"Jogging International" le magazine n°1 de la course à pied vient de me contacter pour une interview vérité. Extrait :
"Votre premier marathon ?
- A Albi. J'avais lu un article sur Zatopec dans L'Equipe qui disait : "Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon." Du coup, je me suis inscrit.
La course ? On part du centre-ville avant de longer le Tarn, de passer sous les tunnels en empruntant les routes de mon enfance quand on allait retrouver la famille au camping de Trébas pour pique-niquer au bord de l'eau.
"Un souvenir inoubliable ?
- Marseille-Cassis avec Olive. Sitôt la ligne d'arrivée franchit, on plonge dans la Méditerranée. La mer qu'on voit danser...
Sans oublier Paris (la ville Lumière), Venise (Mon Dieu que la ville éternelle est belle), le Mont Saint-Michel (la merveille de l'occident), Bilbao - un marathon de nuit couru dans une ambiance électrique - et Saint-Tropez.
"Douille douille douille Saint-Tropez...
"Un départ mémorable ?
- Celui de Barcelone, juste avant les coups de canon, la voix de Freddy Mercury s'est élevé vers le ciel au son de "Barcelona". J'en tremble encore.
"Le plus fou ?
- Le marathon du Médoc avec Vincent, Arnaud, Astérix, Bécassine, Maya l'Abeille, Dark Vador et les autres...
Temps officiel : 4 h 44. Mais si on décompte les 23 arrêts pour goûter les grands crus, le stand fromage, le boudin (deux tranches), les huîtres (deux douzaines), l'entrecôte (500 grammes) et la pause-pipi (dix goutes), j'avais la victoire en main et mon poids (67 kg) en bouteilles de pinard.
Mais pour réaliser une bonne performance, on est parti trop tard. Peut-être en hommage à Tonton, parti trop tôt..
"Le plus chaud ?
- Celui de Dakar avec Pat Ewing. En plein cagnard. Un public en liesse, des cris, des mains qui se tendent mais Impossible de boire un coup sur le parcours.
Du coup, on s'est rattrapé le soir au bar de l'hôtel "La détente" qui n'avait jamais aussi bien porté son nom...
"Le marathon le plus fou que vous avez fait ?
- Le Mont-Blanc, évidemment. Dantesque. J'ai franchi la ligne d'arrivée avec mon petit sur les épaules - photo à l'appuie -, mon plus beau souvenir.
"Le souvenir que vous n'avez jamais osé raconté ?
- Genève, il y a longtemps. La veille je retrouve un pote perdu de vue depuis des années et là, la soirée a dérapé : Ricard Ricard Ricard, Whisky Whisky Whisky...
Bref, je me suis retrouvé sur la ligne de départ dans un état second avec la clope au bec quand j'ai vu un Kényan qui me regardait l'air mauvais... Du coup, j'ai voulu me mesurer à lui persuadé que j'allais lui mettre une branlée...
Problème : J'ai tenu un kilomètre - ça use, ça use -, avant d'exploser. Je ne l'ai plus jamais revu.
"Votre marathon le plus rapide ?
- 3 h et deux minutes à Albi. J'aurai pu faire mieux mais la veille j'avais rejoins une nana - une blonde avec des gros nichons - sur la piste tournante de l'Orkiss...
Mauvaise idée.
"Votre marathon le plus lent ?
- Avec Dario. Il avait parié en fin de soirée au Scarabée Club qu’il ferait le marathon d’Albi. Je l’ai accompagné par amitié au cas où…
Résultat : on a fini en 5 H 10, bon dernier. Pour situer, les organisateurs attendaient qu’on passe pour enlever les barrières...
Un grand moment de solitude.
"Un dernier mot ?
- Ceux d'Aïssata Kamara que je ne connais pas : "Au marathon de la vie il y a ceux qui t'abandonnent dès que tu perds ton souffle, et ceux qui te tiennent la main, sans la lâcher quoi qu'il arrive pour atteindre ensemble la ligne d'arrivée ! *
* Propos recueillis par Marie Combes, la Paula Radcliffe Carmausine, actuellement en congé-maternité.
Bon 1er mai à tous et restez chez vous.