"Nous sommes tous des spectateurs."
C’est écrit dans les livres, c’est la cause de tous nos malheurs parce que maintenant, il semblerait dorénavant acquis que pour réussir sa vie, il faut être acteur !
Les programmes de coaching ne mentionnent pas le rôle (premier rôle, second, figurant), qu’importe, il faut jouer c’est tout. C’est là que Guitry élève le débat : "Un acteur est un menteur autorisé, mais c’est un menteur". Pour Sacha, la messe est dite, pour réussir sa vie il faut mentir ! Mais il en remet une couche en disant, je cite : "Tous les hommes sont des comédiens sauf certains acteurs." C’est donc à la portée de tous ! Il faut donc porter un masque pour prendre les traits de quelqu’un d’autre (un dirigeant autoritaire, un rebelle, un gendarme…) avec à la clé une attitude, un style vestimentaire… puisqu’il n’est plus question de "deviens qui tu es"» mais "deviens l’acteur que tu veux être". Pour la petite histoire, personnalité vient du latin persona qui désignait le masque utilisé par les artistes composant le coeur dans les représentations théâtrales de l'antiquité...
Mais si on se réfère aux programmes de coaching, le conte de fée devient un compte de faits : pour être acteur de sa vie, il faut se fixer des objectifs, se donner les moyens de les atteindre, suivre des principes, atteindre des résultats, avoir une vision…
"Quand on aime un film, c'est parce que l'on rencontre une oeuvre qui vous explique votre vie."
Mais est-ce que c’est l’acteur qui choisit le film ou le film qui choisit l’acteur ? Je reformule : Est-ce que c’est l’acteur qui est à l’origine du film ou l’inverse ? John Malkovitch ne disait-il pas : "Je prends ce qui vient dans l’année. Je ne suis pas du genre à attendre un rôle bien précis, mais j’aurais aimé jouer Howard Hugues, l’homme d’affaire américain à la fois milliardaire, inventeur, et, quelque part, dérangé." Tout est là, John vient tout simplement d’élever le débat.
Il dépasse Lelouch quand ce dernier disait, je cite : "Quand un film vous touche, vous émeut, que vous êtes en larmes, c'est comme si votre propre souffrance venait s'y superposer. Quand on aime un film, c'est souvent parce que l'on rencontre une oeuvre qui vous explique votre vie. Certains films renferment une part cachée de moi : je l'ai ressenti plus que je ne l'ai analysé."
Ainsi, si on écoute John, on a un rôle mais de temps en temps le cinéma nous dévoile une facette de notre personnalité qu'on aimerait incarner, être, devenir.
Quels sont les films qui vous ont bouleversé ? Est-ce qu’ils vous ont montré la voie ? Est-ce qu’ils vous ont expliqué votre vie ? Quels rôles auriez-vous aimé avoir ?
A vous de jouer...