"21 août 1944, Limoges est libéré.
C'est un soulagement intense, et tandis quela fête à Châteauneuf-la-Forêt bat son plein, les enfants du village posent pour immortaliser cet instant.
Partout des défilés, des bals - le régime de Vichy les avait interdits -, des fêtes célèbrent ce jour tant attendu.
Les enfanst e ux-aussi se sententlibérés. Sur la photo prise ce jour-là, Nicole Daugéras, une des plus grandes, a les mains posées sur les épaules de Françoise qui semble faire un peu la tête.
Elle est furieuse car seuls les garçons ont eu le droit de brandir des fanions et des drapeaux américains.
La liesse s'accompagne souvent d'une volonté de revanche sur les années d'humiliation, de peur et de deuils. la traque des "collabos", des femmes que l'on veut tondre pour leurs liaisons avec l'ennemi, donne lieu à des scènes de violence.
Mais nombres de correspondants de guerre seront frappés par cette atmosphère heureuse, ce sentiment inoubliable, partagé par tout un peuple, de vivre un moment unique, celui de la liberté retrouvée.
La suite ? A l'automne 1944, la maîtresse de l'école de filles de la rue Durouchoux donne comme sujet de rédaction : "Racontez la libération de Paris". Aussitôt, les filles de la classe s'appliquent à décrire avec leurs mots ce qu'elles ont vu : les chars allemands qui battent en retraite dans la capitales, les drapeaux aux fenêtres.
D'abord, elles décrivent leur peur : "Les rues étaie,t fermées par des barrages, des sacs de sable, des arbres et des pavés arrachés au sol. Il y avait des hommes, des femmes, des jeunes filles, des jeunes gesn et même des enfants tous pleins de courage de défendre la France", note Nelly très impressionnée.
25 août 1944. Quand le cri est lancé : C'est terminé !" l'explosion de joie est immense. Le départ de l'occupant donne partout le signal de la fête.
On accroche aux balcons, aux arbres, aux portières des voitures, des drapeaux tricolores et les couleurs des alliés.
Nadine, elle, ne cache pas "la joie de savoir que nous allons retrouver notre liberté... enfin nous voilà heurreux de ne plus voir les Allemands".
Les hommes de l'US Army sont des héros. "Tout le monde voulait les fêter, les remercier, on était tous émus", remarque Anne-Marie.
Par grappes entières, ils s'accrochent aux jeeps et grimpent sur les amrchepieds des camions pour quémander du savon, du chocolat, du chewing-gum. Les enfants admirent ces grands gaillards hilares sortant d'un char Sherman ou d'un camion Dodge.
Pour la première fois, certains voient des noirs !
Pour nombre de gamins, émerveillés par le Coca-Cola et les Donuts, l'exploit est de manger à sa fin, se régaler de bonbons ou de chocolat, c'est un avant-goût du paradis.
La fin ? Au Salon de l'auto de 1946 de 1946, Renault remporte un énorme succès avec sa 4 CV quatre portes.
A partir de 1954, Pierre Mendès France oblige tous les écoliers à boire un verre de lait pour lutter contre la malnutrition et le rachitisme, et le vaccin contre la polio devient obligatoire, tout comme le BCG.
Rideau.