"Un jour Mr Loubrac Mangin demanda à Mme Couffignal d’imaginer qu’elle gagne un concours dont le prix est le suivant :
« Chaque matin une banque t’ouvre un compte créditeur de 8 640 €. Mais tout jeu ayant ses règles celui-ci en a deux : la première règle est que tout ce que tu n’as pas dépensé dans la journée t’es enlevé le soir, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas virer cet argent sur un autre compte, tu ne peux pas le dépenser, mais chaque matin au réveil, la banque t’ouvre un nouveau compte, avec de nouveau 86400 € pour la journée ; La seconde règle est que la banque peut interrompre ce petit jeu sans préavis, à n’importe quel moment. Elle peut te dire que c’est fini, qu'elle ferme le compte, qu’il n’y en aura pas d’autre.
Qu’est-ce que vous feriez Mme Couffignal si tous les matins vous aviez 86400 € avec pour seule contrainte de les dépenser dans la journée, le solde utilisé étant repris quand vous allez vous coucher, mais ce don du ciel peut s’arrêter à tout moment, que feriez-vous de ce don ?"
Mme Couffignal répondit spontanément qu’elle dépenserait chaque euro à faire plaisir et à offrir quantité de cadeaux aux gens qu’elle aimait. Elle ferait en sorte d’utiliser chaque centime offert par cette banque magique pour apporter du bonheur dans sa vie et dans celle de ceux qui l’entouraient. Même auprès de ceux que je ne connais pas d’ailleurs car je ne crois pas que je pourrais dépenser pour moi et mes proches cette somme, mais ou voulez-vous en venir Mr Mangin ? »
« Mme Couffignal, dit Mr Mangin, cette banque magique, nous l’avons tous. C’est le temps. La corne d’abondance des secondes qui s’égrènent. En effet, chaque matin, nous sommes crédités de 86400 secondes de vie pour la journée, et le soir lorsque nous nous endormons, il n’y a pas de report à nouveau.
Ce qui n’a pas été vécu dans la journée est perdu.
Chaque matin cette magie recommence, nous sommes crédités de 86400 secondes de vie et nous jouons avec cette règle incontournable : la banque peut fermer notre compte à tout moment, sans aucun préavis. Alors qu’en faisons nous de nos 86400 secondes quotidiennes ? Les secondes de vie ne sont-elles pas plus importantes que des euros ? »