"Sais-tu quelle est notre plus grande peur ?
- La peur de mourir ?
- Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'est pas de la mort que nous avons le plus peur... mais de la vie ! Nous nous accrochons à la vie, mais nous ne la vivons pas. Ou plutôt, nous nous cramponnons à l'existence. Or exister est un fait. Mais vivre, c'est un art.
Nous existons. C'est un fait et nous n'y pouvons rien. maintenant, il nous faut vivre. et là, nous sommes concernés : car nous sommes appelés à devenir les auteurs de notre vie. Telle une oeuvre d'art, nous devons tout d'abord la vouloir ; puis l'imaginer, la penser ; enfin la réaliser, la modeler, la sculpter, et cela à travers tous les évènements, heureux ou malheureux, qui surviennent sans que nous y puissions rien..
On apprend à vivre, comme on apprend à philosopher ou à faire la cuisine. Et le meilleur éducateur de la vie, c'est la vie elle-même et l'expérience qu'on peut en retirer.
"Faire confiance à la vie."
Nous avons ainsi peur de nous ouvrir pleinement à la vie, d'accueillir son flot impétueux. Nous préférons contrôler nos exigences en menant une vie étroite, balisée, avec le moins de surprises possible.
Cela est tout aussi vrai dans les humbles demeures que dans les palais ! L'être humain a peur de la vie et il est surtout en quête de la sécurité de l'existence. Il cherche, tout compte fait d'avantage à survivre qu'à vivre. Or survivre, c'est exister sans vivre... et c'est déjà mourir.
Passer de la survie à la vie, c'est une des choses les plus difficiles qui soient ! De même est-il si difficile et effrayant d'accepter d'être les créateurs de notre vie ! Nous préférons vivre comme des brebis, sans trop réfléchir, sans trop prendre de risques, sans trop oser aller vers nos rêves les plus profonds, qui sont pourtant nos meilleures raisons de vivre. Certes tu existes, mon jeune ami, mais la question que tu dois te poser c'est : est-ce que je suis vivant ?
Ces paroles trouvaient une profonde résonance en Giovanni. Il songeait que jadis, en quittant son village pour retrouver Elena, il avait choisi la vie. Il avait choisi la sécurité d'une existence somme toute paisible pour suivre ses rêves, pour suivre son coeur.
Il avait pris une décision importante, il avait pris des risques, il avait fait confiance à la vie.
Et la vie lui avait fait des cadeaux inestimables.