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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 14:45

Buvard.jpg"Souvenirs d'école.

 

Avertissement : cet article est consacré aux souvenirs d'école et s'adresse à celles et ceux qui furent gosse au moins une fois.

 

 "Rangez les montagnes, les soleils, les étoiles, les collines, les vallées et les océans et sortez vos cahiers, on est pas là pour rire, rêver c'est rêvasser, pas question de perdre son temps.

 Au fond, durant les vacances, on était dans l'erreur, c'était très jouissif, ça ne pouvait pas être vraiment vrai, on était trop heureux, ça ne pouvait pas durer toujours. 

 Devant l'école, les gosses sont là, déjà, la gueule triste, ils ont subi en deux mois une grande poussée de puberté, ça ne jacasse plus guère, ça rauque dur et ça roule sec, il y en quelques-un, pas des masses, avec leurs mères, bien emmerdés, qui font des pieds et des mains pour échapper au bisou.

 Quand je farfouille dans la boîte de mon enfance, un diable de souvenir en sort : mon arrivée à l'école. J'y suis rentré horizontalement, je me cramponnais des deux mains au chambranle de la porte, tandis qu'une surveillante me tirait par les pieds.

 J'ai donc vu le décor qui allait être celui de ma vie future, totalement de travers.

 Préau, cours, classe, tout en travers. C'est peut-être pour ça que je n'ai jamais pu les avaler.

J'ai de la sympathie pour ce gosse hurlant que je fus dès le premier jour, je me dis que j'avais plus de jugeote qu'à présent : j'avais compris que ça n'allait pas être de la tarte.

 Je ne m'étais pas trompé.

 Je me souviens des rouleaux de papier bleu qui recouvraient mes livres de classe et les rendaient si guillerets et des Bibi Fricotin que j'ai volé à la boutique. Cela faisait vingt-cinq ans que je n'y étais pas entré. Le marchand me salue, pas le genre causant, plutôt le style rend-la-monnaie-au-revoir-monsieur, mais il se trouve qu'il connaît bien mon père et qu'il est allé à l'école Jean Moulin et que...

Mes oreilles se dressent.

"Vous avez fait le cours complémentaire ?

- Oui."

Je prends ma respiration.

 Je sens qu'il a compris ce que je vais dire, qu'il le sait déjà, son visage se colore, s'enfièvre, on se regarde, c'est déjà l'amour fou, le virement de cuti intégral, le coup de foudre, on va se rouler la biscotte.

 "Mais alors comme prof vous avez eu M. Bouchacourt ?"

 La haine. La haine pure, cent pour cent pure haine. Il était tellement gros que quand il traversait la cour, on l'appelait M. Bouchelacourt...

 Non, je n'ai rien oublié. Pas lui, en tout cas. Le fait est que je ne voue plus mes adjudants aux gémonies, je ne crache plus sur la tombe de mes plombiers. Une seule fureur reste toujours aussi nette, aussi violente, aussi cruciale, celle que j'ai voué à M. Bouchacourt.

 Et aujourd'hui, elle nous submerge, le vendeur et moi, à trente balais et des poussières, elle nous fait bafouiller d'indignation, de toujours jeune et vibrante rage.

M. Bouchacourt est mort depuis longtemps mais qu'il ne croit pas que je lui pardonne. Il m'a fait trop la vie à la merde, celui-là, je lui dois trop de terreurs, trop d'humiliations, trop de peur.

 Et puis, il faut dire ce qui est, il m'a foutu en l'air tous mes dimanches parce qu'ils étaient la veille des lundis et que le lundi c'était lui. Guerre à ses cendres.

 J'irais pisser sur sa tombe.

 On a parlé longuement avec le vendeur de journaux, je suis ressorti avec des frissons dans la colonne d'avoir évoqué tout cela. J'ai encore cette panique en moi, cette terreur de grande transe, cette colique qui naissait des dictées. Et des interrogations surprises...

 Parce qu'en plus, il faisait des pièges, ce crétin, des phrases spéciales, avec des trappes grammaticales, des traquenards de vocabulaire. C'était le Vietcong de l'orthographe, le guérillero du participe passé : on avait des mines sous chaque lettre. Il faisait des trous et il s'étonnait qu'on tombe dedans. Et une fois qu'il nous découvrait culbutés dans la fosse, il s'exclamait :

"Trente fautes ! Trente-cinq ! Record battu !"

 Connard.

 Ou cette directrice de collège, dans un vrai cri de joie :

- Vous, Iglesias, le BEPC ? Vous ne l'aurez jamais ! Vous m'entendez Iglesias ? Jamais !

 Elle en vibrait.

 En tout cas, je ne deviendrai pas comme toi, vieille folle !

 En retenue quatre heures, huit heures, un mois, à recopier des règles : les verbes pronominaux, les mots composés, les attributs, les compléments d'agent... Il m'a collé la phobie de l'orthographe. Je fais toujours des fautes, je n'ai jamais cessé d'en faire, j'en fais sans doute de plus en plus.

Même aujourd'hui que l'orthographe est à la mode, je ne supporte pas ces concours imbéciles, ces singes savants qui vous font un quart de faute sur trois pages bourrées de subjonctifs et qui s'en vantent, les connots.

 Bref, tout cela vient de M. Bouchacour.

 Mais M. Bouchacour n'ai pas l'unique. J'ai tremblé bien avant lui, j'ai eu les chocottes bien après.

 J'ai eu à mon tour des enfants, j'ai vu la pétoche dans leurs yeux, j'y ai retrouvé la mienne. Cette crainte qui noue les gorges, fait monter les boules, parfois les larmes.

 Alors l'école c'est sans doute très bien, peut-être inévitable mais c'est aussi le lieu où l'on introduit la peur dans le coeur des enfants. Mais commençons par le commencement, c'est à dire par la rentrée. 

 

Collection "Souvenirs d'école"

Je ne veux pas aller à l'école ;  La rentrée ;  L'écolier ;  L'institutrice ;  Les cancres  

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Published by Régis IGLESIAS - dans Souvenirs d'école

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin