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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 00:08

journal"La miss.

 

 Le 11 novembre 1918, jour d’armistice, c’est un ballet de rires, de chants et d’étreintes qui frappe le pavé parisien.

 Au Casino de Paris, un tandem interprète La madelon de la victoire pour un public qui se levant comme un seul homme, reprend en coeur. Mistinguett et Maurice Chevalier !

 Ils devront bisser six fois tant la ferveur des aficionados enfle dans la salle.

 "C’est la fin du cauchemar, la fête recommence..." brandit, gouailleuse, la Miss.

 

 Mistinguett, c’est tout un poème, l’histoire ahurissante d’une fille de rien qu’une énergie sans pareil hisse au sommet, une "propriété nationale" dira Colette.

 Elle vend ses petits bouquets devant le casino d’Enghien-les-Bains avant de tâter du caf’conc. Non pas qu’elle ait de la voix, du jeu de jambe ni même qu’elle soit belle.

 Elle n’a rien de cela mais bien davantage : le bagout, l’entrain, la folie, la fantaisie, la drôlerie...

  Sur les planches, elle apprend peu à peu à canaliser son énergie et à composer son personnage.

 Elle joue les comiques, les gigolettes et les épileptiques , ainsi que l’on nomme les artistes quelque peu remuants.

 Elle fait son bonhomme de chemin. Le public adore sa dégaine avec ses petites jupettes et ses socquettes.

 Jean Cocteau plus que quiconque ! Il n’a pas encore le sou mais économise pour voir son idole sur les planches et la fleurir de petits bouquets de violettes.

 Après le Moulin-Rouge dans La valse chaloupée, elle débarque aux Folies-Bergère en 1911, au bras de Maurice Chevalier. Il a quitté Fréhel pour ses beaux yeux : une idylle qui les liera dix ans.

 Le couple propose La Valse renversante. Il y a de quoi...

 Une danse plus proche de la roulade que de la chorégraphie ! Les deux, en pleine étreinte, doivent faire chavirer quelques meubles, se projeter sur un sofa avant de se rouler sur le tapis sans s’être déliés : de quoi s’aimer à la folie pendant une décennie !

 Et que n’aurait pas tenté la Miss pour libérer son homme fait prisonnier dans un camp allemand ? ... Jusqu’à quérir l’aide du roi d’Espagne, l’un de ses plus fervents admirateurs !

 Leur folle romance est un chapelet de scènes et de provocations. Toujours prompte à jeter de l’huile sur le feu de leur amour et à aiguiser la jalousie de son homme, elle célèbre même à grand renfort de tambour son faux mariage avec Mayol, pourtant inverti notoire.

 La guerre achevée, s’ouvre une époque nouvelles, de folles années...

 Les chansons deviennent alors bien guillerettes, ainsi C’est une gamine charmante extrait de Phi-Phi, ou encore Dédé. L’Amérique fait alors rêver, son charleston, son fox-trot, son blues et son ragtime.

 C’est le temps du grand escalier bordé de nymphes à paillettes et à plumes et des "L’ai-je bien entendu ?" et guirlandes de gambettes gainées...

 Mistinguett entre dans la danse. Parée de ses trucs en plumes et d’une fortune colossale en bijoux, sans oublier ses maigrelettes gambettes que l’on dit assurées pour cinq cent mille francs, elle met le feu au Casino de Paris.

 Son nom brille en lettres de feu à l’affiche de En douce, de Ça c’est Paris... Ou encore de La java de Doudoune avec comme jeune premier Jean Gabin, de Paris qui jazz avec pour chanson vedette Mon homme. N’est-elle pas tordante lorsqu’elle entonne de sa voix maladroite :

"Il m’a vue nue ? Il m’a vu nue. Toute nue

Sans cache-truc, ni soutien-machins

J’en ai rougi jusqu’aux vaccins...

 Elle prête son image aux plus grands couturiers, à des parfums, à des automobiles symbolisant alors le luxe dans toute sa splendeur. Elle incarne si brillamment Paris que l’Amérique la réclame.

 Et notre Miss s’installe à Broadway et Mon homme, dont on murmure qu’elle s’adresse alors à Maurice Chevalier, transformé en My man y est un succès colossal.

 Mistinguett est alors une telle légende qu’elle se permet même de se mettre en scène dans un de ses refrains, C’est vrai.

"On dit que j’ai de grandes quenottes

Que je n’ai que trois notes

C’est vrai !

Mais j’s’rais pas Mistinguett

Si j’étais pas comme ça !

 Elle tire sa révérence à 81 ans. Et si l’on donne aujourd’hui l’âge de la Miss, il fut longtemps secret d’état.

 Celle-ci refusait en effet de le dévoiler, si bien que la chose ne manquait pas d’être tournée en dérision...

 Le chansonnier Marcel Achard en fera un texte hilarant : "On prend la date de naissance de la Miss, on soustrait le chiffre de lui-même et on brûle ensuite le papier sur lequel on a fait le calcul. Puis on additionne le nombre de lettres que la Miss a reçues pendant les douze derniers jours et on multiplie par le nombre de ses toilettes d’été, on retranche son dernier cachet, on ajoute le nombre de ses mariages vrais ou faux, on enlève trois mois par enfant, on retranche dix ans par galanterie..."

 Finalement, l'un dans l'autre, de Chevalier, ne restera plus que l'amitié.

 Et Mistinguett constate :

"Nous nous sommes revus... J'avais toujours de la peine. mais il existe des choses plus importantes que les choses sans remède, les revues succédaient au voyage et il fallait que je fasse ma vie."

... analyse :

"La présence de Chevalier ne m'a jamais apporté grand-chose. Mais son absence a dominé le reste de ma vie. peut-être est-ce ma faute s'il m'a quittée..."

... vise juste :

"Peut-être est-ce parce que je n'ai jamais pu oublier le garçon qui essayait son premier smoking en chaloupant sur le boulevard pour faire distingué, si gonflé de sa nouvelle importance, que l'on n'aurait pas pu glisser une feuille de papier à cigarette entre son fond de culotte et ses fesses.

... et enfin avoue :

"En ce qui me concerne, Maurice n'est jamais vraiment parti ni revenu. En amour, je me passe de géographie/ Le souvenir de ce que fut notre amour me tient lieu, toute ma vie, d'état d'âme. Grâce à lui les paroles les plus anodines prennent du paysage... En cachette, je songeais encore à lui... Maurice Chevalier, c'est un chapitre à part dans ma vie, sans grand rapport avec les dates, sans grand rapport même avec la vie que nous avons menée. Notre histoire n'est peut-être pas fini..."

La miss écrit ces lignes en 1954. Elle a soixante-dix-neuf ans. 

 

Rideau.

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Published by Régis IGLESIAS - dans Des refrains et des Mamies

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin