rassurez-le en lui disant que tout va bien entre vous.

L’analyse de Helen Palmer, spécialiste de l’Ennéagramme

- Très sensible aux difficultés potentielles, aux dangers, aux obstacles
- Beaucoup d’imagination ; se crée des scénarios catastrophes
- Préoccupé par les questions de sécurité

- Remet en cause les arguments
- Pas dupe face aux autres
- Voit les implications et le sens caché de ce qu’on lui dit
- Remet en cause l’autorité
- Ambivalent vis-à-vis de la réussite ; n’en tient pas compte ou n’achève pas le projet
- Perd du temps parce qu’il redoute l’issue du projet

Les 6 doivent apprendre à détecter les premières manifestations de leur anxiété. Il doit se demander :  "Pourquoi on cherche à me manipuler ?" Une partie de son appréhension s’évanouirait s’il s’efforçait de garder les pieds sur terre. Il devrait demander l’avis de son responsable chaque fois qu’il sent que son imagination est prête à s’emballer. »

A propos des 1...

Ils fonctionnent très bien en équipe quand chacun assume sa part de travail. Ils sont prêts à prendre beaucoup de responsabilités et sont attachés au fair-play. Par ailleurs, ils ont un fort besoin de reconnaissance, sans pour autant l'exprimer. Il leur est très difficile de continuer héroïquement à faire ce qu'il faut alors que les autres ne se rendent compte de rien : Pourquoi l'honnêteté et l'effort sont-ils si mal récompensés ? C'est injuste.

C'est d'autant plus grave que le perfectionniste remarque les erreurs que ses collègues commettent et se sent obligé de les corriger lui-même, ce qui alimente son mécontentement.

Dans leur cheminement spirituel, les Un doivent apprendre à utiliser leur colère au lieu de l'éviter. Ils doivent détecter les moments où leur esprit critique se manifeste et mettre un nom sur ce qu'ils ressentent. Ils doivent prendre du recul par rapport à ce qui les met en colère et se dire : « je suis en train de juger ». Leur colère peut être parfaitement justifiée mais là n'est pas la question. L'important est de se rendre compte du moment où on commence à juger avant d'avoir le temps d'arrêter sa colère. On peut ensuite mieux faire face à la situation.
Contenir leur colère place les un dans une situation difficile : ils s'interdisent d'exprimer leur mécontentement tout en étant conscients de l'injustice de la situation. Ce conflit interne les conduits à faire moins d'efforts. L'équipe se rend compte qu'après s'être montré compétent et ouvert, le Un cesse de participer sans explication apparente.

Les valeurs caractéristiques
C'est essentiellement la perfection ; son opposée est l'échec. Mais pour une personne en base 1, le mot perfection est tabou : il ne fait pas partie de son vocabulaire. Comme le poisson est bien le dernier à se rendre compte qu'il vit dans de l'eau, elle nie avec force être dans la recherche incessante de la perfection. Elle se trouve tellement imparfaite elle-même ! Elle se réfère plutôt au sens d l'honneur, du devoir, à la franchise, l'honnêteté, l'intégrité ou à la rigueur. Voyant tout ce qui lui manque encore, elle a le souci permanent de s'améliorer.

La fierté et le charisme
Une personne en base 1 est fière de faire beaucoup de choses bien, tout en respectant les usages. Elle apprécie son côté raisonnable et responsable. Son charisme est d'entraîner chacun de ses proches et de ses collaborateurs à tirer le meilleur de lui-même.

Les comportements usuels
Une personne en base 1 prend volontiers tout sous l'angle du bien ou du mal, de l'honnêteté ou du mensonge. Tout est noir ou blanc. Très critique envers les autres et elle-même, elle est souvent d'une honnêteté scrupuleuse. Comme c'est une conduite difficile, elle a parfois l'impression d'avoir en elle deux personnages, en lutte l'un contre l'autre.

Elle travaille beaucoup, passe un temps énorme à tout préparer comme il faut. Perpétuellement insatisfaite, elle est avare de compliments, et ne peut s'empêcher de faire la morale. Elle a du mal à convenir qu'il y ait des limites au temps et aux possibilités humaines. Elle est excessive, intolérante mais ne l'exprime pas. Méthodique à l'excès, elle peut se noyer dans les détails.
Revenant souvent sur le passé, elle ressasse tout ce qu'elle a dû subir et tout ce qu'elle pense avoir mal fait. Elle remet facilement au lendemain pour ne pas risquer une erreur, aussi est-elle parfois lente à se décider.
Ce qui caractérise vraiment une personne en base 1, c'est son autocritique, toujours prêt à fuser, et son auto-critique flagrante.

Influence des contacts
Avec un contact en deux développé, vous êtes plus chaleureuse et plus tournée vers les autres, prête à rendre service. En revanche, elle contrôle davantage et a un esprit critique plus aiguisé.
Avec un contact en neuf développé, elle est plus froide, plus en retrait mais aussi plus détendue et plus objective.

Les souvenirs d'enfance
Une personne en base 1 pense souvent avoir fait l'objet d'attentes très fortes de la part de ses parents et éducateurs. Attentes auxquelles elle a totalement souscrit : elle devait être un garçon, une fille acceptable, bien élevé, bon élève... Elle se souvient d'avoir été très critiqué quand elle se trompait, rarement récompensée quand elle faisait bien les choses. Parce que cela allait de soi ! Pour mériter un encouragement, elle devait être parfaite et elle avait conscience de ne pas l'être autant qu'il le fallait. Elle était donc déçue par ses comportements, par son image, par elle-même. Alors pour survivre elle a forcé le trait : « Mes parents attendent beaucoup de moi. Je suis incapable de les satisfaire pleinement et ils me le reprochent. Hé bien, je vais aller encore plus loin qu'eux dans le cadre de la perfection ! » Mais chaque fois qu'elle n'y arrivait pas, la marmite bouillait à l'intérieur. Qu'il est difficile de ne jamais laisser le couvercle se soulever !

Mécanismes de défense mis en œuvre
C'est l'interdiction qu'elle se donne à elle-même de manifester son agressivité. C'est le contrôle permanent de ses réactions et de ses émotions.

La compulsion spécifique
C'est la colère, mais en base 1, on la nie avec force. Parce que ce mettre en colère ce n'est pas bien ! Ne pouvant penser réussite qu'en termes de perfection totale, elle veut toujours remettre les choses en ordre et tout corriger. Tout reformer. D'où cette colère permanente tournée contre les autres et retournée contre elle-même.

L'appréhension des émotions
Les émotions sont dangereuses parce qu'elles sont difficilement contrôlables. Pour en rester maître, il suffit de saturer l'intérieur avec du dialogue interne (le langage n'est pas sensoriel. La petite voix qui rappelle sans cesse à son propriétaire tout ce qu'il faut faire.
En dehors de la colère, l'émotion la plus dure à vivre est la honte.

Rapport avec le temps
Vous êtes le plus souvent orientée vers le passé. C'est indispensable pour voir ce qui manque encore. Pour elle, le temps est un ennemi qu'il faut dompter. C'est aussi une ressource précieuse, rarement suffisante. Elle voudrait bien pouvoir arrêter le temps, revenir sur les choses et les parfaire. Alors seulement, elle passerait à la phase suivante. Elle sait remarquablement remettre au lendemain. Puisqu'elle n'a, de toute façon, pas suffisamment de temps pour faire les choses comme il faut, ce n'est même pas la peine de commencer. Elle aimerait être à l'heure et que les autres le soient aussi. Simplement parce qu'être en retard ce n'est pas bien. Mais elle est loin d'y arriver toujours.

Ce que votre équipe peut attendre de lui
Il aime des directives précises, des objectifs explicites et des responsabilités clairement établies. Il a besoin d'une hiérarchie. Il respecte lui-même et veut qu'on respecte l'autorité, il apprécie la discipline, une bonne présentation et une certaine tenue. Il travaille bien en équipe si les autres lui paraissent motivés et compétents. Il se concentre sur son travail plutôt que sur les relations professionnelles. Il aime le travail bien fait et sait œuvrer avec beaucoup de conscience et d'acharnement, surtout s'il a un bon leader et si l'équipe est à la hauteur. Il aime être récompensé pour ses efforts et ses résultats, mais ne demandera rien de lui-même.

Quelques pistes si vous voulez les motiver :
- Soyez toujours le plus honnête et le plus persévérant possible.
- Pour qu'il puisse faire un travail parfait, donnez-lui des procédures précises (directives pour la réalisation, choix possible, étapes)
- Il est dur avec lui-même. Rassurez-le en lui disant que vous le trouvez déjà très bien comme il est.
- Si vous avez manqué d'égard avec lui, excusez-vous. Il vous pardonnera plus volontiers.
- Encouragez-le à voir les choses avec humour et à rire de lui, mais seulement après avoir partagé ses soucis du moment.
- Appréciez son honnêteté, son dévouement, sa conscience professionnelle... et dîtes le lui !
- Faites-lui en aparté des compliments sur des points précis bien réalisés.

L'analyse de Helen Palmer, spécialiste de l'Ennéagramme  

- Attentif aux erreurs, à ce qu'il faut corriger.
- Esprit de jugement : c'est bien ou mal
- Très critique vis-à-vis de ses pensées, de ses paroles et de ses actes
- Colère contenue ou indignation ; tension constante
- Soucieux de bien faire les choses; généralement sensible aux critiques
- Recherche de la perfection
- Sens des responsabilités
- Le plaisir peut attendre
- Réprime ses impulsions et ses désirs
- S'efforce de bien se comporter
- Rigidité, manque de spontanéité
- Goût de l'indépendance
- La vertu est sa propre récompense.

Chacun d'entre nous a intérêt à faire la différence entre ce qui lui convient réellement et ce qui devrait lui convenir. C'est d'autant plus vrai pour les perfectionnistes, qui sont dans un processus permanent d'autocritique.  "Au delà de mon sens du devoir, quels sont mes vrais besoins ?"