"22 juin _ 22 juillet
Elément : l'eau. Planète : la lune.
Qualités : esprit de famille, discrétion, générosité.
Défauts : passivité, nombrilisme, inquiétude.
L'amour des siens
Qui dit Cancer dit famille. L'affaire est entendue : le Cancer aime les tribus, les clans, les smalas.
Sa mère est une sainte, son père un sage, et il voit d'autant moins comment rompre le cordon ombilical que celui-ci le relie à une bonne centaine d'ascendants, descendants et autres collatéraux.
Même orphelin, célibataire et sans enfants, le Cancer pense toujours à la première personne du pluriel. Entre-t-il dans une maison qu'il se demande si son futur conjoint aimerait y habiter. Un joli minois l'aborde dans la rue, la minute d'après il pense déjà à l'épouser. Et s'il achète dans la foulée un billet de train, le voilà qui exige sur-le-champ la réduction couple.
Professionnellement, c'est le même tonneau : quelles que soient les relations dans lesquelles il se trouve pris, le cancer cherche à reproduire son schéma familial. Employé, il joue au fils modèle. Patron, il devient paternaliste. Navigateur solitaire, il triche et embarque avec lui deux passagers clandestins, histoire de reproduire en mer le schéma oedipien.
La commission Katznbach concluait son enquête sur le crime organisé en notant que 91% des membres de la Mafia sont Cancer et que, vu la fascination qu'exerce sur eux l'expression de "famille" utilisée couramment pour désigner ce regroupement scélérat, celle-ci doit être bannie du vocabulaire courant si l'on veut avoir la moindre chance de voir des repentis s'en séparer.
La liste de Cancer connu est sans équivoque : Saint-Exupéry, Frédéric Dard, Pierre Perret, Nelson Rockfeller... Vous cherchez un ami, choisissez un Cancer : le plus généreux des signes du zodiaque est aussi le plus fidèle.
Il vous prêtera sa voiture, les clés de son appartement, gardera vos enfants, sortira votre chien.
Il vous écoutera vous plaindre, recueillera vos confidences, vous fournira à la demande conseils, cautions ou alibis.
Vous le réveillerez la nuit pour des broutilles. Il lavera votre linge, fera votre valise, se lèvera à l'aube pour vous accompagner à un examen, sera même prêt à le passer à votre place.
Bref, de tous les amis que vous aurez dans votre vie, ce sera le meilleur. Mais pas forcément le plus endurant...
L'angoisse au quotidien
Le Cancer est un anxieux.
Ne se berçant d'aucune illusion sur la nature humaine, il s'attend au pire et, quand le pire n'arrive pas, il s'inquiète.
A-t-il un projet qui lui tient à coeur ? Parvient-il à ses fins ? Es-il enfin heureux ? Le Cancer se tourmente aussitôt : "Qu'est-ce que cela cache ?"
A ses yeux, la joie est la fausse accalmie du chagrin.
Compagnons de route des antidépresseurs, le Cancer s'angoisse avec entrain, trouvant dans l'ouragan bien plus de réconfort que dans la bonace.
Croyant désarmer son malheur, le Cancer le fabrique. Ce fut le cas de la princesse Diana, qui était né un 1er juillet...
Un travailleur hors-pair
Le Cancer marche de biais comme l'animal qui le représente. Les affrontements, les tensions ? Merci pour lui.
Alors épargnez au Cancer tout stress, préservez-le des conflits, respectez son rythme, accordez-lui des pauses, excusez ses absences, exemptez-le des réunions, revoyez à la baisse vos exigences, ne lui fixez d'ailleurs aucun objectif, faites-lui grâce des bilans, rapports et autres synthèses, acceptez que son bureau soit une pouponnière et sa vie un cocon. Bref, comportez-vous en adulte responsable et non en despote capricieux - le Cancer vous donnera entièrement satisfaction.
Cancer deuxième langue
Champion toutes catégories des diminutifs, le Cancer fabrique progressivement un parler local. Il en résulte de sérieux problèmes de communication aux postes éminents qu'il lui arrive d'occuper. Oui parce qu'il est difficile à un président ou à un souverain de baragouiner ses discours dans un sabir enfantin, comme le Cancer ne peut plus s'empêcher de le faire après un certain âge.
Le culte du passé
Le Cancer vit souvent le présent comme une fatalité et, pourvu d'une mémoire exceptionnelle, se raccroche au passé.
Mélancolique et rêveur, il aimerait se retirer du monde et, dans l'attente, s'en protège.
Les natifs du Cancer ont un don que quelques-uns seulement savent utiliser : leur intuition.
Habitués à descendre en eux-mêmes à des profondeurs que l'esprit ne visite pas, percevant plus rapidement et plus intensément que n'importe quel autre signe ce qui se joue au coeur du vivant, ils peuvent entrer en sympathie avec ce qu'il y a d'inexprimable dans l'être.
Ce que Balzac appelait le "divin coup d'oeil" leur permet d'accéder en un instant là ou des jours de cogitation laborieuse permettraient tout juste à un Sagittaire ou à une Balance de se hisser. Cette singulière clairvoyance, qui s'apparente au flair chez l'animal, permet au Cancer de résonner du bruit du monde, de communier avec la nature, de vivre en symbiose avec son entourage.
Mais gare à celui ou à celle qui devient la proie de sa perspicacité ! Rien ne lui échappe, ce qu'il veut regarder, il le voit, ce qu'il veut savoir, il l'apprend, ce qu'il veut posséder, il s'en empare.
Salvador dali est l'exemple même d'un Cancer paresseux et sans talent mais doué d'un pouvoir médiumnique hors du commun. Devenu ami à l'adolescence avec un jeune Catalan, née comme lui en 1904 et dont le hasard voulut qu'il fut son homonyme exact (le jeune Catalan s'appelait en effet Salvador Dali), celui qui se vantait d'être "le peintre le plus célèbre du monde" se contenta toute sa vie de reproduire les visions de son petit camarade.
Comme il finit par le reconnaître dans sa Vie secrète : "Toute la journée, assis devant mon chevalet, je fixais ma toile comme un médium pour en voir surgir les éléments de l'imagination de Salvador. Quand les images se situaient très exactement dans le tableau, je les peignais à chaud, immédiatement."
Vampirisation artistique qui est loin d'être unique, puisqu'on sait aujourd'hui que l'oeuvre ô combien controversée du Cancer William Shakespeare a été écrite par un parfait inconnu, qui eut simplement le malheur de naître deux mois plus tôt, jour pour jour et de porter le même nom.
Un coupable en or
Le Cancer ne veut rien devoir à personne.
Honorer ses factures est sa prière du matin.
Chaque dette est une dette d'honneur, il voudrait s'en acquitter avant de l'avoir contractée. En réalité, tout se passe comme s'il avait le sentiment de ne jamais pouvoir solder son compte.
Quelle faute a-t-il commise pour se penser ainsi en débiteur perpétuel ? Cette dette inextinguible est-elle le prix qu'il accepte de payer pour un crime, inconnu de tous, mais dont sa conscience n'est pas près de le soulager ? En tout cas, même quand vous pensez avoir tort en l'accablant de reproches injustifiés, n'hésitez pas ! Lui sait que vous avez raison.
Un malade imaginaire
Le Cancer veille sur lui-même comme la prunelle de ses yeux. Au moindre bobo, il consulte. Ses proches d'abord, qu'il bassine. Les médecins ensuite, qu'il enrichit. Pour un mal de dos, Jacques Delors renonça à l'Elisée !
Baiser comme des bêtes !
En amour, le Cancer est un idéaliste. C'est un être caressant, qui fuit le flirt et l'aventure d'un soir. Loin des plaisirs frivoles, il veut s'engager, pas s'ébattre. D'aucuns papillonnent, lui s'enracine.
Sentimental, romantique, il a besoin de tendresseplus que de volupté. Aussi est-ce sans surprise que l'on doit à un jeune Cancer l'un des slogans les plus réussis de Mai 68 : "Baiser comme des bêtes". Contrairement à l'apparence, ce mot d'ordre ne prône nullement le déchaînement des sens. Il fait au contraire l'apologie de ce qu'il y a de plus réglé dans le monde animal : le rapport à l'autre sexe.
Le Cancer le sait et l'admire, s'il existe des êtres sexuellement corrects, ce sont bien nos amis les bêtes. Du pigeon à l'éléphant, chacun trouve sa chacune, sans s'emmêler les pinceaux, sans dépravation ni relâchement des moeurs, et surtout en ne passant que le strict temps nécessaire à l'accomplissement de l'acte.
Bref, "Baiser comme des bêtes", c'était pour notre Cancer de Mai 68 s'approcher au plus près d'une sexualité standard. On doit à la vérité d'ajouter que ce slogan, peint en lettres majuscules sur l'un des murs de la Sorbonne, fut très mal interprété à l'époque. Comme quoi...
A l'ombre des numéros 1
Le Cancer est un être discret, doué pour joué les seconds rôles. Éminence grise ou faire-valoir, il ressemble en cela à la Lune, sa "planète" qui se contente de refléter la lumière du soleil.
Jusqu'au jour où elle l'éclipse.
Et maintenant ?
Lisez en priorité les articles écrits sur les quatre autres signes : votre signe inverse - ses points forts sont vos points faibles et ses points faibles sont vos points forts ; votre signe opposé, c'est à dire celui qui fait face au vôtre sur l'axe du zodiaque et dont le symbolisme lui est complémentaire; et enfin vos deux signes affinitaires, dont la sympathie et la complicité vous seront précieuses.
Cancer
Signe inverse : le Sagittaire
Signe opposé : le Capricorne
Signes affinitaires : le Poissons et le Scorpion