"Une photo, là, sous vos yeux.
Une photo légendée par Antoine qu'on lit religieusement :
"A mon premier baiser, la fille qui me "reluquait" depuis le début du bal faisait partie de ces mignonnes dont on dit volontiers, lorsqu’on en voit une danser : "Celle-là, si elle me disait oui, je ne lui dirais pas non !"
Ou comme tu dis : "Si elle était dans mon lit, je n’irais pas dormir dans la baignoire."
C'est kif kif bourricot.
En plus, mon papa n’était plus là pour veiller sur ma vertu. Une aubaine. Tu rajoutes là-dessus la chevelure châtain clair de la belle, ses grands yeux verts aux longs cils et la magnifique "avant-scène" qu’elle arborait avaient de quoi convaincre.
En tout cas, elle m’a convaincu.
Elle me souriait dès que je croisais son regard et semblait se divertir plutôt de mon air embarrassé chaque fois qu’elle me faisait signe de la main de venir danser avec elle. Les copains me disaient : "Tu attends quoi... qu’elle vienne te violer ?"
Ni une, ni deux, je lui ai proposé un verre. Là, à ce moment très précis, elle m’a dit : "Je n’ai pas soif, je préfère aller me promener avec toi dans les peupliers."
Bref, ce fut elle qui prit ma bouche d’assaut, à peine arrivés dans l’obscurité des peupliers. Elle était ardente à l’ouvrage. Ses mains pétrissaient ma nuque pendant que je lui rendais - maladroitement -, ses fougueux baisers.
De mon côté - et même si elle était plus délurée que moi -, je ne restais pas inactif et j’arrivais à tirer mon épingle du jeu (si je peux me permettre l’expression). Je lui caressais alors voluptueusement un sein tout en l’embrassant, c’est à peu près la seule hardiesse que je m’étais permise.
Je faisais le tour de ce rond et ferme mamelon avec une application qui avait déjà porté mon désir au plus haut lorsque, interrompant notre baiser torride, elle dit soudain, tout en déplaçant ma main vers la droite de sa poitrine : "Tu sais, il y en a un autre !"...
Elle a ajouté dans un murmure : "Il ne faudrait pas qu’il soit jaloux."