"Un jour, un destin.
Avertissement : Ma Mamie a toujours eu une curiosité sur la vie des autres. Des autres qu'elle rencontrait, à qui elle posait des questions par centaine - comme les magnolias de Clo-clo ! - avant de me les relater.
Vous retrouverez ici-bas tous les souvenirs recueillis par ma Mamie. Morceaux choisis :
Les premiers souvenirs - comment oublier ? - étaitent sur l'histoire d'amour incroyable vécu par Vadim et Marie-Christine Barrault ("Ce long chemin pour érriver jusqu'à toi...") ; suivi des grandes vacances qui vivent toujours dans le souvenir de Gaston Bonheur ; être ou avoir, les souvenirs de Georges Lopez et les Noëls d'une enfance Vendéenne
Sans oublier Jean-Pierre Védrine ("De la féérrie de l'enfance, il me reste ces mille et une images soudées, qui me collent à la peau et qu'un homme emporte toujours avec lui.") ; Charles Sénégas ("Tu l'as vu ? Quoi ? Mon cul !" Ca marchait à tous les coups !") ; Howard Hugues
D'André Besson, ma Mamie se souvient d'une de ses phrases fétiches : "Il faut se lever le matin pour ouvrir sa porte au pain" ; Richard Marillier ("Pleure don, t'pisseras moins") ; Jean Diwo ("Maman n'étais pas là quand je suis rentré et je n'avais pas la clé. Mais je savais où la trouver : sous le paillasson !"; sans oublier les souvenirs de vacances de mon enfance ("Comme chante la réclame que l'on entend sur Radio-Luxembourg : "Midi - sept heures, l'heure du Berger..." ; les souvenirs de la mémé de Philippe Torreton ("Un café s'il y en a de fait !").
Les confidences de Marcel Scipion ("Sans eux, je n'aurai peut-être pas de ces souvenirs qui comptent dans la vie) ; les désillusions de Catherine Allégret ("Quand il est mort, il ne me restait plus qu'à entrer dans mes souvenirs..." ; les réminiscences de Joseph Joffo et de Mireille
Jeanne-Marie Kernaonet ("A Noël, nous étions vite debout pour découvrir les merveilles tombées du ciel... ; Jules Vendange ("Je me souviens d'une recommandation de ma mère avant d'entrer à l'école : "Surtout ne te fais pas remarquer..." ; les souvenirs de Michel Ragon ("Sur les Allemands, ma grand-mère disait : "Ils nous prennent tout. Elle qui n'avait rien.").
Le témoignage accablant de Charles Alavoine (Laurette ne ratait jamais une occasion de coucher avec un homme. Elle m'a avoué que certains jours qu'elle prévoyait une de ces occasions, elle ne mettait pas de culotte pour gagner du temps.) ; Henri Michel ; La soupe au pistou et Georges Coulonges
Bourvil ("Dès que la sonne cloche, il range vite ses cahiers, claque son pupitre, se rue dans la cour." ; "Les chansonniers commencent alors à se moquer gentiment du malheur ! des tickets, du tabac sans tabac, du sucre qui ne sucre pas, des jours sans viande.")
Les mémoires de José José Reymond ("Ah le brave Lénine, le brave Lénine, qui nous a sauvés de la famine..." ; Au café de l'auberge, on l'entendait souvent s'exclamer : "Vive Blum !", "Les soviets partout !", "Esquinter Taittinger, raccourcir Casimir !", ou encore : "Douze balles pour Laval !" ; "Au retour à l'école, l'instituteur m'interrogea et je lui récitai, à sa demande, Le Corbeau et le Renard ainsi que La cigale et la fourmi.") et de Maurice Chevalier (le chéri de ces dames).
Georges Simenon ("Allez vous promenez sur le trottoir... quand ça y sera, j'agiterai la lampe à la fenêtre...") ; Claudie Mothe-Gauteron ("Je t'ai aimé d'emblée, je t'aimerai toujours !" ; Alain Pujol ("Aujourd'hui encore quand j'entends Noël ! Noël ! Ding-Dong ! Noël ! Noël ! C'est couillon, mais j'ai les yeux qui se mouillent.")
Jean-Paul Ponçon quand il a voulu restituer un instant de sa vie d'enfant ; François Serre ("Une année bonne et l'autre non") ; Les souvenirs d'enfance ; Le temps de la passion ; Une enfance Nivernaise
Monique Jouvancy ("Tu songes à ton grand-père qui à chaque naissance s'en allait déclarer sous le même prénom les filles qui lui venaient, car toutes ces femelles au fond ne comptaient pas et alors il oubliait avec l'alcool celui que sa femme avait choisi.") ; Souviens-toi de Georges Perec ; Agnès ; Anna Gavalda
Philippe Delerm ("A douze ans, c'est l'effrayant et délicieux vertige des auto-temponeuses. Ah ! ces courses sur le sol caoutchouteux entre deux tours, en quête d 'une voiture libre, ce stress au moment d'insérer le jeton de plastique dans la fente ouverte sur le capot - il ne veut jamais entrer.") ; Pierre Bonte ("Je vous écoutais en trayant mes vaches.").
Béatrice Bourrier ("C'est la vie, c'est pas triste mais les heures deviennent éternité. Danse, ris, aime autant que tu le pourras puisque après on n'aime plus que des souvenirs...") ; Jean Carles ("Qu'il était bon le verre d'anis à l'eau de source, le melon rafraîchi au ruisseau ; le tout arrosé d'une bouteille de vin dont l'étiquette disait "Bois-en et tu chanteras..."
Jean-Paul Bourre et ses bagages ("J'emporte dans une malle de voyage tout le matériel et les accessoires des années cinquante : moulin à café Moulinex, vieux postes de radio à lampes, bouteilles d'encre Waterman, boîtes de cacao où s'inscrivent en belles lettres Y a bon Banania, les encyclopédies Tout connaître, à couverture jaune, l'autocuiseur avec sa poignée de Bakélite noire, les boîtes rondes, métalliques, de Nescafé, un vieux fer à repasser Calor, ma collection complète de Bob Morane, une cafetière Melior, en verre Pyrex, une gabardine de détective américain...) ; Christian Signol et Marie-Thérèse Winock
Les grands moments d'Arthur Conte ("Les Frères Jacques, ils auront chanté trente-trois ans. Au grenier des souvenirs, leurs fausses moustaches, leurs chapeaux claques et leurs gants blancs."); Albertine ("Vive le front populaire !") ; Lucette Desvignes ("Mettez bien vos cache-nez, les enfants, et même les passe-montagnes, c’est autorisé s’il y e a parmi vous qui souffrent d’otites.") ; Pierre Brasseur ("Fous moi la main au derrière, imbécile !" ; "Se souvenir, c'est inventer ces petits miracles que l'on aurait voulu vivre.").
Bruno Crémer et ses premiers émois (La masturbation, c'était le plaisir à la carte. Toutes y passaient : les amis de ma mère, les copines de ma soeur, des femmes croisées dans la rue, toutes, un jour ou l'autre, à leur insu, allaient offrir leurs images à mes caresses.) ; les années yéyé de Jean-Jacques Debout ; les arabesques de Jacques Mesrine et les soleils de Sacha Distel
Les madeleines de Niels Arestrup ("La rue de la gaitée ressemblait encore aux chansons de Jean Nohain. Le bistrot servait de repère aux élèves. Le juke box exhalait des "javanaises" et des "Yellow Submarine" jusqu'à 11 heures.") ; Pascal Sevran ("Ce n'est pas le canotier qui a fait Maurice Chevalier, mais Maurice Chevalier qui a fait le canotier.") ; sans oublier Marcel Jullian ("Ma grand-mère savait faire du bon café") et son éducation sentimentale.
L'école sous l'occupation ; Une enfance Piémontaise ; La radio ; Marcel Amont ; Pierre Dac ; Mylène Demongeot ; Darry Cowl ("J'ai eu longtemps un problème de pucelage...") Michel Galabru ; Philippe Clay ("Je me demande comment on va finir le mois...") ; Sim ("Et en plus, nous aurons nos chiottes à nous !") ; Barbara ("On oublie pas ces choses-là") ; Pierre Perret ("Tu les vois ces couillons, après nous ils ne trouveront rien...") ; David Foenkinos ("Mon enfance est une boîte pleine de souvenirs")
Michel Sardou ("Pourquoi ma grand-mère vient-elle en premier dans mes souvenirs ? Sa mort sans doute.") ; Danièle Delorme ; Le fou chantant ; Le petit Perret ; Brigitte Bardot ; Balthazar Balsan ("A chaque récitation, l’âme candide et chaleureuse d’Odette le bouleversait, versant ses derniers mots tel un baume.") ; Mme Andrée "C’est là que j’ai vieilli d’un coup, a-t-elle dit à ma grand-mère, lui parti, je n’avais plus de rêves..."
La Saint-Valentin ("Vous êtes l’idéal de mes rêves d’amour") ; L'aîné des Ferchaux ("Encore un sale souvenir") ; Le mari de la coiffeuse ("Les slips ne séchaient jamais. Comme nous étions tout le temps fourrés dans l'eau, la laine restait gorgée d'humidité du matin au soir et le sable nous collait aux fesses.") ; Mastroianni ("Les souvenirs sont une espèce de point d'arrivée ; et peut-être sont-ils aussi la seule chose qui nous appartient vraiment.") et Jacques Letellier quand il a dit cette phrase lapidaire que je ne fais que citer : "Je ne sais pas si vous vous souvenez...
- Oui, je me souviens", a-t-elle répondu...
Les enfants du Marais ("Oui il y a des moments dans la vie ou on voudrait que rien ne change jamais plus.") ; La dame dans l'auto ("Je me dis arrête, arrête donc espèce d’imbécile, mais en définitive, qu’est-ce qu’on oublie ?") ; Markus ("Ce jour-là, j'avais rendez-vous avec ses lèvres.") ; Japrisot ("Des souvenirs, des espoirs, des regrets, parce qu’on invente rien sans mettre beaucoup de soi.") ; Tonton ; Bernard Blier ; La libération de Marcel Amont ; L'enfance de Mamie ; L'occupation
La petite maison close dans la prairie ("Il faut faire votre toilette..." Pour moi - comme pour tous les enfants de l'époque - la propreté, ce sont les pieds. J'obtempère, j'enlève mes chaussettes. L'oeil de la dame s'allume d'émotion : elle vient de toucher un authentique débutant.") ; Papi ; Marcel Amont ; Yvette et Victor ; Fanny ; Pierre Dac ; Georgette Lemaire ; Paul-Robert Thomas ; Charlotte Salomon ; Annie Arnaux ; Jaboune
Un mot de Mamie encore.
"J’ai peur que petit à petit, les souvenirs me quittent. C'est pour cela qu'il faut que je fasse attention. Penser à tout, ne rien perdre, ne pas laisser mes souvenirs partir à la dérive.
Je sais déjà que, bientôt, je ne pourrais plus raconter les souvenirs qui vont mourir avant moi, un par un, dans ma tête.
Mais je repense encore à tous ces jours merveilleux. Tout ce soleil. Les jours étaient plus longs autrefois et l’été plus chaud. Le voyage à Paris et la Tour Eiffel. Ton papi me disait : "Tu verras, on s’en souviendra longtemps."
Comment elle disait Mamie ? Ah oui : Quel beau temps c'était...