"La gauloise.
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... celui où une épaisse fumée bleue sortait de toutes les bouches masculines en âge de fumer.
La fumée bleue de la gauloise Caporal.
Son histoire démarre en 1877, avec la régie française des tabacs lance une marque de cigarettes sous le nom de... Hongroises. C'est un tabac brun cultivé dans différentes régions de France comme l'Aveyron, le Périgord, le Poitou...
En 1910, les Hongroises prennent finalement le nom de Gauloises. Ces cigarettes vont devenir le plus grand succès de l'industrie tabatière française.
Chaque homme arborant une moustache suffisamment fournie glisse alors dans sa poche un paquet souple couleur horizon.
La Gauloise est associée à la convivialité on la propose, on l'accepte, on communie avec elle...
Pour les jeunes, la première bouffée de caporal est le rite de passage dans le monde des adultes.
Dans les cafés, restaurants, salles de réunion, lieux publics..., un épais brouillard bleu vient danser au-dessus de toutes les têtes.
A partir des années 20, la Goldo devient la n°1. Une identité nationale se crée autour d'elle, renforcée par l'adoption du casque gaulois comme emblème en 1936.
Réalisé par le dessinateur Jacno, il conforte aussi l'image de virilité du fumeur français. Dans les années 30, l'armée fait d'ailleurs de la gauloise sa cigarette officielle, sous le nom de troupes. Chaque soldat qui ne fumait pas se met ainsi à griller sa brune qu'il trouve offerte dans son paquetage...
A partir des années 50, cette célèbre cigarette va pourtant se mettre à tousser.
Un géant américain à l'allure de cow-boy crâneur va commencer à lui faire une concurrence impitoyable. Les politiques vont alors s'en mêler. Quatre siècles après l'importation en Europe de cette plante par Jean Nicot (qui donnera le nom de Nicotine), les politiques anti-tabac font alors décliner les ventes de cette icône nationale perçue comme un danger.
On est loin alors des feuilles de tabac ramenées par Jean Nicot et considérées comme médicinales... Il les avait offertes à Catherine de Médicis pour soulager... ses fortes migraines !
Tout cela pour vous dire qu'en 1997, ma Mamie a jeté son dernier paquet de gauloise Caporal pour passer à la Marlboro.
Pour toute la famille, ce fut un choc.
Collection "Les choses de Mamie"
Mamie boit dans un verre Duralex - Mamie porte le n°5 - Le bol de chocolat chaud - Le cadeau Bonux - Les pantoufles - Les pâtes alphabet - Le vélosolex - La "bleue" - Le Bikini - L'accordéon - Super Cocotte - Mamie roule en DS - Le béret béarnais - Le savon de Marseille - Les cachous Lajaunie - Le couteau Opinel