"20 janvier _ 18 février
Élément : l'air. Planète : Uranus.
Qualités : curiosité, idéalisme, anti-conformisme.
Défauts : utopie, extravagance, manque de sens pratique.
Un génie de l'invention
Le Verseau n'est pas de son temps, il le devance. Nombre d'enfants doutent que leurs géniteurs soient les bons. Ils s'imaginent abandonnés à la naissance, comme Oedipe ou Moïse, recueillis par des parents putatifs, maintenus loin du secret de leur origine par une cabale qu'ils se feront fort de combattre dès leur entrée en sixième.
Le Verseau, c'est toute sa vie qu'il doute de l'authenticité de son acte de naissance, tant il se pense précurseur. Mozart ne croyait pas être né en 1756. André Breton en 1896 et Jean Tiberi en 1935. Quand on a cent coudées d'avance sur les autres, on ne peut être leur contemporain, on dialogue déjà avec les générations futures. Le Verseau a l'âge de ses idées : son entourage se traînait encore au XIXe siècle que Charles Darwin gambadait au XXe.
Esprit curieux, créatif et ingénieux, le Verseau est moderne avec un naturel déroutant. A la fine pointe du progrès, fasciné par la technique, il est à l'avant-garde de l'avant-garde, cénacle étroit où seules l'audace et l'imagination permettent de se glisser.
"Les amants, même les plus médiocres, s'imaginent qu'ils innovent", écrivait Radiguet, mais innover n'est pas pour autant à la portée du premier venu.
Le Verseau, lui, donne carrière à son inventivité. De la poudre à la roue, de la pointe Bic à la fermeture éclair, de la barbe à papa au four à micro-ondes, derrière chaque trouvaille, il y a un natif de ce signe.
Un chiffre ? 93% des grands inventeurs qui ont marqué le siècle, remarquait un délégué au dernier congrès de l'Association internationale de la propriété industrielle, sont nés entre le 20 janvier et le 18 février. La seule incertitude concerne l'inventeur du bi-bop de France-Telecom, ce téléphone mobile qui exigeait de son utilisateur qu'il ne bougeât pas : il a préféré dissimuler et sa date de naissance et son adresse et son identité.
Révolutionnaire en peau de lapin
Le Verseau chérit la liberté- la sienne tout d'abord. Car s'il n'oublie jamais les autres, il pense toujours à lui. Certes, il se pique de regarder au-delà du clocher de son village et n'a que mépris pour qui ne songe qu'à sa petite personne. Je suppose même qu'il aimerait être encore plus radical, moins conformiste, plus provocateur.
Parfois l'immoralité le tente comme un fruit défendu. Il s'imagine alors en jouisseur plutôt qu'en épicier. En réalité, c'est un illusionniste, un subversif en peau de lapin, qui ne connaît d'autres lois que son caprice. Révolutionnaire en apparence, réactionnaire en réalité !
Pour le Verseau qui parle au nom du peuple, mais l'exploite avec cruauté pour son seul bénéfice, style Ceaucescu (le dictateur), né un 26 janvier. Pour le Verseau qui joue les affranchis et les délurés, tout en vendant son corps à qui veut l'acheter, genre Barbie (la poupée), née - on l'ignore trop souvent - un 13 février.
La tête dans les nuages
L'excentricité du Verseau n'est pas une légende. Original et distrait, il a peu de sens pratique. Il se pique en s'approchant d'une aiguille, se cogne en plantant un clou, se brûle en chauffant un plat. Certains s'amusent de son apragmatisme, trouvent du charme à ce professeur Nimbus qui se promène sur la terre comme s'il marchait sur la lune.
Ne soyons pas trop complaisants. Si on comptait sur les Verseau pour que les robinets ne fuient pas, tous les appartements de la planète seraient inondés.
Un excitateur d'idées
Le Verseau est un cérébral. Son cerveau travaille en permanence, c'est impressionnant. Même quand il dort, il cogite. Sainte-Beuve disait de Stendhal : "c'est un excitateur d'idées." Valéry Giscard d'Estaing dit de lui-même : "Je suis irrémédiablement intelligent."
Dés l'âge des culottes courtes, le Verseau pourrait lire la Critique de la raison pure, tant il y a dans le travail intellectuel un fond de facilité qui l'enivre.
Doué pour la psychologie comme pour les sciences exactes, pour la littérature comme pour l'histoire, il sait distiller sa pensée avec bonheur et puiser dans sa culture encyclopédique les références propres à éclairer notre présent des leçons du passé. Personne ne manie la citation avec autant d'à-propos que lui. Du coup, quand il n'a rien à dire, il cite.
De la science-fiction au délire
Ce qui plaît au Verseau c''est l'enchaînement des faits hautement improbables. D'où sa passion pour la science-fiction. Formidable ! direz-vous - cela dépend. Quand les dieux sont tombés sur la tête et que le Verseau se retrouve seul avec son bonnet, cela donne la scientologie (John Travolta), quelques prédictions folles (Paco Rabanne) et beaucoup de poudre de perlimpinpin (Rika Zaraï)
Bourreau d'argent
S'il devait choisir entre l'indépendance et l'argent, le Verseau choisirait l'indépendance. Mais si on lui laisse le choix, il prend les deux. Il a besoin d'argent, il aime le dépenser, si possible à tire-larigot. Il pense comme Gide, que "les richesses ne sont belles à amasser que pour les dépenser ensuite".
Les saintes cohortes des jaloux accusèrent plus d'une fois Bernard Tapie de brûler la chandelle par les deux bouts, alors même qu'il n'avait plus un sou en poche. C'était mal comprendre comment s'exerce la prodigalité du Verseau.
On m'a raconté l'histoire d'un homme (un Verseau donc) qui entra un jour dans un café. Il demanda un gâteau, que le serveur lui apporta aussitôt, mais qu'il lui rendit, sans le goûter, lui commandant en détour un verre de vin. Quelques minutes plus tard, après avoir consommé cette fois le verre demandé, il se leva et se dirigea vers la porte.
"Monsieur, vous n'avez pas payé votre verre, protesta le serveur."
"Je le sais, répondit le Verseau, mais ne vous ai-je pas donné un gâteau en échange ?"
"Oui mais ce gâteau vous ne l'aviez pas non plus payé.
"Encore heureux ! Pourquoi l'aurais-je payé puisque je ne l'ai pas mangé ?
Que les lecteurs notent cette définition : le Verseau est celui qui peut payer les verres de vin qu'il boit avec les gâteaux qu'il n'a aucune intention d'acheter.
En traide et fraternité
Tolérant, secourable, solidaire, le Verseau souhaite appartenir à la communauté des hommes, sans exclure quiconque de l'amour qu'il porte à tous.
Je sais bien que l'amour du prochain est un sentiment établi par Dieu et approfondi par le christianisme, mais c'est le Verseau qui l'a universalisé.
Changer la vie
Idéaliste, utopiste, le Verseau veut changer la vie. Son optimisme résolu lui fait dire : c'est possible.
Militant contre les injustices, il ne supporte aucune forme d'oppression. Comme Abraham Lincoln qui paya de sa vie son combat contre l'esclavagisme, le Verseau est au service du monde.
Une sexualité expérimentale
Tous les Verseau ne sont pas comme Georges Simenon qui se vantait d'avoir fait l'amour à dix milles femmes.
Certains n'ont fait l'amour qu'à trois ou quatre milles partenaires, la plupart se contente d'inventaires bien moins pharaoniens. En effet, la sexualité ne constitue pas le passe-temps favori du Verseau, que les médiocres aventures de la chair plongeraient plutôt dans la perplexité.
Plus enclin à dépenser son énergie dans des débats d'idée que dans des ébats au lit, englobant dans la même réprobation copulations, caresses et baisers, il se demande quel intérêt on peut bien trouver à répéter de nuit en nuit, au geste et au mot prêt, les mêmes étreintes.
Par chance, l'érotisme le sauve des griffes de la chasteté. Que la sexualité ne se réduise pas aux entrelacs saccadés de deux corps, que l'imagination puisse venir au secours des pulsions, voilà qui l'emplit d'une joie profonde. Sa chambre devient alors un laboratoire, il ne fornique plus, il expérimente.
Essayer, tout essayer, parier sans cesse sur l'insoupçonné, l'inédit, changer les places, intervertir les rôles, renverser, réformer, bouleverser, renouveler les genres, révolutionner les formes, métamorphoser l'acte sexuel en une extravagante symphonie lascive, voilà qui l'occupe jusqu'à plus soif.
L'amour sans discrimination
Le Verseau veut être épaté par qui l'aime et pas seulement aimé. Si on doit le conquérir, il ne faut pas compter sur sa jeunesse ou son charme personnel. Il faut plutôt maintenir intacte sa curiosité. Un peu de mystère, beaucoup de fantaisie, ne vous laissez pas deviner, échappez-lui autant que lui-même souhaite vous échapper.
L'union libre tente le Verseau, faire couple l'effraie, vous ne lui êtes pas indifférent, il se protège. Il se montre peu démonstratif ? C'est qu'il est passionné par trop de causes pour s'attacher à une seule. Il chérit les Tibétains, les Palestiniens, les Coréens du Nord, les Timorais-Orientaux, les Kurdes, les Kosovars, les sans-papiers, les routiers en colère, les cheminots en grève, les infirmières en lutte, les palombes, les bébés phoques, les arbres et vous-aussi bien sûr, il vous aime !
Est-ce qu'il croit à l'égalité des sexes ? Évidemment ! Il croit à l'égalité de tout ce qui existe. C'est l'ennemi juré de la discrimination. La vies ne se hiérarchise pas, il la défend en bloc. Pour lui, un homme vaut une femme qui vaut un homme, qui vaut un chat qui vaut une mouche.
Comment surprendre un Verseau ?
N'annoncez jamais à un Verseau que vous aspirez à vivre avec lui, il craindrait que vous ne le coupiez du monde. Épousez-le plutôt par surprise, sans rien lui dire. Le bénéfice d'une telle union est grand : le jour où vous souhaiteriez le quitter, il ne s'en apercevra pas.
Et maintenant ?
Lisez en priorité les articles écrits sur les quatre autres signes : votre signe inverse - ses points forts sont vos points faibles et ses points faibles sont vos points forts ; votre signe opposé, c'est à dire celui qui fait face au vôtre sur l'axe du zodiaque et dont le symbolisme lui est complémentaire; et enfin vos deux signes affinitaires, dont la sympathie et la complicité vous seront précieuses.
Verseau
Signe inverse : le Taureau
Signe opposé : le Lion
Signes affinitaires : la Balance et le Gémeaux