"C'est Marcel Dessailly qui monte au créneau, on l'écoute nous dévoiler la "méthode Capello" :
"S'il lui arrive de m'engueuler, c'est en privé, d'homme à homme, "Marcel, en ce moment ça ne va pas, j'attends davantage de toi."Je voudrais lui avouer ma fatigue, mon besoin de souffler, mais je repars de plus belle. Il exerce sur moi une influence de gourou; son seul regard, sa seule présence sur le banc de touche m'incitent à me surpasser. Cette confiance est peut être due au fait qu'il se retrouve un peu en moi. du temps ou il jouait, il passait en effet pour un milieu de terrain intraitable, conscient de n'avoir pas l'aisance technique d'un artiste du ballon. Et cela se confirme à l'entraînement... Quand le jeu pratiqué n'est pas assez rugueux à son goût, il crie : "Arrêtez ! Je veux des gens qui ont des couilles ! "
L'autre force de Capello est de savoir maintenir ses joueurs sous pression. Des champions même quand ils s'appellent Maldini ou Costacurta, doivent être constamment poussés à bout.
Une fois l'entraînement terminé, Capello a l'intelligence de nous accorder une liberté quasi totale. Il estime que les joueurs sont de grands garçons; rien ne sert donc de les materner. S'ils commettent des impairs et mènent une vie de fêtards, ils le paieront tôt ou tard car ce club ne tolère pas la médiocrité.
La saison 97 n'a pas été brillante, cette défaillance collective s'explique notamment par le changement d'entraîneur. Fabio nous a quittés. Il est parti à sa manière, en gentleman, "réglo" jusqu'au bout.
Fabio Capello, c'est le travail jusqu'à l'obsession. On l'écoute : " Ma philosophie c'est celle de cet entraîneur de football américain qui venait de remporter le superbowl et que toute sa ville et son équipe avaient fêté pendant 15 jours. Il se lamentait en disant : "Cela ne va pas. Nous avons perdu deux semaines de travail." Un entraîneur ne doit pas raisonner autrement." insiste le maestro.
Le Milan a un secret. Un secret qui n'a rien à voir avec le jeu, la tactique, encore moins l'argent. Il tient aux choix des hommes."
Et Capello était un bon choix...